Le projet comme espace critique
Ce département propose de former à la fabrique du projet d’architecture ou d’urbanisme, de petite ou de grande échelle, en proposant aux étudiants de développer un espace critique quant à nos manières d’intervenir sur les territoires, en évitant l’écueil d’une vision consensuelle des réalités territoriales, en interrogeant les contradictions spatiales que notre société produit. Dans cette perspective, le projet ne cherche pas simplement des réponses, mais pose aussi des questions, et interpelle le réel. A la fois récit temporel et spatial, il combine et associe entre eux différents contenus et disciplines, c’est un art de l’assemblage qui permet de produire un ensemble à partir d’éléments hétéroclites. Le projet, en tant que démarche itérative associant différentes intuitions, expériences, hypothèses, induit des processus d’imbrications complexes de savoirs pratiques articulés à des savoirs théoriques. Ce département pose la question du croisement de la recherche et de la pratique, l’idée d’une activité de recherche mobilisant les connaissances acquises par la pratique du projet, par l’expérimentation concrète de la question opérationnelle.
La dimension du faire, la sensibilité à l’habiter, l’attention critique à l’existant, aux matérialités et aux ambiances environnantes, la prospective des mutations urbaines et de leurs conséquences écologiques, économiques et politiques, la connaissance des pratiques professionnelles sont également des traverses partagées par les équipes enseignantes convaincues des enjeux combinés du learning by doing des démarches de pratique du projet et de la critique théorique.
Questionner la métropolisation
La métropolisation est-elle l’aiguillon et le moteur des sociétés contemporaines ? Comment qualifier ses ressorts et ses conséquences ? Comment l’imaginer, moins duale et plus inclusive ? Comment qualifier les limites, les confins des métropoles ? Que génèrent-elles tout contre : du périurbain, du péri-métropolitain ? Quels équipements et quels modes d’habiter nécessitent-elles ? Quel est leur ordinaire ? Sont-elles des abris ou plutôt des contreforts ?
Ces questionnements renvoient aux compétences et préoccupations pédagogiques d’un département mettant au centre de ses enjeux la question urbaine, à la fois anthropologique, politique, urbanistique et architecturale. Un certain nombre de principes qualifient aussi bien les enseignements de projet que ceux plus analytiques : les articulations entre recherche et projet ; des approches trans-scalaires (du local au mondial et retour), des portées réalistes critiques (à partir des problématiques émergentes et du repérage du champ aveugle des politiques publiques), des approches impliquées, immergées et sensibles aux territoires arpentés et projetés ; des approches par les situations et par les expérimentations contextuelles et relationnelles.
Observatoire de l’ensauvagement. Architecture, Ville, Vivant
OBJECTIF
Réintroduction d’espèces animales, reconstitutions totales ou partielles de milieux, mise en place de réserves de vie sauvage, les projets de territoires cherchant à instaurer d’autres liens au vivant sont multiples. Si ces projets dits de ré-ensauvagement (ou rewilding) sont les plus médiatiques, de multiples autres actions, entre luttes et accompagnements des transformations des milieux, font évoluer les pratiques d’aménagement et de conception des lieux comme des architectures (le travail avec les sols, la gestion des eaux, la prise en compte de la pollution, les nouveaux matériaux). Mais l’ensauvagement, c’est aussi de nouvelles pratiques corporelles et de mobilités, un autre rapport aux éléments, aux climats, aux animaux, à la société. Baptiste Morizot propose de s’enforester, Gabrielle Filteau-Chiba choisit elle de s’encabaner. Pointons aussi la redécouverte des cosmogonies des peuples premiers ou autochtones, modèles d’autres voies de coexistence sur terre que celles anthropocentrées du monde occidental, qui ouvre le mot d’ensauvagement à ses dimensions politiques et géopolitiques. Les usages de ce mot sont ainsi multiples, les pistes de recherche qu’il ouvre foisonnantes.
L’objectif de ce séminaire de mémoire est de constituer sur plusieurs années un Observatoire des projets, en France et ailleurs, qui ont à voir avec le sauvage ou l’ensauvagement : ces phénomènes doivent être décrits et interprétés pour que l’on comprenne mieux leurs portées, leurs impacts. Ce travail est cumulatif et collaboratif entre les étudiant.e.s. Ce séminaire invite les étudiant.e.s à déployer une recherche originale – le point de départ étant l’idée de l’étudiant.e.
CONTENU
Les mémoires élaborés dans ce séminaire doivent contribuer à produire des connaissances et alimenter les réflexions de l’Observatoire, ils peuvent être de trois natures différentes :
– Un travail de portée plus théorique sur la notion d’ensauvagement elle-même (et ses termes connexes) et sur les points de friction entre cette notion et l’architecture, la ville ou le territoire. Les travaux s’attacheront à croiser, interpréter des auteurs, des écrits, des documents, de manière fouillée et détaillée pour contribuer aux théories et débats dans le domaine de l’écologie, de l’environnement, de l’urbanisme, de l’architecture.
– Un travail visant à décrire avec le plus d’épaisseur possible des projets en cours considérés comme des « laboratoires » de l’ensauvagement. En misant notamment sur la visite, il s’agit de produire des études de cas raisonnées : les lieux seront dessinés, décrits, explicités dans leurs processus, leurs temporalités et leurs objectifs. Il peut s’agir de lieux proches, ou lointains, du moment qu’il est possible pour l’étudiant.e de s’y rendre (même pour une durée courte).
– Un travail visant à instruire des changements ou des évolutions, infraordinaires ou peu visibles, en enquêtant à partir d’un objet, d’un matériau, d’un indice, d’un règlement… Adopter ce point de vue, c’est traquer l’ensauvagement dans des gestes, des routines, le voir à l’œuvre dans différents contextes, le politiser.
VALIDATION
Le suivi se fera sous forme de séances collectives de travail, mais aussi d’échanges en duo ou trio suivant la pertinence des sujets de chacun. Le rendu final est un mémoire papier soutenu devant un jury. Les productions intermédiaires sont évaluées et essentielles (contrôle continu).
Références indicatives :
Nathalie Blanc, « Impossible sauvage urbain », Textes et contextes [En ligne], 16-2 | 2021, mis en ligne le 10 décembre 2021 URL : http://preo.ubourgogne.fr/textesetcontextes/index.php?id=3240
CLERGEAU Philippe, Manifeste pour la ville biodiversitaire, Rennes, Apogée, 2015.
ERNWEIN Marion, TOLLIS Claire, « Produire la ville vivante : le travail des citadins et des non-humains », in L’Information géographique, vol. 81, 3, 2017, p. 13-31.
Virginie Maris, Rémy Beau, « Le retour du sauvage. Une question de nature et de temps », Revue
forestière française, n°73 (2-3), p. 281-292 https://doi.org/10.20870/revforfr.2021.5416
Nastassja Martin, Croire aux fauves, Gallimard, 2019.
MOSCONI Léa, « Le corps animal comme puissance subversive des normes architecturales. Retour réflexif sur cinq cas d’étude », Les Cahiers de la recherche architecturale urbaine et paysagère [En ligne], 14 | 2022, mis en ligne le 30 avril 2022, consulté
le 26 juillet 2022. URL : http://journals.openedition.org/craup/10014 ; DOI : https://doi.org/10.4000/craup.10014.
Baptiste Morizot, Sur la piste animale, Actes Sud, 2018 (réédité collection Babel, 2021)
Gaetan Nocq, Les grands cerfs, Roman Graphique, Daniel Maghen éditions, 2021.
ROLLOT Mathias, Les Territoires du vivant. Un manifeste biorégionaliste, Paris, François Bourin, 2018.
Lieux et enjeux : la ville en commun
OBJECTIF
Ce séminaire propose d’envisager l’urbain comme une aventure éminemment collective, qu’elle soit celle quotidienne de l’habiter, ou celle plus exceptionnelle du projet de transformation spatiale et de régulation des mutations urbaines. Nous serons notamment attentifs aux situations où l’habiter et le projet se rencontrent. Ce qui se joue ainsi c’est une ville en commun, à investiguer à partir des lieux où elle se fabrique, à partir des enjeux qui la traversent.
Habiter, c’est bien souvent cohabiter, mettre l’espace en commun, ce qui ne va pas de soi et pose la question des dimensions politiques de nos habitats. Envisager la ville en commun, c’est aussi partir en quête de la dimension collective de sa fabrication. Il s’agit de considérer l’urbain comme résultant d’un processus de production qui engage une pluralité d’acteurs, individuels ou collectifs, professionnels et agents avertis ou acteurs profanes… La transformation spatiale se joue bien dans des confrontations ou des arrangements entre des logiques d’action multiples, mettant en tension représentations, savoir-faire, pouvoirs d’agir et aptitudes divers.
En la matière, les lieux offrent des prises : ils apparaissent susceptibles de fabriquer du sens commun, de l’horizon d’action en commun, et peuvent être mis au cœur des investigations à conduire. La dimension politique de la fabrication des espaces est une des intrigues possibles de ce séminaire. Elle est aujourd’hui particulièrement travaillée par les enjeux transitionnels bousculant les modèles, renouvelant les outils…
A partir d’enquêtes portées sur des espaces spécifiques, nous circulerons dans différentes échelles et modalités de la production des espaces et serons particulièrement attentifs aux activités de configuration des lieux. Comment les lieux offrent-ils des prises pour fabriquer du sens commun, de l’horizon d’action en commun?
CONTENU
Le travail de mémoire est conçu comme un projet en soi : les étudiants sont invités à construire un sujet sur la base d’intuitions et d’envies, ils sont accompagnés pour s’armer de références et se situer dans un champ de recherche afin de déterminer les contours d’une problématique, élaborer une méthodologie…
Le travail de terrain constitue un enjeu fort du séminaire, avec le recours aux méthodes d’enquêtes, les analyses documentaires, le recours à l’image… C’est une des richesses de la recherche urbaine et architecturale à cultiver dans ce séminaire.
Au fil du semestre, alternent des séances collectives, des séances en sous-groupe (constitués selon les sujets abordés), et des temps consacrés au suivi individuel de l’avancement de vos travaux.
Les étudiants du double-cursus architectes-urbanistes constituent un public privilégié.
VALIDATION
> Présence et participation au séminaire
> Note d’intention (rendu à l’issue du séminaire d’introduction au mémoire)
> Note intermédiaire (problématique) rendue en janvier
> manuscrit et soutenance
Architecture, climat, transition : concevoir, habiter, prescrire à l’épreuve du changement climatique
OBJECTIF
– Maitriser la problématisation d’un objet de recherche sur l’architecture et l’aménagement urbain.
– Apprendre à concevoir et à mettre en place un méthode de recherche adaptée pour l’étude de la problématique proposée.
– Analyser les résultats de terrain de manière critique.
– Mettre en perspective les contributions de la recherche avec les enjeux contemporains de l’architecture et l’aménagement urbain.
CONTENU
Le séminaire Climats s’intéresse, d’une part, aux formes dont l’architecture et l’aménagement urbain « climatisent » nos environnements et, d’autre part, aux transformations que les crises climatiques actuelles produisent sur nos manières de faire l’architecture et de vivre ensemble. L’hypothèse fondamentale du séminaire c’est que « l’acte architectural fondamental n’est pas celui de la construction des murs, mais la climatisation d’un milieu donnée » (Coccia, 2019) ; autrement dit, la nécessité d’artificialiser des paramètres climatiques d’ambiances (comme la température, ou le vent, ou l’humidité) pour accompagner l’installation des modes de vie.
Le séminaire propose deux ouvertures de ce cadre thématique :
1. L’étude des « objets climatiques » dans l’architecture et l’aménagement urbain. Dès la trame de fraîcheur à l’échelle territoriale (ex., Delabarre, 2022) jusqu’aux espaces tampon climatiques dans le bâtiment, les propositions des architectes, paysagistes et urbanistes contribuent à la construction d’un paysage microclimatique de la ville que doit être aujourd’hui nouvellement interrogé au prisme de l’adaptation aux changements climatiques.
2. L’étude de la dimension climatique de l’architecture et de la ville par la conception paramétrique. Les climats en architecture étant par essence invisibles, ils peuvent particulièrement être enquêtes ou prospectés à l’aide de nombreuses méthodes de simulation et de visualisation accessibles aux architectes à l’aide des logiciels de conception paramétrique (Rhino grasshopper notamment).
Le séminaire reste ouvert à toute une diversité de problématiques et objets de recherche pourvu qu’ils interrogent les liens climat-architecture.
Ce séminaire s’articule au groupe de recherche « Climat(s) » de l’UMR AAU. Des mentions recherche en prolongement du séminaire sont encouragées. Certains sujets de recherche pourraient s’inscrire sur la question des ilots de fraicheur, des zones calmes ou oasis urbaines. Certains sujets de mémoire pourraient être prolongés ou articulés avec la participation aux recherches en cours du GR.
VALIDATION
Selon le règlement des études : note d’intention note méthodologique manuscrit final et soutenance.
En fonction du sujet d’étude choisi par les étudiants, ils.elles seront amenés.es à se déplacer pour l’étude. Ceci reste un choix personnelle pour la majorité des cas
site web GR climats : https://aau.archi.fr/groupes-de-recherche/climats/
site web Coolscapes : https://www.coolscapes.net
L’art en commun, vers une poétique de la relation
OBJECTIF
Ancré dans le contemporain, nous proposons dans ce séminaire d’accompagner un travail d’initiation à la recherche hybride, mêlant processus d’enquêtes et productions sensibles à une recherche plus conceptuelle, scientifique et responsable questionnant nos relations au vivant et cherchant à en renouveler les représentations. Notre séminaire est une invite à l’émergence d’une nouvelle forme de recherche, plus incarnée, moins surplombante. A la croisée de la philosophie, de la géographie, des sciences du vivant et de l’art contemporain, ce séminaire vous engagera à faire des aller-retours entre élaboration conceptuelle et sensible, à faire se côtoyer l’expérience, l’accident, l’imprévu, l’intuition, la rencontre, – propre à l’art et à la recherche artistique – avec des formes discursives de savoirs scientifiques, des sciences humaines et techniques, afin de produire des récits “vraisemblables”.
CONTENU
Arguments et Contenu et thématiques
A l’instar de l’historienne de l’art Estelle Zhong Mengual, nous faisons l’hypothèse que la crise écologique que nous traversons a partie liée avec la crise de notre sensibilité à l’égard du vivant, humains et non-humains. Ainsi comment ré-apprendre à voir le paysage en dehors des schèmes et qui ont modelé notre regard, le rendant aveugle et vidé de sens dans notre relation au vivant ? Réapprendre à voir implique alors de désanthropiser nos relations au vivant tout autant que de repenser la place du sensible et des émotions dans la fabrique de la connaissance, ce qui suppose de prendre au sérieux la portée de l’intime donc du politique qui tissent nos relations aux milieux. Nous nous poserons la question de ce que peut l’art pour faire face à l’anthropocène, et actons l’importance de réintroduire les affects dans un monde objectivé, tout autant que la nécessité de décloisonner les savoirs. Ainsi, nous expérimenterons d’autres figures de l’architecte au travers de ce que nous nommons “les postures moindres”.
Méthodologie
Ce séminaire s’adresse à des étudiants qui souhaitent expérimenter une recherche par la création. Il ne s’agit pas d’avoir une pratique artistique soutenue, mais d’avoir envie d’expérimenter des formes de recherche avec et hors-les-mots via la danse, la cartographie, le cinéma, la musique, les matériaux,… que cela soit comme mode d’enquête, ou comme formalisation même du mémoire. Nous encourageons la recherche “expérientielle”. ( J. Dewey, L’art comme expérience, coll. « Folio Essais », Gallimard, Paris, 2010.) soit mener la recherche pas-à-pas, en partant de “là où on est”. Ainsi il ne s’agit pas de produire une œuvre mais d’engager un processus d’écriture décloisonnant les savoirs. Nous nous nourrirons de l’apport précieux de pensées du care, de démarches artistiques et éco-féministes, qui ont agi ou agissent comme des vigies de nos relations au vivant et ouvrent sur de nouveaux paradigmes de nos relations au milieu. Nous prendrons appuis également sur nos propres travaux. Nous assisterons et participerons aux évènements liés à l’exposition itinérante Exposition Taking the country’s side – Agriculture & architecture qui auront lieu tout au long du semestre d’automne et participerons aux “Rencontres de Sophie” en mars 2025
Un programme détaillé des apports théoriques ainsi qu’une bibliographie vous seront remis en début de semestre
Organisation des séances
Le mémoire- création se déploiera sous la forme d’un séminaire de 4 h tous les 15 jours, le mercredi après-midi.7 séminaires seront organisés autour de thématiques sous forme de cours théoriques de 2H. le détail des thématiques vous sera communiqué en début de cours
Des conférences viendront enrichir nos contenus de même que l’exposition. Un doctorant du créneau viendra également faire un intensif en lien avec son travail et le cours. 7 séminaires seront organisés autour de thématiques sous forme de cours théoriques de 2H. Des conférences viendront enrichir nos contenus de même que l’exposition.
Vous avez également la possibilité de suivre l’UET création/expérimentation qui propose d’accompagner la partie expérimentale et pratique de votre travail sous forme de 5 séances d’atelier et un intensif de 2 jours. ( voir programme)
Mots clés – transdisciplinarité, cartographies narratives, care, épistémologies éco-fémisniste, théorie du paysage et des milieux vivants, pratiques artistiques et citoyenneté , arts contemporains, poétique, pratiques collectives, matérialités, pratiques amateurs, pratiques performatives, process. …
VALIDATION
Séminaire mercredi après-midi – 14h -18h00
HORS DE : Projet court C’est la pause
OBJECTIF
L’atelier intensif « C’est la pause ! » se saisit de situations de transition pour repenser la place de l’humain dans le monde actuel, son rapport au milieu, au collectif et à soi-même.
Cet atelier propose de mettre en jeu des possibles et de concevoir des réalités alternatives en résonance avec un terrain. C’est une initiation au prototypage urbain qui joue avec les
contradictions existantes ; qui se saisit de déplacements ; qui change le présent à partir du futur.
Notre intention est double : élaborer des propositions spatiales dans un temps très court et dans le même temps, inscrire ces propositions dans les temporalités de transformations du lieu, qui sont nécessairement plus longues. Cet enseignement se déploie à partir d’une situation de projet réel, à savoir cette fois-ci, travailler parmi des lycéen.nes du Lycée Aimé Césaire à Clisson
Objectifs pédagogiques :
– S’initier au prototypage urbain comme méthode de conception mobilisant simultanément processus de recherche, façonnage matériel et transposition des enseignements acquis
– Savoir entrer en contact avec une situation réelle et apprendre à avancer dans ce contexte malgré la persistance d’inconnues
– Savoir manipuler une pensée écosystémique, différentes échelles, différents modes d’expression
– Savoir équilibrer travail individuel et travail en équipe
– Savoir transposer des idées et intuitions en pratiques et les exprimer en objets en prise avec le monde
– Savoir restituer et transmettre des connaissances dans des formes intelligibles, partageables et interprétables.
CONTENU
L’atelier est conçu comme un jeu en cinq étapes. A l’issue de chaque jour est produit un objet transitionnel ouvrant sur l’étape suivante. Il s’agit d’un livrable journalier qui est à la fois le point de départ du jour suivant. Ce processus de prototypage permet de tester les lieux intermédiaires, de recréation suivant différentes hypothèses d’intervention. Les étudiants se mettent à l’épreuve d’une méthode de conception mobilisant simultanément processus de recherche, façonnage matériel et transmission à des tiers dans un temps contraint. Par
immersion et prototypage, l’enseignement vise à cultiver les capacités réflexives entre les réalités du terrain, la mise en jeu des possibles, l’élaboration fulgurante d’une proposition et sa transmission. L’expression sous forme d’objets transitionnels aide à concrétiser des leviers pour stimuler les processus de transformation.
SITUATION DE PROJET
Être en immersion dans le terrain
Le Lycée Polyvalent Aimé Césaire, à Clisson, est l’un des partenaires historiques de l’ensa Nantes via le dispositif Divers(c)ités. À ce titre, des étudiant.es y ont animé divers ateliers in situ, mettant au jour un ensemble de situations propices à mobiliser le savoir-faire des filières professionnelles de l’établissement (économie de la construction, patrimoine bâti option maçonnerie…). Dans une perspective d’amélioration d’espaces de récréation, ou des espaces de transition – la cour centrale ou encore la maison des lycéens – la collaboration avec l’école
d’architecture permettra d’expérimenter une démarche ouverte intégrant les élèves, les enseignant.es et les salarié.es du lycée dans un processus de transformation de l’espace.
Habiter le projet et être habité par le projet
Toute la semaine, le groupe sera présent et prendra ses repas au sein de l’établissement au milieu des plus jeunes. L’immersion sur le terrain est une clef de lecture supplémentaire qui permet d’éprouver en soi-même ce qui se joue dans les situations identifiées par les usagers.
Faire avec, faire parmi
Cette expérience est une opportunité pour les étudiant.es de mettre leurs compétences (conceptuelles, analytiques, graphiques, constructives, pédagogiques, …) au service d’une (ou plusieurs) situations controversées. En effet, cet espace de travail ne concerne pas la médiation de l’architecture. L’étudiant.e ne représente pas un médium entre l’objet architectural et le lycéen. L’étudiant.e est une voix parmi les autres voix. Une voix dont les connaissances et la singularité mérite d’être mise au profit des sujets qui animent le groupe.
L’issue du projet court est envisagé comme le point de départ d’un processus de
transformation des espaces du lycée. Un processus qui s’inscrit dans une temporalité plus longue. Des projets d’Engagement Étudiant sont envisagés dans cette perspective.
Faire avec c’est aussi faire avec les personnes, les objets, les situations, les espaces, les matières en présence. Il appartient aux étudiant.es de prendre des initiatives, d’observer ce qui peut être prélevé et remis en jeu au service du projet. La transformation de l’espace est un jeu d’addition, de soustraction, de déplacement, de retournement…
Livrables :
– des productions graphiques, formelles et situées ;
– un « cahier des possibles » à transmettre à l’établissement ;
– une ou des interventions à l’échelle sur le terrain.
– la mise en place d’une présentation finale par les lycée.nes devant des usagers des lieux
DETAILS ET CONDITIONS
Localisation : Lycée Aimé Césaire* https://aime-cesaire.paysdelaloire.e-lyco.fr/
L’hébergement et les repas sur place sont pris en charge par l’équipe pédagogique
Installation : Dimanche 10 septembre 2023 en soirée
Retour à Nantes : Vendredi 15 septembre 2023 au soir
Le voyage en train aller/retour est pris en charge par l’équipe pédagogique
Nombre d’étudiants : 24 maximum
* le lycée est un établissement scolaire public. Ses usagers sont soumis aux lois et règles républicaines qui régissent la vie de l’établissement. Une de ces règles concerne l’interdiction, au sein de l’établissement, du « port de signes ou tenues par lesquels toute personne manifeste ostensiblement une appartenance religieuse ». Puisque les étudiant.es et les équipes pédagogiques séjourneront au sein de l’établissement, il leur sera demandé de respecter les règles qui régissent la vie de l’établissement
VALIDATION
Présence et participation à l’atelier à toutes les étapes
Capacité à appréhender la pluralité, en débattre, argumenter et justifier les choix et les idées
Qualité de l’analyse et de la démarche, inventivité et pertinence des idées et de la proposition
Qualité graphique, clarté de l’expression orale, restitution des documents demandés
Proposition de projet court : atelier de prototypage urbain pour transformer les espaces tiers
DE 2 : Projet court Faire le Mur. À la lisière d’un nouveau quartier
OBJECTIF
FAIRE LE MUR
Entre Environnementalisme et phénomène NIMBY, le cas des terres protégées du Bois Hardy
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Enseignants : Manuel Bertrand, Jean Daguerre, Sabine Guth, Maëlle Tessier
Intervenantes : Lucile Garnier (Thèse au laboratoire AAU – recherche action au sein de l’association les coteaux du Bois Hardy), Elyse Cazenove (Responsable d’opération NMA)
30 étudiants
Localisations : ENSA Nantes / Bois Hardy
Temporalité : Septembre 2024
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CONTENU
De longue date, les coteaux de Loire ont toujours été des espaces productifs, cultivés et végétalisés. A Chantenay, c’est la carotte rouge demi-longue qui a modelé les terres du nord Loire sur plusieurs générations créant un lien puissant et fort entre les habitants et la terre qu’ils cultivent. C’est le cas du Bois Hardy, petit lieu-dit du bas-Chantenay où l’on retrouve une succession de maisons se développant dans la topographie et fonctionnant chacune avec une parcelle maraîchère en deuxième rideau, “côté jardin”.
Néanmoins, cette situation productive à deux pas de la ville
en plein développement peine à se pérenniser. Dès 1905 la Société Nantaise Anonyme d’Habitations salubres et à bon marché propose un plan d’implantation pour un lotissement de cité ouvrière. Initialement nommée lotissement du Bois Hardy, la cité ouvrière est renommée Arthur Benoît. Elle accueille les ouvriers des usines qui se développent en contrebas, au bord de la Loire. L’industrie modifiera ensuite la morphologie du site dans la seconde moitié du XXe siècle avec l’implantation de nouvelles entreprises et d’un grand parking au sud, le long du boulevard Alphonse Juin.
Aujourd’hui c’est la métropolisation qui envisage de nouveaux changements pour le site du Bois Hardy: En 2019, la ZAC du Bas Chantenay est créée. Avec 200 hectares développés sur trois kilomètres de rive de Loire, le projet Urbain est l’un des quatre grands projets métropolitains de la ville de Nantes ayant pour objectif de retisser le lien entre les nantais et leur fleuve : “Ce projet se nourrit de l’histoire de Nantes, avec une spécificité forte : ici, nous voulons montrer que l’on peut garder l’industrie en ville”
De la carrière Misery à la Roche Maurice, le projet méné par l’agence Reichen & Robert se développe selon trois parcours :
_Le parcours des Coteaux dans les hauteurs du site visant à relier un ensemble d’espace verts, passant notamment par les parcs de la Boucardière, des Oblates et le Jardin extraordinaire.
_Le parcours de la ville, le long des grands axes de circulation ayant pour volonté d’accentuer la mixité programmatique des opérations.
_Le parcours de la Loire visant à redonner accès à la Loire dans un secteur où l’industrie fait barrière entre le fleuve et la ville.
L’équipe de maîtrise d’œuvre urbaine a identifié cinq sites opérationnels appelés des cales, dont une cale sèche : le Bois Hardy.
Pour la cale qui nous intéresse, le projet prévoit à terme la construction de 400 logements, 11 751 m² d’activité commerciale et tertiaire ainsi que 320 m² d’équipements. Le projet souhaite tirer partie des quatorze mètres de dénivelé du site pour développer différentes typologies d’habitat étagées dans la pente. Une partie des jardins serait conservée comme “lieu de partage et d’échange”1 alors que les activités commerciales et tertiaires seraient développées au sud du site, dans sa partie basse.
Le point de départ de la situation conflictuelle est aisément compréhensible en montant la rue du Bois Hardy, bordée de petites maisons ou en arpentant les jardins situés sur le site à urbaniser : Deux mondes se confrontent avec, d’un côté, un projet urbain qui planifie sur le long terme et l’arrivée de logement pour densifier une ville qui doit arrêter de s’étendre, et de l’autre des habitants qui défendent une manière alternative de faire ville, tout en jouissant d’une situation privilégiée à Nantes.
Intégré aux premières démarches de concertation, le courant ne passe pas du tout
entre l’aménageur Nantes Métropole Aménagement (NMA) et le groupe d’habitant. Des sujets d’aménagement sont mis en débat par NMA alors que la programmation du site n’est jamais abordée. La volonté d’implanter les 400 logements est jugée comme impondérable et n’est pas mise en débat. La situation est tendue, NMA fait appel à un AMO pour assurer la médiation autour du projet alors que le groupe d’habitant se structure en association : Les coteaux du Bois Hardy.
L’objectif de cette association est de développer “Un projet citoyen de quartier prônant les énergies renouvelables, l’agriculture urbaine, la “culture” artistique et le partage sur le territoire du bas-Chantenay à Nantes”.2 En effet, partant d’une analyse historique cohérente, l’association s’interroge sur le programme et préfère opposer à la proposition de la métropole un projet d’agriculture urbaine et d’énergie renouvelable se basant sur le déjà là.
En réponse, la métropole évoque un phénomène NIMBY de la part des habitants qui souhaiteraient avant tout conserver une situation privilégiée défendant une métropole résiliente, qui ne s’étant pas. Le pendant de la limitation de l’étalement urbain serait donc la densification, seulement voilà : La densification ne semble pas être bienvenue au Bois Hardy !
L’association se structure créant un “îlot politique” pour échanger avec la métropole et les différents partis politiques qui l’approche. La contestation atteint un stade démocratique, questionnant la manière même de faire la ville. Elle entre en écho avec d’autres luttes à l’échelle de la métropole. En parallèle, l’association s’entoure de professionnels de l’environnement qui rende de nombreuses études visant à contester la pertinence du projet et empêcher sa réalisation. Enfin, un groupement d’acteurs économiques – Le Roseau Hardy – se forme et rend une étude détaillée sur la possibilité d’implantation d’une activité d’agriculture urbaine au Bois Hardy.
Aujourd’hui, le site est calme et bucolique, isolé du tumulte de la ville par des petites maisons agglomérées le long de la rue du bois Hardy et l’avenue Arthur Benoit. Ce grand espace vert peuplé de jardins familiaux et de salons de jardins informels surplombe les grues du port autonome et le pont de cheviré avec une certaine poésie. Sans connaître les lieux, cet isolat végétal est difficile d’accès, et les chemins pour y pénétrer sont informels, à l’exception d’une venelle au numéro 29 de la rue du Bois Hardy. La moitié sud du terrain est en friche et une grande tranchée entoure l’ancien parking pour éviter l’installation des gens du voyage. Sur les hauteurs du site, de nombreuses parcelles
de dimensions variables sont aménagées pour la pratique du maraîchage. Une de ces parcelles, largement peuplée d’arbres et de buissons, est réservée à l’association qui y a installé, une serre, une véranda, un poulailler, un bar extérieur, un barbecue… Comme la plupart des jardins, cet espace est clos par des clôtures et des portillons qu’il suffit toutefois de pousser pour entrer alors qu’on hésite, se posant la question du statut de ces jardins. Propriété privée ? Jardins familiaux informels installés sur un foncier public ? Jardins familiaux légaux, autogérés sans ingérence et planification de Nantes Métropole ? Cette déclinaison de lisières et limites, clôtures (barbelés parfois), murs, haies et portails, a de quoi dérouter et questionner : Du projet citoyen, démocratique et partagé, procéderait la production d’espaces privés aux limites bien tracées ?
Quelle position adopter, en qualité d’architecte, entre engagement pour faire la ville différemment et préservation d’une situation donnée (phénomène NIMBY) ? Comment intervenir dans une situation de blocage entre la métropole et les riverains constitués en association ?
Le projet court Faire le mur propose de travailler les limites du Bois Hardy, d’investir les interstices pour interroger le statut des espaces qui composent cette grande enclave végétalisée.
VALIDATION
Après avoir déterminé une posture franche, les étudiants sont invités à saisir l’opportunité d’un projet accéléré pour dessiner une installation qui apportera une réflexion sur la situation. L’architecture questionne, elle fait avancer le débat et les idées. C’est dans cette optique que le projet court ne souhaite pas redessiner le projet, mais simplement le questionner par une intervention construite impactante.
Après une visite et une présentation du site et de la ZAC par les acteurs et observateurs du projet urbain, les étudiants regroupés par trois, sont conviés à arpenter le site, l’analyser, et en tirer de premières observations qu’ils livreront sous forme de texte synthétique. Il transformeront ensuite leurs analyses en situations de projet livrés sous forme de dessins d’intention puis d’exécution. L’intérêt de ce projet court réside dans la multitude des échelles qu’il balaye : il s’agit de cerner les possibilités et limites d’un tel territoire dans la ville, tout en menant une réflexion de projet autour d’une installation située, physiquement produite en format réduit.
Dans un laps de temps très court, il convient de matérialiser ses intentions par la fabrication d’éléments architecturaux, architectoniques construits. La notion de gestion du temps est ici essentielle et constitue un objectif pédagogique au même titre que la maîtrise des différentes échelles de projet. Nous attendons des étudiants une grande réactivité afin de mener à bien ce projet court que nous voulons intense.
Maîtrise du timing dédié au projet, réalisme du projet dans le temps imparti : 1/6
Compréhension des enjeux urbains (formulation d’une problématique, choix d’un site) : 2/6
Conception du projet (retranscription des intentions en dessin, maquette, maîtrise du processus de projet jusqu’à l’exécution) : 3/6
DE 2 : Architectures et paysages de l’hospitalité – Atelier de projet
OBJECTIF
Architectures et Paysages de l’Hospitalité
Révéler, Relier, réparer, recomposer
Le sous-titre de cet atelier de projet énumère les mots suivants : révéler, relier, réparer, recomposer.
Ces verbes activent un réengagement de nos pratiques dans un monde abîmé par la présence humaine et parfois même rendu inhospitalier voire inhabitable.
Etrange sentiment d’« habiter et de vivre avec le trouble » comme le dit la philosophe Donna Haraway, mais finalement aussi invitation à penser et à ouvrir de nouvelles possibilités de cohabitation et de continuation dans ces temps bouleversés.
« Être de ce monde, c’est aussi songer individuellement à ce à quoi on contribue, se poser la question de quel monde édifie-t-on par son action. Mon geste reproduit-il les conditions de l’iniquité, de la domination, et de la dévastation, ou rend-il ce monde plus fécond, plus ouvert et plus vivifiant ? » SARR F., Habiter le monde – Essai de politique relationnelle, Mémoire d’encrier, 2017, p.43
Dans cette époque chahutée nous pensons qu’il faut avoir le courage de l’hospitalité.
Nous proposons dans cet atelier de projet Architectures et paysages de l’hospitalité, d’imaginer les conversations futures de l’architecture – milieu anthropisé par définition – et ces paysages tiers qui entremêlent les vivants, nous menant à penser l’habitat du monde dans un esprit d’ouverture, d’équité et d’acceptation de la diversité.
Cet état déterrioré du monde nous rappelle que nos liens aux milieux habités sont précieux et nous engage à repenser, refonder et inventer d’autres modèles pour fabriquer des écosystèmes qui articulent un meilleur équilibre entre le culturel, le naturel, le social, l’écologique, l’économique et donc finalement, le politique.
Pour cela, nous abordons dans cet atelier la conception architecturale et paysagère à partir de chemins complémentaires qui sont chacun à leur manière, ce que nous nommons, un toucher du monde, capable d’ouvrir de nouveaux possibles. Cet art du toucher, dont nous devons faire preuve en tant qu’architectes, s’effectue à partir de chemins complémentaires : celui des localités, de ce qui est déjà-là et celui de nos imaginaires singuliers et pluriels appartenant à nos expériences de la mondialité à la fois habitantes, observantes, sensibles, voyageantes, etc.
Il nous faut chacun à notre mesure continuer à agir sans désillusion et avec volonté, avec cette conviction de la profonde nécessité de relier les mondes en y apportant une attention accrue.
Arrimer l’architecture et le paysage à l’hospitalité, c’est affirmer que ces disciplines existent parce qu’elles entremêlent et acceptent toutes les altérités. Les projets proposés par les étudiants devront être les supports de nouvelles hospitalités, d’ouvertures au multiple, au monde vivant au sens large, humain et non-humain.
CONTENU
Trois étapes structurent le semestre:
– Prendre la mesure du déjà-là / Carnets et conversations graphiques
– Inventer d’autres usages du temps et des milieux / Journal d’un à-venir
– Concevoir des Architectures et Paysages de l’hospitalité / Projets à mettre en oeuvre
Les débats de l’atelier: Des savoir-conceptuel à l’œuvre et des savoir-faire en réflexivité
– Un corpus réflexif / Livrets thématiques comme apport de connaissance / Architectures et soutenabilités des milieux habités.
– Des lectures mises en partage / Découvertes étudiantes
– Des échanges engagés / Des invités pour évoquer leurs pratiques autour de l’architecture, la botanique, le paysage, l’art
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Un voyage dans l’endroit et l’envers d’un lieu
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LES LIEUX DES PROJETS:
MASTERS///// Des localités irriguées à habiter – 2023: Le Cellier
Les étudiants devront faire projet à partir d’un lieu mais aussi d’une question: Comment habiter le 21e siècle en défendant à la fois le local et le divers?
Fort de cet enjeu croisé d’une soutenabilité des territoires à l’échelle locale sans tourner le dos à la mondialité, nous pouvons nous demander en tant qu’architectes, quel modèle de soutenabilité devons nous défendre pour garantir à tous la qualité de son milieu de vie?
Les soutenabilités du monde de l’architecture devront à l’avenir comme pour l’alimentation privilégier les circuits courts, éviter les intermédiaires, envisager des montages d’auto-promotions, travailler avec les savoir-faire et les artisans des localités, mettre en œuvre des matériaux locaux …
La notion de « soutenabilité » envisage l’évolution d’un territoire comme étant capable de répondre aux besoins des générations présentes sans compromettre ceux des générations futures. Pour que cette soutenabilité – politique, économique, sociale, territoriale – soit possible, il faut envisager la (re)création de conditions transformant, nos modes de vie, de consommation et de production, et garantissant le renouvellement des caractéristiques de chaque territoire.
C’est avec de telles ambitions et à partir de ce bord de Loire métropolitain que les étudiants engagerons leurs réflexions projectuelles.
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Des projets de fin d’études singuliers et personnels
PFE ///// Les étudiants en PFE, suivront la même dynamique et les mêmes étapes que les masters tout au long du semestre mais ils seront libres de choisir leur problématique et leur site (malgré tout aisément accessible pour pouvoir y retourner autant que possible). Ils arriveront dès la première séance avec une proposition d’intention rédigée s’appuyant sur une de leurs expériences antérieures ou sur leurs engagements ou sensibilités du moment.
Considérant que ce Projet de Fin d’Etudes est avant tout personnel et marqueur d’une étape importante, chaque étudiant doit être en capacité de développer de manière autonome – avec les outils qui lui sont propres et les connaissances qu’il a accumulé tout au long de ses études en architecture – une démarche projectuelle singulière et engagée.
VALIDATION
2 workshops : Représenter / L’esthétique du déjà là et Ecrire / La description du vécu
4 Jurys dans le semestre, Projection / affichages / soutenances orales
Balade botanique du début de semestre / Au Cellier sur les bords de Loire
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Un voyage dans l’endroit et l’envers d’un lieu / 2023 à Barcelone
DE 2 : Muter Habiter Penser – Atelier de projet
OBJECTIF
Le cycle master est celui de l’autonomisation de la pensée depuis, avec et par le projet d’architecture.
En cela, Il est aussi celui de l’articulation entre projet et recherche.
Le projet d’architecture est problématisé, c’est à dire qu’il engage en même temps une critique de ce qui a déjà été réalisé ou pensé et une prospective vers une actualisation de la pensée architecturale et urbaine.
Les projets attendus dans le studio de projet demandent de la part des étudiant.es un positionnement (Positionnement de Fin d’Étude, PFE), c’est à dire une prise de risque intellectuelle qui puisse être débattue et argumentée au sein de la communauté académique, mais aussi par les acteurs et les habitants.
Le cycle master est encore celui de l’oscillation entre théorie et pratique sur le double mode : Faire/Penser/Faire et Penser/Faire/Penser. En ce sens notre « site d’étude » sera aussi bien l’arpentage du terrain qu’une exploration théorique.
L’enjeu sera précisément de placer, par le projet, l’un à l’épreuve de l’autre.
Le travail sera individuel et collectif.
Étudiants pressentis :
S7, S8 (premiers semestres de master, début de problématisation du mémoire)
S9 (fin de rédaction du mémoire)
S9 FPC (intégration dans le rythme de la formation initiale)
S10 PFE
Les attendus et évaluations seront adaptées aux niveaux des étudiants selon leurs position dans le parcours de master.
Journées de travail : jeudi et vendredi matin ( des après midi pour les PFE).
CONTENU
Notre contexte de travail est celui de notre société actuelle, de ses héritages, acceptables ou non, et des questions induites qui en constituent les grands enjeux contemporains.
Bruno Latour, sociologue, anthropologue et philosophe des sciences nous aide à penser cette situation, le capitalocè, puis la crise sanitaire du Covid, comme un miroir de là où nous en sommes de nos sociétés. Qu’avons-nous appris des confinements, qu’avons-nous appris en nous regardant à l’arrêt ? Qu’avons-nous appris de nos manières de bâtir et d’habiter le monde ?
Cynthia Fleury, philosophe, psychanalyste et Antoine Fenoglio, désigner, dans leur texte Ce qui ne peut être volé, posent la question, au-delà des moyens de notre survie biologique, de la nécessité imprescriptible d’un socle de ressources existentielles pour habiter le monde.
Dans ces approches de notre monde contemporain, se dessine une dialectique entre d’un côté les rapports de force qui ont organisé l’état existant des choses, là où nous en sommes aujourd’hui, et de l’autre ce qui, dans la construction de nos existences, ne devrait pas, ou n’aurai jamais dû, être négocié.
Cette dialectique, nous allons en faire, pour ce semestre, notre définition de la notion de Politique.
Le politique comme outil et méthode de positionnement (ici, positionnement de fin d’étude, PFE) et aussi comme moyen de production de nouveaux imaginaires à l’échelle de l’architecture.
Aurélien Barreau, dans son entretien avec Carole Guilbaud (Il faut une révolution politique, poétique et philosophique) dénonce, quant à ce qu’il nomme la catastrophe écologique, l’illusion d’un horizon de réponse technique et invite à changement de point de vue radical : ne pas attendre des réponses, mais réinitialiser les questions.
Suivant les propositions de ces 3 premiers chercheur·es, une mutation profonde de nos modes de perception et d’action est à engager.
Mutation : Changement radical et profond, transmission d’un droit, transformation dans la constitution de quelque chose.
La mutation est la mise en mouvement de quelque chose à venir.
Le concept de mutation écologique pensé par de nombreux chercheurs n’est pas nouveau ; il prend cependant, au regard du dernier rapport du GIEC, une autre teneur. Nous sommes peut-être à présent prêts à changer de méthode : Plutôt que de chercher la solution au problème, peut-être faut-il repenser le problème ? Et si nos équations de base étaient devenues obsolètes ?
Et si nos machines à penser, nos concepts, nos catégories n’étaient plus en phase avec le contemporain ?
Les concepts de nature, d’écologie, de progrès, de technique, de genre, de commun, de territoires, d’habiter, de projet, renvoient à des questions qui traversent nos modes de penser l’architecture et les milieux urbains, mais aussi façonnent notre manière d’être au monde et de concevoir. Ils sont le produit de fictions théoriques (historiques, sociétales, économiques, politiques, esthétiques, …), de récits majeurs construits de toutes pièces, de discours dominants dont les contextes originaires ont changé et qu’il nous faut actualiser.
À la croisée de ces questions politiques, techniques et esthétiques, les architectes, entre pensée complexe et spatialité occupent une place importante pour penser ces mutations, et prendre le risque des formes, de la matérialité et de la gestion de l’habiter à venir, de notre oikos commune.
Muter Habiter Penser, sans virgule, (comme le Bâtir Habiter Penser de Martin Heidegger) car c’est bien les trois termes qu’il faut penser, non les uns après les autres, mais ensemble.
Dans ce travail prospectif et critique, théorique et pratique, plusieurs pistes seraient à aborder :
Un travail de déconstruction et de reformulation de fictions théoriques de l’architecture et de l’aménagement des territoires, et des oppositions binaires devenus réductrices (les dualismes : Nature/Ville, Technique/Progrès, Théorie/Pratique, Projet/Recherche, Milieu/Territoire, Conquête/Habitations, Modernité/Commun, Expert/Non-expert, Penser/Faire…).
Une réflexion sur nos outils et modes de conception :
La place de l’histoire et des cultures ; celle de l’architecture, mais aussi de la technique et des idées.
Les social et gender studies
La place de l’art et de la philosophie dans l’actualisation des pensées contemporaines
Les articulations entre projet-processus et projet-forme
L’indépendance économique de nos outils de production et de communication (logiciels libres et open source)
Une réflexion sur le statut de la technique, des « règles de l’art », ou de « l’art de faire », des ressources et de l’entretien.
L’inversion de la question de la place du commun dans l’architecture et la ville par celle de la place de l’architecture et de la ville dans le commun.
On pourrait déjà envisager à travers ces questions des approches potentiellement disciplinaires, mais il n’en est rien car penser les mutations écologiques et sociétales engage structurellement et indissociablement une manière de penser pluridisciplinaire.
Le rôle de chaque discipline étant de faire monter en complexité chaque question et ainsi permettre des points de vue constamment renouvelés vers un travail de conception conscientisé et responsable, c’est à dire problématisé.
Nous abordons une remise en question du générique vers le spécifique, du général vers le situé, de la catégorisation vers le transversal, de la colonisation des territoires vers leur habitation, de l’anthropocentrisme vers le décentrisme de la pensée relationnelle.
Thématiques possibles de projet d’architecture : éducation, culture, esthétique, politique, habitation, commun.
Site d’étude :
Afin de pouvoir se distancier des modèles obsolètes de fabrication de l’architecture et de la ville, et donc de pouvoir penser la mutation, il semble intéressant de se concentrer sur un territoire restreint, là où l’échelle d’une gouvernance collégiale pourrait être envisageable, là où une pensée bottom up, ou mineure pourrait s’exprimer.
Le choix provisoire du site sera le quartier Nantes Sud (Mangin, Saint-Jacques, Sèvres, Lion d’or).
Pour ceux qui résident loin de Nantes, d’autres sites pourront être envisagés, éventuellement liés à des projets professionnels en cours.
Livrables :
Conception et production d’un projet architectural, urbain, théorique, scénographique de 440 heures.
Si la conception des projets est ouverte, les livrables sont codifiés. Ils déterminent la volonté d’utiliser les outils de management du territoire et des projets architecturaux. Ces formats nous permettent de penser le monde à l’intérieur du monde et de se projeter dans d’éventuelles utopies réalisables.
Livrables intermédiaires : liés à l’avancée du projet et ses versionnings.
Livrable individuel final :
Production d’un article de 40000 signes illustré d’objets cherchants.
Livrable final par groupe : selon les projets.
Livrable pour les S10 PFE : mémoire de positionnement de fin d’étude, documents de présentation du processus de projet, de ses progressions, soutenance du projet d’architecture dans son évaluation formative.
VALIDATION
Évaluation générale:
Capacité de l’étudiant à développer une problématique contemporaine prospective et critique liée aux mutations écologiques par un projet d’architecture et/ou urbain, théorique.
Capacité de l’étudiant à mener de manière auto-organisé un travail de projet problématisé.
Pertinence et précision de l’argumentation graphique, volumétrique (modèles analogiques et numériques) et textuelle
Contribution à l’intelligence collective du studio et au partage des connaissances et des expériences.
Ajustement suivant les niveaux de parcours académique au sein du master :
PFE
À la fin du semestre, l’étudiant aura été capable de concevoir et produire un projet avancé en lien avec les thématiques, les méthodes, les outils et les connaissances proposés dans le studio de projet. Il aura été capable de le communiquer de manière claire et argumentée à des publics professionnels et non professionnels.
S9 et S9 FPC
À la fin du semestre, l’étudiant aura été capable de concevoir et produire un projet approfondi en lien avec les thématiques, les méthodes, les outils et les connaissances proposés dans le studio de projet. Il aura été capable de le communiquer de manière claire et argumentée à des publics professionnels et non professionnels.
S7, S8
À la fin du semestre, l’étudiant aura été capable de concevoir et produire un projet pertinent en lien avec les thématiques, les méthodes, les outils et les connaissances proposés dans le studio de projet. Il aura été capable de le communiquer de manière claire et argumentée à des publics professionnels et non professionnels.
Déplacements :
Séminaire itinérant Projet Politique, en collaboration avec les ensa Saint-Étienne et Paris Val de Seine.
Nantes/Saint-Étienne/Paris, les 4, 5, 6, 7 et 8 octobre 2023. Auto-location de 4 minibus. Conférences, Workshop.
Participation pour les PFE qui le souhaitent.
Séminaire inter-écoles pédagogique et de recherche Polygonale, les 22, 23 et 243 mars 2024, Bruxelles.
Pour une révolution politique, poétique et philosophique avec l’astrophysicien Aurélien Barrau : https://www.youtube.com/watch?v=94IxSYo5wtM
HORS DE : Découverte de Nantes
OBJECTIF
L’UE est destinée aux étudiants en mobilité internationale ou arrivant en transfert depuis une autre école d’architecture. Elle sera ouverte si un nombre minimum d’étudiant.e.s dans cette situation d’arrivée à Nantes est présent, elle ne pourra pas se faire à distance.
Elle a pour objet de leur offrir, pour une meilleure insertion, une découverte accompagnée de la ville dans laquelle ils vont vivre et travailler, qu’il s’agisse d’un séjour d’un ou deux semestre ou du temps de l’achèvement des études.
La ville de Nantes sera abordée dans ses grandes étapes historiques et
contemporaines comme un territoire en formation et en transformation.
CONTENU
Une séance introductive sur la ville.
Cinq demi-journées de visite sur le terrain (le samedi matin) s’organisent à partir de cinq thématiques :
– La ville ancienne
XX
– L’extension urbaine des XIX° et XX° siècles
XX
– Habitat social et jardins ouvriers
Marie-Paule Halgand
– Fabrique de l’île de Nantes
XX
– Zac Madeleine-Champ de Mars
Fabienne Legros
VALIDATION
Travail demandé : carnet d’observations, notes et croquis qui seront formalisées en traitant des différentes visites.
HORS DE : Mémoire – Création/ Expérimentation
OBJECTIF
Cet Uet se présente tout aussi bien comme un lieu de partage des savoirs artistiques que comme un laboratoire d’expérimentations des formes d’écritures hybrides. Le mémoire-création invite à expérimenter, à rechercher avec et hors-les-mots : à déployer des modalités d’écriture plus incarnées, moins surplombantes, donner toute son importance aux relations entre la forme et le fond. Les étudiants du séminaire mémoire-création : L’art en commun, vers une poétique de la relation sont bienvenu.e.s pour expérimenter leurs recherches.
Objectif : Il s’agit d’accompagner et d’outiller la partie expérimentale de votre mémoire, poser les bases de vos protocoles de recherche, et les partager avec vos collègues. Les expérimentations du premier semestre pourront venir nourrir votre démarche d’enquête, voir devenir le mode même de votre recherche. Le deuxième semestre viendra consolider les démarches que vous avez engagées au premier semestre pour aboutir à une forme finalisée.
CONTENU
Organisation du cours : 5 séances en atelier et un intensif de 3 jours. Les quatre premières séances seront consacrées à l’exploration personnelle utilisant diverses médiums vous amenant à envisager la forme que pourrait prendre votre mémoire-création en cohérence avec le fond. En introduction aux ateliers, nous ferons un exercice de deux heures autour de différentes formes d’écritures:
– Les pratiques de cartographie et paysage sonore, dessinées à partir d’une errance- transhumance sur les îles d’Ancenis avec un berger, l’après-midi.
– Pratiques du feutre et matérialités
– Pratiques du feutre et matérialités
– Pratiques filmique et sonore et ou performée de l’enquête .
– Pratiques filmique et sonore et ou performée de l’enquête
– Intensif 2 jours
Chaque expérimentation sera précédée d’un apport en références pour préparer l’expérimentation. Un intensif de trois jours sera le moment de mettre à l’épreuve une première « maquette » de votre mémoire et de faire le choix des médiums que vous souhaitez expérimenter.
Un planning vous sera donné
VALIDATION
DE 2 : La condition métropolitaine filmée
OBJECTIF
Cet enseignement propose de porter une attention particulière aux productions audiovisuelles comme ressource pour l’architecture et plus largement pour les sciences sociales interrogeant l’espace des sociétés. Dans l’ensemble médiagraphique, le cinéma a une place bien particulière. C’est une ressource d’analyse des faits sociaux interrogeant les rapports entre réel et imaginaire. Qu’il s’agisse de documentaires, de séries ou de fictions, ces productions véhiculent des représentations et imaginaires des lieux et des modes de vies à analyser. Les productions cinématographiques sont un matériau critique quant à la mise en scène des espaces et quant à la spatialité des individus. Le cinéma apparaît comme un vecteur d’analyse de la condition métropolitaine dans toutes ses dimensions, dynamiques et ambivalences (renouvellement urbain, gentrification, déclin, ghettoïsation, périurbanisation, festivalisation…). L’encyclopédie La ville au cinéma est en ce sens une boussole pour cet enseignement ainsi qu’une trame ouverte que l’on complète chaque année en fonction d’une programmation coproduite avec le Cinématographe.
Cet enseignement prend en effet au sérieux l’expérience socio-spatiale du cinéma en organisant des projections dans un cinéma nantais au sein duquel nous problématisons un cycle et partageons des enjeux de réception de ces productions notamment à travers des débats collectifs en salle avec des étudiants du lycée Livet et du Master Humanités Environnementales de Nantes Université.
CONTENU
Cet enseignement s’appuie sur un cycle de visionnage de 4 séances construit en partenariat avec le DSAA du Lycée Livet et la commission de programmation du Cinématographe. Chaque année une ligne problématique s’inscrivant dans la thématique générale de la condition métropolitaine devient programmatique et vient décliner une dimension spécifique (à l’image des années passées : la ville en déclin, Rome, le taxi, l’aéroport ou encore l’extractivisme pour l’automne 2023). En 2024, c’est la question des sous-sols qui sera au centre de notre questionnement.
Par ailleurs, ces films ainsi que des productions audiovisuelles complémentaires feront l’objet d’analyses permettant aux étudiants de développer leur lecture cinématographique et de stabiliser des savoirs et savoir-faire relatifs aux outils et méthodes de l’analyse filmique.
VALIDATION
4 séances de visionnage au cinématographe à Nantes (Novembre-Décembre).
TIXIER, N. (dir) (2015) Traversées urbaines. Villes et films en regard, MetisPresse
JOUSSE, T., PAQUOT, T. (2005), La ville au cinéma. Encyclopédie, Larousse
https://www.lecinematographe.com/
http://www.jetfm.asso.fr/site/-Des-trains-dans-la-nuit-.html
4 séances de visionnage au cinématographe à Nantes (Novembre-Décembre).
TIXIER, N. (dir) (2015) Traversées urbaines. Villes et films en regard, MetisPresse
JOUSSE, T., PAQUOT, T. (2005), La ville au cinéma. Encyclopédie, Larousse
https://www.lecinematographe.com/
http://www.jetfm.asso.fr/site/-Des-trains-dans-la-nuit-.html
Engagement étudiant
OBJECTIF
Reconnaître les compétences et savoirs-faire acquis dans le cadre d’un engagement
CONTENU
Les étudiants demandeurs ont une activité bénévole (Divers(c)ité, association humanitaire, solidaire, chantier école, élu au BDE, CVE…) d’environ 75 heures. Sont exclus les engagements auprès de religions et de partis politiques.
VALIDATION
o Demande par note d’intention d’1 page exposant la tenue de l’engagement et les compétences à transmettre au service à la commission engagement étudiant pour décision avant la fin de campagne des choix d’options
o Rédaction d’un article de présentation pour ressource numérique
o Participation à l’atelier sur les compétences
o Participation à « la journée de l’engagement » prévue au calendrier pédagogique
o L’UET engagement étudiant ne peut être validée qu’une fois dans le cycle Master, avant le semestre de PFE
Non