Le DE Architecture : Nature – Résilience – Santé (A:NRS) a pour objectif de mettre les processus de conception et de fabrication de l’architecture à l’épreuve de trois enjeux contemporains majeurs (nature, résilience, santé) sous la forme de trois axes de travail transversaux à l’ensemble des enseignements du DE (studio de projet, séminaires de mémoire, UET, cycles de conférences et débats) :
L’interdisciplinarité et la diversité des approches du domaine d’étude seront abordés selon différents dispositifs pédagogiques de mutualisation des contributions et selon un recentrement général du DE sur l’échelle constructive du projet architectural : celle du bâtiment, de la construction et de la matière.
Séminaires regards croisés et jurys : des espace-temps de présentations communes proposés de manière transversale au DE3.
Digital visions
OBJECTIF
Le mémoire est le seul moment dans le cursus en architecture durant lequel peut se développer un travail réellement personnel. Cette opportunité doit pouvoir être saisie pour stabiliser et enrichir des compétences, explorer des problématiques nouvelles ou laissées en suspens tout en préparant la transition vers la fin des études et en esquissant quelques perspectives pour l’avenir. C’est un moment privilégié pour enrichir les aspects fondamentaux de certaines compétences. Il s’agit notamment des acquis notionnels, soit les idées qui structurent une pensée complexe, des acquis référentiels, qui constituent les exemples illustrant ces idées, et enfin des acquis opérationnels, qui représentent la maîtrise des outils essentiels pour concrétiser un projet, passant du concept à sa réalisation. Ces trois pôles, notionnels, référentiels et opérationnels, sont sollicités lors du mémoire, chacun pouvant jouer un rôle prédominant à des degrés divers. Pour cela, le séminaire propose deux types de mémoires. Le premier, est le mémoire bibliographique, il consiste à chercher, dans un corpus identifié, les éléments notionnels qui vont constituer une pensée complexe. Le second est le mémoire action ou création, il s’agit là de mettre à l’épreuve de la réalisation des notions ou des techniques dans le cadre d’une recherche appliquée ou d’une recherche projet.
CONTENU
Le séminaire s’appuie sur un corpus référentiel issu de la culture numérique, de la connaissance des matériaux, des modes d’agencement et des théories de l’engendrement des formes. Ce corpus interagit avec l’architecture comme sources d’inspiration, comme univers référentiel esthétique et technique, comme réservoir de pratiques et comme lieux d’expérimentations ou d’exploitation. Il s’agit de réfléchir au rôle de l’outil pouvant initier de nouvelles pratiques, nouvelles pensées, nouvelles réalisations. Songeons par exemple à l’impact du piano forte sur la musique, tout comme aujourd’hui celui des applications numériques sur la conception et le développement d’une pensée algorithmique.
La conception d’espaces intangibles et l’utilisation du son pour la création d’espaces sensibles. Le son par exemple.
La conception algorithmique et l’utilisation de Grasshopper, de Dynamo ou Beegraphy. La conception algorithmique bouleverse la dynamique de création.
L’engendrement des formes passe par un cheminement intellectuel intégrant des contraintes formelles et esthétiques.
L’intelligence artificielle entre puissamment dans l’univers de l’architecture par la voie de la création graphique et par la voie du contrôle environnemental et de l’optimisation des formes. L’IA va progressivement être intégrée à l’ensemble des outils et processus de conception. Il s’agit là d’entrevoir ces évolutions et les accompagner.
La réalité virtuelle, mixte et les espaces immersifs que ce soit dans un dispositif tel que Coraulis ou dans un casque de réalité virtuelle nous donne à penser et expérimenter la
conception en étant littéralement dans le projet. Cela est appliqué à la conception à partir de l’existant, la revue de projet, l’intégration de projet dans les sites et la qualification environnementale en temps réel
VALIDATION
Les mémoires sont rendus sous la forme d’un texte écrit et argumenté et peut être augmenté d’une réalisation concrète. Cette réalisation peut être le fruit de l’expérience proposée (réalité virtuelle, IA, espace et dispositif sonore, etc…) ou prendre une forme particulière pour augmenter le texte d’un média particulier. La première étape de restitution consiste à renseigner le développement du contenu proposé au paragraphe précédent sous la forme de courtes incises. Plus tard, la présentation orale se fait devant un jury avec ou non supports illustrés. La présentation revient sur la démarche du mémoire et en fait une lecture critique et rétrospective. La présentation orale est surtout un moment d’échange sur le travail effectué.
Le(s) sens (re)trouvé(s) : pratiques, modes d’habiter et de vie
OBJECTIF
Les enjeux contemporains, les catastrophes en tout genre, les derniers évènements climatiques et sanitaires bousculent les modes de penser et les modes de faire dans l’ensemble des sphères, tant professionnelles que personnelles. Cela pousse les individus à s’interroger sur le sens, la valeur des choses pour retrouver accomplissement, épanouissement, enthousiasme, bien-vivre… On sent « l’émergence d’une sensibilité? environnementaliste, une tendance a? rechercher dans une relation renouvelée et plus fréquente a? la nature, des formes de sensorialité? plus active dans les pratiques urbaines » (Xavier Bonnaud, L’expérience architecturale, HDR, 2014, p.43) et architecturales. La volonté « d’amélioration » de l’humanité, la prise en compte de ces enjeux environnementaux et sociaux insufflent de nouvelles formes, de nouveaux espaces, de nouveaux modes d’habiter et de vie dans un souci de qualité et de bien-être. Ces enjeux induisent également de nouvelles pratiques de fabrique de l’environnement construit qui fait sens pour les concepteurs et pour les usagers. Aussi, l’architecture et l’expérience sensorielle permettent de replacer l’humain, le bien-être et les valeurs au centre du travail architectural tant dans sa formalisation que dans sa pratique.
De plus, comme le dit Zumthor, « La magie du réel est … “ l’alchimie“ de la transformation des substances matérielles en sensations humaines, ce moment particulier d’appropriation ou d’assimilation de matière, de matériau et de forme dans un espace architectural. » (Penser l’architecture, Peter Zumthor, éditions Birkhäuser: Basel, Boston, Berlin, traduit de l’allemand d’après le texte de l’édition, de 2006, 2008, p. 85)
Le titre « Le(s) sens (re)trouvé(s) » fait volontairement référence à des approches différentes qui ouvrent le champ des possibles :
• au sens dans la pratique de l’architecture (pratiques architecturales et urbaines, pratiques des métiers de l’architecture, pratiques d’espaces…) ;
• au sens de la vie dans son rapport aux valeurs, à l’éthique ;
• au sens donné aux modes d’habiter et de vie prenant en compte les enjeux pressants ;
• au sens dans les modes de construire, dans le rapport à la matière et aux ambiances ;
• à la perception sensible des espaces à travers les cinq sens ;
• …
Le « re » entre parenthèses de « (re)trouver » est important puisqu’il introduit le fait que le sens peut se trouver (première fois) mais peut également se retrouver lorsqu’il a été perdu. Les dimensions rétrospectives et prospectives pourront être explorées.
Dans le prolongement des questionnements de l’enseignement « Les mondes de l’architecture » et des enseignements sur la matière et les ambiances, entre pratiques ordinaires et extraordinaires de l’architecture, de l’espace et modes d’habiter et/ou de vie face aux différents enjeux environnementaux et sociétaux, ce séminaire de mémoire propose aux étudiant.e.s d’explorer, d’interroger la diversité de ces « pratiques » et modes d’habiter et de vie et leurs évolutions à partir d’une étude de cas et/ou expériences vécues. Chaque étudiant.e interrogera une de ces thématiques en construisant un objet de recherche articulé à une enquête de terrain (à partir d’une expérience de stage, un chantier participatif, une immersion dans un des mondes de l’architecture, une enquête par entretien auprès de professionnels, une expérience en mobilité, une expérience de vie ou de voyage vous ayant permis de découvrir des nouveaux modes d’habiter et de vie, une ou plusieurs expériences de vie personnelle, une rencontre avec des gens vivant « autrement » etc.).
Ce temps du mémoire est pensé comme un temps de réflexion susceptible d’aider l’étudiant(e) à se positionner sur sa pratique architecturale et sur sa vie future qui feront sens pour elle/lui.
CONTENU
– ORGANISATION : Séances collectives au semestre d’automne, puis séances en petits groupes au semestre de printemps. Un suivi individuel/regroupé (entretiens Teams) est prévu pour les étudiant.e.s en mobilité.
– APPORTS METHODOLOGIQUES : Les outils (journal de terrain, grille d’entretien, photoreportage, …), méthodes et conditions de l’enquête qualitative (observation, entretiens, expérimentations,…) seront présentés et discutés en fonction des objets de recherche retenus par les étudiants.
VALIDATION
– Présence et participation au séminaire
– Note d’intention (rendu à l’issue du séminaire d’introduction au mémoire) (10% UEM1)
– Note intermédiaire (problématique) rendue en janvier (90% UEM1)
– Intensif outils de la recherche (20% UEM 2)
– Mémoire rendu et soutenance (80% UEM2)
Histoire de l’architecture et des territoires : débats et perspectives plurielles
OBJECTIF
Initiation aux méthodes spécifiques de la recherche en histoire, à commencer par l’analyse des sources, dont la diversité sera explorée (archives, témoignages, photographiques, films, documents imprimés, etc.).
CONTENU
Le séminaire offre la possibilité aux étudiant·es d’explorer différents enjeux (patrimoniaux, historiographiques…) et divers thèmes/champs de recherche en histoire de l’architecture, comme :
– Histoire des théories
– Histoire des techniques
– Histoire des styles
– Circulation des modèles
– Transferts culturels et artistiques
– Histoire sociale de l’architecture
– Histoire des acteurs, des actrices de l’architecture (histoire des minorités, histoire des architectesfemmes…)
– Histoire des institutions et de la profession
– Histoire des patrimoines
– Histoire savante/populaire
– Ecriture(s) de l’histoire
VALIDATION
HORS DE : Projet court C’est la pause
OBJECTIF
L’atelier intensif « C’est la pause ! » se saisit de situations de transition pour repenser la place de l’humain dans le monde actuel, son rapport au milieu, au collectif et à soi-même.
Cet atelier propose de mettre en jeu des possibles et de concevoir des réalités alternatives en résonance avec un terrain. C’est une initiation au prototypage urbain qui joue avec les contradictions existantes ; qui se saisit de déplacements ; qui change le présent à partir du futur.
Notre intention est double : élaborer des propositions spatiales dans un temps très court et dans le même temps, inscrire ces propositions dans les temporalités de transformations du lieu, qui sont nécessairement plus longues. Cet enseignement se déploie à partir d’une situation de projet réel, à savoir cette fois-ci, travailler parmi des lycéen.nes du lycée XXXXXX ( à définir)
Objectifs pédagogiques :
– S’initier au prototypage urbain comme méthode de conception mobilisant simultanément processus de recherche, façonnage matériel et transposition des enseignements acquis
– Savoir entrer en contact avec une situation réelle et apprendre à avancer dans ce contexte malgré la persistance d’inconnues
– Savoir manipuler une pensée écosystémique, différentes échelles, différents modes d’expression
– Savoir équilibrer travail individuel et travail en équipe
– Savoir transposer des idées et intuitions en pratiques et les exprimer en objets en prise avec le monde
– Savoir restituer et transmettre des connaissances dans des formes intelligibles, partageables et interprétables.
CONTENU
L’atelier est conçu comme un jeu en cinq étapes. A l’issue de chaque jour est produit un objet transitionnel ouvrant sur l’étape suivante. Il s’agit d’un livrable journalier qui est à la fois le point de départ du jour suivant. Ce processus de prototypage permet de tester les lieux intermédiaires, de recréation suivant différentes hypothèses d’intervention. Les étudiants se mettent à l’épreuve d’une méthode de conception mobilisant simultanément processus de recherche, façonnage matériel et transmission à des tiers dans un temps contraint. Par immersion et prototypage, l’enseignement vise à cultiver les capacités réflexives entre les réalités du terrain, la mise en jeu des possibles, l’élaboration fulgurante d’une proposition et sa transmission. L’expression sous forme d’objets transitionnels aide à concrétiser des leviers pour stimuler les processus de transformation.
SITUATION DE PROJET
Être en immersion dans le terrain
Le Lycée XXXXX, est l’un des partenaires historiques de l’ensa Nantes via le dispositif Divers(c)ités. À ce titre, des étudiant.es y ont animé divers ateliers in situ, mettant au jour un ensemble de situations propices à mobiliser le savoir-faire des filières professionnelles de l’établissement (économie de la construction, patrimoine bâti option maçonnerie…). Dans une perspective d’amélioration d’espaces de récréation, ou des espaces de transition – la cour centrale ou encore la maison des lycéens – la collaboration avec l’école d’architecture permettra d’expérimenter une démarche ouverte intégrant les élèves, les enseignant.es et les salarié.es du lycée dans un processus de transformation de l’espace.
Habiter le projet et être habité par le projet
Toute la semaine, le groupe sera présent et prendra ses repas au sein de l’établissement au milieu des plus jeunes. L’immersion sur le terrain est une clef de lecture supplémentaire qui permet d’éprouver en soi-même ce qui se joue dans les situations identifiées par les usagers.
Faire avec, faire parmi
Cette expérience est une opportunité pour les étudiant.es de mettre leurs compétences (conceptuelles, analytiques, graphiques, constructives, pédagogiques, …) au service d’une (ou plusieurs) situations controversées. En effet, cet espace de travail ne concerne pas la médiation de l’architecture. L’étudiant.e ne représente pas un médium entre l’objet architectural et le lycéen. L’étudiant.e est une voix parmi les autres voix. Une voix dont les connaissances et la singularité mérite d’être mise au profit des sujets qui animent le groupe.
L’issue du projet court est envisagé comme le point de départ d’un processus de transformation des espaces du lycée. Un processus qui s’inscrit dans une temporalité plus longue. Des projets d’Engagement Étudiant sont envisagés dans cette perspective.
Faire avec c’est aussi faire avec les personnes, les objets, les situations, les espaces, les matières en présence. Il appartient aux étudiant.es de prendre des initiatives, d’observer ce qui peut être prélevé et remis en jeu au service du projet. La transformation de l’espace est un jeu d’addition, de soustraction, de déplacement, de retournement…
Livrables :
– des productions graphiques, formelles et situées ;
– un « cahier des possibles » à transmettre à l’établissement ;
– une ou des interventions à l’échelle sur le terrain.
– la mise en place d’une présentation finale par les lycée.nes devant des usagers des lieux
DETAILS ET CONDITIONS
Localisation : Lycée XXXXXX à définir
* le lycée est un établissement scolaire public. Ses usagers sont soumis aux lois et règles républicaines qui régissent la vie de l’établissement. Une de ces règles concerne l’interdiction, au sein de l’établissement, du « port de signes ou tenues par lesquels toute personne manifeste ostensiblement une appartenance religieuse ». Puisque les étudiant.es et les équipes pédagogiques séjourneront au sein de l’établissement, il leur sera demandé de respecter les règles qui régissent la vie de l’établissement
VALIDATION
Présence et participation à l’atelier à toutes les étapes
Capacité à appréhender la pluralité, en débattre, argumenter et justifier les choix et les idées
Qualité de l’analyse et de la démarche, inventivité et pertinence des idées et de la proposition
Qualité graphique, clarté de l’expression orale, restitution des documents demandés
Proposition de projet court : atelier de prototypage urbain pour transformer les espaces tiers
Effectif limité à 24 étudiants
HORS DE : Projet court L’assemblée des mangeur.e.s
OBJECTIF
Ce projet court permettra de conduire avec les étudiant.e.s une réflexion sur ce que l’on mange et les manières de manger ensemble. Ce que nous mangeons a une influence déterminante sur notre santé, sur la structure de notre agriculture et sur l’écosystème de notre planète. Nos paysages sont des paysages alimentaires et nos territoires, des territoires de subsistance. L’objectif est d’interroger les modèles agricoles, les pratiques piscicoles, la cueillette, les cultures culinaires à partir des propriétés gustatives et nutritives, des relations aux milieux, des rapports à la chimie, etc. Il propose aussi pour penser le bien manger de comprendre la diversité des assemblages du manger ensemble. Quelles relations entre formes et soins des espaces de nos assemblées et soins des vivants, ingérés, digérés ? Savoir enfin qui nous mangeons pour concevoir localement des projets de lieux gourmands. Les thématiques écologiques seront ainsi abordées à partir de ce qui fait de notre corps le théâtre sensible, cognitif et social d’une porosité au monde.
CONTENU
Ce projet court alternera des temps d’atelier et de fabrication, avec des temps de restitution et de partage. Une partie de l’enseignement se déroulera hors les murs, dans la métropole nantaise, sur le site d’une exploitation agricole ou d’un atelier de fabrication. La session 2025 sera consacrée aux levures. Nous nous interrogerons sur leurs rôles pour que les humains puissent s’alimenter avec un boulanger et un vigneron, des artisans qui interagissent avec les levures. Il y aura des temps d’écoute et des temps d’apprentissage. Nous ferons à manger et réfléchirons aux rituels autour de l’alimentation (saveurs, normes sociétales, scolaires, interdits, climats). Nous mangerons.
VALIDATION
Participation active et production attendue tout au long de la semaine avec une série d’exercices proposés : micro récits d’une expérience culinaire/dessins microscopiques et macroscopiques du travail du vivant/variations de coupes et de plans de formes d’assemblées de mangeurs/ethnographies de repas.
Quelques repères bibliographiques :
303, Arts, Recherches, Créations, « Manger », n°148
Les cuisines de la nation : éduquer, nourrir, industrialiser / Geneviève Zoïa, Laurent Visier — Marseille : Wildproject : 2025 .- 221 p. ; 20 cm
Les Carnets du paysage, 2014, no 25, « Nourritures », Actes Sud : Versailles.
Et de très nombreux mémoires très intéressants à l’ENSA
HORS DE : Projet court Felt Sound
OBJECTIF
Cet intensif propose un workshop Erasmus international en immersion pendant 6 jours sur l’île de Chypre. Hébergés dans le centre historique de Limassol, les étudiants de l’ensaNantes rencontreront et échangeront avec les étudiants de Chypre et de Volos (Grèce).
Comme chaque année, le projet court expérimente de nouvelles collaborations et explore de nouveaux lieux de pédagogies alternatives en lien avec le vivant. Pour ce prochain cours intensif, le terrain d’expérimentation et de création s’invite sur l’île de Chypre, dans les paysages pastoraux de l’île et vous propose de vivre une expérience qui vous engage dans un processus riche de rencontres, de création et de réflexion collective.
La rencontre des acteurs locaux : éleveurs ; artistes, mais aussi l’exploration des paysages, la rencontre avec l’animal et l’exploration des potentialités de la laine et du feutre sera le terreau de narrations paysagères et anthropologiques issues de la provenance de la laine, et donnera lieu à la fabrication collective de pièces architecture-sculpture de pièces feutrées. Ce projet de co-création avec les étudiants de Volos et de Chypre est susceptible de faire émerger des formes d’écritures situées et des dynamiques en sensibilisant et en innovant dans le cadre de l’économie circulaire. Ce projet intégrera les réflexions autour du care, du fait de reconsidération d’une matière vivante : la laine, elle-même considérée comme déchet.
CONTENU
La rencontre avec ce milieu vivant sera l’occasion de poser le cadre de notre intensif en immersion, et de co-construire le protocole commun qui donnera lieu à vos productions. Nous introduisons un récit :
La figure du Mouflon, est en quelque sorte un mouton sauvage mais il est en même temps l’icône de Chypre . Cette figure, nous invite à explorer ensemble la création d’un nouveau emblème, rendant sensible cette idée de troisième nature – entre sauvage et domestique, entre culture et nature.
Le premier temps de ce workshop sera consacré à l’arpentage collectif, à la déambulation dans les paysages et la visite de fermes sur l’île de Chypre. Cette première expérience basée sur l’observation, la rencontre, la collecte d’éléments, de sons et de récits prélevés sur lieu, et sera autant de matériaux qui viendront nourrir vos propositions plastiques. De retour à Limassol, en atelier, par l’échange de vos expériences et l’expérimentation collective de la matière, nous activerons par le toucher une matière sensible: la laine qui contiendra à la fois le souvenir de l’animal, les paysages traversés, et les gestes de transformation collective. Ces premières expérimentations serviront de propédeutique à la fabrication de votre projet, à la croisée de votre expérience des paysages et de l’expérimentation de la matière. La fabrication de ces textiles- sculpture- architecture sera animée par des électroniques souples (soft electronics), des capteurs ou des haut-parleurs intégrés, créant des scénographies vibrantes où la fabrication devient elle-même narration. Les soundscapes, captés sur place (souffles, bêlements, vents, machines, récits), s’entrelacent aux objets et aux figures rencontrées. Des rencontres en visio autour de vos travaux avec Flöke Koberling et des chercheurs-artistes- architectes de Volos viendront ponctuer votre semaine. Un programme détaillé vous sera transmis en amont.
VALIDATION
Hebergement à Chypre : Auberge Bee: https://www.aubergesdejeunesse.com/Auberge-jeunesse-Hostel/Auberge-Bee/BK6882442
Lieu de travail : Université de Technologie de Chypre (CUT) – Media Arts & Design Research Lab – MADLAB, Limasol, Chypre :
Budjet : L’intégralité des frais de ce projet Erasmus: voyage, hébergement et nourriture est pris en charge par l’école. Il est donc gratuit pour vous. Ce projet court s’adresse en priorité aux étudiants de Master. Il est limité à 15 étudiants de L’ensaNantes.
Une participation active. Cette semaine se finalisera par la présentation festive de vos propositions. Vous restituerez en pdf un carnet de voyage que vous alimenterez pendant la semaine de vos observations, réflexions et processus de travail. Un programme détaillé de l’organisation de la semaine et des détails du voyage vous sera transmis début juillet.
Partenaire : Chypre/ Cyprus – Université de Technologie de Chypre (CUT)/ University of Technology: Media Arts & Design Research Lab – MADLAB, Dr Marinos Koutsomichalis – Directeur /Director
Grèce/Greece – Université de Thessalie Département d’Architecture (Volos) / University of Thessalie, Architecture Department (Volos), Nicolas Rémy , Directeur /Director https://www.arch.uth.gr/en/
Bibliographie
WOLLBAU – FLÖKE KOBERLING https://adocs.de/de/buecher/raum-theorie-praxis/wollbau
https://www.baunetz.de/meldungen/Meldungen-Eine_unterschaetzte_Ressource_9720855.html
Vinciane DESPRET, Michel MEURET : Composer avec les moutons,CARDÈRE, 2016
Elsa DORLIN, Eva RODRIGUEZ,( Sous la dir.) Penser avec Donna Harraway : chap: Mara Puig de la Bellacasa, Technologie Toucahntes, vision touchantes, PUF, 2012
Justice-oriented Participatory Electronic Textile Making: Fostering shared spaces of knowledge dialogues through the process of making, un-making, and re-making justice-oriented participatory praxis. In Proceedings of the Participatory Design Conference 2022 – Volume 2 (PDC ’22), Vol. 2. Association for Computing Machinery, New York, NY, USA, 259–262. https://doi.org/10.1145/3537797.3537880 – Angelika Strohmayer, Laura Cortés-Rico, Tania Pérez-Bustos, Afroditi Psarra, Daniela Rosner, Özge Subasi, Irene Posch, Sara Nabil, and Jihan Sherman. 2022.
SITE AWARE: https://awarewomenartists.com/supports_et_techniques/textile/page/2/
Adrian pepe , artiste : https://adrianpepe.com/Hair
Pierrette Bloch, Marinette Cue…
DE 3 : Projet court Edition Mutation
OBJECTIF
Concevoir et réaliser un projet éditorial inspiré par le processus de transformation de gravats en béton recyclé
Pendant une semaine nous alternerons entre visite de site (l’ancienne carrière des Pontreaux), récupération de gravats (chantiers), production de béton recyclé (la grande halle de l’ensan), temps de création graphique et travail éditorial en petites équipes (à l’ensan). Ce projet court (intensif) comprend également des temps de réflexions et d’échanges collectif portant sur les sujets suivants (liste non exhaustive) : l’extraction des ressources, le recyclage des déchets inertes, l’industrie du béton, l’économie circulaire, la production d’images et de représentation d’un processus de transformation, l’éditorialisation de contenus…
CONTENU
Bruno Latour, nous rappelait qu’à l’ère de l’anthropocène notre capacité à projeter dans un monde qui change passe nécessairement par notre capacité à (nous) représenter les transformations. Or c’est précisément ce que nous avons du mal à faire. Comme nous le montre François Julien dans Transformations silencieuses, nous avons tendance à penser le monde en termes de formes fixes, d’objets isolés et de concepts stabilisés — et non pas de processus, de transformations en cours, de métamorphoses et de mutations permanentes.
Comment (se) représenter un processus de transformation de la matière ?
La mutation de la matière et sa représentation seront au centre de notre recherche-création éditoriale. Nous allons l’aborder de façon concrète en prenant appui sur l’expérience d’un processus de transformation à l’oeuvre dans un site naturel / industriel (l’ancienne carrière des Pontreaux, Nantes), mais également à travers un processus de transformation de la matière que nous allons nous-même mettre en oeuvre pour mieux l’observer de l’intérieur. Nous produirons ainsi nous même un béton recyclé, pour en éprouver les différentes étapes, pour les documenter et le représenter.
Nous serons ainsi engagés dans une triple activité :
1 – Faire l’expérience d’un site industriel / naturel en transformation : l’ancienne carrière des Pontreaux
2 – Produire un objet en béton recyclé à partir de déchets inertes récupérés sur le site des Pontreaux, pour faire l’expérience, à échelle réduite, d’un processus de transformation de la matière.
3 – Documenter les différentes étapes d’un processus. En proposer des représentations (textes, photographies, images, cartographies, etc.). Construire un projet éditorial à partir de ces documents.
Déplacement local sur une journée sur l’ancienne carrière des Pontreaux, prévu avec un véhicule de l’école
VALIDATION
Évaluation du projet court (intensif) Edition Mutation
– Présence tout au long du workshop (5 jours),
– Participation aux différentes étapes du processus de production d’un objet en béton recyclé,
– Participation active aux temps d’échanges et de prise de décision collectives en lien avec le processus d’éditorilisation,
– Qualité des productions éditoriales et participation aux temps d’échanges réflexifs.
Ce workshop est ouvert à 20 étudiants. Il sera encadré par Stefan Shankland (artiste visuel) et par Super Terrain (graphistes).
HORS DE : OULIEUPO (OUvroirs de LIEUx POtentiels) – Atelier de projet
OBJECTIF
L’OUvroir de LIEUx POtentiels (ou OULIEUPO) est un studio de projet de master à l’ENSA Nantes en partenariat avec le CAUE44 et La Preuve par 7 qui propose aux étudiant.e.s d’explorer le devenir des espaces habités au défi des transitions, à travers l’écriture de projets architecturaux manifestes rassemblés dans un atlas des bifurcations et redirections urbaines.
L‘ensemble des crises climatiques, économiques, sociales et les transitions qu’elles impliquent questionnent l’habitabilité de nos territoires et leurs possibilités d’évolution et d’aménagement, en témoignent pour exemple la loi climat et résilience de 2021 et le ZAN qui en découle. Les multiples injonctions à la sobriété foncière mettent en crise le monde de la construction et paradoxalement elles ouvrent des opportunités pour repenser les situations, processus et
dispositifs pour faire projet demain. L’ensemble des territoires, qu’ils soient urbains ou périurbains, naturels ou ruraux, sont impactés et doivent faire face à des injonctions paradoxales. Les situations contradictoires sont alors innombrables et elles imposent des changements de modèle dans l’organisation et le fonctionnement de nos territoires habités. Elles constituent un terreau de réflexion et d’imagination que l’architecte peut convoquer et qui, en creux, révèle les « friches de demain » en investiguant sur la notion de « biens communs », pour une reconquête collective du sol, et insuffle des résolutions hybrides sous l’égide de l’intensification, la transformation, la densification, le recyclage et le CARE (le soin et la maintenance).
CONTENU
Enquêter par le projet : Situation/Réplique/Retentissement
De 2025 à 2030, un compagnonnage s’établira entre des équipes étudiantes et des acteurs de la fabrique urbaine pour identifier collectivement les transitions à mener sur le territoire nantais à partir de situations dont découleront des utopies concrètes. Ainsi, Nantes Métropole Habitat, L’Établissement Public Foncier, l’association régionale Matière Grise, l’Agence d’urbanisme nantaise ou encore un « accompagnateur » du devenir des zones d’activités
partagerons leurs questionnements et hypothèses de travail sur les thèmes de la rénovation de l’habitat, de la maintenance des espaces publics, la filière du réemploi, la gestion des fonciers ou encore le devenir des zones d’activité. Aux côtés des acteurs de terrain, les étudiants identifieront des situations depuis lesquelles enquêter par le projet, en architecte.
Depuis une situation de déprise, de perturbation et d’incertitude, nous proposons donc d’envisager un « déclin heureux » qui implique de la part de l‘architecte un changement de point de vue, une prise de position et donc une réplique. Ainsi l’architecte, construit, par l’enquête, un argumentaire et une démonstration par l’enquête et le projet. Cela nécessite d’énoncer avec précisions des enjeux et les représenter. En définissant, en fabricant et renouvelant les
représentations, il révèle et amplifie des opportunités et situations inédites de projet. Par le projet, réplique à une situation, l’architecte contribue à une vision prospective documentée, expérimentée, partagée et partageable du devenir des espaces habités. Cartographier, consigner et inventorier ces projets, ces répliques, dans un document ouvert et interactif, c’est proposer un retentissement de ces expérimentations cumulées permettant de mettre en débat des espaces de
projets et des champs de déploiement des possibles pour une ville désirable et habitable, au défi des limites planétaires.
L’Utopie et le « faire avec » au défi des transitions.
L’étudiant.e est invité à se saisir d’une question d’actualité qui fait débat dans le champ de l’architecture et de l’urbanisme, en lien avec les préoccupations des acteurs de terrain. Si le sujet travaillé doit s’inscrire dans un faisceau d’enjeux socio-politiques plus globaux (conscience critique) et dans un réalisme opérationnel en interface avec des protagonistes du projet (conscience pratique), il doit s’« écrire » dans une forme d’utopie, entendue, non comme seule
fonction idéaliste, mais dans l’exploration des potentialités d’un développement territorial, social et imaginaire. Les sujets explorés relèveront un/des défis des transitions socio-économiques et environnementales qui s’imposent, des politiques publiques qui doivent s’y adapter tout en requestionnant les conditions et les objets d’une pratique architecturale responsable et désirable. Il s’agit d’explorer le «faire avec » ce qui est là et ce qui va advenir de nos territoires habités dans une démarche prospective qui résonne avec la nécessité de repenser le métier d’architecte et ses modalités d’exercice en descellant des opportunités de situations à construire qui convoque également un nouveau positionnement des acteurs institutionnels.
Les écritures du projet et de l’urbain, entre scènes et coulisses comme quête (ou fil rouge) pédagogique.
Tout au long du semestre, une attention particulière est portée aux écritures du projet et de l’urbain, tant dans le processus même de conception que dans sa documentation, sa médiation, voire ses formes performatives. Des apports méthodologiques, à travers des ateliers d’écriture (convoquant les travaux de l’OULIPO), des interventions d’Hugo Martin (documentaliste pour l’Ecole du terrain) sur les formes de documentation des projets architecturaux et urbains, et aussi des apports théoriques sur la fabrique narrative de l’urbanisme, permettront aux étudiants de s’approprier des outils conception tout en portant un regard critique et réflexif sur les manières dont s’écrivent les projets et les territoires habités, ainsi que les formes qu’ils convoquent en fonction des contextes. L’un des objectifs du studio sera de produire de la connaissance sur ces écritures du projet et de l’urbain, en lien notamment avec les travaux en cours sur les écritures de l’urbain à l’oeuvre au sein du réseau Pédago de l’APERAU (en lien avec les auteurs de l’OULIPO) et auquel l’édition 2025 de l’OULIEUPO participera en juin.
En complément des travaux menées sur ces écritures, les étudiant.e.s seront accompagnés par un comédien-improvisateur qui les initiera aux techniques de l’improvisation théâtrale, comme outil
pédagogique pour faciliter la prise de parole, le travail collaboratif, mais aussi, en creux, questionner les manières dont le projet et l’urbain se récitent et se mettent en scène. Ce recours à l’improvisation théâtrale pour enseigner le projet a déjà fait l’objet d’une expérimentation au long cours dans le cadre de l’enseignement de projet de licence 3 (S5) « Mais qu’est-ce donc qu’un espace public ? » et que nous proposons, en l’étendant au Master, de faire fructifier et de
documenter sur le plan pédagogique.
VALIDATION
Validation
1 rendu début mars (6 groupes de 4-5 étudiants), 1 rendu fin mai (12 groupes de 2 étudiants), puis la production d’une exposition et d’un site internet (fin juin) en parallèle des PFE
Déplacements :
Nous effectuons plusieurs déplacement hors les murs sur le territoire nantais. Dans le cadre de leurs travaux, les étudiants peuvent être amenés à effectuer des déplacements pour rencontrer des acteurs ou visiter des projets pour enrichir leur répertoire de références architecturales et urbaines, mais aussi documenter des processus de fabrication des projets.
DE 3 : Protolab -Atelier de projet
OBJECTIF
Acquérir les compétences pour :
– Se mettre en posture de recherche (définir des objectifs clairs, ne pas connaître le résultat à-priori),
– Rassembler, prendre en compte, analyser, critiquer les données environnant le projet (l’existant, l’état de l’art),
– Travailler en collaboration : travailler en groupe, se frotter à la discussion, faire équipe,
– Prendre des initiatives (des risques ?) dans la proposition architecturale, se donner les moyens de déclencher des réponses > se mettre en posture de
radicalité (extreme, sans compromis aucun, et essentiel – Relatif à la racine, à l’essence de quelque chose)
– Formaliser la réponse architecturale en la construisant (prototypes échelle 1) _ maitriser les outils de fabrication et apprendre à regarder/critiquer/utiliser les capacités de l’objet construit en le faisant.
Représenter, communiquer le projet.
CONTENU
Protolab propose un enseignement de projet via l’expérience de la matière et de la construction. Jauge limitée à 25 étudiant.e.s.
Les étudiant.e.s auront pour objectif de formaliser la réponse architecturale au sujet qui leur est donné en la construisant (prototypes échelle 1).
Ils devront alors faire l’apprentissage de regarder/critiquer/utiliser les capacités de l’objet construit en le faisant.
Cela implique une capacité à faire, défaire, refaire le projet pour formaliser leurs intuitions et les faire muter en projet.
Les moyens proposés pour la formalisation :
– découverte / prise en main du sujet
– découverte / prise en main de l’environnement du projet (site / commanditaire / économie / ….)
– expérimentations graphiques (le début de l’histoire) > images-collages intuitives
– expérimentations construites n°1 / les Protos-protos > expérimentations construites en maquettes/prototypes à différentes échelles avec les matériaux préssentis pour le prototype
– expérimentations construite n°2 / Les Prototypes > construire le projet en vrai (vrais matériaux, vrai site, vraie grandeur, vrais usagers, vraies contraintes, vraie économie, …).
– dessiner/concevoir un projet en prenant appui sur les expériences précédentes (transposition du prototype dans un contexte / sujet élargi)
VALIDATION
Contrôle continu (50 % )
évaluation ponctuelles suivant les phases (50 %)
Jauge limitée à 25 étudiant.e.s.
HORS DE : Culture de l’architecture contemporaine
OBJECTIF
CONTENU
VALIDATION
DE 3 : Climats urbains : adaptations et acclimatations architecturales
OBJECTIFS
– Acquérir une compréhension approfondie des notions théoriques pour l’étude des climats en architecture.
– Mettre en œuvre les méthodes de recherche empirique pour l’étude des dimensions métrologique et sensible de l’expérience thermique.
– Interroger le rapport espace-climat à l’échelle du corps humain par une méthode d’enquête complémentaire (ex., ethnographique, plastique).
– Apprendre à analyser et représenter les variables climatiques de l’architecture et leurs effets sensibles sur les citadins.
CONTENU
Cet enseignement initie aux étudiants master aux questionnements climatiques appliquées dans l’architecture et l’aménagement urbain. Il s’articule autour d’un apprentissage expérimental, incluant l’analyse bioclimatique de tissus urbains, la caractérisation physique des environnements thermiques, et la représentation cartographique et tridimensionnelle des variables. Il explorera aussi les modalités d’intervention prospectives au moyen d’un répertoire de projets possibles.
Le format du workshop est conçu pour encourager l’exploration narrative de l’expérience thermique urbaine, intégrant aux mesures d’autres méthodes d’investigation qui se concentrent sur les aspects sensibles de l’espace urbain (ex., usages, appropriations, lumières, récits graphiques ou langagiers).
Les participants contribueront à la création d’un document original et partageable, enrichissant le débat sur le rôle de l’architecture et de l’aménagement urbain dans l’adaptation aux changements climatiques en milieu urbain. Ce workshop s’appuie sur l’expertise des chercheurs du groupe de recherche Climats du laboratoire AAU-CRENAU.
Modalités pédagogiques :
– Apports théoriques : Sous forme de cours théoriques et de débats, nous introduirons les concepts et modèles essentiels pour comprendre la dimension thermique des formes architecturales et urbaines. Nous aborderons également les méthodes de mesure, les formats de représentation et pour l’exploration des relevés sensibles de l’expérience thermique du citadin.
– Travail expérimental : Cette partie du cours se concentrera sur un apprentissage par l’expérimentation. Les étudiants participeront à des recherches encadrées par des chercheurs et à des ateliers d’analyse et de représentation des données (SIG et Rhino-Grasshopper), menés en parallèle avec au moins un participant par groupe. L’échange entre pairs (dit apprentissage vicariant) enrichira cette expérience, grâce au partage des connaissances acquises au sein des groupes.
– Étude bioclimatique par la cartographie : Chaque groupe étudiera un territoire spécifique de la ville de Nantes, proposant un transect qui pourrait intégrer une potentielle trame de fraîcheur métropolitaine. Ce transect, existant ou envisagé, fera l’objet d’étude du workshop. Nous débuterons par une analyse bioclimatique à l’aide d’outils SIG pour obtenir une compréhension fine du territoire. Nous nous appuierons sur les travaux de Muriel Delabarre concernant la trame de fraîcheur urbaine [@delabarre2023], combinant des données sur l’ombrage global (ex., aires d’ombre cumulée), la végétation (ex., couverture végétale NDVI, hauteur de la canopée végétale), les surfaces d’eau (ex., cours et plans d’eau), les sols déminéralisés (ex., parcs et jardins, surfaces en pleine terre) et les services d’urgence climatique (ex., espaces refuges fermés, climatisés, ouverts ombragés).
– Expérimentations thermiques à l’échelle humaine : La phase d’expérimentation commencera avec l’instrument de métrologie climatique mobile du CRENAU. Le chariot climatique du projet ANR Coolscapes, qui mesure en temps réel divers facteurs physiques caractéristiques de l’expérience climatique des citadins : température de l’air et humidité relative, vitesse et direction du vent, rayonnement solaire de courtes longueurs d’onde et rayonnement infrarouge. Nous compléterons ces expériences par d’autres méthodes de relevé pour approfondir notre compréhension de l’expérience thermique des lieux. L’objectif visé c’est d’expérimenter une enquête sensible, propre à chaque groupe, pour explorer des dimensions complémentaires à la métrologie climatique. Les données climatiques, combinées à des approches telles que l’ethnographie graphique [@stavropulos-laffaille2021], l’enquête photographique [@benedito2021], la thermographie[^sebire], la bande dessinée [@ware2012], le récit écrit d’expériences météorologiques [@rahm2015] ou le récit graphique [@parcarchitectes2019], enrichiront notre compréhension des environnements thermiques de la ville.
– Construction d’un récit d’expérience thermique : La dernière phase du workshop encouragera les étudiants à utiliser leurs acquis en matière de représentation et de narration pour créer un récit qui illustre les impacts climatiques de l’architecture et de l’aménagement urbain. Ce document inédit contribuera au débat sur les effets du changement climatique sur les modes de vie urbains. Un travail de représentation immergée des données sera mené à l’aide des outils de conception et de représentation paramétrique Rhino et Grasshopper, permettant des représentations tridimensionnelles de la donnée qui seront à explorer en fonction des thématiques de travail du groupe.
VALIDATION
– Travail en groupe, présentation finale : 60%
– Travail en groupe, TDs intermédiaires : 30%
– Participation et présence : 10%
HORS DE : Transition écologique et environnements habités : Défis, Echelles et Acteurs
OBJECTIFS
Tout en cherchant à aménager des espaces confortables et désirables, les futurs architectes devront aussi composer avec la préservation des ressources naturelles et de la biosphère, l’atténuation du changement climatique ou l’’adaptation à celui-ci. L’UET a pour objectif d’expliciter et discuter par l’exemple des enjeux environnementaux de la transition écologique et les implications de la prise en compte de ces enjeux pour de futurs architectes tant dans la pratique de leur métier que dans les contenu de leurs projets.
Cet enseignement permettra aux étudiants de :
– comprendre les politiques publiques (nationales ou locales) et les normes qui portent ces enjeux environnementaux et le jeu d’acteurs mobilisés et mobilisables pour y répondre
– expliciter et discuter de la transcription et la reformulation in situ de ces enjeux par les architectes dans des projets de construction ou d’aménagement des territoires aux différentes échelles.
CONTENU
La transition écologique, que l’on peut définir comme le moment de passage (assez long) d’un état à un autre et d’une manière de faire (l’architecture) à une autre, suppose l’introduction de changements importants dans la fabrique des environnements habités. C’est de ces changements induits par les enjeux environnements dont il sera question. Quels enjeux clés ? Comment faire avec ? Avec quels leviers ? Quels outils ? Quels acteurs ? Pour quel résultats ? Et quels retours critiques ?
Cette UET s’attachera à expliciter l’intégration des enjeux environnementaux de la transition écologique dans les différentes strates de la fabrique des bâtiments et des territoires et propose de :
– Définir des termes clés comme la transition écologique, la transition énergétique, l’atténuation du changement climatique, l’adaptation au changement climatique et exposer plus globalement les enjeux environnementaux des projets de construction ou d’aménagement (en s’appuyant sur les référentiels environnementaux internationaux et nationaux d’aménagement des territoires et de construction des bâtiments)
– Exposer les politiques publiques nationales (PNACC (s), SNBC 2050, SNB 2030 … ZAN) ainsi que les outils de planification régionale qui portent les enjeux de transition (Plan climat, PADD, PLU (OAP thématiques …) …)
– Expliciter, aux différentes échelles spatiales, par des exemples de projets d’aménagements urbains ou périurbains et de projets architecturaux, les modalités de prise en compte (et d’évaluation) en architecture et aménagement urbain des enjeux de transition écologique comme : la réduction des émissions carbone, la sobriété énergétique, l’adaptation au changement climatique, la renaturation des milieux urbains, l’introduction de l’agriculture urbaine ou périurbaine, l’adaptation aux risques d’inondations et gestion des eaux pluviales, la dépollution des sols … etc.
La présentation des références s’attachera à bien expliciter comment ces enjeux de transition réorientent les regards et les récits, introduisent de nouveaux savoirs et induisent de nouveaux savoir-faire dans les projets. Pour cela seront abordés : les termes de la programmation des environnements habités, les récits, les stratégies et figures de conception mobilisés, les méthodes de prescription et d’évaluation employées ainsi que les modes de consultation choisis et les compétences et acteurs convoquées (MOA, MOEU et MU) … etc.
– Enfin, faire un retour critique, de la part des étudiants, sur les marqueurs environnementaux de la production architecturale de leurs structures d’accueil pour en projeter une proposition d’évolution possible des méthodes et des savoir-faire.
Parmi les projets qui serviront de supports aux débats : Grand Paris Post Kyoto (l’association du chercheur et de l’architecte), Aéroport Notre dame des Landes, Europacity à Gonesse et le projet de la Butte rouge (motifs de résistance et alternatives), île de Nantes phase 1 (le paysagiste « architecte »), Euronantes (densité habitée), Pirmil les iles (nouvelles filières biosourcées et paysage résilient), ZAC à Mordelles, Doulon Gohard à Nantes, Paleficat à Toulouse (agriculture urbaine et périurbaine), Euromed à Marseille, ANFA à Casablanca (le réchauffement climatique, l’aménagement urbain et l’architecture), Bordeaux Euratlantique (l’établissement publique d’aménagement comme initiateur de transition face au risque d’inondation et au défi de décarbonation), Reconversion de l’hôtel dieu à Nantes (Europan en débat), …etc.
VALIDATION
Réalisation des exercice, participation aux débats et témoignages critiques sur les pratiques en agence
DE 3 : Territoires sensibles
OBJECTIF
A la fois enquête sensible de terrain, approche documentaire et production graphique, cet UET propose une méthodologie de recherche et de création expérimentale propice au développement de nouvelles façons de représenter un chantier, en tant que processus de transformation spatial et temporelle, matériel et humain, en train de se faire.
CONTENU
Le chantier est un art, une technique, un travail, une industrie à ciel ouvert, un paysage mutant, un temps (trop ?) long de mutation, un lieu générique et spécifique, un processus unique et universel, un moviment — un « monument en mouvement ». Emblématique de nos villes et de nos territoires en transformation, en rénovation, en évolution, en crise, en transition, le chantier est l’une des figures majeures de nos sociétés. L’artiste Robert Smithson parle des chantiers en tant que « théâtres du réel » : théâtre des matériaux et du travail, des phénomènes physiques et des lois de la nature, des incidents et des frictions, lieu d’incarnation des utopies, des fictions architecturales et urbaines.
La Cité de l’architecture et du patrimoine a consacré une exposition à ce vaste sujet : L’art du chantier – ou comment les Hommes ont-ils vu, conçu et imaginé l’espace où l’on bâtit, l’architecture et la ville en train de se faire… Le chantier est une forme éphémère et évolutive, une organisation du travail productif qui n’existe qu’en vue de sa propre abolition.
Si nous avions à représenter le chantier, en tant que processus, en tant que phénomène, qui nous parle justement de la condition évolutive, instable, mutante du monde, comment nous y prendrions-nous ? Que montrerions-nous ? Quelles images produirions nous ? À quoi pourrait ressembler une carto-graphie d’un chantier ?
En nous appuyant sur des méthodes et des exemples qui procèdes des pratiques artistiques, architecturales, anthropologiques ou graphiques, en alternant entre le travail de terrain et le travail en atelier, nous produirons de nouvelles représentations qui tentent de donner une forme à la figure du chantier.
VALIDATION
Présence et participation actives aux travaux individuels et en groupe, tout au long du projet.
Qualité et pertinence des productions carto-graphiques restituées en fin de projet
Engagement étudiant
OBJECTIF
Reconnaître les compétences et savoirs-faire acquis dans le cadre d’un engagement
CONTENU
Les étudiants demandeurs ont une activité bénévole (Divers(c)ité, association humanitaire, solidaire, chantier école, élu au BDE, CVE…) d’environ 75 heures. Sont exclus les engagements auprès de religions et de partis politiques.
VALIDATION
o Demande par note d’intention d’1 page exposant la tenue de l’engagement et les compétences à transmettre au service à la commission engagement étudiant pour décision avant la fin de campagne des choix d’options.
o Rédaction d’un article de présentation pour ressource numérique
o Participation à l’atelier sur les compétences
o Participation à « la journée de l’engagement » prévue au calendrier pédagogique
o L’UET engagement étudiant ne peut être validée qu’une fois dans le cycle Master, avant le semestre de PFE