Présentation générale
Le DE4 propose d’aborder le projet dans une démarche de conception narrative.
La narration est ici considérée comme un moyen de faire projet, c’est à dire de configurer en une entité de forme perceptible (une scénographie, un dispositif, une forme architecturale, un espace urbain ou un fragment de paysage), une diversité de questions. La narration contribue à rendre présent ce qui est (encore) absent.
La conception narrative engage un mouvement de traduction depuis la pensée, vers une matérialité perceptible, préhensible et kinesthésique.
Les formes architecturales attendues devront donner à lire les récits qui les ont portés : structures et franchissements, espaces de monstration, espaces de performance, espaces mobiles, espaces d’habitation pérennes ou temporaires. Le travail du projet s’efforcera d’intégrer la question du temps comme outil de conception : transformer, déplacer, dégrader, adapter de nouveaux besoins seront autant de contraintes travaillées, que de matière à penser le projet. Pour cela, une attention à la spatialité, à la matérialité et aux ambiances seront particulièrement travaillées.
Le DE4 se positionne dans des formes architecturales spectaculaires et mobiles : structures pour de grands franchissements, musées et salles de spectacles, dispositifs pour expositions, décors de film, petits habitats mobiles, hôtelleries insolites, centres d’interprétation patrimoniaux. Ces architectures ont pour caractéristiques de se transformer, soit pour se déplacer, soit pour répondre à des contraintes de temporalité d’usages, soit pour s’adapter à de nouveaux besoins. Pour cela, le choix des matériaux, des assemblages, de l’économie de moyens sont des données essentielles qui accompagnent en outre, une réflexion fine sur la lumière, le son, la thermique, les flux et la temporalité des usages.
Le DE4 explore de nouvelles formes du projet autour de trois attracteurs :
Il se nourrit et interroge les complémentarités d’approches entre numérique et analogique.
Pédagogie
L’approche pédagogique que nous développons de façon intra et transdisciplinaire contient trois objectifs se déclinant ainsi :
Les trois objectifs pédagogiques progressent parallèlement et forment un ensemble cohérent qui se développe tout au long de la scolarité.
La pédagogie du DE cherche à construire un ensemble de compétences qui s’expriment ainsi :
Observatoire de l’ensauvagement. Architecture, Ville, Vivant
OBJECTIF
Réintroduction d’espèces animales, reconstitutions totales ou partielles de milieux, mise en place de réserves de vie sauvage, les projets de territoires cherchant à instaurer d’autres liens au vivant sont multiples. Si ces projets dits de ré-ensauvagement (ou rewilding) sont les plus médiatiques, de multiples autres actions, entre luttes et accompagnements des transformations des milieux, font évoluer les pratiques d’aménagement et de conception des lieux comme des architectures (le travail avec les sols, la gestion des eaux, la prise en compte de la pollution, les nouveaux matériaux). Mais l’ensauvagement, c’est aussi de nouvelles pratiques corporelles et de mobilités, un autre rapport aux éléments, aux climats, aux animaux, à la société. Baptiste Morizot propose de s’enforester, Gabrielle Filteau-Chiba choisit elle de s’encabaner. Pointons aussi la redécouverte des cosmogonies des peuples premiers ou autochtones, modèles d’autres voies de coexistence sur terre que celles anthropocentrées du monde occidental, qui ouvre le mot d’ensauvagement à ses dimensions politiques et géopolitiques. Les usages de ce mot sont ainsi multiples, les pistes de recherche qu’il ouvre foisonnantes.
L’objectif de ce séminaire de mémoire est de constituer sur plusieurs années un Observatoire des projets, en France et ailleurs, qui ont à voir avec le sauvage ou l’ensauvagement : ces phénomènes doivent être décrits et interprétés pour que l’on comprenne mieux leurs portées, leurs impacts. Ce travail est cumulatif et collaboratif entre les étudiant.e.s. Ce séminaire invite les étudiant.e.s à déployer une recherche originale – le point de départ étant l’idée de l’étudiant.e.
CONTENU
Les mémoires élaborés dans ce séminaire doivent contribuer à produire des connaissances et alimenter les réflexions de l’Observatoire, ils peuvent être de trois natures différentes :
– Un travail de portée plus théorique sur la notion d’ensauvagement elle-même (et ses termes connexes) et sur les points de friction entre cette notion et l’architecture, la ville ou le territoire. Les travaux s’attacheront à croiser, interpréter des auteurs, des écrits, des documents, de manière fouillée et détaillée pour contribuer aux théories et débats dans le domaine de l’écologie, de l’environnement, de l’urbanisme, de l’architecture.
– Un travail visant à décrire avec le plus d’épaisseur possible des projets en cours considérés comme des « laboratoires » de l’ensauvagement. En misant notamment sur la visite, il s’agit de produire des études de cas raisonnées : les lieux seront dessinés, décrits, explicités dans leurs processus, leurs temporalités et leurs objectifs. Il peut s’agir de lieux proches, ou lointains, du moment qu’il est possible pour l’étudiant.e de s’y rendre (même pour une durée courte).
– Un travail visant à instruire des changements ou des évolutions, infraordinaires ou peu visibles, en enquêtant à partir d’un objet, d’un matériau, d’un indice, d’un règlement… Adopter ce point de vue, c’est traquer l’ensauvagement dans des gestes, des routines, le voir à l’œuvre dans différents contextes, le politiser.
VALIDATION
Le suivi se fera sous forme de séances collectives de travail, mais aussi d’échanges en duo ou trio suivant la pertinence des sujets de chacun. Le rendu final est un mémoire papier soutenu devant un jury. Les productions intermédiaires sont évaluées et essentielles (contrôle continu).
Références indicatives :
Nathalie Blanc, « Impossible sauvage urbain », Textes et contextes [En ligne], 16-2 | 2021, mis en ligne le 10 décembre 2021 URL : http://preo.ubourgogne.fr/textesetcontextes/index.php?id=3240
CLERGEAU Philippe, Manifeste pour la ville biodiversitaire, Rennes, Apogée, 2015.
ERNWEIN Marion, TOLLIS Claire, « Produire la ville vivante : le travail des citadins et des non-humains », in L’Information géographique, vol. 81, 3, 2017, p. 13-31.
Virginie Maris, Rémy Beau, « Le retour du sauvage. Une question de nature et de temps », Revue
forestière française, n°73 (2-3), p. 281-292 https://doi.org/10.20870/revforfr.2021.5416
Nastassja Martin, Croire aux fauves, Gallimard, 2019.
MOSCONI Léa, « Le corps animal comme puissance subversive des normes architecturales. Retour réflexif sur cinq cas d’étude », Les Cahiers de la recherche architecturale urbaine et paysagère [En ligne], 14 | 2022, mis en ligne le 30 avril 2022, consulté
le 26 juillet 2022. URL : http://journals.openedition.org/craup/10014 ; DOI : https://doi.org/10.4000/craup.10014.
Baptiste Morizot, Sur la piste animale, Actes Sud, 2018 (réédité collection Babel, 2021)
Gaetan Nocq, Les grands cerfs, Roman Graphique, Daniel Maghen éditions, 2021.
ROLLOT Mathias, Les Territoires du vivant. Un manifeste biorégionaliste, Paris, François Bourin, 2018.
Lieux et enjeux : la ville en commun
OBJECTIF
Ce séminaire propose d’envisager l’urbain comme une aventure éminemment collective, qu’elle soit celle quotidienne de l’habiter, ou celle plus exceptionnelle du projet de transformation spatiale et de régulation des mutations urbaines. Nous serons notamment attentifs aux situations où l’habiter et le projet se rencontrent. Ce qui se joue ainsi c’est une ville en commun, à investiguer à partir des lieux où elle se fabrique, à partir des enjeux qui la traversent.
Habiter, c’est bien souvent cohabiter, mettre l’espace en commun, ce qui ne va pas de soi et pose la question des dimensions politiques de nos habitats. Envisager la ville en commun, c’est aussi partir en quête de la dimension collective de sa fabrication. Il s’agit de considérer l’urbain comme résultant d’un processus de production qui engage une pluralité d’acteurs, individuels ou collectifs, professionnels et agents avertis ou acteurs profanes… La transformation spatiale se joue bien dans des confrontations ou des arrangements entre des logiques d’action multiples, mettant en tension représentations, savoir-faire, pouvoirs d’agir et aptitudes divers.
En la matière, les lieux offrent des prises : ils apparaissent susceptibles de fabriquer du sens commun, de l’horizon d’action en commun, et peuvent être mis au cœur des investigations à conduire. La dimension politique de la fabrication des espaces est une des intrigues possibles de ce séminaire. Elle est aujourd’hui particulièrement travaillée par les enjeux transitionnels bousculant les modèles, renouvelant les outils…
A partir d’enquêtes portées sur des espaces spécifiques, nous circulerons dans différentes échelles et modalités de la production des espaces et serons particulièrement attentifs aux activités de configuration des lieux. Comment les lieux offrent-ils des prises pour fabriquer du sens commun, de l’horizon d’action en commun?
CONTENU
Le travail de mémoire est conçu comme un projet en soi : les étudiants sont invités à construire un sujet sur la base d’intuitions et d’envies, ils sont accompagnés pour s’armer de références et se situer dans un champ de recherche afin de déterminer les contours d’une problématique, élaborer une méthodologie…
Le travail de terrain constitue un enjeu fort du séminaire, avec le recours aux méthodes d’enquêtes, les analyses documentaires, le recours à l’image… C’est une des richesses de la recherche urbaine et architecturale à cultiver dans ce séminaire.
Au fil du semestre, alternent des séances collectives, des séances en sous-groupe (constitués selon les sujets abordés), et des temps consacrés au suivi individuel de l’avancement de vos travaux.
Les étudiants du double-cursus architectes-urbanistes constituent un public privilégié.
VALIDATION
> Présence et participation au séminaire
> Note d’intention (rendu à l’issue du séminaire d’introduction au mémoire)
> Note intermédiaire (problématique) rendue en janvier
> manuscrit et soutenance
Architecture, climat, transition : concevoir, habiter, prescrire à l’épreuve du changement climatique
OBJECTIF
– Maitriser la problématisation d’un objet de recherche sur l’architecture et l’aménagement urbain.
– Apprendre à concevoir et à mettre en place un méthode de recherche adaptée pour l’étude de la problématique proposée.
– Analyser les résultats de terrain de manière critique.
– Mettre en perspective les contributions de la recherche avec les enjeux contemporains de l’architecture et l’aménagement urbain.
CONTENU
Le séminaire Climats s’intéresse, d’une part, aux formes dont l’architecture et l’aménagement urbain « climatisent » nos environnements et, d’autre part, aux transformations que les crises climatiques actuelles produisent sur nos manières de faire l’architecture et de vivre ensemble. L’hypothèse fondamentale du séminaire c’est que « l’acte architectural fondamental n’est pas celui de la construction des murs, mais la climatisation d’un milieu donnée » (Coccia, 2019) ; autrement dit, la nécessité d’artificialiser des paramètres climatiques d’ambiances (comme la température, ou le vent, ou l’humidité) pour accompagner l’installation des modes de vie.
Le séminaire propose deux ouvertures de ce cadre thématique :
1. L’étude des « objets climatiques » dans l’architecture et l’aménagement urbain. Dès la trame de fraîcheur à l’échelle territoriale (ex., Delabarre, 2022) jusqu’aux espaces tampon climatiques dans le bâtiment, les propositions des architectes, paysagistes et urbanistes contribuent à la construction d’un paysage microclimatique de la ville que doit être aujourd’hui nouvellement interrogé au prisme de l’adaptation aux changements climatiques.
2. L’étude de la dimension climatique de l’architecture et de la ville par la conception paramétrique. Les climats en architecture étant par essence invisibles, ils peuvent particulièrement être enquêtes ou prospectés à l’aide de nombreuses méthodes de simulation et de visualisation accessibles aux architectes à l’aide des logiciels de conception paramétrique (Rhino grasshopper notamment).
Le séminaire reste ouvert à toute une diversité de problématiques et objets de recherche pourvu qu’ils interrogent les liens climat-architecture.
Ce séminaire s’articule au groupe de recherche « Climat(s) » de l’UMR AAU. Des mentions recherche en prolongement du séminaire sont encouragées. Certains sujets de recherche pourraient s’inscrire sur la question des ilots de fraicheur, des zones calmes ou oasis urbaines. Certains sujets de mémoire pourraient être prolongés ou articulés avec la participation aux recherches en cours du GR.
VALIDATION
Selon le règlement des études : note d’intention note méthodologique manuscrit final et soutenance.
En fonction du sujet d’étude choisi par les étudiants, ils.elles seront amenés.es à se déplacer pour l’étude. Ceci reste un choix personnelle pour la majorité des cas
site web GR climats : https://aau.archi.fr/groupes-de-recherche/climats/
site web Coolscapes : https://www.coolscapes.net
L’art en commun, vers une poétique de la relation
OBJECTIF
Ancré dans le contemporain, nous proposons dans ce séminaire d’accompagner un travail d’initiation à la recherche hybride, mêlant processus d’enquêtes et productions sensibles à une recherche plus conceptuelle, scientifique et responsable questionnant nos relations au vivant et cherchant à en renouveler les représentations. Notre séminaire est une invite à l’émergence d’une nouvelle forme de recherche, plus incarnée, moins surplombante. A la croisée de la philosophie, de la géographie, des sciences du vivant et de l’art contemporain, ce séminaire vous engagera à faire des aller-retours entre élaboration conceptuelle et sensible, à faire se côtoyer l’expérience, l’accident, l’imprévu, l’intuition, la rencontre, – propre à l’art et à la recherche artistique – avec des formes discursives de savoirs scientifiques, des sciences humaines et techniques, afin de produire des récits “vraisemblables”.
CONTENU
Arguments et Contenu et thématiques
A l’instar de l’historienne de l’art Estelle Zhong Mengual, nous faisons l’hypothèse que la crise écologique que nous traversons a partie liée avec la crise de notre sensibilité à l’égard du vivant, humains et non-humains. Ainsi comment ré-apprendre à voir le paysage en dehors des schèmes et qui ont modelé notre regard, le rendant aveugle et vidé de sens dans notre relation au vivant ? Réapprendre à voir implique alors de désanthropiser nos relations au vivant tout autant que de repenser la place du sensible et des émotions dans la fabrique de la connaissance, ce qui suppose de prendre au sérieux la portée de l’intime donc du politique qui tissent nos relations aux milieux. Nous nous poserons la question de ce que peut l’art pour faire face à l’anthropocène, et actons l’importance de réintroduire les affects dans un monde objectivé, tout autant que la nécessité de décloisonner les savoirs. Ainsi, nous expérimenterons d’autres figures de l’architecte au travers de ce que nous nommons “les postures moindres”.
Méthodologie
Ce séminaire s’adresse à des étudiants qui souhaitent expérimenter une recherche par la création. Il ne s’agit pas d’avoir une pratique artistique soutenue, mais d’avoir envie d’expérimenter des formes de recherche avec et hors-les-mots via la danse, la cartographie, le cinéma, la musique, les matériaux,… que cela soit comme mode d’enquête, ou comme formalisation même du mémoire. Nous encourageons la recherche “expérientielle”. ( J. Dewey, L’art comme expérience, coll. « Folio Essais », Gallimard, Paris, 2010.) soit mener la recherche pas-à-pas, en partant de “là où on est”. Ainsi il ne s’agit pas de produire une œuvre mais d’engager un processus d’écriture décloisonnant les savoirs. Nous nous nourrirons de l’apport précieux de pensées du care, de démarches artistiques et éco-féministes, qui ont agi ou agissent comme des vigies de nos relations au vivant et ouvrent sur de nouveaux paradigmes de nos relations au milieu. Nous prendrons appuis également sur nos propres travaux. Nous assisterons et participerons aux évènements liés à l’exposition itinérante Exposition Taking the country’s side – Agriculture & architecture qui auront lieu tout au long du semestre d’automne et participerons aux “Rencontres de Sophie” en mars 2025
Un programme détaillé des apports théoriques ainsi qu’une bibliographie vous seront remis en début de semestre
Organisation des séances
Le mémoire- création se déploiera sous la forme d’un séminaire de 4 h tous les 15 jours, le mercredi après-midi.7 séminaires seront organisés autour de thématiques sous forme de cours théoriques de 2H. le détail des thématiques vous sera communiqué en début de cours
Des conférences viendront enrichir nos contenus de même que l’exposition. Un doctorant du créneau viendra également faire un intensif en lien avec son travail et le cours. 7 séminaires seront organisés autour de thématiques sous forme de cours théoriques de 2H. Des conférences viendront enrichir nos contenus de même que l’exposition.
Vous avez également la possibilité de suivre l’UET création/expérimentation qui propose d’accompagner la partie expérimentale et pratique de votre travail sous forme de 5 séances d’atelier et un intensif de 2 jours. ( voir programme)
Mots clés – transdisciplinarité, cartographies narratives, care, épistémologies éco-fémisniste, théorie du paysage et des milieux vivants, pratiques artistiques et citoyenneté , arts contemporains, poétique, pratiques collectives, matérialités, pratiques amateurs, pratiques performatives, process. …
VALIDATION
Séminaire mercredi après-midi – 14h -18h00
HORS DE : Projet court C’est la pause
OBJECTIF
L’atelier intensif « C’est la pause ! » se saisit de situations de transition pour repenser la place de l’humain dans le monde actuel, son rapport au milieu, au collectif et à soi-même.
Cet atelier propose de mettre en jeu des possibles et de concevoir des réalités alternatives en résonance avec un terrain. C’est une initiation au prototypage urbain qui joue avec les
contradictions existantes ; qui se saisit de déplacements ; qui change le présent à partir du futur.
Notre intention est double : élaborer des propositions spatiales dans un temps très court et dans le même temps, inscrire ces propositions dans les temporalités de transformations du lieu, qui sont nécessairement plus longues. Cet enseignement se déploie à partir d’une situation de projet réel, à savoir cette fois-ci, travailler parmi des lycéen.nes du Lycée Aimé Césaire à Clisson
Objectifs pédagogiques :
– S’initier au prototypage urbain comme méthode de conception mobilisant simultanément processus de recherche, façonnage matériel et transposition des enseignements acquis
– Savoir entrer en contact avec une situation réelle et apprendre à avancer dans ce contexte malgré la persistance d’inconnues
– Savoir manipuler une pensée écosystémique, différentes échelles, différents modes d’expression
– Savoir équilibrer travail individuel et travail en équipe
– Savoir transposer des idées et intuitions en pratiques et les exprimer en objets en prise avec le monde
– Savoir restituer et transmettre des connaissances dans des formes intelligibles, partageables et interprétables.
CONTENU
L’atelier est conçu comme un jeu en cinq étapes. A l’issue de chaque jour est produit un objet transitionnel ouvrant sur l’étape suivante. Il s’agit d’un livrable journalier qui est à la fois le point de départ du jour suivant. Ce processus de prototypage permet de tester les lieux intermédiaires, de recréation suivant différentes hypothèses d’intervention. Les étudiants se mettent à l’épreuve d’une méthode de conception mobilisant simultanément processus de recherche, façonnage matériel et transmission à des tiers dans un temps contraint. Par
immersion et prototypage, l’enseignement vise à cultiver les capacités réflexives entre les réalités du terrain, la mise en jeu des possibles, l’élaboration fulgurante d’une proposition et sa transmission. L’expression sous forme d’objets transitionnels aide à concrétiser des leviers pour stimuler les processus de transformation.
SITUATION DE PROJET
Être en immersion dans le terrain
Le Lycée Polyvalent Aimé Césaire, à Clisson, est l’un des partenaires historiques de l’ensa Nantes via le dispositif Divers(c)ités. À ce titre, des étudiant.es y ont animé divers ateliers in situ, mettant au jour un ensemble de situations propices à mobiliser le savoir-faire des filières professionnelles de l’établissement (économie de la construction, patrimoine bâti option maçonnerie…). Dans une perspective d’amélioration d’espaces de récréation, ou des espaces de transition – la cour centrale ou encore la maison des lycéens – la collaboration avec l’école
d’architecture permettra d’expérimenter une démarche ouverte intégrant les élèves, les enseignant.es et les salarié.es du lycée dans un processus de transformation de l’espace.
Habiter le projet et être habité par le projet
Toute la semaine, le groupe sera présent et prendra ses repas au sein de l’établissement au milieu des plus jeunes. L’immersion sur le terrain est une clef de lecture supplémentaire qui permet d’éprouver en soi-même ce qui se joue dans les situations identifiées par les usagers.
Faire avec, faire parmi
Cette expérience est une opportunité pour les étudiant.es de mettre leurs compétences (conceptuelles, analytiques, graphiques, constructives, pédagogiques, …) au service d’une (ou plusieurs) situations controversées. En effet, cet espace de travail ne concerne pas la médiation de l’architecture. L’étudiant.e ne représente pas un médium entre l’objet architectural et le lycéen. L’étudiant.e est une voix parmi les autres voix. Une voix dont les connaissances et la singularité mérite d’être mise au profit des sujets qui animent le groupe.
L’issue du projet court est envisagé comme le point de départ d’un processus de
transformation des espaces du lycée. Un processus qui s’inscrit dans une temporalité plus longue. Des projets d’Engagement Étudiant sont envisagés dans cette perspective.
Faire avec c’est aussi faire avec les personnes, les objets, les situations, les espaces, les matières en présence. Il appartient aux étudiant.es de prendre des initiatives, d’observer ce qui peut être prélevé et remis en jeu au service du projet. La transformation de l’espace est un jeu d’addition, de soustraction, de déplacement, de retournement…
Livrables :
– des productions graphiques, formelles et situées ;
– un « cahier des possibles » à transmettre à l’établissement ;
– une ou des interventions à l’échelle sur le terrain.
– la mise en place d’une présentation finale par les lycée.nes devant des usagers des lieux
DETAILS ET CONDITIONS
Localisation : Lycée Aimé Césaire* https://aime-cesaire.paysdelaloire.e-lyco.fr/
L’hébergement et les repas sur place sont pris en charge par l’équipe pédagogique
Installation : Dimanche 10 septembre 2023 en soirée
Retour à Nantes : Vendredi 15 septembre 2023 au soir
Le voyage en train aller/retour est pris en charge par l’équipe pédagogique
Nombre d’étudiants : 24 maximum
* le lycée est un établissement scolaire public. Ses usagers sont soumis aux lois et règles républicaines qui régissent la vie de l’établissement. Une de ces règles concerne l’interdiction, au sein de l’établissement, du « port de signes ou tenues par lesquels toute personne manifeste ostensiblement une appartenance religieuse ». Puisque les étudiant.es et les équipes pédagogiques séjourneront au sein de l’établissement, il leur sera demandé de respecter les règles qui régissent la vie de l’établissement
VALIDATION
Présence et participation à l’atelier à toutes les étapes
Capacité à appréhender la pluralité, en débattre, argumenter et justifier les choix et les idées
Qualité de l’analyse et de la démarche, inventivité et pertinence des idées et de la proposition
Qualité graphique, clarté de l’expression orale, restitution des documents demandés
Proposition de projet court : atelier de prototypage urbain pour transformer les espaces tiers
DE 4 : Projet court Matières à apprendre
OBJECTIF
Projet-court HORS-LES-MURS
En partenariat avec Nicolas Frize et l’Abbaye de Faremoutiers
MATIERES A APPRENDRE
A l’écoute du vivant, Racines en devenir, Sculptures Feutrées
09/09/24 – 13/09/24
CONDITION D’INSCRIPTION
Ce projet court est limité à 15 étudiants. Il s’adresse en priorité aux étudiants de Master, souhaitant participer à un projet de création collective.
Date limite d’inscription : 1er juillet 2024
Pour la deuxième année consécutive, cet intensif propose un workshop Hors- les-Murs. L’année dernière, nous séjournions au milieu des chevaux et de la forêt, faisant l’expérience de la relation à l’animal. Cette année, nous nous immergerons dans les mystères du végétal. Dans le vaste Domaine de L‘abbaye de Farmoutiers où nous séjournerons, nous serons convié.es à réaliser une œuvre collective susceptible de participer à la création Musicale Virtuose de la nature en juin 2025, œuvre transdisciplinaire jouée en public en juin 2025 dans le Parc de la Sausset, près de Paris, ainsi qu’à participer aux journées du Patrimoine de l’abbaye le 17 Septembre 2025 à l’abbaye de Farmoutiers. Nous serons accompagné.es par Nicolas Frize, compositeur, Virginie Berger, agro-forestière, Eric Montchatre, apiculteur, Joël Châtain paysagiste ainsi que les personnels et résidentes de l’abbaye de Farmoutiers.
PERIODE
Lundi 09 septembre au vendredi 13 septembre 2023
ORGANISATION
Enseignants/ Anne Philippe architecte-artiste
Avec/ Nicolas Frize, compositeur, Joël Châtain, paysagiste, enseignant à l’école de paysage de Versailles, Virginie Berger, ingénieur en agroforesterie ; Éric montchatre, apiculteur / Liens intervenants http://www.nicolasfrize.com/fr/virtuoses-de-nature, https://www.agencepourlaterre.com/equipe,
Et/ les moutons de ouessants de l’abbaye
LIEU
Hébergé.e.s dans le vaste domaine de l’Abbaye de Faremoutiers, en Seine et Marne, les étudiants vivront une expérience en immersion dans le vaste domaine paysager réhabilité par le paysagiste Joël Chatain, également enseignant à L’Ensa de Versailles. Cette abbaye, accueillant dans ses murs un Epadh, est très attentive à la question du « prendre soin », pratiquant avec les résidents des ateliers de permaculture. Elle se situe non loin du Parc de la Sausset où Nicolas Frize est en résidence pendant 2 ans. https://www.abbayedefaremoutiers.fr/le-projet/.
CONTENU
PROGRAMME/ARGUMENT
Par ce séjour en immersion, il s’agit d’expérimenter un autre rapport au collectif, au vivant, aux savoirs, à l’invisible, à la terre…, dans un contexte privilégié de rencontres, de réflexions partagées susceptibles de nourrir des productions plastiques participant à une transmission inventive, curieuse, émancipatrice, et accordant une grande place au « prendre soin ».
« Il s’agit d’écrire une œuvre sur la nature de la nature, ses nuances, ses désordres et ses passions, ses fulgurances et ses lenteurs, ses forte et ses pianissimi, ses mélodies, ses harmonies, ses rythmes, ses solistes et ses chœurs… Une œuvre qui, symboliquement, « écoute » le végétal (au sens d’une compréhension intime de ses multiples fonctionnements vitaux) et, plus actuellement, reprend l’écriture de la vie des plantes des arbres… pour la traduire en notations musicale et graphique ! » Nicolas Frize, 2024
En complicité avec Nicolas Frize, la proposition qui vous est faite consiste à nous demander si le végétal, toujours en mouvement, échappant à toute organisation rationnelle de l’espace, faisant fi de la propriété, ne pourrait pas être considéré comme un cabinet de sensations, d’éruditions et de connaissances susceptibles de nous amener à réfléchir sur nos manières de nous rencontrer, d’habiter, sur la place que nous accordons au hasard, à l’imprédictible. Nous tenterons de nous départir de nos mots, de nos émotions d’humains, nous déjouerons nos manières codifiées de voir, pour appréhender les mystères du végétal, se mettre à l’écoute des bruissements du vivant qui sourdent et dont les lois déjouent nos systèmes rationnels, composant d’une manière virtuose avec le hasard, fleurtant avec l’imprévisible, inventant sans relâche de multiples manières de cohabiter.
Une entrée dans ces questionnements est proposée par des recherches plastiques et érudites sur racines, métaphore de la nature en perpétuelle devenir. Comment traduire ce devenir ? Les racines sont des transmettrices, et nous pourrons prendre appui sur les premières expérimentations de l’atelier « Sweet Ground » qui a fabriqué à échelle réduite cette année des petits prototypes de sculpture feutrées à l’échelle 1.
Le premier temps de ce workshop sera consacré à l’immersion dans ce paysage extraordinaire du parc, accompagnés par nos intervenants. La prise de contact avec les arbres, la laine, le vivant qui compose le parc, les récits et rencontres seront autant de matériaux qui viendront nourrir vos propositions. Nous travaillerons principalement avec des matériaux collectés dans le site et auront la chance de disposer de la laine des moutons de l’Abbaye propice à fabriquer des pièces feutrées.
La collecte d’éléments prélevés sur lieu, le partage de vos premières approches et expérimentations sensibles vous permettront de tester des scénarios, en dessins mais aussi in situ puis d’expérimenter des matériaux. La réalisation d’un fragment à plus grande échelle de la proposition permettra d’expérimenter la mise en œuvre de la matière et d’éprouver physiquement sa mise en œuvre spatiale, son rapport au sol, son insertion dans le paysage. Dans un souci d’ancrage au réel, des photomontages seront produits pour apprécier l’échelle, l’esthétique et l’insertion paysagère du projet. En fin d’intensif, les propositions seront présentées aux intervenants.
BIBLIOGRAPHIE
? Ernst ZÜRCHER, Les arbres, entre visible et invisibles, Actes Sud, 2016
? Peter WOHLLEBEN, La vie secrète des arbres, Les arènes, 2017
? Francis HALLE, Plaidoyer pour l’arbre. Éditions Actes Sud, 2005
? Cesare LEONARDI, Franca STAGI, L’architecture des arbres, Fond. Cartier pour l’art contemporain, 2019
? Elie RECLUS : Confession d’un pin maritime, Heros Limites, 2012
? Vinciane DESPRET, Michel MEURET, Composer avec les moutons, Lorsque des brebis apprennent à leurs bergers à leur apprendre Caderer, 201§
? Henri MATISSE une seconde vie, lettre, Hazan, 2005
? Franz DAHLEM, 700 chênes, (article, Beuys) Free International University (1990). 7000 chênes. Inter, (47), 6–7.
VALIDATION
EVALUATION/ VALORISATION
Participation active à la vie collective, carnet de bord, réalisation collective, participation à la création de Nicolas Frize « Virtuose de la Nature ». Exposition durant les journées du Patrimoine.
BUDGET
Transport Nantes-Farmoutier en bus pris en charge par l’école. Possibilitée également de vous rendre par vos propres moyens.
Hébergement/ repas : 15 euros par nuitée par étudiant / Prévoir 50 euros en liquide par étudiant pour l’ensemble des repas de la semaine
Un programme détaillé vous sera remis avant le départ.
DE 4 : Projet court Algoarchi Design
OBJECTIF
Maitrise de la créativité, conception dans la culture numérique.
Argument : Les applications algorithmiques, la réalité virtuelle, l’Intelligence Artificielle ouvrent des univers créatifs fascinants à la crête des nouvelles attentes professionnelles que ce soit pour la fabrication, le développement durable, la ville de demain et les pratiques alternatives. La proposition est ici de découvrir ce qu’il se fait de plus récent dans les méthodes, les pensées et les outils qui formeront les métiers de demain. Les projets se feront en lien avec des Masters extérieurs à l’école pour le développement de projets plus ambitieux.
Connaissances :
Créativité méthodologie, pensée constructive et algorithmique
Compétences :
Modélisation de formes complexes, mise en place d’un processus de conception, construction d’un dispositif adapté.
CONTENU
Principaux contenus (principaux sujets abordés) :
Pensée algorithmique, engendrement de la forme, géométrie dans l’espace, mondes virtuels, Intelligence Artificielle, conception sonore.
Organisation du cours :
cours magistraux, td, atelier
Matériel nécessaire :
ordinateurs, logiciels, les tutoriels fournis par les enseignants
VALIDATION
contrôle continu, réalisation fonctionnelle à l’échelle
Valorisation
Participation à des manifestations scientifiques, diffusion de la science, manifestations culturelles grand public
Dissémination scientifique
Présentation du processus pédagogique aux colloques internationaux (DCA, EAEA, eCAADe, Sigradi…) production d’articles et d’ouvrages.
DE 4 : Projet court Appropriation de la dramaturgie de l’image
OBJECTIF
« Je sortis de ma poche le carnet que j’emporte toujours avec moi, car je sais désormais, après toutes ces années passées à écrire, qu’une histoire peut arriver à l’improviste, et que si l’on n’a pas avec soi l’instrument pour l’attraper, ou au moins pour l’esquisser, cette histoire peut disparaître aussi facilement qu’elle est arrivée. »
Requiem Antonio Tabucchi
OBJECTIF
Observer, écrire avant de transposer.
4 objectifs sont en jeu dans ce projet intensif :
I – Qu’est ce que regarder ?
II – Qu’est ce que décrire ?
III – Qu’est ce qu’écrire ?
III – Qu’est ce que transposer, raconter ?
L’objectif de ce travail est, dans un temps court, de s’aider de l’observation du réel, afin de se donner des clefs à la fiction. Ce travail s’attaque ainsi à rendre compte du tout début de processus de création, d’un projet scénographique.
Qu’est que prendre des notes ? Qu’est ce qu’écrire pour se souvenir ? Comment l’écriture fragmentaire, archivée du réel nourrit une approche narrative de l’espace ? Comment les rapports d’échelle qu’un corps (l’échelle humaine ) entretient avec l’espace, enclenche la fiction. L’observation et le jeu entre un paysage et des corps écrivent les espaces fictionnels.
Créer une espace qui peut contenir en lui une dramaturgie, une écriture, une utopie, ne se fait pas sans le rapport humain. Il est l’échelle de tout mouvement dans une architecture immobile, son terrain de jeu.
L’exercice s’appuie donc sur un énorme travail d’observation, d’analyse, de mise en mot avant la mise en forme d’un quelconque projet. Ce travail pose les conditions de l’imagination. L’enjeu est de comprendre le notion d’espace scénographique.
Il sera question de superposer des strates d’observation du réel afin de les confronter et, grâce à ce dernier, de créer un espace narratif où la fiction, l’anticipation, peut éventuellement s’inviter.
Il s’attache à exercer un oeil attentif à la collecte, l’archivage, et la mise en relation d’éléments qui permettent ensuite la transposition et l’écriture d’un projet à la grammaire singulière. L’oeil et les mots sont au travail de recherche ce que la création d’images sera à la mise en route d’un projet.
« Qu’est-ce qui fait que je regarde, et non pas seulement que je vois ? Qu’est-ce que je regarde, et non pas seulement que je vois et qui s’impose à moi, qui tombe sous mes yeux ? C’est un acte volontaire, lorsque voir est un acte involontaire… quel est la relation de l’oeil au réel ?
regarder, c’est l’avant-projet. »
Richard Péduzzi.
CONTENU
Pour cela, nous nous appuierons sur notre rapport à la carte postale. Ce banal petit morceau de carton que tout le monde a un jour ou l’autre envoyé ou reçu est un formidable outil de communication unique en son genre : descriptif, bout de réel, objet de narration, objet de collection, de propagande, d’archivage de l’évolution des paysages et des villes.
À partir de son observation, un travail d’écriture descriptive commencera et ira, grâce à quelques étapes jusqu’à un travail de narration et d’activation d’un espace fictionnel.
Une attention particulière sera apportée à la notion de mots dont découlent des images, elles, transposables. Ecriture, lecture, dessin.
Il s’agit de trouver un mouvement à l’intérieur même du cadre photographique (petit bout de réel, mais déjà porteur d’histoire), et ce grâce ensuite à l’action, à l’humain.
« Décrire le réel pour mieux inventer la fiction. »
Riad Sattouf : https://www.franceinter.fr/emissions/boomerang/boomerang-05-novembre2020
18’41-19’55
VALIDATION
Composé de 40h encadrées, sur le temps d’un semaine, ce Projet Court se déroulera en 5 séances de 8 heures.
– Les premiers jours seront consacrés à l’observation et au travail d’écriture. Pendant ces journées, des apports théoriques, des lectures, seront intégrés. Ils iront de micro-exercices d’observation participatif, à l’écoute d’émission sur l’écriture et l’observation.
– Les deux derniers jours seront consacrés à la recherche et le rendu d’une mise en espace de cette proposition épistolaire. Comment la lecture peut-être mise en scène, scénographiée pour rendre l’écoute d’un projet plus riche et narrative. ( Lumière, accessoire, espace)
VALIDATION
Plutôt en individuel, les étudiants travaillent sur leur propre cadre d’observation de la carte postale. Travail d’écriture puis de lecture de son travail qui met en jeu leur capacité à ouvrir et offrir un espace aux autres, par le biais des mots et donc d’une projection imaginaire.
La validation intégrera aussi le rendu de mise en espace de l’écrit, première étape vers un travail de concepts scénographiques. Ces mises en espace pourront se faire en travail collectif.
DE 4 : Parlement des animaux – Atelier de projet
OBJECTIF
> Mobiliser les outils de l’enquête pour comprendre un territoire et ses actants.
> Explorer par l’expérimentation les dispositifs spatiaux, architecturaux et urbains de coexistence entre
humains et les animaux, entre humains et environnement.
> Saisir ce que font le décentrement et la transgression de la normativité des espaces au processus de
conception.
> Apporter, par des lectures et débats, par des cours magistraux et par des conférences d’intervenants
extérieurs, un socle de connaissances sur :
– Ce que fait la thèse de l’anthropocène à l’architecture
– Les enjeux de biodiversité liés à l’intégration du vivant dans l’architecture et dans la ville
– Les enjeux de cohabitation liés à l’intégration du vivant dans l’architecture et dans la ville
CONTENU
Un Parlement
Un Parlement est une assemblée qui assure la représentation du peuple. Cette figure du Parlement est un cadre, voire un horizon, d’un projet qui assurerait la représentation d’un peuple protéiforme, composé de ses multiples habitants, humains comme non humains. Deux enjeux seront particulièrement structurants :
l’enjeu écologique, que la question de la prise en compte de l’animal exacerbe, et l’enjeu de cohabitation, que la présence des corps de bêtes, si différents des nôtres, rend aussi particulièrement prégnant.
Au milieu des années 1990, le philosophe Bruno Latour proposait, dans le contexte d’une prise en considération de la crise écologique, de penser un Parlement des choses. Face aux changements climatiques, il s’agissait alors, en partie, de donner une voix aux montagnes, aux gaz à effet de serres, et autres entités jusqu’alors silencieuses. Dans cet atelier de projet, nous faisons l’hypothèse que la crise écologique nous engage aussi à questionner la place et le rôle des autres vivants que sont les animaux dans l’architecture et dans la ville : en effet, de l’animal que l’on domestique à celui que l’on craint, de l’animal que l’on contemple
à celui que l’on évite, de l’animal que l’on fantasme à celui que l’on ignore, l’animal habite, avec nous, la ville, le péri-urbain comme bien sur les territoires ruraux.
Expérimenter et enquêter
L’enjeu ici est de proposer, soit en pervertissant des programmes existants soit en inventant de nouveaux programmes, de réfléchir aux différents dispositifs spatiaux, architecturaux et urbains à mettre en oeuvre pour penser les modalités de cette cohabitation et la manière dont celle. Le projet s’ancrera dans un double
dynamique d’enquête et d’expérimentation. Expérimenter, c’est éprouver par l’expérience une hypothèse.
C’est un processus itératif non linaire qui permet de tester des pistes pour concevoir le projet. Défendre un processus de projet par l’expérimentation, c’est considérer que le studio de projet n’est pas une reproduction de la réalité mais qu’il est le lieu depuis lequel interroger, bousculer, transgresser cette réalité.
Enquêter, c’est se confronter dans son épaisseur et dans sa complexité à la réalité d’une situation pour y traquer les indices, les traces, les signes, qui nous conduiront là aussi à faire émerger les enjeux du projet.
Articuler l’enquête et l’expérimentation, c’est articuler l’épaisseur du réel à la multiplicité des possibles.
Explorer les enjeux écologiques
Nous proposons donc de mobiliser la figure de l’animal pour appréhender la question écologique : cette question, des vivants, des bêtes, apparaît assez tardivement dans les travaux des chercheurs en architecture comme dans les projets des architectes et urbanistes. Elle s’inscrit dans la continuité d’un tournant
environnemental qui s’est d’abord préoccupé de la question énergétique, avant de développer une considération pour la matière, notamment pour la pierre, la terre, le bois, la paille, et pour le réemploi, puis une sensibilité et une attention pour l’agriculture urbaine, et plus largement pour une écologie urbaine.
C’est de cette préoccupation pour la place et le rôle du vivant dans l’architecture et dans la ville, qu’une réflexion plus spécifique sur la faune en milieu urbain a pu émerger. Progressivement, en vingt ans, l’approche de l’architecture écologique a donc évolué : on est passé du caractère immatériel de l’énergie aux corps chauds et animés des bêtes.
L’intégration de la question animale dans les préoccupations écologiques confronte l’architecture à la complexité que nécessite une approche environnementale. Cette complexité, c’est celle du vivant, des vivants, des situations fragiles et singulières qui les abritent et qui appellent des propositions spécifiques et généralement multiscalaires. C’est une complexité qui rompt avec le caractère générique d’une crise écologique que l’on a souvent abordé par un universalisme pervers4, avec un appareil de solutions applicables partout et reproductibles à l’infini.
Explorer les enjeux de cohabitation
De nombreuses études en sociologue, en urbanisme et en anthropologie l’auront largement démontré, la ville et l’architecture sont majoritairement pensées et conçues à l’échelle du corps de l’homme adulte et en bonne santé. Les corps qui s’écartent de cette norme érigée en modèle se retrouvent en difficulté ou, du
moins, sont fragilisés par leur inadéquation à leur milieu bâti. Qu’en est-il du corps de l’animal, radicalement hors normes, trop grand ou trop petit, trop bruyant ou trop furtif, trop poilu ou muni de trop nombreuses pattes, en ville et, plus spécifiquement, à Paris ? Que véhiculent la présence, les mouvements, odeurs et
comportements de la fouine, du hérisson, de la mésange, de l’araignée, du chien ou du renard, dans un paysage architectural et urbain modelé à l’échelle d’un certain corps humain ? Nous faisons l’hypothèse, dans ce studio de projet, que penser l’espace pour d’autres corps et d’autres manières d’être, c’est explorer
radicalement la question de la cohabitation. C’est penser dans sa complexité les dispositifs spatiaux, architecturaux et urbains à mettre en place pour prendre en compte la diversité des êtres et la manière dont ils peuvent interagir et partager un lieu.
Quelques directions
Le choix du site est libre. Néanmoins, il doit s’agir d’un site que vous connaissez et sur lequel vous pouvez aisément vous rendre au moins une fois pendant le studio de projet pour y mener l’enquête. Aussi, nous attirons votre attention sur l’importance d’y identifier des situations de projet à explorer dans le cadre fixé
par le studio : des enjeux écologiques et des enjeux de cohabitation, liées aux présences animales.
Le choix du programme est libre. Celui-ci doit s’inscrire pleinement dans les axes présentés dans la fiche.
Les projets peuvent se faire seule ou à deux. Les binômes peuvent être mixte (ou non) entre PFE et non PFE.
L’encadrement de l’avancement du projet se fait le jeudi, avec un apport théorique en début de journée. Les vendredi matin seront consacrée à la question des outils de l’enquête et de la représentation plastique et écrite du projet.
VALIDATION
Contrôle continu : présence, participation aux réflexions collectives, contribution à la base de données mutualisée.
Restitution des livrables de groupe et individuels, jury intermédiaire et final.
Un voyage à Blois, pour la Biennale Nature et Paysage qui se tiendra autour de la question de la ville vivante, aura lieu les 03 et 04 octobre.
DE 4 : Demain, architecture laboratory – Atelier de projet
OBJECTIF
2024/25
Les petites villes de : demain, architecture laboratory
Le dispositif pédagogique « Petites Villes de : demain, architecture laboratory » propose d’embarquer les étudiants en immersion parmi les acteurs du territoire, en s’appuyant sur les imaginaires, les savoirs et les savoir-faire des plus jeunes aux plus anciens. Son credo d’apprendre à inventer à partir de l’existant convoque d’emblée et du même geste faire avec et parmi les personnes, les situations, les espaces, les objets, les matières en présence. Il s’agit de se saisir de situations de transition pour repenser la place de l’architecture (discipline et profession) dans la société contemporaine et à partir de la mise en situation réelle (le contact/la friction) d’interroger celle de l’humain dans le monde actuel, son rapport au milieu, au collectif et à soi-même.
CONTENU
L’enseignement propose de concevoir des réalités alternatives en résonance avec un terrain réel. C’est une initiation au « prototypage urbain » — se — jouant des contradictions existantes, se saisissant de déplacements requis, changeant le présent avec comme point de départ : imaginer le futur parmi les gens. L’intention est double : apprendre à élaborer des propositions spatiales dans un temps restreint jonglant avec l’incertain et le trouble, et dans le même temps inscrire ces propositions dans des dynamiques transformatrices du lieu, qui sont nécessairement plus longues.
Les étudiants apprendront comment regarder, observer, et décrire l’existant en croisant une pluralité de points de vue et comment constituer des bases de données à partir de ces relevés.
Il appartient aux étudiants, dès lors, d’identifier les enjeux d’un territoire, de prendre des initiatives à toutes les étapes, et de faire de la matière de tous leurs relevés une matière au service du projet.
La transformation de l’espace est un jeu d’addition, de soustraction, de déplacement, de retournement.
Il s’agit de nourrir le développement de recherches personnelles, l’aptitude à les mobiliser et à les transposer dans des projets d’architecture et d’urbanisme. En constant échange avec les acteurs réels du terrain (politiques, habitant, associations, d’autres concepteurs et experts invités…), les étudiants visent à augmenter les connaissances nécessaires pour développer le projet à travers
toutes les actualisations possibles. Le studio de projet « Petites Villes de : demain, architecture laboratory » propose de mettre en place des résidences pédagogiques dans des petites villes de la région, en milieu rural et péri-urbain1.
Au coeur du dispositif pédagogique, une démarche transdisciplinaire double de recherche par le projet et de projet par la recherche se décline à travers des supports d’enseignement, la conception, les cours théoriques et séminaires, les intensifs interdisciplinaires en partenariat avec d’autres institutions et organismes. Tout au long de la formation seront mis en oeuvre desdispositifs pour apprendre la collaboration, la coopération et l’aptitude à mobiliser la singularité et l’obstacle comme une ressource latente pour le projet.
La formation par la pratique située formera les étudiants à une posture de soin, attentive aux lieux que nous habitons avec et parmi les autres. En faisant de l’expérience vécue une charnière pour concevoir des relations sensibles entre un être humain situé parmi d’autres êtres vivants et des objets tangibles, le projet pédagogique met en relation la théorie et la pratique.
Le projet pédagogique aborde les questions de la description de l’existant d’un point de vue multiperspectif (niveau empirique), de ce que nous pouvons faire pour changer l’existant (niveau pragmatique), de ce que nous voulons faire (niveau normatif) et de la manière dont nous devrions le faire pour atteindre ce à quoi nous aspirons (niveau des valeurs). Ainsi, la pédagogie proposée s’inscrite répond aux enjeux d’une collaboration transdisciplinaire.
1 On s’appuiera pour ce faire sur les expériences issues du projet court « C’est la pause ! » produit dans les lycées de la région et les actions du dispositif Divers©ités. Il s’agit maintenant de transposer les expériences éprouvées/acquis lors de 6 éditions au sein des lycées de la région qui nous ont accueilli en dehors de l’école, et de faire école en ville (la cité).
Cela s’inscrit aussi dans un axe de recherche sur les pédagogies innovantes, où on teste la transposition à une échelle plus grande et dans un milieu différent une méthode de théorie et pratique de la conception architecturale et urbaine. Nous mobiliserons les conventions établies entre l’Ardepa et l’académie de Nantes
afin de solliciter « les petites villes » partenaires (qui sont déjà dans la démarche avec l’ENSA par le projet court au sein d’un établissement scolaire
VALIDATION
HORS DE : Découverte de Nantes
OBJECTIF
L’UE est destinée aux étudiants en mobilité internationale ou arrivant en transfert depuis une autre école d’architecture. Elle sera ouverte si un nombre minimum d’étudiant.e.s dans cette situation d’arrivée à Nantes est présent, elle ne pourra pas se faire à distance.
Elle a pour objet de leur offrir, pour une meilleure insertion, une découverte accompagnée de la ville dans laquelle ils vont vivre et travailler, qu’il s’agisse d’un séjour d’un ou deux semestre ou du temps de l’achèvement des études.
La ville de Nantes sera abordée dans ses grandes étapes historiques et
contemporaines comme un territoire en formation et en transformation.
CONTENU
Une séance introductive sur la ville.
Cinq demi-journées de visite sur le terrain (le samedi matin) s’organisent à partir de cinq thématiques :
– La ville ancienne
XX
– L’extension urbaine des XIX° et XX° siècles
XX
– Habitat social et jardins ouvriers
Marie-Paule Halgand
– Fabrique de l’île de Nantes
XX
– Zac Madeleine-Champ de Mars
Fabienne Legros
VALIDATION
Travail demandé : carnet d’observations, notes et croquis qui seront formalisées en traitant des différentes visites.
HORS DE : Mémoire – Création/ Expérimentation
OBJECTIF
Cet Uet se présente tout aussi bien comme un lieu de partage des savoirs artistiques que comme un laboratoire d’expérimentations des formes d’écritures hybrides. Le mémoire-création invite à expérimenter, à rechercher avec et hors-les-mots : à déployer des modalités d’écriture plus incarnées, moins surplombantes, donner toute son importance aux relations entre la forme et le fond. Les étudiants du séminaire mémoire-création : L’art en commun, vers une poétique de la relation sont bienvenu.e.s pour expérimenter leurs recherches.
Objectif : Il s’agit d’accompagner et d’outiller la partie expérimentale de votre mémoire, poser les bases de vos protocoles de recherche, et les partager avec vos collègues. Les expérimentations du premier semestre pourront venir nourrir votre démarche d’enquête, voir devenir le mode même de votre recherche. Le deuxième semestre viendra consolider les démarches que vous avez engagées au premier semestre pour aboutir à une forme finalisée.
CONTENU
Organisation du cours : 5 séances en atelier et un intensif de 3 jours. Les quatre premières séances seront consacrées à l’exploration personnelle utilisant diverses médiums vous amenant à envisager la forme que pourrait prendre votre mémoire-création en cohérence avec le fond. En introduction aux ateliers, nous ferons un exercice de deux heures autour de différentes formes d’écritures:
– Les pratiques de cartographie et paysage sonore, dessinées à partir d’une errance- transhumance sur les îles d’Ancenis avec un berger, l’après-midi.
– Pratiques du feutre et matérialités
– Pratiques du feutre et matérialités
– Pratiques filmique et sonore et ou performée de l’enquête .
– Pratiques filmique et sonore et ou performée de l’enquête
– Intensif 2 jours
Chaque expérimentation sera précédée d’un apport en références pour préparer l’expérimentation. Un intensif de trois jours sera le moment de mettre à l’épreuve une première « maquette » de votre mémoire et de faire le choix des médiums que vous souhaitez expérimenter.
Un planning vous sera donné
VALIDATION
DE 4 : Shore, offshore, inshore & on shore
OBJECTIF
Le littoral, interface entre le monde aquatique et terrestre, où de nombreuses thématiques se croisent, se mélangent et se diluent.
Le littoral, surface enjeu de conflit d’usage et de pressions démultipliées, économiques, foncières et financières ; sociétales, sociales et identitaires ; urbaines, industrielles ou récréatives, haut lieu de mémoire et de projections futures, tant symbolique que reflet de la vie des hommes.
Le littoral face à l’exploitation intensive des mers et des ressources des fonds marins, à la montée, au réchauffement et à l’acidification des eaux, aux changements climatiques et écologiques et à leur conséquences, des déplacements humains à la variabilité météorologique.
Le littoral dans l’anthropocène (et vice-versa) : De ce que nous dit l’archéologie sous-marine à ce que nous raconte le paquebot, de l’Atlantide à l’urbanisation de la moitié de nos côtes, remonter au sources des fleuves et des sociétés humaines pour mieux associer les problématiques transversales des interventions des deux côtés du littoral, mouillé et plus ou moins sec, de temps en temps.
CONTENU
Le travail sur les grandes échelles de l’intervention maritime contemporaine, du paquebot aux plateformes, est associé à des études et travaux sur d’autres échelles, à une critique de ce que cette échelle porte en elle, et de ce que peut y être l’intervention de l’architecte, recherchant à produire, presque par atavisme, un monde meilleur. Donc lui donner des moyens de savoir comment.
A ce niveau, le travail des étudiants associe évidemment le projet et le sens du projet. Ce que l’analyse raconte et ce que le projet constitue de récit implicite.
VALIDATION
Contrôle continu et rendu final en équipe
Engagement étudiant
OBJECTIF
Reconnaître les compétences et savoirs-faire acquis dans le cadre d’un engagement
CONTENU
Les étudiants demandeurs ont une activité bénévole (Divers(c)ité, association humanitaire, solidaire, chantier école, élu au BDE, CVE…) d’environ 75 heures. Sont exclus les engagements auprès de religions et de partis politiques.
VALIDATION
o Demande par note d’intention d’1 page exposant la tenue de l’engagement et les compétences à transmettre au service à la commission engagement étudiant pour décision avant la fin de campagne des choix d’options
o Rédaction d’un article de présentation pour ressource numérique
o Participation à l’atelier sur les compétences
o Participation à « la journée de l’engagement » prévue au calendrier pédagogique
o L’UET engagement étudiant ne peut être validée qu’une fois dans le cycle Master, avant le semestre de PFE
Non