Présentation générale
Le DE4 propose d’aborder le projet dans une démarche de conception narrative.
La narration est ici considérée comme un moyen de faire projet, c’est à dire de configurer en une entité de forme perceptible (une scénographie, un dispositif, une forme architecturale, un espace urbain ou un fragment de paysage), une diversité de questions. La narration contribue à rendre présent ce qui est (encore) absent.
La conception narrative engage un mouvement de traduction depuis la pensée, vers une matérialité perceptible, préhensible et kinesthésique.
Les formes architecturales attendues devront donner à lire les récits qui les ont portés : structures et franchissements, espaces de monstration, espaces de performance, espaces mobiles, espaces d’habitation pérennes ou temporaires. Le travail du projet s’efforcera d’intégrer la question du temps comme outil de conception : transformer, déplacer, dégrader, adapter de nouveaux besoins seront autant de contraintes travaillées, que de matière à penser le projet. Pour cela, une attention à la spatialité, à la matérialité et aux ambiances seront particulièrement travaillées.
Le DE4 se positionne dans des formes architecturales spectaculaires et mobiles : structures pour de grands franchissements, musées et salles de spectacles, dispositifs pour expositions, décors de film, petits habitats mobiles, hôtelleries insolites, centres d’interprétation patrimoniaux. Ces architectures ont pour caractéristiques de se transformer, soit pour se déplacer, soit pour répondre à des contraintes de temporalité d’usages, soit pour s’adapter à de nouveaux besoins. Pour cela, le choix des matériaux, des assemblages, de l’économie de moyens sont des données essentielles qui accompagnent en outre, une réflexion fine sur la lumière, le son, la thermique, les flux et la temporalité des usages.
Le DE4 explore de nouvelles formes du projet autour de trois attracteurs :
Il se nourrit et interroge les complémentarités d’approches entre numérique et analogique.
Pédagogie
L’approche pédagogique que nous développons de façon intra et transdisciplinaire contient trois objectifs se déclinant ainsi :
Les trois objectifs pédagogiques progressent parallèlement et forment un ensemble cohérent qui se développe tout au long de la scolarité.
La pédagogie du DE cherche à construire un ensemble de compétences qui s’expriment ainsi :
DE 4 : DESIGN PROCESS – Atelier de projet
OBJECTIF
DESIGN PROCESS 2024 – Saison 6 « La Bourse ou la Vie »
Françoise COULON, architecte DPLG et MDCF TPCAU
OBJECTIFS
1- Rapport au DE4 N.E.F. NARRATION EXPERIMENTATIONS FORMES
En ce qui rassemble le DE4, y voir en plus de ces trois mots, chez les 2 groupes d’enseignants présents au printemps, au delà des différences de points de vue indispensables dans une école, dans une université où le débat doit régner, c’est peut-être aussi une ambiance. Le plaisir de créer, d’œuvrer pour proposer quelque chose à la société qui manque cruellement de projet non marchands, élevant et intéressant l’humain dans ses meilleures qualités. Aussi peut-être un goût pour la force de l’humour critique. Ne pas s’ennuyer à répéter des préceptes hérités. Faire émerger les merveilles que l’humain peut générer, mis à part guerre et misère. Un supplément d’âme à apporter au monde dans lequel nous vivons ensemble.
2- Enseignement en complémentarité.
Notre héros international dans les écoles depuis plus de 40 ans, le Corbusier évoquait de cette « inquiétante étrangeté » liée à l’apparition de l’architecture, c’est aussi celle du « nouveau » : on s’en méfie, on compère et on commère à son sujet puis on la on copie.
Voir, mais « le plus difficile : vraiment voir » comme disait Le même Corbusier. Dans un école d’architecture on apprend spécifiquement à recevoir le réel et à construire les préalables à la modification physique de la réalité, devant recevoir nos corps physiques et pensants. S’il n’y avait que des corps physiques, la construction suffirait mais, s’ils sont pensants et sensibles, d’autres disciplines sont à questionner. Se questionner avant d’apporter des réponses toutes faites. Conscients donc et apprendre à proposer, critiquer, analyser sans tabou au delà des conventions, habitudes, modes et académismes.
Pour un futur inconnu, il faut être adaptables, prêts, souples, des dragons, les Bruce Lee de la conception. S’entraîner à projeter.
CONTENU
3- Il est proposé de décortiquer le processus de conception de A à Z,
tout en l’exerçant dans une forme de « recherche-action », loin du « à la manière de » ou de jeux de formes préétablies héritées imposées comme simples (que veux dire simple ?) depuis plus depuis 40 ans. Les références architecturales sont réservées ici à la comparaison finale après avancement du projet.
Recherche-action inspirée du projet et inspirant le projet après avoir exploré des références et domaines externes à l’architecture. L’éloignement des références est une garantie de fraicheur. C’est aussi le mode de fonctionnement de la métaphore, outil très efficace et mal aimé car un peu dangereux d’utilisation, mais qui sera étudié en Design Process.
4 – Travail d’abord individuel mais exerçant la critique de groupe en synergie
Comme autant de précieux cerveaux disponibles, une force critique de groupe à exercer.
Sensibilité, humour, camaraderie, jeux de mots, rapprochements incongrus … même du trivial peuvent naître les ciments les plus efficaces de la conception pour concrétiser une idée. Intuition, rigueur analytique et descriptive, précision, sont également encouragées.
5 – Un remède contre les certitudes est proposé :
Le « questionnement » au travers de 5 ou 6 filtres :
5 ou 6 groupes de disciplines, étudiées à l’école ou pas,
5 ou 6 éléments terrestres qui nous entourent, ou qui nous manquent,
5 ou 6 sens de la perception que l’on éprouve sans cesse, plus ou moins consciemment,
5 ou 6 contraintes basiques de projet librement choisies, voire interchangeables pour donner plus d’intérêt à une idée en concrétion. Une vision sphérique de la conception, plutôt que linéaire, permet l’abord par n’importe lequel de ces 5 critères, toujours en souplesse. Une clé de voute liant l’ensemble dans une efficacité, vient au dernier moment.
6 – Libre choix des paramètres du « SIMP E » :
Site, Intention, Matière, Programme, Echelle, les 5 critères en coprésence indispensable, attendent le Lien entre eux. L’artefact ou la narration, gestionnaire de complexité sur laquelle il est proposé de travailler. Toujours voir les choses du réel en face, la complexité et sa richesse avec plaisir. C’est possible quand on va au delà des conventions ou que l’on essaye au moins de les comprendre avant de les appliquer.
7 – Climat, ambiance (aussi le sujet du labo de recherche de l’école)
Rôle d’une école : favoriser l’expérimentation libre, sans la crainte de valider ou pas son semestre si l’on sort des ornières, ni de concurrencer les diplômé(e)s par une commande réelle. Ceci n’empêche pas la plus value du travail de projet dans le réel, développable après l’école une fois engagé(e)s dans une vie professionnelle ultérieure. Laisser surgir la sérendipité et sa fraicheur, ultime nouveauté, pour un regard neuf sur le monde réel; Réel à révéler et à « inventer » sans cesse par le projet, pour générer de nouvelles connaissances.
8 – Expérimentations matérielles et manuelles, maquette ou prototype
Utiliser son corps et ses mains qui sont aussi 2 cerveaux supplémentaires avec leur savoir faire et leurs limites propres à disposition, en plus des belles machines de l’école.
Tout comme les matériaux, apportant également leur « économie de moyen »
Les « so called déchets », matière première à analyser, décrire, évaluer, requalifier et transfigurer. Puis établir un devis à mi-semestre pour des matériaux plus performants.
Tout fait sens, description, précision, mise en œuvre, qualités propres à exploiter .
(ill exemple : le sens du bois : un même morceau de chêne n’est pas le même selon l’orientation horizontale ou verticale de ses fibres lors de la mise en œuvre ).
Apprendre à nommer précisément quelle sorte de métal, bois, polymères et leur chimie.
9- Emploi du temps et intervenant :
Alternance de « workshops » individuels dans l’école et de séminaires critiques en groupe. Cours théoriques : « Conception, histoire de « con » » (comprendre, conscience, contenir,…) .
Intervenants (nombre d’heures soumis au nombre d’inscrit(e)s selon les règles de l’ensan) : Les vendredi matin : Benjamin Avignon, architecte nantais dans le sens de la vie. Accueil d’autres regards extérieurs dont Pierrick Sorin, Toufik Hammoudi, Lise Jubin,… ). Rendu intermédiaire à mi-semestre. Rendu final début juin. Exposition finale fin juin.
10 – Thématiques saisonnières
Saisons biennales, en fonction des époques, remaniements ou accents à donner, mais à questionner dans tout projet pour démystifier les mots valises en vogue et porter le regard plus loin qu’un jeu de cubes ou une analyse mono-disciplinaire remplaçant souvent le projet.
S1- « plus belle la ville » : haut respect pour le quotidien, exigence de qualité, ode à la vie,…
S2 – « the pretty big city things » dessiner le grand, les infrastructures et paysages tout ce qui est modification de la réalité physique concerne l’architecte dans
S3 -« la quatrième dimension »: le temps « x, y, z mais aussi « t » : réutilisation, réhabilitation,..
S4 – « Goods vibrations » : les ondes et l’invisible (sons, couleurs, odeurs, air, énergie, 5 G…)
S5 – « Freedom, Freedom » : la liberté et responsabilité du concepteur, liberté de l’usager final)
S6 – « la bourse ou la vie », cette année pour 2 ans : la question de l’argent aussi bien du projet que sa place dans l’ambiance générale dans laquelle nous vivons actuellement et à laquelle il est difficile d’échapper (marchandisation de l’intime, marché de l’écologie loin de l’architecture, architectures de la spéculation…). S’emparer ou pas de ces thèmes est libre.
VALIDATION
11- Critique, économie de moyen, écologie, utilité publique, rapport au public :
L’Architecture se doit d’être durable (car chère), au contraire de la décoration, elle est aussi synonyme d’Ecologie, de « Ekos » = maison, spécialité de l’architecture. Former surtout des architectes praticiens conscients, étymologiquement « chefs et cheffes des charpentiers », qui construisent le « toit », symbole de protection de la vie. Critère d’évaluation : présence, régularité d’avancement, réponse au présent livret. Savoir produire avec un minimum de recul et d’Autonomie critique, le but universitaire. Savoir aussi s’engager avec confiance.
12 – Voyage d’étude infini, dans l’inconnu du réel, outre les conventions, dépaysement garanti. Empreinte carbone nulle. Déplacement du point de vue : bousculer un peu les paradigmes et hiérarchies conventionnelles pour découvrir une autre face du réel, en «l’inventant» par des points de vue différents. Rappel : Voir vraiment ! Le plus difficile ! (le Corbusier dans « Lettre aux étudiants »). Une sortie a lieu le mois de la rentrée non loin de Nantes.
DE 4 : Solid thinking – Atelier de projet
OBJECTIF
Selon la thématique abordée, la pédagogie pourra privilégier l’expérimentation intensive en début de semestre (échelle grandeur ou réduite), puis s’intéresser à l’utilisation des outils numériques d’acquisition de données (scanner 3D), de
modélisation, de simulation (structure) et de fabrication (prototypage, découpage laser) ; ou au contraire entrer dans le projet à partir du modèle virtuel pour ensuite aborder sa réalité constructive. De toute manière, et afin d’éviter l’écueil du mirage numérique et l’aborder dans une dimension plus critique, la relation étroite entre forme et structure passe nécessairement par une phase d’expérimentation physique – occasion d’approfondissement des notions de morphologie abordées dans le cycle licence ; dans le cadre de ce projet elle constitue même un passage obligé pour la validation de certains choix d’ordre plastique ou technique.
Les thématiques de projet pourront dépendre des opportunités : réponse à des concours internationaux (Détroit de Bering en 2009 – http://beringcompetition.nantres.archi.fr), ou venir s’appuyer sur des partenariats d’ores et déjà engagés à l’échelle locale (biennales 2009 et 2011 avec le Lieu Unique par ex.), ou encore nationale (Musée d’art contemporain de Dignes-les-Bains).
CONTENU
Au-delà de la fascination qu’exercent les images virtuelles de l’«architecture numérique», l’UE propose de s’interroger sur les nouveaux modes de pensée et de production spécifiques induits par l’usage du numérique dans le champ de l’architecture.
Parmi ceux-ci est couramment évoquée la «logique du fragment», qui rend possible tout type de configuration, de combinatoire, de mutation locale ou globale ; elle vient créer un système de connexions qui aplanit les hiérarchies et place le moindre détail au niveau du tout…
Nombre d’expériences conceptuelles récentes tentent d’établir ces nouveaux rapports à la matière construite. Le vocabulaire formel et les références de l’architecture contemporaine, les formes dictées par les structures traditionnelles peuvent désormais se faire oublier pour laisser place à des formes nouvelles de construction, issues de la manipulation des outils numériques à chaque étape du projet.
Cette chaîne numérique parcourt le projet de l’idée à sa matérialisation, assurant de fait une continuité depuis le processus de conception jusqu’à la production de l’architecture ; on assiste ainsi à un déplacement de la compréhension de l’espace, mais surtout à un glissement des différentes temporalités du projet et de son économie. Le travail sur des formes «non connues» permet ainsi de rompre avec le principe traditionnel de la structure venant conditionner les formes, pour
au contraire amener le concepteur (l’étudiant) à s’engager dans la recherche de solutions innovantes d’adéquation de la structure à la forme, notamment grâce à l’emploi d’outils spécifiques de modélisation et de simulation et à une bonne connaissance des matériaux nouveaux.
L’enseignement pourra faire référence aux connaissances acquises dans certaines UE de licence, notamment Situations Extrêmes (UE41B) et plus particulièrement Structures et formes et Sciences des formes (UE33 et 43) – ces UE ne constituent pas pour autant un pré-requis
Effectif limité à 24 étudiants
VALIDATION
DE 4 : Projet court Algoarchi / Outils numériques
OBJECTIF
Le projet AlgoArchi donne à explorer en détails des démarches de conception et de réalisation d’un micro projet en utilisant les outils paramétriques, l’IA et les machines à commandes numériques.
CONTENU
Relevé d’un objet ou d’un contexte avec un laser ou par photogrammétrie, interprétation du nuage de points pour la création d’un modèle numérique. transformation de ce modèle avec les outils paramétriques. Préparation à la fabrication et réalisation d’un objet réel.
VALIDATION
Contrôle continu sur le processus, livret de présentation du projet, réalisation du projet.
https://www.archdaily.com/tag/parametric
HORS DE : Projet court C’est la pause
OBJECTIF
Jouer
Pour sa vertu pédagogique, Jouer avec les processus de transformation,
Se ménager en temps de pause, S aménager un temps de pause.
L’atelier intensif « C’est la pause ! » se saisit de situations de transition pour repenser la place de l’humain dans le monde actuel, son rapport au milieu, au collectif et à soi-même. Cet atelier propose de mettre en jeu des possibles et de concevoir des réalités alternatives en résonance avec un terrain. C’est une initiation au prototypage urbain qui joue avec les contradictions existantes, qui se saisit de déplacements, qui change le présent à partir du future. L’intention est double : apprendre à élaborer des propositions spatiales dans un temps très court jonglant avec l’incertain et le trouble et dans le même temps, inscrire ces propositions dans des dynamiques transformatrices du lieu, qui sont nécessairement plus longues. Cet enseignement se déploie à partir d’une situation de projet réel, à savoir, en immersion parmi des lycéen.nes, et les autres acteurs du Lycée XXXXXXX (a définir).
Habiter le projet et être habité par le projet pour faire avec le déjà-là et faire parmi les gens Le Lycée Polyvalent XXXXX est l’un des partenaires historiques de l’ENSA Nantes via le dispositif Divers(c)ités. A ce titre ont été mis au jour un ensemble de situations propices à mobiliser le savoirfaire des filières professionnelles de l’établissement (ébénisterie, menuiserie, maintenance des bâtiment…). A partir des situations très concrètes – amélioration d’espaces de récréation, ou des espaces de transition, ou encore de la maison des lycéens, – la collaboration avec l’école d’architecture permettra d’expérimenter une démarche ouverte incluant les élèves, les enseignant.es et les salarié.es du lycée dans un processus de transformation de l’établissement.
Objectifs pédagogiques :
? S’initier au prototypage urbain comme méthode de conception mobilisant simultanément processus de recherche, façonnage matériel et transposition des enseignements acquis
? Savoir entrer en contact avec une situation réelle et apprendre à avancer dans ce contexte malgré la persistance d’inconnues
? Savoir manipuler une pensée écosystémique, différentes échelles, différents modes d’expression
? Savoir équilibrer travail individuel et travail en équipe
? Savoir transposer des idées et intuitions en pratiques et les exprimer en objets en prise avec le monde
? Savoir restituer et transmettre des connaissances dans des formes intelligibles, partageables et interprétables.
CONTENU
Toute la semaine, le groupe sera hébergé à XXXXX (a définir), au sein de du lycée. Les repas seront pris au restaurant scolaire. Le départ se fera en train le lundi à la première heure et le retour le vendredi en soirée. L’hébergement, le coût des billets de train et les repas seront pris en charge par l’équipe
pédagogique.
L’immersion sur le terrain permet d’éprouver en soi-même ce qui se joue dans les situations identifiées par les usagers. Cette expérience est une opportunité pour les étudiant.es de mettre leurs compétences (conceptuelles, analytiques, cognitives, graphiques, constructives, pédagogiques, …) au service d’une (ou plusieurs) situations controversées. En effet, cet espace de travail ne concerne pas la médiation de l’architecture. L’étudiant-e, architecte en devenir, est une voix parmi les autres voix, une ressource parmi les autres, une force transformatrices parmi d’autres, dont les connaissances et la singularité mérite d’être mise à profit des sujets qui anime le groupe.
Donner du jeu et mettre en jeu comme principe pédagogique
L’atelier est conçu comme un jeu en cinq étapes. A l’issue de chaque jour est produit un objet transitionnel ouvrant sur l’étape suivante. Ce sont l es résultats intermédiaires qui représentent le nouveau point de départ.
Ce processus de prototypage permet de tester différentes hypothèses d’intervention. Les étudiants se mettent à l’épreuve d’une méthode de conception mobilisant simultanément processus de recherche, façonnage matériel et transmission à des tiers dans un temps contraint.
Par immersion et prototypage, l’enseignement vise à cultiver les capacitésréflexives par les réalités du terrain, la mise en jeu des possibles, l’élaboration fulgurante d’une proposition et sa transmission. L’expression sous forme d’objets transitionnels aide à concrétiser des leviers pour stimuler les processus de transformation.
L’issue du projet court est envisagé comme le point de départ d’un processus de transformation des espaces du lycée. Un processus qui s’inscrit dans une temporalité plus longue. Dans cette perspective des projets d’Engagement Étudiant sont envisageables par la suite.
Faire avec c’est aussi faire avec les personnes, les objets, les situations, les espaces, les matières en présence.
Il appartient aux étudiant.es de prendre des initiatives, d’observer ce qui peut être prélevé et remis en jeu au service du projet. La transformation de l’espace est un jeu d’addition, de soustraction, de déplacement, de retournement…
Formats de restitution
? une présentation à l’orale et sa mise en débat parmi la communauté de l’établissement ;
? des productions graphiques, formelles et situées nécessaires;
? Intervention(s) à l’échelle sur le terrain.
? un « cahier des possibles, mode d’emploi » à transmettre à l’établissement ;
VALIDATION
? Présence et participation à l’atelier à toutes les étapes
? Capacité à appréhender la pluralité, en débattre, argumenter et justifier les choix et les idées
? Qualité de l’analyse et de la démarche, inventivité et pertinence des idées et de la proposition
? Qualité graphique, clarté de l’expression orale, restitution des documents demandés
Effectif limité à 24 étudiants
Engagement étudiant
OBJECTIF
Reconnaître les compétences et savoirs-faire acquis dans le cadre d’un engagement
CONTENU
Les étudiants demandeurs ont une activité bénévole (Divers(c)ité, association humanitaire, solidaire, chantier école, élu au BDE, CVE…) d’environ 75 heures. Sont exclus les engagements auprès de religions et de partis politiques.
VALIDATION
o Demande par note d’intention d’1 page exposant la tenue de l’engagement et les compétences à transmettre au service à la commission engagement étudiant pour décision avant la fin de campagne des choix d’options.
o Rédaction d’un article de présentation pour ressource numérique
o Participation à « la journée de l’engagement » le 2 juin 2023
o L’UET engagement étudiant ne peut être validée qu’une fois dans le cycle Master, avant le semestre de PFE
Non
DE 4 : Architecture navale
OBJECTIF
L’UET Architecture navale est une invitation à la découverte des enjeux de l’architecture navale à travers son processus de conception. L’objectif est d’une part d’éveiller les étudiants à une discipline nouvelle mais également de stimuler leurs méthodes de conception architecturale et le développement d’outils personnels, transposables à tout type d’architecture. Il permet également de prendre conscience de l’influence du mode de représentation dans la conception architecturale.
De la spécificité du programme du navire va naître le projet. L’exigence de ses objectifs exacerbe la problématique de conception architecturale.
La conception du navire va puiser dans les notions fondamentales de l’architecture navale issue de la mécanique des fluides, de la statique, de la dynamique, de la RDM, mais aussi de l’ergonomie, de la morphologie, ou de toutes technologies disponibles et innovantes. L’hyper qualification du milieu, de l’usage, des espaces, ou même de l’environnement social stimule le travail créatif sur la morphologie, les espaces, les ambiances, les matières. La conception navale est une architecture qui exige une culture de l’essentiel, une démarche de projet explicite, une qualité d’usage.
Ce concentré de complexité, aux contraintes variées impose une méthodologie de conception exigeante qui, sous la forme d’une spirale, nous rapproche, pas à pas, de la définition finale du projet, tout en respectant à chaque étape les différentes imbrications des contraintes.
CONTENU
L’objectif sera, par binôme, de concevoir un navire, en esquisse et en maquette :
– Chacun un projet
– Chacun un programme
– Favoriser une radicalité du cahier des charges
– Concevoir un navire singulier à main levée
– Construire la maquette.
La multitude des programmes favorise l’apprentissage global par la découverte des autres projets que ce soit des voiliers, des bateaux à moteur, à vocation maritime ou fluviale, des bateaux de travail ou de plaisance. La seule règle est que le programme soit suffisamment spécifique pour favoriser une réponse singulière issue d’un usage hyper qualifié.
La construction de l’objet en maquette impose une définition de chaque composant du navire, moins abstraite que le dessin.
La construction de chacun des éléments du navire en maquette et leur assemblage deviennent alors support d’apprentissage de l’architecture navale et d’assimilation des notions fondamentales dans un contexte créatif intense.
VALIDATION
– La pertinence du concept
– La cohérence entre le concept et le projet
– L’assimilation des enjeux architecturaux abordés.
– La qualité de la maquette.
Effectif limité à 20 étudiants
HORS DE : Culture de l’architecture contemporaine
OBJECTIF
Problématiser des repères sur l’évolution de l’architecture à l’échelle internationale de 1950 à nos jours en travaillant l’axe de la mise en relation des innovations techniques et constructives à l’échelle internationale dans un contexte de mise en place de généalogie des « productions » de toute nature.
L’analyse fine de réalisations, souvent spectaculaires, permettra de les lire comme des indices des modifications, expérimentation ou adaptations des modes de production, des changements de paradigmes culturels ou théoriques et de l’état des transformations de la société, de l’évolution de la commande (développement de la waouh architecture ou de la stararchitecture.
CONTENU
Les cours s’attacheront à s’intéresser à des édifices exemplaires d’une démarche en aller et retour entre volonté architecturale et expression technique.
L’édifice de SANAA, le Rolex Learning Center (2009), est un cas paradigmatique puisqu’il s’agit de construire et d’habiter un relief ce qui n’est pas sans évoquer les recherches de Claude Parent et Paul Virilio sur le thème de la fonction oblique. Certaines parties du MAXXI de Zaha Hadid à Rome ou du musée des sciences construit par la même architecte à Wolfsburg peuvent être rapprochées
des expérimentations techniques de Eero Saarinen dans les aéroports américains de Dulles et New York.
L’utilisation d’une rampe comme élément structurant d’un édifice pourra être un autre cas d’études la généalogie dans l’architecture contemporaine permettant de relier quelques bâtiments d’OMA/Koolhaas (Kunsthal de Rotterdam, Educatorium sur le campus d’Utrecht…) à certains projets de Le Corbusier.
Se confronter à des édifices réalisés en rentrant dans le détail de leur construction et également à la lecture de textes théoriques et critiques permettra, de décaler le regard. Puis en s’appuyant sur des esquisses généalogiques (montantes et descendants), il sera possible de revisiter le thème des réseaux et de la transmission dans le panorama des moments, lieux, édifices et acteurs de l’architecture contemporaine.
L’approche centrée sur les questions constructives sera enrichie par l’utilisation des outils et des méthodes de l’histoire (analyse de projets, description de la réalisation, mise en perspective du contexte culturel, analyse des paroles ou textes d’architectes et de critiques). Une attention particulière sera portée sur la prédation des ressources naturelles et son évolution en terme de surconsommation ou de gain apportés par l’innovation étudiée.
Cours et TD seront complémentaires et permettront de croiser et confronter les points de vue.
VALIDATION
L’évaluation se fera via le contrôle continu, participation aux séances (préparation et interventions) de TD, production en sous-groupes d’un livrable illustrant des aspects spécifiques d’une généalogie d’édifices.
DE 4 : Par le silence et l’obscurité. Expérimentations du regard et de l’écoute aux transcriptions spatiales
OBJECTIF
Cette unité d’étude thématique se propose d’aborder l’espace, l’architecture et notre environnement par l’expérience perceptive et sensible de la lumière et du son.
Matières immatérielles, quelles relations entretiennent-elles dans la perception de notre environnement ? De quelle manière ces matières construisent-elles l’identité d’un lieu ?
Les étudiant.e.s seront invité.e.s à une exploration de la matière lumière et de la matière sonore, (travail en boite noire, expérimentations et provocations sonores, promenades diurnes et nocturnes), dans le but de s’initier à un langage, à des outils.
Il s’agira d’appréhender les qualités sensorielles de ces matières. La conception de l’espace se construira sur des critères de qualités et de perception. Elle écartera les approches normatives qui se concrétisent généralement par des critères quantitatifs, pour laisser place à l’expérimentation
sensible. Voir et entendre, mais surtout apprendre à regarder et écouter.
L’unité thématique aborde des notions d’inter – sensorialité et de temporalité.
Cette démarche exploratoire, au-delà des phénomènes physiques, optique et acoustique, cherche à affuter la perception, à distinguer la variabilité de la lumière et du son : similitudes, complémentarité, interrelations.
Par l’expérimentation, nous proposons enfin de développer un regard critique sur les enjeux de la lumière et du son dans l’espace : une écologie sonore et de l’éclairage.
CONTENU
Cultures, notions et méthodes de conception par expérimentations.
10 séances de 4 heures où expérimentations et apports théoriques seront étroitement mêlés.
5 expérimentations seront menées, en temps court ou sur plusieurs séances.
40 h de TD et CM et 35 heures de travail personnel étudiant.
Effectif limité à 24 étudiants
VALIDATION
La présentation orale de la dernière expérimentation (in situ école) accompagnée d’un document écrit synthétique ne présente pas un examen final.
Le Contrôle est continu, sur l’engagement, l’investissement dans les expérimentations, et sur la capacité de l’étudiant à questionner son travail et se projeter.
_Rattrapage : une courte note écrite complémentaire peut être envisagée.
DE 4 : Développement d’une image depuis une narration
OBJECTIF
« Il n’y a pas de limites à la manière dont on peut remplir cette page blanche… Une fois qu’on a compris les principes sur lesquels repose toute narration en bande dessinée. »
Scott McCloud « « Faire de la bande dessinée »
« Mais alors que les films ne font appel à l’imagination que pour des situations particulières, les bandes dessinées le font beaucoup plus souvent [..] l’ellipse volontaire que pratique le lecteur est le moyen fondamental par lequel la bande dessinée peut restituer le temps et le mouvement.
L’ellipse dans la bande dessinée favorise entre le lecteur et le créateur une intimité qui n’est surpassée que par le monde de l’écrit, elle est à l’origine d’un contrat silencieux et secret. »
Scott McCloud « l’Art Invisible »
OBJECTIF
Observer, écrire avant de transposer.
4 objectifs sont en jeu dans ce projet intensif :
I – Qu’est ce que lire ?
II – Qu’est ce qu’interpréter ?
III – Qu’est ce que retranscrire ?
IV – Qu’est ce que raconter par l’espace ?
Il s’agit de développer une pluralité sensorielle dan s une forme plate (dessin et story board) dont le fil conducteur est la narration. La narration comme incitation.
L’objectif de ce travail est, dans un temps long d’UET de semestre, de s’aider de l’appropriation d’un texte, sa compréhension, afin de se donner des clefs physiques à la fiction. Ce travail s’attaque ainsi à rendre compte du tout début de processus de création d’un projet scénographique : un objet intermédiaire qui porte des intentions de scénographie.
Qu’est qu’interpréter un texte ? Qu’est ce qu’écrire graphiquement pour se retranscrire ? Comment le dessin fragmentaire nourrit une approche narrative de l’espace, d’un espace activé par le corps ?
Comment les rapports d’échelle qu’un corps (l’échelle humaine ) s’entretiennent avec l’espace et enclenchent la fiction ? L’observation et le jeu entre un paysage et des corps écrivent les espaces fictionnels.
Créer un espace qui peut contenir en lui une dramaturgie, une écriture, une utopie, ne se fait pas sans le rapport humain. Il est l’échelle de tout mouvement dans une architecture immobile, son terrain de jeu.
L’exercice s’appuie donc sur un travail de compréhension, d’analyse, de dess(e)in avant la mise en forme d’un projet formalisé. Ce travail pose les conditions de l’imagination. L’enjeu est de comprendre le notion d’espace scénographique.
Il sera question de superposer des strates de compréhension du récit afin de les confronter et, grâce à ce dernier, de créer un espace narratif où la fiction, l’anticipation peuvent éventuellement s’inviter.
Il s’attache à exercer un œil attentif à la lecture, la narration, sa dramaturgie, et la mise en relation d’éléments qui permettent ensuite la transposition de l’écriture d’un projet à la sa forme proto-graphique. L’oeil et les mots sont au travail de recherche ce que la création d’images sera à la mise en route d’un projet.
La constitution d’un story-board sera la réponse formelle à la dramaturgie ré-appropriée.
« En même temps qu’il étudie les expressions et attitudes de ses personnages, le dessinateur ne manque jamais de penser aussi à la place que ceux-ci occuperont à l’intérieur de chaque case, là où ils produiront leur meilleur effet. Autrement et, il esquisse déjà la composition (ou « cadrage ») de ses images, ce qu’il ne fera jamais sans observer quelques règles élémentaires… »
Duc « l’Art de la BD, T1, du scénario à la réalisation »
CONTENU
Pour cela, nous nous appuierons sur notre rapport au texte. Ce procédé que tout le monde a un jour ou l’autre eu l’occasion de parcourir est un formidable outil de communication : descriptif, bout de réel, objet de narration, objet de collection, de propagande, d’archivage de l’évolution des paysage et des villes.
À partir de son observation, un travail d’écriture dessinée commencera et ira, grâce à quelques étapes jusqu’à un travail de narration et d’activation d’un espace fictionnel.
Une attention particulière sera apportée à des notions formelles dont découlent des mots. Lecture, ré-écriture, dessin.
Il s’agit de trouver un mouvement à l’intérieur même du cadre dessiné (petit bout d’imaginaire, mais déjà porteur d’histoire), et ce grâce à l’action narrée, et de l’humain activé.
VALIDATION
Composé de 48h encadrées, sur le temps d’un semestre, cet UET se déroulera en 12 séances de 4 heures.
– Les premières séances seront consacrés à l’appropriation d’un texte, sa compréhension et son interprétation. Pendant ces journées, des apports théoriques, des lectures seront intégrées.
– Puis les jours seront consacrés à la recherche et le rendu d’une mise en espace dessiné de cette proposition épistolaire. Comment la lecture peut-être mise en scène, scénographiée pour rendre l’écoute d’un projet plus riche et narrative. ( Lumière, accessoire, espace)
VALIDATION
Plutôt en groupe de 3, les étudiants travaillent sur leur propre cadre de compréhension du texte proposé. Travail de ré-écriture puis de lecture de son travail qui met en jeu leur capacité à ouvrir et offrir un espace aux autres, par le biais de dessins et story-board et donc d’une projection imaginaire.
La validation intégrera aussi le rendu de mise en espace de l’écrit, première étape vers un travail de concepts scénographiques. Ces mises en espace pourront se faire en travail collectif
DE 4 : Le lien est un lieu
OBJECTIF
Les déplacements urbains constituent l’un des défis majeurs en termes de réduction de la pollution de l’air et de lutte contre le réchauffement climatique. L’émergence de mode de vie plus soutenable, le développement des mobilités douces et durables, les évolutions récentes dans l’organisation du travail (télétravail, espaces de coworking, etc.) vien-nent interroger les nouveaux modes de déplacement, le partage de l’espace, et les infrastructures qui en découlent nécessairement. L’UET « Le lien est un lieu » se propose d’explorer les mobilités urbaines au travers l’étude et la con-ception de franchissements favorisant les modes de déplacement doux.
La conception de ces infrastructures relève pleinement du champ de l’architecture. Concevoir ou réhabiliter un pont, une passerelle, ne saurait se faire sans une architecture attentive à la qualité des lieux, des espaces et des usages, atten-tive aux rapports qu’entretiennent infrastructure et paysage, attentive à la qualité et à l’intelligence constructive, mais aussi attentive aux exigences de la société liées aux enjeux du développement durable.
L’UET « Le lien est un lieu » est une invitation à la découverte des enjeux liés à la conception ou réhabilitation d’ouvrages d’art à travers leur processus de conception ; passant ainsi par le développement d’une culture théorique et pratique dans la conception de ces ouvrages en l’inscrivant dans le contexte historique de l’évolution des connais-sances, des techniques et des pratiques.
CONTENU
Apport théorique sur les différents enjeux de conception d’ouvrages à partir d’exemples concrets autour de plusieurs thématiques :
– La dimension urbaine et paysagère : Le lien, l’ancrage paysager et urbain, les usages, le programme et les am-biances.
– La dimension constructive : architecture des ouvrages comme art de la transformation – assemblage de la ma-tière ; la structure comme organisation de l’espace et organisation de la matière dans l’espace. Questionner le lien forme/structure/usage.
– La dimension écologique : ouvrage et économie de de matière – bilan Carbonne – réemploi – questionner dif-férentes postures constructives articulant évolution des usages et usage raisonné de la matière, autour du triptyque architecture, matière et énergie.
En parallèle de ces apports théoriques, un travail d’analyse en binôme sera effectué par les étudiants. Sur une sélection d’ouvrages remarquables, il s’agira d’explorer les liens entre forme/ structure/ usages/ matière et de faire émerger les stratégies de conception de l’ouvrage en termes d’inscription dans le site, d’usage, d’image et d’impact environnemen-tal. Cette compréhension fine des ouvrages étudiés se fera avec les outils de conception du projet – recherche docu-mentaire, travail en plan, redessin de l’ouvrage (en plan, en 3D), schémas, maquettes éventuelles. Ce travail de « dé-construction » d’un ouvrage existant permettra d’appréhender l’articulation d’échelle variée convoquée dans la con-ception d’un ouvrage et les outils de représentation associés. Selon les groupes, ces travaux pourront donner lieu à des expérimentations de conceptions (propositions alternatives au regard du projet étudié, variantes d’usage, déclinaison typologique…). Dans ce cas, plus que le résultat final c’est le processus de conception mettant en œuvre une articula-tion d’échelles variées qui centre de l’accompagnement pédagogique. L’ensemble de ces travaux donnera lieu à une présentation et un la constitution d’un recueil permettant de constituer un corpus de références sur le sujet.
VALIDATION
L’assimilation des enjeux de conception abordés
Effectif : limité à 20 étudiants
BURMAH : Architectures contemporaines : cultures /pratiques /critiques
OBJECTIF
Ce séminaire de mémoire se donne pour objectif de travailler à l’exploration critique de « situations » contemporaines diverses. Il est possible de s’intéresser à des courants constitutifs de la pensée et de la production architecturale contemporaine, mais également à des situations particulières de commandes urbaines ou architecturales ou encore à des travaux d’architectes ‘connus’ ou ‘confidentiels’.
Il s’agira de se confronter à l’écriture des ‘histoires du présent immédiat’ ainsi que le propose l’historien de l’architecture Anthony Vidler en se confrontant aux méthodes de l’histoire mais également en travaillant sur les croisements ou hybridations de méthodes si fréquentes aujourd’hui. Ce séminaire sera utilement mis en relation avec le cours BurMaH/ UET ‘Cultures de l’architecture contemporaine’ donné au semestre de printemps.
CONTENU
Outre la définition de l’objet qui peut aussi bien être une ville, un quartier, un ou des architectes, un corpus d’œuvres ou de textes, une ou des pratiques, un concept ou une situation concrète… le premier travail consistera dans l’identification de sources documentaires qui permettront conduire la première étape d’une recherche : de la curiosité initiale à l’élaboration d’une problématique.
Les trois axes proposés : cultures, pratiques, critiques permettront de travailler aussi bien les textes d’architectes, leur paroles largement diffusées via les interviews ou les conférences, les textes critiques produits dans des revues ou à l’occasion des expositions monographiques ou collectives ; il est également possible pour chaque étudiant.e de construire son propre protocole d’enquête ou de recueil de données.
VALIDATION
la participation aux séminaires ainsi que production d’un document en juin pour valider l’UE
DE 4 : Architecture en représentation
OBJECTIF
MEMOIRE-CREATION – Proposition nouvelle présentée par Anne Philippe
L’ART EN COMMUN : VERS UNE POETIQUE DE LA RELATION
PRÉSENTATION GENERALE
Objectifs
Cette proposition anticipe la propositionqui vous sera faite l’année prochaine dans le cadre de la nouvelle maquette pédagogique. Ancré dans le contemporain, nous proposons dans ce séminaire d’accompagner un travail d’initiation à la recherche hybride, mêlant processus d’enquêtes et productions sensibles avec une recherche plus conceptuelle, scientifique et responsable questionnant nos relations au vivant et cherchant à en renouveler nos représentations. A l’instar de l’historienne de l’art Estelle Zhong Mengual, nous faisons l’hypothèse que la crise écologique que nous traversons a partie liée avec la crise de notre sensibilité à l’égard du vivant. Ainsi comment ré-apprendre à voir le paysage en dehors des schèmes et qui ont modelé notre regard, le rendant aveugle et vidé de sens dans notre relation au vivant ?
Réapprendre à voir implique alors de repenser la place du sensible et des émotions dans la fabrique de la connaissance, à prendre au sérieux la portée de l’intime donc du politique qui tissent nos relations aux êtres et aux lieux que nous habitons. Par l’approche sensible, il s’agit d’apprendre à se mettre à l’écoute de formes à priori non-savantes des savoirs et d’en formaliser des traductions, écrites, tissées, filmées, dansées, réhabilitant les savoirs de nos sens, de la main… Cette méthodologie d’enquête suppose de la métisser avec des approches plus scientifiques, empruntées aux sciences humaines et aux sciences du vivant. Ainsi, le mémoire-création invite à expérimenter, à rechercher avec et hors-les-mots : à déployer des modalités d’écritures plus incarnées, moins surplombantes.
Contenu
Un programme de projection de films-essais de conférences et de rencontres avec de jeunes architectes-chercheurs, viendra nourrir ce séminaire. A titre d’exemples :
– Marianne-Eva Lavaur architecte-artiste et stagiaire au Crenau, viendra vous parler de son expérience de recherche-création dans le cadre du projet d’édition Rondo : « Pourquoi regardez les animaux ? » initié conjointement par Anne Philippe et Laurent Sfar, artiste et doctorant au Laboratoire Intru à Tours.
– Le compositeur Nicolas Frize (dont le dernier ouvrage se nomme « L’Ouïe des villes ») viendra partager nos questionnements en présentant sa prochaine création : « Virtuose de la nature » ainsi que les enjeux qui ont motivé ses créations et scénographies à la croisée de l’architecture, de l’espace publique et de la création musicale.
– Des artistes-plasticiens enseignants à l’école seront invités à participer au séminaire.
– Un séminaire hors-les-murs co-construit avec les étudiants viendra clore le premier semestre.
– Le séminaire, accolé l’année prochaine à un UET création, sera le lieu d’élaboration de votre démarche.
Ces rencontres et conférences feront l’objet de discussions en amont et en aval de leurs présentations.
Ce séminaire vous engagera à faire des aller-retours entre élaboration conceptuelle et sensible, à faire se côtoyer l’expérience, l’accident, l’imprévu, l’intuition, la rencontre, – propre à l’art et à la recherche artistique – avec des formes discursives des savoirs scientifiques, des sciences humaines et techniques. Le postulat de départ : «?Partir de là où l’on est?», donne toute son importance à la recherche «?pas-à pas?», à l’écoute des interrelations entre l’étudiant-chercheur et son sujet d’étude, ainsi que des pistes données par le terrain. Chaque cours sera composé d’une présentation théorique suivi d’un temps d’échange et d’une présentation de vos avancées. La littérature, (John Berger), la philosophie contemporaine en lien avec l’éthologie, (Isabelle Stengers, Vinciane Despret, Donna Harraway, Baptiste Morizot, Edouard Glissant), les arts contemporains (Sophie Calle, Muriel Pic, Camille de Toledo…) et les film-essais formeront le socle théorique de ce séminaire et nous inviterons à décentrer notre regard sur ce qui nous entoure. Le premier semestre sera consacré à la co-construction de vos recherches sous la forme d’une série de présentation-discussion à même de vous faire avancer dans vos propres intuitions. A la fin du premier semestre, les démarches ainsi que le plan de votre mémoire devront être posés.
PRÉSENTATION GENERALE
Le mémoire est le seul moment dans le cursus en architecture durant lequel peut se développer un travail réellement personnel. Cette opportunité doit pouvoir être saisie pour stabiliser et enrichir des compétences, explorer des problématiques nouvelles ou laissées en suspens tout en préparant la transition vers la fin des études et en esquissant quelques perspectives pour l’avenir.
C’est un moment privilégié pour enrichir les aspects fondamentaux de certaines compétences. Il s’agit notamment des acquis notionnels, soit les idées qui structurent une pensée complexe, des acquis référentiels, qui constituent les exemples illustrant ces idées, et enfin des acquis opérationnels, qui représentent la maîtrise des outils essentiels pour concrétiser un projet, passant du concept à sa réalisation. Ces trois pôles, notionnels, référentiels et opérationnels, sont sollicités lors du mémoire, chacun pouvant jouer un rôle prédominant à des degrés divers.
Pour cela, le séminaire propose trois types de mémoires. Le premier, est le mémoire bibliographique, il consiste à chercher, dans un corpus identifié, les éléments notionnels qui vont constituer une pensée complexe. Le deuxième, est le mémoire monographique. Il s’agit là d’explorer et constituer un corpus référentiel : ce peut être une œuvre ou partie d’une œuvre à analyser, une technique ou encore un outil à maîtriser comme un logiciel ou collection d’applications qui fonctionnent de concert. Le troisième est le mémoire action ou création, il s’agit là de mettre à l’épreuve de la réalisation des notions ou des techniques dans le cadre d’une recherche appliquée ou d’une recherche projet.
Naturellement, chaque forme de mémoire intègre des éléments des autres types, chacun déterminant ses propres proportions. Dans tous les cas, l’exercice du mémoire se veut rigoureux, exigeant une exposition claire et détaillée des sources, des méthodologies utilisées et des résultats obtenus. Cette clarté vise à permettre aux lecteurs de suivre le cheminement de la réflexion, d’identifier d’éventuels biais et surtout de tirer profit de ces apports pour enrichir leurs propres connaissances ou compétences.
CONTEXTE
Le séminaire explore l’intersection entre la conception architecturale et le pouvoir du récit dans le contexte actuel des grands changements sociaux-climatiques et de l’évolution des pratiques de production architecturale. Dans un monde confronté à des défis environnementaux croissants, repenser notre approche de l’architecture est essentiel. Traditionnellement axée sur la fonctionnalité et l’esthétique, l’architecture est désormais appelée à transcender ses limites habituelles et à intégrer les récits d’usages comme un outil puissant de conception.
Les sujets développés ici visent à comprendre comment les récits peuvent remodeler notre appréhension de l’architecture. Nous cherchons à comprendre comment une approche narrative peut conduire à des environnements bâtis plus durables, en répondant aux impératifs des changements de mode de conception. Nous le faisons par l’évaluation de l’intégration au projet des nouvelles technologies, de l’utilisation de matériaux durables et de la sensibilisation à l’impact environnemental qui façonnent une nouvelle ère de l’architecture, où la durabilité devient une préoccupation centrale.
À travers ce séminaire, nous visons à explorer comment les récits peuvent catalyser l’innovation et guider la transformation des pratiques architecturales vers une voie plus durable, résiliente et respectueuse.
CONTENU
REFERENCES
Le séminaire s’appuie sur un corpus référentiel le du monde du spectacle, du théâtre et du cinéma, de la bande dessinée et de la culture numérique. Ce corpus interagit avec l’architecture comme sources d’inspiration, comme univers référentiel esthétique et technique, comme réservoir de pratiques et comme lieux d’expérimentations ou d’exploitation.
Au sein de ce système référentiel, la scénographie se hisse comme concept structurant en ce qu’elle est désormais mobilisée pour définir aussi bien le décor d’un spectacle que l’agencement d’un musée, l’enchainement d’espaces architecturaux que l’aménagement d’une ville. En débordant sa définition première, le terme scénographie tend à attacher une démarche narrative à un espace contrôlé, parfois augmenté d’effets.
De fait, la scénographie devient un prisme effectif pour décrypter et comprendre des démarches architecturales d’aménagements, de valorisation, de patrimonialisation. Cela identifie de façon non restrictive trois grandes familles de sujets abordés:
1. Les lieux de spectacle : ils sont la source de tous questionnements relatifs à la scénographie. Le dispositif salle / scène, la captation du regard, les effets comme réalisation d’une organisation spatiale sont-ils des objets transposables dans les projets architecturaux et de quelle manière. Les lieux de spectacle nous donnent-ils des clés pour concevoir du projet ?
2. La préservation du patrimoine : elle invoque la double question du relevé numérique et de la restitution. L’évolution rapide des outils et techniques nous invite à considérer une approche scénologique qui est à raffiner. Quelles démarches proposer, avec quels outils pour quels usages.
3. L’expérience narrative liée au cinéma, aux arts contemporains au théâtre et aux jeux vidéo : elle conduit les architectes outre atlantique et maintenant également européens à se positionner dans un processus dynamique où le projet commence à se faire par ceux qui le racontent. Les usagers le pratiqueront chargés de ces flux d’histoires qui donneront les couleurs émotives.
Pour croiser ces thèmes des approches plus instrumentales peuvent être proposées. Il s’agit de réfléchir au rôle de l’outil pouvant initier de nouvelles pratiques, nouvelles pensées, nouvelles réalisations. Songeons par exemple à l’impact du piano forte sur la musique, tout comme aujourd’hui celui des applications numériques sur la conception et le développement d’une pensée algorithmique. Cela identifie de façon non restrictive trois grandes familles de thématiques :
1. La conception sonore et l’utilisation du son pour la création d’espaces intangibles. Le son ne se résume pas à une nuisance à contrôler, c’est aussi un puissant outil de conception pour résoudre des questions de conceptions liées aux cheminements, à la délimitation d’espaces sensibles, à l’identification de lieux sans l’usage de la vue.
2. La conception algorithmique et l’utilisation de Grasshopper, de Dynamo ou Beegraphy. La conception algorithmique bouleverse la dynamique de création. En se basant sur un « récit » de transformations logique, le processus rend visible l’intégration de contraintes complexes.
3. L’intelligence artificielle entre puissamment dans l’univers de l’architecture par la voie de la création graphique et par la voie du contrôle environnemental et de l’optimisation des formes. L’IA induit de nouvelles pratiques qu’il s’agit d’identifier et maitriser.
4. La réalité virtuelle et les espaces immersifs que ce soit dans un dispositif tel que Coraulis ou dans un casque de réalité virtuelle nous donne à penser et expérimenter la conception en étant littéralement dans le projet. Les enjeux liés au temps réels sont importants et demandent une investigation en profondeur.
VALIDATION
ORGANISATION
Premier semestre séminaires communs avec l’ensemble du groupe. Les séminaires se tiennent toutes les deux semaines le lundi matin en présentiel. Des spécialistes peuvent être sollicités pour enrichir l’approche.
Suite du travail : rendez-vous à la demande.
La soutenance se fait avec l’encadrement et avec des personnalités qualifiées invitées à évaluer le travail. La soutenance est une relecture critique du travail effectué avec une présentation de 15 mn et un temps d’échange d’au moins le double de temps. L’évaluation se fait pour les deux tiers sur la lecture du mémoire et sur un tiers la présentation orale.
SUJETS TRAITES LES ANNEES PRECEDENTES
Le séminaire se développe au fil des années et a vu proposés les sujets suivants pouvant aussi inspirer les propositions à venir :
• Représentation du projet, images du projet, méthodologies de représentation, outils de la représentation, références et corpus
• Lieux de spectacle : théâtre, cirques, scènes urbaines, décor de cinéma
• Lieux patrimoniaux, patrimoine, conservation du patrimoine, restitution
• Outils de représentation issus du jeu vidéo, temps réel, réalité augmentée
• Nouvelles pratiques de conception, Intelligence Artificielle, maquette augmentée, projections, mapping
• Mobilisation des simulations numériques pour une conception environnementale, simulation de la lumière, du son, du mouvement de l’eau, des ambiances.
• Exploration de corpus architecturaux ou artistiques.
CONSTRUCTION DU CONTENU
Le mémoire est évalué à partir des critères suivants :
I. Le problème et son positionnement
A. Le sujet
B. L’objet
C. Le positionnement du problème ou problématique
D. Le positionnement des sous problèmes
E. Les hypothèses
F. Les délimitations / restriction du sujet / détermination du corpus
G. La définition des termes
H. Les postulats
I. La posture
J. L’importance de l’étude.
II. L’état de l’art
III. Les données, leur traitement et leur interprétation.
A. Les données
B. Les critères gouvernant l’admissibilité des données
C. La méthodologie de la recherche
D. Le traitement spécifique envisagé pour chaque sous problème
IV. Plan du mémoire
V. Bibliographie sommaire et bibliographie du mémoire
VI. Calendrier du travail
MODALITES DE RESTITUTION
Les mémoires sont rendus sous la forme d’un texte écrit et argumenté et peut être augmenté d’une réalisation concrète. Cette réalisation peut être le fruit de l’expérience proposée (réalité virtuelle, IA, espace et dispositif sonore, etc…) ou prendre une forme particulière pour augmenter le texte d’un média particulier.
La première étape de restitution consiste à renseigner le développement du contenu proposé au paragraphe précédent sous la forme de courtes incises. Plus tard, la présentation orale se fait devant un jury avec ou non supports illustrés. La présentation revient sur la démarche du mémoire et en fait une lecture critique et rétrospective. La présentation orale est surtout un moment d’échange sur le travail effectué.