Constat et problématique :
Il est plus que nécessaire de former des architectes conscients des enjeux de l’existant pris dans un sens large et en prenant en compte la notion de cycles successifs de vies d’un même site et des usages s’y rapportant :
– renouveler et diversifier les usages dans l’existant (re-programmation) des édifices ou infrastructures du XX° siècle (urbanisme de dalles, ensembles imbriqués…) ou typologies monofonctionnelles (grands ensembles, lotissements…)
– inventer la transition énergétique dans l’existant par des réponses à la fois respectueuses et inventives contre la dégradation du climat et ses conséquences pour les habitants,
– intégrer dans les cycles de vie le réemploi des matériaux, des espaces, des usages, des savoir-faire…
– imaginer les mutations (reconversion) des friches d’ensembles monofonctionnels (militaires, hospitaliers, productifs, culturels, cultuels)…
– intervenir sur les bâtiments existants des centres anciens des petites et moyennes communes qui se dépeuplent au profit d’extensions pavillonnaires où de la construction de quartiers clefs en main.
Former des architectes compétents, capables d’un diagnostic pointu (expertise), non seulement technique (confort, équipements, matière…) mais qui s’inscrit également dans une histoire de l’architecture et de la ville (typologies, modes de vie, usages…) et qui se nourrit d’autres récits (littéraires, artistiques, mémoire, utopies…). A l’heure où près de 70% des activités de construction concernent le « construire dans le construit », la question ne fait plus débat sur la nécessité de cet enseignement dans la formation initiale. Elle constitue le deuxième axe de la stratégie nationale pour l’architecture[1].
Les situations concrètes sur lesquelles va travailler l’équipe
Les modalités d’action recouvrent un grand nombre de situations : réhabilitation, restructuration, extensions, remodelage, surélévations, confortements et réemploi, réutilisation, affectations temporaires… Le patrimoine architectural du XX ° siècle, riche d’hypothèses, d’inventions et d’expérimentation peut également se traduire par des questionnements sur ce qui n’a pas été construit en interrogeant les fictions littéraires, musicales, artistiques mais aussi architecturales (de Ledoux aux Métabolistes par exemple ) que l’architecture de cette période a pu intégrer ou générer.
Compétences à acquérir :
Les enseignements de projet, les workshops, les enseignements théoriques et les séminaires de recherche visent à acquérir des savoirs et des savoir-faire nécessaires à l’appréhension des enjeux cités plus haut :
Partenariats possibles :
DRAC, ADEME, Nantes Métropole, Réinventer la Seine, Municipalités, DDT et DDTM, mission ANRU, services de l’inventaire, industriels dans le domaine des matériaux, Ecoles d’ingénieurs, autres ENSA avec la mise en place d’un réseau (Architecture, Patrimoine et Création) inter-écoles avec un conseil scientifique [2]…
[1] Prendre en compte l’héritage architectural des XXe et XXIe siècles et développer l’intervention architecturale pour valoriser et transformer le cadre bâti existant :
– Renforcer la formation initiale et continue des architectes sur l’intervention sur l’existant
– Valoriser les quartiers prioritaires par l’architecture en partenariat avec les acteurs de leur renouvellement
[2] L’enseignement de la réhabilitation en France » programme de recherche PUCA/ Requalification à haute performance énergétique de l’Habitat (REHA) Virgine Thomas PUCA, Jean-Bernard Cremnitzer ENSA Normandie
Observatoire de l’ensauvagement. Architecture, Ville, Vivant
OBJECTIF
Réintroduction d’espèces animales, reconstitutions totales ou partielles de milieux, mise en place de réserves de vie sauvage, les projets de territoires cherchant à instaurer d’autres liens au vivant sont multiples. Si ces projets dits de ré-ensauvagement (ou rewilding) sont les plus médiatiques, de multiples autres actions, entre luttes et accompagnements des transformations des milieux, font évoluer les pratiques d’aménagement et de conception des lieux comme des architectures (le travail avec les sols, la gestion des eaux, la prise en compte de la pollution, les nouveaux matériaux). Mais l’ensauvagement, c’est aussi de nouvelles pratiques corporelles et de mobilités, un autre rapport aux éléments, aux climats, aux animaux, à la société. Baptiste Morizot propose de s’enforester, Gabrielle Filteau-Chiba choisit elle de s’encabaner. Pointons aussi la redécouverte des cosmogonies des peuples premiers ou autochtones, modèles d’autres voies de coexistence sur terre que celles anthropocentrées du monde occidental, qui ouvre le mot d’ensauvagement à ses dimensions politiques et géopolitiques. Les usages de ce mot sont ainsi multiples, les pistes de recherche qu’il ouvre foisonnantes.
L’objectif de ce séminaire de mémoire est de constituer sur plusieurs années un Observatoire des projets, en France et ailleurs, qui ont à voir avec le sauvage ou l’ensauvagement : ces phénomènes doivent être décrits et interprétés pour que l’on comprenne mieux leurs portées, leurs impacts. Ce travail est cumulatif et collaboratif entre les étudiant.e.s. Ce séminaire invite les étudiant.e.s à déployer une recherche originale – le point de départ étant l’idée de l’étudiant.e.
CONTENU
Les mémoires élaborés dans ce séminaire doivent contribuer à produire des connaissances et alimenter les réflexions de l’Observatoire, ils peuvent être de trois natures différentes :
– Un travail de portée plus théorique sur la notion d’ensauvagement elle-même (et ses termes connexes) et sur les points de friction entre cette notion et l’architecture, la ville ou le territoire. Les travaux s’attacheront à croiser, interpréter des auteurs, des écrits, des documents, de manière fouillée et détaillée pour contribuer aux théories et débats dans le domaine de l’écologie, de l’environnement, de l’urbanisme, de l’architecture.
– Un travail visant à décrire avec le plus d’épaisseur possible des projets en cours considérés comme des « laboratoires » de l’ensauvagement. En misant notamment sur la visite, il s’agit de produire des études de cas raisonnées : les lieux seront dessinés, décrits, explicités dans leurs processus, leurs temporalités et leurs objectifs. Il peut s’agir de lieux proches, ou lointains, du moment qu’il est possible pour l’étudiant.e de s’y rendre (même pour une durée courte).
– Un travail visant à instruire des changements ou des évolutions, infraordinaires ou peu visibles, en enquêtant à partir d’un objet, d’un matériau, d’un indice, d’un règlement… Adopter ce point de vue, c’est traquer l’ensauvagement dans des gestes, des routines, le voir à l’œuvre dans différents contextes, le politiser.
VALIDATION
Le suivi se fera sous forme de séances collectives de travail, mais aussi d’échanges en duo ou trio suivant la pertinence des sujets de chacun. Le rendu final est un mémoire papier soutenu devant un jury. Les productions intermédiaires sont évaluées et essentielles (contrôle continu).
Références indicatives :
Nathalie Blanc, « Impossible sauvage urbain », Textes et contextes [En ligne], 16-2 | 2021, mis en ligne le 10 décembre 2021 URL : http://preo.ubourgogne.fr/textesetcontextes/index.php?id=3240
CLERGEAU Philippe, Manifeste pour la ville biodiversitaire, Rennes, Apogée, 2015.
ERNWEIN Marion, TOLLIS Claire, « Produire la ville vivante : le travail des citadins et des non-humains », in L’Information géographique, vol. 81, 3, 2017, p. 13-31.
Virginie Maris, Rémy Beau, « Le retour du sauvage. Une question de nature et de temps », Revue
forestière française, n°73 (2-3), p. 281-292 https://doi.org/10.20870/revforfr.2021.5416
Nastassja Martin, Croire aux fauves, Gallimard, 2019.
MOSCONI Léa, « Le corps animal comme puissance subversive des normes architecturales. Retour réflexif sur cinq cas d’étude », Les Cahiers de la recherche architecturale urbaine et paysagère [En ligne], 14 | 2022, mis en ligne le 30 avril 2022, consulté
le 26 juillet 2022. URL : http://journals.openedition.org/craup/10014 ; DOI : https://doi.org/10.4000/craup.10014.
Baptiste Morizot, Sur la piste animale, Actes Sud, 2018 (réédité collection Babel, 2021)
Gaetan Nocq, Les grands cerfs, Roman Graphique, Daniel Maghen éditions, 2021.
ROLLOT Mathias, Les Territoires du vivant. Un manifeste biorégionaliste, Paris, François Bourin, 2018.
Lieux et enjeux : la ville en commun
OBJECTIF
Ce séminaire propose d’envisager l’urbain comme une aventure éminemment collective, qu’elle soit celle quotidienne de l’habiter, ou celle plus exceptionnelle du projet de transformation spatiale et de régulation des mutations urbaines. Nous serons notamment attentifs aux situations où l’habiter et le projet se rencontrent. Ce qui se joue ainsi c’est une ville en commun, à investiguer à partir des lieux où elle se fabrique, à partir des enjeux qui la traversent.
Habiter, c’est bien souvent cohabiter, mettre l’espace en commun, ce qui ne va pas de soi et pose la question des dimensions politiques de nos habitats. Envisager la ville en commun, c’est aussi partir en quête de la dimension collective de sa fabrication. Il s’agit de considérer l’urbain comme résultant d’un processus de production qui engage une pluralité d’acteurs, individuels ou collectifs, professionnels et agents avertis ou acteurs profanes… La transformation spatiale se joue bien dans des confrontations ou des arrangements entre des logiques d’action multiples, mettant en tension représentations, savoir-faire, pouvoirs d’agir et aptitudes divers.
En la matière, les lieux offrent des prises : ils apparaissent susceptibles de fabriquer du sens commun, de l’horizon d’action en commun, et peuvent être mis au cœur des investigations à conduire. La dimension politique de la fabrication des espaces est une des intrigues possibles de ce séminaire. Elle est aujourd’hui particulièrement travaillée par les enjeux transitionnels bousculant les modèles, renouvelant les outils…
A partir d’enquêtes portées sur des espaces spécifiques, nous circulerons dans différentes échelles et modalités de la production des espaces et serons particulièrement attentifs aux activités de configuration des lieux. Comment les lieux offrent-ils des prises pour fabriquer du sens commun, de l’horizon d’action en commun?
CONTENU
Le travail de mémoire est conçu comme un projet en soi : les étudiants sont invités à construire un sujet sur la base d’intuitions et d’envies, ils sont accompagnés pour s’armer de références et se situer dans un champ de recherche afin de déterminer les contours d’une problématique, élaborer une méthodologie…
Le travail de terrain constitue un enjeu fort du séminaire, avec le recours aux méthodes d’enquêtes, les analyses documentaires, le recours à l’image… C’est une des richesses de la recherche urbaine et architecturale à cultiver dans ce séminaire.
Au fil du semestre, alternent des séances collectives, des séances en sous-groupe (constitués selon les sujets abordés), et des temps consacrés au suivi individuel de l’avancement de vos travaux.
Les étudiants du double-cursus architectes-urbanistes constituent un public privilégié.
VALIDATION
> Présence et participation au séminaire
> Note d’intention (rendu à l’issue du séminaire d’introduction au mémoire)
> Note intermédiaire (problématique) rendue en janvier
> manuscrit et soutenance
Architecture, climat, transition : concevoir, habiter, prescrire à l’épreuve du changement climatique
OBJECTIF
– Maitriser la problématisation d’un objet de recherche sur l’architecture et l’aménagement urbain.
– Apprendre à concevoir et à mettre en place un méthode de recherche adaptée pour l’étude de la problématique proposée.
– Analyser les résultats de terrain de manière critique.
– Mettre en perspective les contributions de la recherche avec les enjeux contemporains de l’architecture et l’aménagement urbain.
CONTENU
Le séminaire Climats s’intéresse, d’une part, aux formes dont l’architecture et l’aménagement urbain « climatisent » nos environnements et, d’autre part, aux transformations que les crises climatiques actuelles produisent sur nos manières de faire l’architecture et de vivre ensemble. L’hypothèse fondamentale du séminaire c’est que « l’acte architectural fondamental n’est pas celui de la construction des murs, mais la climatisation d’un milieu donnée » (Coccia, 2019) ; autrement dit, la nécessité d’artificialiser des paramètres climatiques d’ambiances (comme la température, ou le vent, ou l’humidité) pour accompagner l’installation des modes de vie.
Le séminaire propose deux ouvertures de ce cadre thématique :
1. L’étude des « objets climatiques » dans l’architecture et l’aménagement urbain. Dès la trame de fraîcheur à l’échelle territoriale (ex., Delabarre, 2022) jusqu’aux espaces tampon climatiques dans le bâtiment, les propositions des architectes, paysagistes et urbanistes contribuent à la construction d’un paysage microclimatique de la ville que doit être aujourd’hui nouvellement interrogé au prisme de l’adaptation aux changements climatiques.
2. L’étude de la dimension climatique de l’architecture et de la ville par la conception paramétrique. Les climats en architecture étant par essence invisibles, ils peuvent particulièrement être enquêtes ou prospectés à l’aide de nombreuses méthodes de simulation et de visualisation accessibles aux architectes à l’aide des logiciels de conception paramétrique (Rhino grasshopper notamment).
Le séminaire reste ouvert à toute une diversité de problématiques et objets de recherche pourvu qu’ils interrogent les liens climat-architecture.
Ce séminaire s’articule au groupe de recherche « Climat(s) » de l’UMR AAU. Des mentions recherche en prolongement du séminaire sont encouragées. Certains sujets de recherche pourraient s’inscrire sur la question des ilots de fraicheur, des zones calmes ou oasis urbaines. Certains sujets de mémoire pourraient être prolongés ou articulés avec la participation aux recherches en cours du GR.
VALIDATION
Selon le règlement des études : note d’intention note méthodologique manuscrit final et soutenance.
En fonction du sujet d’étude choisi par les étudiants, ils.elles seront amenés.es à se déplacer pour l’étude. Ceci reste un choix personnelle pour la majorité des cas
site web GR climats : https://aau.archi.fr/groupes-de-recherche/climats/
site web Coolscapes : https://www.coolscapes.net
L’art en commun, vers une poétique de la relation
OBJECTIF
Ancré dans le contemporain, nous proposons dans ce séminaire d’accompagner un travail d’initiation à la recherche hybride, mêlant processus d’enquêtes et productions sensibles à une recherche plus conceptuelle, scientifique et responsable questionnant nos relations au vivant et cherchant à en renouveler les représentations. Notre séminaire est une invite à l’émergence d’une nouvelle forme de recherche, plus incarnée, moins surplombante. A la croisée de la philosophie, de la géographie, des sciences du vivant et de l’art contemporain, ce séminaire vous engagera à faire des aller-retours entre élaboration conceptuelle et sensible, à faire se côtoyer l’expérience, l’accident, l’imprévu, l’intuition, la rencontre, – propre à l’art et à la recherche artistique – avec des formes discursives de savoirs scientifiques, des sciences humaines et techniques, afin de produire des récits “vraisemblables”.
CONTENU
Arguments et Contenu et thématiques
A l’instar de l’historienne de l’art Estelle Zhong Mengual, nous faisons l’hypothèse que la crise écologique que nous traversons a partie liée avec la crise de notre sensibilité à l’égard du vivant, humains et non-humains. Ainsi comment ré-apprendre à voir le paysage en dehors des schèmes et qui ont modelé notre regard, le rendant aveugle et vidé de sens dans notre relation au vivant ? Réapprendre à voir implique alors de désanthropiser nos relations au vivant tout autant que de repenser la place du sensible et des émotions dans la fabrique de la connaissance, ce qui suppose de prendre au sérieux la portée de l’intime donc du politique qui tissent nos relations aux milieux. Nous nous poserons la question de ce que peut l’art pour faire face à l’anthropocène, et actons l’importance de réintroduire les affects dans un monde objectivé, tout autant que la nécessité de décloisonner les savoirs. Ainsi, nous expérimenterons d’autres figures de l’architecte au travers de ce que nous nommons “les postures moindres”.
Méthodologie
Ce séminaire s’adresse à des étudiants qui souhaitent expérimenter une recherche par la création. Il ne s’agit pas d’avoir une pratique artistique soutenue, mais d’avoir envie d’expérimenter des formes de recherche avec et hors-les-mots via la danse, la cartographie, le cinéma, la musique, les matériaux,… que cela soit comme mode d’enquête, ou comme formalisation même du mémoire. Nous encourageons la recherche “expérientielle”. ( J. Dewey, L’art comme expérience, coll. « Folio Essais », Gallimard, Paris, 2010.) soit mener la recherche pas-à-pas, en partant de “là où on est”. Ainsi il ne s’agit pas de produire une œuvre mais d’engager un processus d’écriture décloisonnant les savoirs. Nous nous nourrirons de l’apport précieux de pensées du care, de démarches artistiques et éco-féministes, qui ont agi ou agissent comme des vigies de nos relations au vivant et ouvrent sur de nouveaux paradigmes de nos relations au milieu. Nous prendrons appuis également sur nos propres travaux. Nous assisterons et participerons aux évènements liés à l’exposition itinérante Exposition Taking the country’s side – Agriculture & architecture qui auront lieu tout au long du semestre d’automne et participerons aux “Rencontres de Sophie” en mars 2025
Un programme détaillé des apports théoriques ainsi qu’une bibliographie vous seront remis en début de semestre
Organisation des séances
Le mémoire- création se déploiera sous la forme d’un séminaire de 4 h tous les 15 jours, le mercredi après-midi.7 séminaires seront organisés autour de thématiques sous forme de cours théoriques de 2H. le détail des thématiques vous sera communiqué en début de cours
Des conférences viendront enrichir nos contenus de même que l’exposition. Un doctorant du créneau viendra également faire un intensif en lien avec son travail et le cours. 7 séminaires seront organisés autour de thématiques sous forme de cours théoriques de 2H. Des conférences viendront enrichir nos contenus de même que l’exposition.
Vous avez également la possibilité de suivre l’UET création/expérimentation qui propose d’accompagner la partie expérimentale et pratique de votre travail sous forme de 5 séances d’atelier et un intensif de 2 jours. ( voir programme)
Mots clés – transdisciplinarité, cartographies narratives, care, épistémologies éco-fémisniste, théorie du paysage et des milieux vivants, pratiques artistiques et citoyenneté , arts contemporains, poétique, pratiques collectives, matérialités, pratiques amateurs, pratiques performatives, process. …
VALIDATION
Séminaire mercredi après-midi – 14h -18h00
HORS DE : Projet court C’est la pause
OBJECTIF
L’atelier intensif « C’est la pause ! » se saisit de situations de transition pour repenser la place de l’humain dans le monde actuel, son rapport au milieu, au collectif et à soi-même.
Cet atelier propose de mettre en jeu des possibles et de concevoir des réalités alternatives en résonance avec un terrain. C’est une initiation au prototypage urbain qui joue avec les
contradictions existantes ; qui se saisit de déplacements ; qui change le présent à partir du futur.
Notre intention est double : élaborer des propositions spatiales dans un temps très court et dans le même temps, inscrire ces propositions dans les temporalités de transformations du lieu, qui sont nécessairement plus longues. Cet enseignement se déploie à partir d’une situation de projet réel, à savoir cette fois-ci, travailler parmi des lycéen.nes du Lycée Aimé Césaire à Clisson
Objectifs pédagogiques :
– S’initier au prototypage urbain comme méthode de conception mobilisant simultanément processus de recherche, façonnage matériel et transposition des enseignements acquis
– Savoir entrer en contact avec une situation réelle et apprendre à avancer dans ce contexte malgré la persistance d’inconnues
– Savoir manipuler une pensée écosystémique, différentes échelles, différents modes d’expression
– Savoir équilibrer travail individuel et travail en équipe
– Savoir transposer des idées et intuitions en pratiques et les exprimer en objets en prise avec le monde
– Savoir restituer et transmettre des connaissances dans des formes intelligibles, partageables et interprétables.
CONTENU
L’atelier est conçu comme un jeu en cinq étapes. A l’issue de chaque jour est produit un objet transitionnel ouvrant sur l’étape suivante. Il s’agit d’un livrable journalier qui est à la fois le point de départ du jour suivant. Ce processus de prototypage permet de tester les lieux intermédiaires, de recréation suivant différentes hypothèses d’intervention. Les étudiants se mettent à l’épreuve d’une méthode de conception mobilisant simultanément processus de recherche, façonnage matériel et transmission à des tiers dans un temps contraint. Par
immersion et prototypage, l’enseignement vise à cultiver les capacités réflexives entre les réalités du terrain, la mise en jeu des possibles, l’élaboration fulgurante d’une proposition et sa transmission. L’expression sous forme d’objets transitionnels aide à concrétiser des leviers pour stimuler les processus de transformation.
SITUATION DE PROJET
Être en immersion dans le terrain
Le Lycée Polyvalent Aimé Césaire, à Clisson, est l’un des partenaires historiques de l’ensa Nantes via le dispositif Divers(c)ités. À ce titre, des étudiant.es y ont animé divers ateliers in situ, mettant au jour un ensemble de situations propices à mobiliser le savoir-faire des filières professionnelles de l’établissement (économie de la construction, patrimoine bâti option maçonnerie…). Dans une perspective d’amélioration d’espaces de récréation, ou des espaces de transition – la cour centrale ou encore la maison des lycéens – la collaboration avec l’école
d’architecture permettra d’expérimenter une démarche ouverte intégrant les élèves, les enseignant.es et les salarié.es du lycée dans un processus de transformation de l’espace.
Habiter le projet et être habité par le projet
Toute la semaine, le groupe sera présent et prendra ses repas au sein de l’établissement au milieu des plus jeunes. L’immersion sur le terrain est une clef de lecture supplémentaire qui permet d’éprouver en soi-même ce qui se joue dans les situations identifiées par les usagers.
Faire avec, faire parmi
Cette expérience est une opportunité pour les étudiant.es de mettre leurs compétences (conceptuelles, analytiques, graphiques, constructives, pédagogiques, …) au service d’une (ou plusieurs) situations controversées. En effet, cet espace de travail ne concerne pas la médiation de l’architecture. L’étudiant.e ne représente pas un médium entre l’objet architectural et le lycéen. L’étudiant.e est une voix parmi les autres voix. Une voix dont les connaissances et la singularité mérite d’être mise au profit des sujets qui animent le groupe.
L’issue du projet court est envisagé comme le point de départ d’un processus de
transformation des espaces du lycée. Un processus qui s’inscrit dans une temporalité plus longue. Des projets d’Engagement Étudiant sont envisagés dans cette perspective.
Faire avec c’est aussi faire avec les personnes, les objets, les situations, les espaces, les matières en présence. Il appartient aux étudiant.es de prendre des initiatives, d’observer ce qui peut être prélevé et remis en jeu au service du projet. La transformation de l’espace est un jeu d’addition, de soustraction, de déplacement, de retournement…
Livrables :
– des productions graphiques, formelles et situées ;
– un « cahier des possibles » à transmettre à l’établissement ;
– une ou des interventions à l’échelle sur le terrain.
– la mise en place d’une présentation finale par les lycée.nes devant des usagers des lieux
DETAILS ET CONDITIONS
Localisation : Lycée Aimé Césaire* https://aime-cesaire.paysdelaloire.e-lyco.fr/
L’hébergement et les repas sur place sont pris en charge par l’équipe pédagogique
Installation : Dimanche 10 septembre 2023 en soirée
Retour à Nantes : Vendredi 15 septembre 2023 au soir
Le voyage en train aller/retour est pris en charge par l’équipe pédagogique
Nombre d’étudiants : 24 maximum
* le lycée est un établissement scolaire public. Ses usagers sont soumis aux lois et règles républicaines qui régissent la vie de l’établissement. Une de ces règles concerne l’interdiction, au sein de l’établissement, du « port de signes ou tenues par lesquels toute personne manifeste ostensiblement une appartenance religieuse ». Puisque les étudiant.es et les équipes pédagogiques séjourneront au sein de l’établissement, il leur sera demandé de respecter les règles qui régissent la vie de l’établissement
VALIDATION
Présence et participation à l’atelier à toutes les étapes
Capacité à appréhender la pluralité, en débattre, argumenter et justifier les choix et les idées
Qualité de l’analyse et de la démarche, inventivité et pertinence des idées et de la proposition
Qualité graphique, clarté de l’expression orale, restitution des documents demandés
Proposition de projet court : atelier de prototypage urbain pour transformer les espaces tiers
DE 1 : Projet court Persistance de la ruine
OBJECTIF
« L’architecture, c’est ce qui fait les belles ruines », Auguste Perret.
Ce module d’enseignement approfondit une problématique du DE1 « Inventer dans l’existant » : le rôle actif de la structure au cours de la transformation d’un édifice ou toute autre superstructure.
L’état même de la ruine rend compte de la capacité d’une société à produire avec, et par, son « environnement ». Depuis le milieu du XXème siècle, la convergence de l’épuisement des ressources et l’optimisation des moyens de fabrication ont accéléré le processus d’obsolescence des constructions, au point de se demander si notre société produit encore de la ruine, ou juste du déchet.
Il nous faut donc apprendre à construire dans les « ruines » d’une modernité toute récente, quand bien même celle-ci a contribué à l’écocide qu’il s’agit d’enrayer aujourd’hui.
La notion de « ruine » s’entend donc ici sous un spectre élargi, allant de l’édifice le plus ancien ou patrimonial, au bâtiment le plus récent, abandonné par l’obsolescence de son usage.
Objet d’étude :
L’objet d’étude sera choisi en fonction de son état de dégradation, c’est-à-dire, en état de ruine partielle. Le choix sera d’autant pertinent que la construction donnera à se lire « comme un livre ouvert » : ce qui le constitue et ce qui la fait résister à l’usure du temps et des usages.
A partir de ce constat quelle action mener pour prolonger l’existence de la ruine, au-delà de son simple entretien, en lui garantissant soit un usage minimum soit en maintenant sa forme et sa structure par tout dispositif approprié.
En conséquence, le « projet » devient l’action première de sa persistance.
CONTENU
Ce travail révèlera, en deçà de toute considération formelle, la matière résistante, son état et son devenir, et l’intelligence de ses assemblages usinés ou façonnés.
Choix puis prise de possession du lieu par tous les médias disponibles croquis/ relevés/ maquette/ photo/ vidéo. Il ne s’agit pas d’une monographie, mais d’un rapport détaillé, par moyens combinés (graphiques, maquettes…), sur la manière dont l’assemblage de matériaux façonnés résiste.
1. Restitution Etat des lieux / collecte des données
2. Echantillonnage des matières et fragments
3. Reconstitution /modélisation
4. Proposition /modélisation
5. Mise en perspective théorique de l’objet d’étude (cf. « Antiquités romaines » de Piranese, l’anarchitecture de Gordon Matta Clark « building cuts » ou la « Forensic Architecture » de Eyal Weizman, le « Junkspace » de R.Koolhaas…).
Aucune contrainte sur la localisation de l’édifice choisi, à condition soit d’y être allé (L’édifice choisi se situera de préférence à Nantes ou sa région (les enseignants feront des propositions de site). Dans tous les cas, les propositions sont validées le premier jour du Projet Court.
VALIDATION
Restitution – Travail de groupe- présentation finale, en fin de semaine, en présence des 3 enseignants encadrants.
Libre
DE 1 : U-Topos – Atelier de projet
OBJECTIF
L’UE propose une exploration élargie de la relation entre un site, un imaginaire et une technicité. Nous concevons cette relation triangulaire comme la base de tout projet ambitieux, voire radical. Le point commun à ces 3 notions, c’est la connaissance. Cet UE de projet architectural propose aux étudiants de mettre en œuvre leurs compétences acquises en licence, en exacerbant certaines d’entre elles. L’objectif est qu’à l’issue du semestre, l’étudiant deviendra un expert de son propre projet:
– d’un site qu’il aura choisi parmi plusieurs propositions,
– d’un « imaginaire savant », en lien avec un ou plusieurs champs théoriques ou courants architecturaux du XX-XXI siècle,
– d’une maitrise sur l’interface entre les techniques de représentation, de construction et d’expression.
Le projet de l’atelier U-TOPOS propose le site comme un « terrain de jeu » à décrypter, un support existant en 3 dimensions: une infrastructure délaissée ou déclassée (dalles urbaines, échangeurs, soutènements, soubassements, viaducs, ponts, tunnels, quais, digues, halles et hangars…). Ce jeu prendra aussi une dimension d’ « ajustement » par la reprogrammation du site. Ce déphasage entre contenu et contenant sera le lieu même du projet, et sa force, la manière dont l’étudiant aura réussi à extraire les « multi-dimensions » du déjà-là.
CONTENU
Le semestre s’organise en 3 séquences principales:
– Etablissement d’un diagnostic
Loin d’être une fastidieuse analyse, le diagnostic révèle l’ordre caché d’une situation existante. On montrera comment cet ordre caché révèle 2 faces complémentaires du site:
• l’ordre rationnel qui collecte les informations objectives sur le lieu et les organise en base de donnée utile, inventorie, cartographie les ressources disponibles. Cette approche donnant lieu à un Atlas du lieu, considéré comme exhaustif.
• l’ordre idéal qui tire des fils narratifs, forme des hypothèses de signification, recherche les origines réelles ou fictives. Il constitue le réservoir d’un savoir encore non-disponible, en devenir. C’est aussi le lieu de l’espace impossible, de l’utopie. Il produit un Atlas qui amorce une nouvelle histoire et mobilise une introspection dans l’imaginaire architectural.
– Production d’un diagramme-programme
Investir un lieu existant par de nouveaux usages, c’est d’abord établir un nouveau système relationnel entre ancien et nouveau. Ce passage nécessite de donner forme à cette pensée. Cette visualisation d’un dispositif relationnel constitue un langage en soit, une codification morphologique des relations : on le nomme diagramme.
Les étudiants se situeront entre les 2 pôles opposés de l’articulation programme-site : le site produit le programme ou le programme produit le site. Il s’agira d’inventer un diagramme-programme, figure active anticipant le projet : ni forme architecturale, ni texte d’intention, mais tout à la fois expression du potentiel conceptuel, cadrage des relations entre géométrie des usages, topologie spatiale, histoire. La question de la « représentation » se prolongera dans l’approfondissement des techniques visuelles et textuelles : la maquette, la maitrise du plan et de la coupe, de l’image, du récit énoncé (ou muet).
– Construction d’une architecture
Le studio produira des projets d’architecture représentés, situés, portant une ambition de démonstration. L’énergie mise au service du projet doit poursuivre un but : révéler dans une construction pensée et dessinée (les 2 étroitement liés) un état du monde, un « état présent de l‘architecture » comme le souligne J.Lucan.
L’encadrement du projet s’inscrira dans une tradition moderne que l’on peut appeler « culture tectonique », terme repris et développé par Kenneth Frampton. Il ne s’agit pas plus d’un courant que d’une méthode, mais d’une pratique qui explore la force des relations entre structure et enveloppe, et plus généralement, sur les enjeux de l’expression architecturale selon ses ressources propres : culture constructive, enjeux de transition énergétique, intégration des équipements techniques, évaluation de l’économie de moyens…
Alors que la question de l’ornementation réapparait sur le devant de la scène, nous explorerons le rôle actif du « motif », outil conceptuel et morphologique du projet, à toutes ses échelles, notamment la recherche et découverte du « motif caché » inscrit dans les replis de l’existant.
VALIDATION
Contrôle continu, jurys intermédiaires et jury final, travail en groupe complet pour le diagnostic, en petit groupe pour la programmation et le projet urbain et individuel pour le projet architectural. Suivi particulier des PFE.
Interfaces possible avec « Le Rouge et le Noir ».
Le site de Parthenay entame un cycle de 2-3 ans d’études. A ce titre, nous différencions 2 séjours de 4 jours sur place, en « résidence », et un éventuel voyage en lien avec nos 3 leçon: Urbino, Monte Carasso ou Pesme.
Liens utiles
liens vidéo: leçon 1 sur Snozzi: https://www.youtube.com/watch?v=WJOmMYiptSw
Leçon 2 sur Giancarlo de Carlo: https://www.youtube.com/watch?v=DM_tKBmWCZo
Leçon 3 sur Bernard Quirot: https://www.youtube.com/watch?v=MrnXdaFuvWM
Bibliographie:
« L’art de la mémoire, le territoire et l’architecture », Sébastien Marot.
« Superarchitecture », Dominique Rouillard
« L’île de béton », J.G Ballard
« Plateforms and plateaus », Jorn Utzon
« Robert Smithson, le paysage entropique », catalogue IVAM
« Les 4 écologies » , Rayner Banham
« New Studies in Tectonic Culture », Kenneth Frampton
« Atlas of Novel Tectonics », Reiser-Umemoto
« Le massif du Mont Blanc, étude sur sa constitution géodésique et géologique », Eugène Violllet-Le-Duc
« Précisions sur un état présent de l’architecture », Jacques Lucan.
« Forme forte », Martin Steinmann
DE 1 : Le Rouge et le Noir – Atelier de projet
OBJECTIF
Le Rouge et le Noir, roman écrit par Stendhal et publié le 13 novembre 1830, parle avant tout de son temps accompagné de son sous-titre « Chronique de 1830 ». Julien, son personnage principal, est tiraillé entre sa connaissance du Nouveau Testament et son admiration pour Napoléon Bonaparte, ce qui le met devant un choix, comme métaphore de l’architecte face à un lieu. Quelques jours plus tard, soit le 25 novembre, est créé le poste d’inspecteur général des monuments historiques sous la monarchie de Juillet dont la mission est de « constater l’existence et faire la description critique de tous les édifices du royaume qui, soit par leur date, soit par le caractère de leur architecture, soit par les événements dont ils furent les témoins, méritent l’attention de l’archéologue, de l’historien ».
Le rouge et le noir, ce sont aussi les couleurs qu’adopte l’architecte français Robert de Cotte (1656-1735) pour discerner dans ses plans ce qui est de l’ordre du déjà-là, le noir, et ce qui sera, le rouge. Ce choix, sensé, est l’expression de la conjugaison au présent d’une situation architecturale passée et de son homologue à venir qui fait de toute intervention dans une situation spatiale existante le théâtre de la rencontre de deux époques, entre sédimentation et érosion.
Si les ellipses du XIXe siècle industriel et du XXe moderne ont pu faire croire au mirage de la création sans racines, le XXIe siècle nous ramène collectivement à la question de la soutenabilité de la construction qui est aujourd’hui globalement l’outil de l’expansion financière infinie dans un monde fini et en fait l’une des plus importantes contributrices du dérèglement climatique. En cela « contemporanéiser » des architectures déjà présentes est une des réponses que nous pouvons apporter aux enjeux environnementaux actuels, dans une tradition de conservation, au sens de transmission, de ce qui a déjà duré pour le faire durer plus encore dans un mouvement de « maintien durable » par l’acte de création pour reprendre les mots récents de Pierre Caye.
Un pas de côté au cœur de l’archipel nippon, où l’on y pratique autant le zotai que le wabi, permet de ne pas rester prisonniers de la seule pensée occidentale et de questionner nos pratiques encore profondément marquées et codifiées par la chaire d’histoire de l’architecture du Moyen Âge et de la Renaissance confiée à Anatole de Baudot en 1887, tout comme le legs du XXe siècle et bientôt du XXIe siècle dont l’inventaire ne fait que commencer invite à questionner ses transformations à venir.
Et comme le chantait Jacques Brel en 1959, « quand vient le soir, pour qu’un ciel flamboie, le rouge et le noir ne s’épousent-ils pas ? »
CONTENU
Chaque année est l’occasion de rencontrer un lieu à la fois sédimenté et érodé qu’un acte d’architecture se propose de réinscrire durablement dans l’espace et le temps. Le semestre sera le lieu de l’approfondissement de la question de la création architecturale dans une situation existante en participant à la dissolution de frontières artificielles trop longtemps dressées entre anciens et modernes par un accroissement significatif de la culture architecturale des étudiants.
Le studio s’inscrit dans la perspective du réemploi des bâtiments qui atteignent nos rivages contemporains parce qu’ils ont duré, et à qui nous devons assistance pour qu’ils durent encore. Il s’agit de faire de ce moment un acte pesé pour rompre avec les logiques passées soit de destruction, soit d’altération, par l’observation, l’acquisition et le restitution, tout en interrogeant quelles mutations les constructions dont nous héritons sont capables d’accepter dans une dialectique entre logiques passées et désirs actuels, entre imaginer un programme et la capacité de l’accueillir. Il s’agira également de mobiliser des ressources matérielles locales, réemployer celles qui seront générées par les interventions rendues nécessaires et en rendre compte par le dessin, la maquette, la matière.
Cette valse se dansera à trois temps, dans un mouvement perpétuel du groupe à l’individu et de l’individu au groupe, pour faire de ce moment un acte éminemment collectif :
1 | Désordre apparent, ordre caché
Au premier temps de l’exercice débutera une enquête qui permettra de faire apparaître à partir d’un désordre apparent le principe de causalité qui d’événement en événement a constitué ce qui se présente aux yeux des étudiants d’aujourd’hui. Les conclusions seront présentées sous la forme d’une analyse architecturale historique (temps) et anatomique (espace) dont l’outil central sera le relevé sous toutes ses formes et ses échelles.
2 | De la Terre à la Lune
Au deuxième temps ce ne sera plus la forme qui sera analysée mais les forces en jeu qui font que le lieu s’éloignera, pour un temps, de la ruine ruskinienne, pour rencontrer, pour un temps également, un avenir. Ici l’enquête n’aura plus à voir avec le lieu mais ce qui l’entoure, de la société humaine dans son territoire terrien au cosmos dans lequel la Terre se situe dans une approche résolument boulléenne. Ce moment sera celui de la constitution d’un corpus théorique et pratique à travers les différentes civilisations et leurs expériences parfois surprenantes.
3 | Le Rouge et le Noir
Au troisième temps pourra s’épanouir le moment du doute qui met le projet d’architecture face à des interrogations fertiles. Sa nature, à la fois matérielle et immatérielle, acquerra de phase en phase une substance de plus en plus constituée et cette réflexion aboutira à la cristallisation d’une architecture contemporaine, dans le sens qu’elle sera nécessairement celle de son temps, en y mariant le rouge et le noir.
Tous les outils d’expression et de représentation seront mis à contribution pour matérialiser le projet d’architecture : écrits, plans, élévations, coupes paysagères/perspectives, détails, prototypes et maquettes à différentes échelles qui seront systématiquement photographiées pour être valorisées dans les rendus.
VALIDATION
Contrôle continu avec jury intermédiaire à chaque temps avant le point d’orgue final.
Travail collaboratif et coopératif durant les phases d’analyse et de corpus, travail individuel/en binôme sur le projet.
Selon le site retenu un voyage ou un déplacement sera prévu, avec une restitution du travail du studio hors les murs de l’école en lien avec les institutions publiques qui seront mises à contribution.
Un voyage sera organisé pour visiter des opérations remarquables de réhabilitation et des opérations neuves.
Deux temps principaux vont rythmer cette année :
– le voyage fluvial de l’estuaire comme porte d’entrée du projet (une journée en début de semestre)
– le voyage à Bruxelles pour se confronter à des approches transverses des processus de transformation début octobre (trois jours sur place)
HORS DE : Découverte de Nantes
OBJECTIF
L’UE est destinée aux étudiants en mobilité internationale ou arrivant en transfert depuis une autre école d’architecture. Elle sera ouverte si un nombre minimum d’étudiant.e.s dans cette situation d’arrivée à Nantes est présent, elle ne pourra pas se faire à distance.
Elle a pour objet de leur offrir, pour une meilleure insertion, une découverte accompagnée de la ville dans laquelle ils vont vivre et travailler, qu’il s’agisse d’un séjour d’un ou deux semestre ou du temps de l’achèvement des études.
La ville de Nantes sera abordée dans ses grandes étapes historiques et
contemporaines comme un territoire en formation et en transformation.
CONTENU
Une séance introductive sur la ville.
Cinq demi-journées de visite sur le terrain (le samedi matin) s’organisent à partir de cinq thématiques :
– La ville ancienne
XX
– L’extension urbaine des XIX° et XX° siècles
XX
– Habitat social et jardins ouvriers
Marie-Paule Halgand
– Fabrique de l’île de Nantes
XX
– Zac Madeleine-Champ de Mars
Fabienne Legros
VALIDATION
Travail demandé : carnet d’observations, notes et croquis qui seront formalisées en traitant des différentes visites.
HORS DE : Mémoire – Création/ Expérimentation
OBJECTIF
Cet Uet se présente tout aussi bien comme un lieu de partage des savoirs artistiques que comme un laboratoire d’expérimentations des formes d’écritures hybrides. Le mémoire-création invite à expérimenter, à rechercher avec et hors-les-mots : à déployer des modalités d’écriture plus incarnées, moins surplombantes, donner toute son importance aux relations entre la forme et le fond. Les étudiants du séminaire mémoire-création : L’art en commun, vers une poétique de la relation sont bienvenu.e.s pour expérimenter leurs recherches.
Objectif : Il s’agit d’accompagner et d’outiller la partie expérimentale de votre mémoire, poser les bases de vos protocoles de recherche, et les partager avec vos collègues. Les expérimentations du premier semestre pourront venir nourrir votre démarche d’enquête, voir devenir le mode même de votre recherche. Le deuxième semestre viendra consolider les démarches que vous avez engagées au premier semestre pour aboutir à une forme finalisée.
CONTENU
Organisation du cours : 5 séances en atelier et un intensif de 3 jours. Les quatre premières séances seront consacrées à l’exploration personnelle utilisant diverses médiums vous amenant à envisager la forme que pourrait prendre votre mémoire-création en cohérence avec le fond. En introduction aux ateliers, nous ferons un exercice de deux heures autour de différentes formes d’écritures:
– Les pratiques de cartographie et paysage sonore, dessinées à partir d’une errance- transhumance sur les îles d’Ancenis avec un berger, l’après-midi.
– Pratiques du feutre et matérialités
– Pratiques du feutre et matérialités
– Pratiques filmique et sonore et ou performée de l’enquête .
– Pratiques filmique et sonore et ou performée de l’enquête
– Intensif 2 jours
Chaque expérimentation sera précédée d’un apport en références pour préparer l’expérimentation. Un intensif de trois jours sera le moment de mettre à l’épreuve une première « maquette » de votre mémoire et de faire le choix des médiums que vous souhaitez expérimenter.
Un planning vous sera donné
VALIDATION
DE 1 : Matières d’ambiances
OBJECTIF
Les objectifs sont d’une part de susciter l’éveil aux matériaux et aussi d’envisager d’éventuels détournements ; d’autre part d’amener l’étudiant à s’interroger sur les qualités d’ambiances des espaces à travers une approche par la matière et à s’interroger sur les aspects techniques et sensibles des matériaux. Les matériaux constituent le point d’entrée pour aborder les questions liées aux ambiances. Il s’agit pour les étudiants de tester, d’expérimenter des matériaux et ainsi d’évaluer les qualités d’ambiances produites par leur mise en œuvre.
CONTENU
En introduction, cet enseignement propose une approche de l’expérience sensible par la présentation de dispositifs d’ambiances qui initiera le travail concret sur la matière. Dans un deuxième temps, il est proposé une ouverture aux matériaux innovants et / ou singuliers à travers la présentation d’une sélection de ce type de matériaux. Il est organisé une visite d’entreprise proposant une approche particulière de la matière pour garantir un lien avec la pratique architecturale.
Cet enseignement donne une large place à l’expérimentation. Il s’agit de faire en sorte que l’étudiant teste par lui-même les matériaux et rétablisse le lien entre les données issues de l’expérimentation c’est-à-dire ses propres observations et analyses et les caractéristiques physiques données par les fabricants et industriels mais aussi d’aller au-delà en révélant le matériau dans toutes ces qualités et potentialités. Dans le but de mettre en avant toutes les qualités sensibles de la matière pouvant produire une ambiance, il est demandé aux étudiants de construire un dispositif d’ambiances habité faisant vivre une expérience sensible incluant le corps ou une partie du corps.
Ainsi, cette année, nous collaborons avec l’entreprise nantaise spécialisée dans l’anti-déchet, le remploi, la réutilisation.
VALIDATION
Évaluation à partir de la présentation du dispositif d’ambiances construit et du dossier synthétisant les différentes recherches, expérimentations et éléments graphiques.
DE 1 : Images plus plus
OBJECTIF
IMAGES plus plus (3 min. max)
– Haïkus vidéographiques / image par image / dessin / photo / bande sonore / Esquisse vidéographique –
L’UET IMAGES plus plus est un enseignement développé autour de l’image animée. C’est un atelier d’approfondissement et de post-production du projet
Enseignants : Marie P. Rolland (ATR) Jérémy Ségard (ATR)
Effectif max : 30 étudiant.e.s
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OBJECTIF
Un haïku (??, haiku) est un poème d’origine japonaise extrêmement bref, célébrant l’évanescence des choses et les sensations qu’elles suscitent. Il formule la quintessence d’une vision, d’un imaginaire.
Penser en images, penser par l’image, construire les conditions de la représentation d’un projet architectural et/ou urbain en image vidéographique dans le but de l’adresser à un public varié, réceptif et curieux (élu-e-s, riverains, habitant-e-s, partenaires potentiels).
Quand le dess(e)in architectural passe à la dimension sensible de l’esquisse vidéo, le potentiel créatif d’une mise en récit se libère.
Le site urbain ou paysager et le projet architectural se découvrent animés image par image, permettant de raconter les événements réels ou d’anticipation qui contextualise l’émergence du projet, de révéler les enjeux de transformation du projet et d’en imaginer les devenirs habitables.
Exigence et autonomie sont recherchées tant au niveau de la technicité de la réalisation finale audiovisuelle qu’en terme d’attitude critique et théorique vis-vis de la conception d’un projet architectural, urbain et/ou paysager.
CONTENU
Il s’agit de réaliser une vidéo de 3 minutes max, qui aboutira à une représentation audiovisuelle d’un projet architectural, urbain et/ou paysager, que vous avez conçu précédemment dans une option de projet, et qui vous tient à coeur d’approfondir et de qualifier davantage.
Cet atelier se veut le lieu de la pratique intensive du montage / remontage de l’image en mouvement : filmage vidéo, image/image, dessin, plan, archive du projet, écriture, texte enregistré seront montés ensemble, afin de représenter et d’approfondir les enjeux et les forces de votre projet.
C’est un travail de post-production du projet. Cette réalisation audiovisuelle accompagne la communication du projet : découverte du contexte dans lequel il apparaît, à qui il s’adresse, conditions socio-économiques de sa mise-en-oeuvre, enjeux critiques et parti-pris politico-écologiques défendus, ambitions de transformation et mutation des milieux habitables proposées.
Dans le cadre de cet atelier IMAGES plus plus, les étudiant-e-s sont encouragé-e-s à travailler seul-e ou en équipe de groupes de projet. Les étudiant-e-s n’ont pas besoin d’avoir des connaissances en montage pour intégrer l’UET, une dynamique d’échanges de savoirs techniques sera mis en place, et des séances de « table ronde » et de visionnage intermédiaire permettront d’échanger sur les travaux en cours au fur et à mesure pour que les idées, les inspirations et les trouvailles techniques circulent.
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DÉROULÉ /AGENDA
5 séances de 8h / mardi de 9h à 13h et de 14h à 18h
22/10 – 5/11 – 12/11 – 26/11 – 03/12
1° / mardi 22 octobre :
– Après avoir choisi un projet architectural qui vous tient à cœur, celui que vous avez envie de continuer à explorer et à qualifier, celui dont il vous paraît important, d’approfondir les conditions de sa conception et les qualités de sa représentation
– Apporter votre ordinateur portable, outils, logiciels et bancs de montage vidéo
– Rassembler, apporter et présenter les éléments et documents graphiques divers au sujet de votre projet choisi. Inventorier toutes les pièces graphiques (dessins personnels, dessins codifiés, collage…) matières de représentation déjà réalisées (images du projet, maquette…), prises de vue (filmage) et des sons pour une approche sensible du site du projet.
– Faire un premier classement subjectif des données en votre possession.
– Pré-monter ces données diverses en une succession d’images enregistrées sur le banc de montage.
– Écrire un texte d’intention (10 lignes max) avec un titre provisoire, un sous-titre de 2 ou 3 lignes qui présente la force du projet d’architecture choisi et ce que vous avez envie de défendre sur votre projet (format A4 imprimé)
– Écrire ou dessiner un début de synopsis qui vous permettent d’organiser le fil de la narration, à réactualiser à chaque séance (format A4 imprimé)
– Documenter et composer un Atlas d’images de références (entre 10 à 20 images sur format A4 imprimé) qui vous inspirent (graphiques, picturales et cinématographiques) afin de favoriser l’expression d’un univers plastique personnel et singulier. C’est un outil conceptuel et visuel pour aider au montage. Les images collectées et ainsi assemblées, par ajustements successifs et écart entre elles, sont pensées par constellation, et ouvrent ainsi à de nouveaux imaginaires.
2° / 3° / 4° / Trois séances de TD : TRAVAIL PERSONNEL DE MONTAGE
– Développer un dispositif de montage d’images inter-media (dessins, photos, textes, images en mouvement). L’image vidéo, matériau manipulable, devient opératrice et représentative des ambiances architecturales, urbaines et paysagères de votre projet.
– Actualiser au fur et à mesure du processus de création le fil narratif singulier de la vidéo qui présente la force singulière et les enjeux de votre démarche projectuelle.
5°/ Mardi 3 décembre / ATTENDUS FINAUX ET SÉANCE DE PROJECTION COLLECTIVE
– Affichage A3 vertical / Titre, Synopsis résumé (150 mots ou 1000 signes), ATLAS D’IMAGES / Constellation de références (images et mots clés)
– Projection soignée de la VIDÉO / 3min max / « sous forme d’un haïku », visuel et sonore.
– Co-évaluation partagée et participative durant la projection finale.
VALIDATION
L’évaluation se fera en contrôle continu et dans l’engagement de l’étudiant à participer de façon dynamique à la démarche collective de l’atelier et à partager ses questionnements et ses savoirs techniques. Une co-évaluation partagée se fera aussi au moment de la présentation de la projection finale.
Critères d’évaluation proposés :
– Contrôle continu : Assiduité et engagement (5)/ Expérimentation et créativité (5)
– Représentation finale : Sens esthétique du projet (5) / Qualité finale de la vidéo -image et son (5)
Quelques exemples de vidéos :
Un contre-projet pour l’îlot Lamour Les Forges / Pirmil Nantes (PFE / Caroline Bonnet) https://vimeo.com/415894785
Concours Mini Maousse 6 : – La nouvelle Maison des jours meilleurs (Jean Prouvé) https://www.youtube.com/watch?v=D_S7rIneFA4&fbclid=IwAR3pYACR59CdGkuw7LTlT2sIugzL4XbuZ HQjhHrO6p6IQLMjD9g8vaJC09Y
Concours Mini Maousse 6 : Cubique / Module d’eau https://www.citedelarchitecture.fr/fr/video/cubique-mini-maousse-6?fbclid=IwAR0lK9HhpFNuGpiDADhacKY1J-3J7B0LwPKtpnSZPEAlDhGe2n3-mMuxsN8
Concours Mini Maousse 6, C.P.M./Contre-plaque-moi, l’histoire de ceux qui plaquent tout, pour mieux recommencer https://www.youtube.com/watch?time_continue=45&v=oqGP5QBouzg&feature=emb_title
Tout Le Corbusier dans une cabane – Gymnastique | ARTE : https://www.youtube.com/watch?v=9k7cJFBRRxs
Una vez la noche : https://www.unavezlanoche.com/?fbclid=IwAR0hnhuVjTTf5aO5_jrDTzJgWkQsNo08SOFEdHKIkpp_kEoJ323dvdYK1GI
DE 1 : Dessin d’architecture grand format
OBJECTIF
« Le dessin, une manière archaïque de répondre à des questions contemporaines » Rem Koolhaas
Le dessin, discipline essentielle pour l’architecte, se révèle un outil de représentation mais également d’expérimentation, un moyen « sensible » de remise en cause du visible et de mise en forme de la pensée : comment transmettre ses idées, développer sa vision du monde, révéler le processus de conception du projet, proposer un univers visuel qu’il soit réel, imaginaire, utopique…?
L’approche expérimentale du « dessin d’architecture grand format » est privilégiée, permettant ainsi à l’étudiant.e de découvrir de nouveaux outils et d’envisager une manière différente et plus approfondie de représenter le projet d’architecture.
CONTENU
Cet atelier « dessin d’architecture grand format » se propose d’élargir l’éventail des potentialités du dessin d’architecture au service du projet. Il faudra choisir un projet d’architecture que vous avez réalisé durant votre cursus et que vous souhaitez approfondir et représenter en dessin.
40 heures de dessin permettront de prendre le temps précieux de réaliser un dessin grand format (200cm x 150cm). Cette amplitude horaire et cette dimension à l’échelle du corps est nécessaire afin de permettre à l’étudiant.e de s’immerger dans un travail de recherche et d’expérimentation. Il s’agit de développer une pratique imaginative et expressive du dessin et d’aborder des notions telles que le vide et le plein, le recouvrement, la profondeur, tout en expérimentant différentes matières, textures et supports, la densité et le contraste, le passage du plan au volume et du volume au plan, du microcosme au macrocosme. Il s’agit aussi d’interroger les multiples façons d’inscrire le dessin dans l’espace : mise en page, cadrage, accrochage, support, mise en espace…
En parallèle au processus de création, une recherche iconographique, croisant références artistiques, historiques et contemporaines, permettra d’enrichir le bagage culturel et pratique de l’étudiant.e en architecture en stimulant son imagination et ses sources d’inspiration.
VALIDATION
L’atelier « dessin d’architecture grand format » se propose d’être un moment d’échange et de découverte permettant d’amorcer des discussions, de formuler des opinions critiques et argumentées, d’enrichir et d’affiner son vocabulaire, et de se confronter à l’histoire de l’art et à la création contemporaine.
L’évaluation comprend le processus de création en contrôle continu et la qualité de la restitution finale. Dans cette dernière phase, il sera à nouveau question de faire l’expérience de l’espace, celui de la monstration dans le cadre particulier de l’école. Ce moment a pour objectif de permettre aux étudiants de porter un regard critique sur les nombreux paramètres entrant en considération dans l’accrochage, ainsi que le sens et l’interprétation qui en découlent.
Travail Encadré : 40h
(TP) Travail personnel : 35h
Engagement étudiant
OBJECTIF
Reconnaître les compétences et savoirs-faire acquis dans le cadre d’un engagement
CONTENU
Les étudiants demandeurs ont une activité bénévole (Divers(c)ité, association humanitaire, solidaire, chantier école, élu au BDE, CVE…) d’environ 75 heures. Sont exclus les engagements auprès de religions et de partis politiques.
VALIDATION
o Demande par note d’intention d’1 page exposant la tenue de l’engagement et les compétences à transmettre au service à la commission engagement étudiant pour décision avant la fin de campagne des choix d’options
o Rédaction d’un article de présentation pour ressource numérique
o Participation à l’atelier sur les compétences
o Participation à « la journée de l’engagement » prévue au calendrier pédagogique
o L’UET engagement étudiant ne peut être validée qu’une fois dans le cycle Master, avant le semestre de PFE
Non