Le projet comme espace critique
Ce département propose de former à la fabrique du projet d’architecture ou d’urbanisme, de petite ou de grande échelle, en proposant aux étudiants de développer un espace critique quant à nos manières d’intervenir sur les territoires, en évitant l’écueil d’une vision consensuelle des réalités territoriales, en interrogeant les contradictions spatiales que notre société produit. Dans cette perspective, le projet ne cherche pas simplement des réponses, mais pose aussi des questions, et interpelle le réel. A la fois récit temporel et spatial, il combine et associe entre eux différents contenus et disciplines, c’est un art de l’assemblage qui permet de produire un ensemble à partir d’éléments hétéroclites. Le projet, en tant que démarche itérative associant différentes intuitions, expériences, hypothèses, induit des processus d’imbrications complexes de savoirs pratiques articulés à des savoirs théoriques. Ce département pose la question du croisement de la recherche et de la pratique, l’idée d’une activité de recherche mobilisant les connaissances acquises par la pratique du projet, par l’expérimentation concrète de la question opérationnelle.
La dimension du faire, la sensibilité à l’habiter, l’attention critique à l’existant, aux matérialités et aux ambiances environnantes, la prospective des mutations urbaines et de leurs conséquences écologiques, économiques et politiques, la connaissance des pratiques professionnelles sont également des traverses partagées par les équipes enseignantes convaincues des enjeux combinés du learning by doing des démarches de pratique du projet et de la critique théorique.
Questionner la métropolisation
La métropolisation est-elle l’aiguillon et le moteur des sociétés contemporaines ? Comment qualifier ses ressorts et ses conséquences ? Comment l’imaginer, moins duale et plus inclusive ? Comment qualifier les limites, les confins des métropoles ? Que génèrent-elles tout contre : du périurbain, du péri-métropolitain ? Quels équipements et quels modes d’habiter nécessitent-elles ? Quel est leur ordinaire ? Sont-elles des abris ou plutôt des contreforts ?
Ces questionnements renvoient aux compétences et préoccupations pédagogiques d’un département mettant au centre de ses enjeux la question urbaine, à la fois anthropologique, politique, urbanistique et architecturale. Un certain nombre de principes qualifient aussi bien les enseignements de projet que ceux plus analytiques : les articulations entre recherche et projet ; des approches trans-scalaires (du local au mondial et retour), des portées réalistes critiques (à partir des problématiques émergentes et du repérage du champ aveugle des politiques publiques), des approches impliquées, immergées et sensibles aux territoires arpentés et projetés ; des approches par les situations et par les expérimentations contextuelles et relationnelles.
Digital visions
OBJECTIF
Le mémoire est le seul moment dans le cursus en architecture durant lequel peut se développer un travail réellement personnel. Cette opportunité doit pouvoir être saisie pour stabiliser et enrichir des compétences, explorer des problématiques nouvelles ou laissées en suspens tout en préparant la transition vers la fin des études et en esquissant quelques perspectives pour l’avenir. C’est un moment privilégié pour enrichir les aspects fondamentaux de certaines compétences. Il s’agit notamment des acquis notionnels, soit les idées qui structurent une pensée complexe, des acquis référentiels, qui constituent les exemples illustrant ces idées, et enfin des acquis opérationnels, qui représentent la maîtrise des outils essentiels pour concrétiser un projet, passant du concept à sa réalisation. Ces trois pôles, notionnels, référentiels et opérationnels, sont sollicités lors du mémoire, chacun pouvant jouer un rôle prédominant à des degrés divers. Pour cela, le séminaire propose deux types de mémoires. Le premier, est le mémoire bibliographique, il consiste à chercher, dans un corpus identifié, les éléments notionnels qui vont constituer une pensée complexe. Le second est le mémoire action ou création, il s’agit là de mettre à l’épreuve de la réalisation des notions ou des techniques dans le cadre d’une recherche appliquée ou d’une recherche projet.
CONTENU
Le séminaire s’appuie sur un corpus référentiel issu de la culture numérique, de la connaissance des matériaux, des modes d’agencement et des théories de l’engendrement des formes. Ce corpus interagit avec l’architecture comme sources d’inspiration, comme univers référentiel esthétique et technique, comme réservoir de pratiques et comme lieux d’expérimentations ou d’exploitation. Il s’agit de réfléchir au rôle de l’outil pouvant initier de nouvelles pratiques, nouvelles pensées, nouvelles réalisations. Songeons par exemple à l’impact du piano forte sur la musique, tout comme aujourd’hui celui des applications numériques sur la conception et le développement d’une pensée algorithmique.
La conception d’espaces intangibles et l’utilisation du son pour la création d’espaces sensibles. Le son par exemple.
La conception algorithmique et l’utilisation de Grasshopper, de Dynamo ou Beegraphy. La conception algorithmique bouleverse la dynamique de création.
L’engendrement des formes passe par un cheminement intellectuel intégrant des contraintes formelles et esthétiques.
L’intelligence artificielle entre puissamment dans l’univers de l’architecture par la voie de la création graphique et par la voie du contrôle environnemental et de l’optimisation des formes. L’IA va progressivement être intégrée à l’ensemble des outils et processus de conception. Il s’agit là d’entrevoir ces évolutions et les accompagner.
La réalité virtuelle, mixte et les espaces immersifs que ce soit dans un dispositif tel que Coraulis ou dans un casque de réalité virtuelle nous donne à penser et expérimenter la
conception en étant littéralement dans le projet. Cela est appliqué à la conception à partir de l’existant, la revue de projet, l’intégration de projet dans les sites et la qualification environnementale en temps réel
VALIDATION
Les mémoires sont rendus sous la forme d’un texte écrit et argumenté et peut être augmenté d’une réalisation concrète. Cette réalisation peut être le fruit de l’expérience proposée (réalité virtuelle, IA, espace et dispositif sonore, etc…) ou prendre une forme particulière pour augmenter le texte d’un média particulier. La première étape de restitution consiste à renseigner le développement du contenu proposé au paragraphe précédent sous la forme de courtes incises. Plus tard, la présentation orale se fait devant un jury avec ou non supports illustrés. La présentation revient sur la démarche du mémoire et en fait une lecture critique et rétrospective. La présentation orale est surtout un moment d’échange sur le travail effectué.
Le(s) sens (re)trouvé(s) : pratiques, modes d’habiter et de vie
OBJECTIF
Les enjeux contemporains, les catastrophes en tout genre, les derniers évènements climatiques et sanitaires bousculent les modes de penser et les modes de faire dans l’ensemble des sphères, tant professionnelles que personnelles. Cela pousse les individus à s’interroger sur le sens, la valeur des choses pour retrouver accomplissement, épanouissement, enthousiasme, bien-vivre… On sent « l’émergence d’une sensibilité? environnementaliste, une tendance a? rechercher dans une relation renouvelée et plus fréquente a? la nature, des formes de sensorialité? plus active dans les pratiques urbaines » (Xavier Bonnaud, L’expérience architecturale, HDR, 2014, p.43) et architecturales. La volonté « d’amélioration » de l’humanité, la prise en compte de ces enjeux environnementaux et sociaux insufflent de nouvelles formes, de nouveaux espaces, de nouveaux modes d’habiter et de vie dans un souci de qualité et de bien-être. Ces enjeux induisent également de nouvelles pratiques de fabrique de l’environnement construit qui fait sens pour les concepteurs et pour les usagers. Aussi, l’architecture et l’expérience sensorielle permettent de replacer l’humain, le bien-être et les valeurs au centre du travail architectural tant dans sa formalisation que dans sa pratique.
De plus, comme le dit Zumthor, « La magie du réel est … “ l’alchimie“ de la transformation des substances matérielles en sensations humaines, ce moment particulier d’appropriation ou d’assimilation de matière, de matériau et de forme dans un espace architectural. » (Penser l’architecture, Peter Zumthor, éditions Birkhäuser: Basel, Boston, Berlin, traduit de l’allemand d’après le texte de l’édition, de 2006, 2008, p. 85)
Le titre « Le(s) sens (re)trouvé(s) » fait volontairement référence à des approches différentes qui ouvrent le champ des possibles :
• au sens dans la pratique de l’architecture (pratiques architecturales et urbaines, pratiques des métiers de l’architecture, pratiques d’espaces…) ;
• au sens de la vie dans son rapport aux valeurs, à l’éthique ;
• au sens donné aux modes d’habiter et de vie prenant en compte les enjeux pressants ;
• au sens dans les modes de construire, dans le rapport à la matière et aux ambiances ;
• à la perception sensible des espaces à travers les cinq sens ;
• …
Le « re » entre parenthèses de « (re)trouver » est important puisqu’il introduit le fait que le sens peut se trouver (première fois) mais peut également se retrouver lorsqu’il a été perdu. Les dimensions rétrospectives et prospectives pourront être explorées.
Dans le prolongement des questionnements de l’enseignement « Les mondes de l’architecture » et des enseignements sur la matière et les ambiances, entre pratiques ordinaires et extraordinaires de l’architecture, de l’espace et modes d’habiter et/ou de vie face aux différents enjeux environnementaux et sociétaux, ce séminaire de mémoire propose aux étudiant.e.s d’explorer, d’interroger la diversité de ces « pratiques » et modes d’habiter et de vie et leurs évolutions à partir d’une étude de cas et/ou expériences vécues. Chaque étudiant.e interrogera une de ces thématiques en construisant un objet de recherche articulé à une enquête de terrain (à partir d’une expérience de stage, un chantier participatif, une immersion dans un des mondes de l’architecture, une enquête par entretien auprès de professionnels, une expérience en mobilité, une expérience de vie ou de voyage vous ayant permis de découvrir des nouveaux modes d’habiter et de vie, une ou plusieurs expériences de vie personnelle, une rencontre avec des gens vivant « autrement » etc.).
Ce temps du mémoire est pensé comme un temps de réflexion susceptible d’aider l’étudiant(e) à se positionner sur sa pratique architecturale et sur sa vie future qui feront sens pour elle/lui.
CONTENU
– ORGANISATION : Séances collectives au semestre d’automne, puis séances en petits groupes au semestre de printemps. Un suivi individuel/regroupé (entretiens Teams) est prévu pour les étudiant.e.s en mobilité.
– APPORTS METHODOLOGIQUES : Les outils (journal de terrain, grille d’entretien, photoreportage, …), méthodes et conditions de l’enquête qualitative (observation, entretiens, expérimentations,…) seront présentés et discutés en fonction des objets de recherche retenus par les étudiants.
VALIDATION
– Présence et participation au séminaire
– Note d’intention (rendu à l’issue du séminaire d’introduction au mémoire) (10% UEM1)
– Note intermédiaire (problématique) rendue en janvier (90% UEM1)
– Intensif outils de la recherche (20% UEM 2)
– Mémoire rendu et soutenance (80% UEM2)
Histoire de l’architecture et des territoires : débats et perspectives plurielles
OBJECTIF
Initiation aux méthodes spécifiques de la recherche en histoire, à commencer par l’analyse des sources, dont la diversité sera explorée (archives, témoignages, photographiques, films, documents imprimés, etc.).
CONTENU
Le séminaire offre la possibilité aux étudiant·es d’explorer différents enjeux (patrimoniaux, historiographiques…) et divers thèmes/champs de recherche en histoire de l’architecture, comme :
– Histoire des théories
– Histoire des techniques
– Histoire des styles
– Circulation des modèles
– Transferts culturels et artistiques
– Histoire sociale de l’architecture
– Histoire des acteurs, des actrices de l’architecture (histoire des minorités, histoire des architectesfemmes…)
– Histoire des institutions et de la profession
– Histoire des patrimoines
– Histoire savante/populaire
– Ecriture(s) de l’histoire
VALIDATION
HORS DE : Projet court C’est la pause
OBJECTIF
L’atelier intensif « C’est la pause ! » se saisit de situations de transition pour repenser la place de l’humain dans le monde actuel, son rapport au milieu, au collectif et à soi-même.
Cet atelier propose de mettre en jeu des possibles et de concevoir des réalités alternatives en résonance avec un terrain. C’est une initiation au prototypage urbain qui joue avec les contradictions existantes ; qui se saisit de déplacements ; qui change le présent à partir du futur.
Notre intention est double : élaborer des propositions spatiales dans un temps très court et dans le même temps, inscrire ces propositions dans les temporalités de transformations du lieu, qui sont nécessairement plus longues. Cet enseignement se déploie à partir d’une situation de projet réel, à savoir cette fois-ci, travailler parmi des lycéen.nes du lycée XXXXXX ( à définir)
Objectifs pédagogiques :
– S’initier au prototypage urbain comme méthode de conception mobilisant simultanément processus de recherche, façonnage matériel et transposition des enseignements acquis
– Savoir entrer en contact avec une situation réelle et apprendre à avancer dans ce contexte malgré la persistance d’inconnues
– Savoir manipuler une pensée écosystémique, différentes échelles, différents modes d’expression
– Savoir équilibrer travail individuel et travail en équipe
– Savoir transposer des idées et intuitions en pratiques et les exprimer en objets en prise avec le monde
– Savoir restituer et transmettre des connaissances dans des formes intelligibles, partageables et interprétables.
CONTENU
L’atelier est conçu comme un jeu en cinq étapes. A l’issue de chaque jour est produit un objet transitionnel ouvrant sur l’étape suivante. Il s’agit d’un livrable journalier qui est à la fois le point de départ du jour suivant. Ce processus de prototypage permet de tester les lieux intermédiaires, de recréation suivant différentes hypothèses d’intervention. Les étudiants se mettent à l’épreuve d’une méthode de conception mobilisant simultanément processus de recherche, façonnage matériel et transmission à des tiers dans un temps contraint. Par immersion et prototypage, l’enseignement vise à cultiver les capacités réflexives entre les réalités du terrain, la mise en jeu des possibles, l’élaboration fulgurante d’une proposition et sa transmission. L’expression sous forme d’objets transitionnels aide à concrétiser des leviers pour stimuler les processus de transformation.
SITUATION DE PROJET
Être en immersion dans le terrain
Le Lycée XXXXX, est l’un des partenaires historiques de l’ensa Nantes via le dispositif Divers(c)ités. À ce titre, des étudiant.es y ont animé divers ateliers in situ, mettant au jour un ensemble de situations propices à mobiliser le savoir-faire des filières professionnelles de l’établissement (économie de la construction, patrimoine bâti option maçonnerie…). Dans une perspective d’amélioration d’espaces de récréation, ou des espaces de transition – la cour centrale ou encore la maison des lycéens – la collaboration avec l’école d’architecture permettra d’expérimenter une démarche ouverte intégrant les élèves, les enseignant.es et les salarié.es du lycée dans un processus de transformation de l’espace.
Habiter le projet et être habité par le projet
Toute la semaine, le groupe sera présent et prendra ses repas au sein de l’établissement au milieu des plus jeunes. L’immersion sur le terrain est une clef de lecture supplémentaire qui permet d’éprouver en soi-même ce qui se joue dans les situations identifiées par les usagers.
Faire avec, faire parmi
Cette expérience est une opportunité pour les étudiant.es de mettre leurs compétences (conceptuelles, analytiques, graphiques, constructives, pédagogiques, …) au service d’une (ou plusieurs) situations controversées. En effet, cet espace de travail ne concerne pas la médiation de l’architecture. L’étudiant.e ne représente pas un médium entre l’objet architectural et le lycéen. L’étudiant.e est une voix parmi les autres voix. Une voix dont les connaissances et la singularité mérite d’être mise au profit des sujets qui animent le groupe.
L’issue du projet court est envisagé comme le point de départ d’un processus de transformation des espaces du lycée. Un processus qui s’inscrit dans une temporalité plus longue. Des projets d’Engagement Étudiant sont envisagés dans cette perspective.
Faire avec c’est aussi faire avec les personnes, les objets, les situations, les espaces, les matières en présence. Il appartient aux étudiant.es de prendre des initiatives, d’observer ce qui peut être prélevé et remis en jeu au service du projet. La transformation de l’espace est un jeu d’addition, de soustraction, de déplacement, de retournement…
Livrables :
– des productions graphiques, formelles et situées ;
– un « cahier des possibles » à transmettre à l’établissement ;
– une ou des interventions à l’échelle sur le terrain.
– la mise en place d’une présentation finale par les lycée.nes devant des usagers des lieux
DETAILS ET CONDITIONS
Localisation : Lycée XXXXXX à définir
* le lycée est un établissement scolaire public. Ses usagers sont soumis aux lois et règles républicaines qui régissent la vie de l’établissement. Une de ces règles concerne l’interdiction, au sein de l’établissement, du « port de signes ou tenues par lesquels toute personne manifeste ostensiblement une appartenance religieuse ». Puisque les étudiant.es et les équipes pédagogiques séjourneront au sein de l’établissement, il leur sera demandé de respecter les règles qui régissent la vie de l’établissement
VALIDATION
Présence et participation à l’atelier à toutes les étapes
Capacité à appréhender la pluralité, en débattre, argumenter et justifier les choix et les idées
Qualité de l’analyse et de la démarche, inventivité et pertinence des idées et de la proposition
Qualité graphique, clarté de l’expression orale, restitution des documents demandés
Proposition de projet court : atelier de prototypage urbain pour transformer les espaces tiers
Effectif limité à 24 étudiants
HORS DE : Projet court L’assemblée des mangeur.e.s
OBJECTIF
Ce projet court permettra de conduire avec les étudiant.e.s une réflexion sur ce que l’on mange et les manières de manger ensemble. Ce que nous mangeons a une influence déterminante sur notre santé, sur la structure de notre agriculture et sur l’écosystème de notre planète. Nos paysages sont des paysages alimentaires et nos territoires, des territoires de subsistance. L’objectif est d’interroger les modèles agricoles, les pratiques piscicoles, la cueillette, les cultures culinaires à partir des propriétés gustatives et nutritives, des relations aux milieux, des rapports à la chimie, etc. Il propose aussi pour penser le bien manger de comprendre la diversité des assemblages du manger ensemble. Quelles relations entre formes et soins des espaces de nos assemblées et soins des vivants, ingérés, digérés ? Savoir enfin qui nous mangeons pour concevoir localement des projets de lieux gourmands. Les thématiques écologiques seront ainsi abordées à partir de ce qui fait de notre corps le théâtre sensible, cognitif et social d’une porosité au monde.
CONTENU
Ce projet court alternera des temps d’atelier et de fabrication, avec des temps de restitution et de partage. Une partie de l’enseignement se déroulera hors les murs, dans la métropole nantaise, sur le site d’une exploitation agricole ou d’un atelier de fabrication. La session 2025 sera consacrée aux levures. Nous nous interrogerons sur leurs rôles pour que les humains puissent s’alimenter avec un boulanger et un vigneron, des artisans qui interagissent avec les levures. Il y aura des temps d’écoute et des temps d’apprentissage. Nous ferons à manger et réfléchirons aux rituels autour de l’alimentation (saveurs, normes sociétales, scolaires, interdits, climats). Nous mangerons.
VALIDATION
Participation active et production attendue tout au long de la semaine avec une série d’exercices proposés : micro récits d’une expérience culinaire/dessins microscopiques et macroscopiques du travail du vivant/variations de coupes et de plans de formes d’assemblées de mangeurs/ethnographies de repas.
Quelques repères bibliographiques :
303, Arts, Recherches, Créations, « Manger », n°148
Les cuisines de la nation : éduquer, nourrir, industrialiser / Geneviève Zoïa, Laurent Visier — Marseille : Wildproject : 2025 .- 221 p. ; 20 cm
Les Carnets du paysage, 2014, no 25, « Nourritures », Actes Sud : Versailles.
Et de très nombreux mémoires très intéressants à l’ENSA
HORS DE : Projet court Felt Sound
OBJECTIF
Cet intensif propose un workshop Erasmus international en immersion pendant 6 jours sur l’île de Chypre. Hébergés dans le centre historique de Limassol, les étudiants de l’ensaNantes rencontreront et échangeront avec les étudiants de Chypre et de Volos (Grèce).
Comme chaque année, le projet court expérimente de nouvelles collaborations et explore de nouveaux lieux de pédagogies alternatives en lien avec le vivant. Pour ce prochain cours intensif, le terrain d’expérimentation et de création s’invite sur l’île de Chypre, dans les paysages pastoraux de l’île et vous propose de vivre une expérience qui vous engage dans un processus riche de rencontres, de création et de réflexion collective.
La rencontre des acteurs locaux : éleveurs ; artistes, mais aussi l’exploration des paysages, la rencontre avec l’animal et l’exploration des potentialités de la laine et du feutre sera le terreau de narrations paysagères et anthropologiques issues de la provenance de la laine, et donnera lieu à la fabrication collective de pièces architecture-sculpture de pièces feutrées. Ce projet de co-création avec les étudiants de Volos et de Chypre est susceptible de faire émerger des formes d’écritures situées et des dynamiques en sensibilisant et en innovant dans le cadre de l’économie circulaire. Ce projet intégrera les réflexions autour du care, du fait de reconsidération d’une matière vivante : la laine, elle-même considérée comme déchet.
CONTENU
La rencontre avec ce milieu vivant sera l’occasion de poser le cadre de notre intensif en immersion, et de co-construire le protocole commun qui donnera lieu à vos productions. Nous introduisons un récit :
La figure du Mouflon, est en quelque sorte un mouton sauvage mais il est en même temps l’icône de Chypre . Cette figure, nous invite à explorer ensemble la création d’un nouveau emblème, rendant sensible cette idée de troisième nature – entre sauvage et domestique, entre culture et nature.
Le premier temps de ce workshop sera consacré à l’arpentage collectif, à la déambulation dans les paysages et la visite de fermes sur l’île de Chypre. Cette première expérience basée sur l’observation, la rencontre, la collecte d’éléments, de sons et de récits prélevés sur lieu, et sera autant de matériaux qui viendront nourrir vos propositions plastiques. De retour à Limassol, en atelier, par l’échange de vos expériences et l’expérimentation collective de la matière, nous activerons par le toucher une matière sensible: la laine qui contiendra à la fois le souvenir de l’animal, les paysages traversés, et les gestes de transformation collective. Ces premières expérimentations serviront de propédeutique à la fabrication de votre projet, à la croisée de votre expérience des paysages et de l’expérimentation de la matière. La fabrication de ces textiles- sculpture- architecture sera animée par des électroniques souples (soft electronics), des capteurs ou des haut-parleurs intégrés, créant des scénographies vibrantes où la fabrication devient elle-même narration. Les soundscapes, captés sur place (souffles, bêlements, vents, machines, récits), s’entrelacent aux objets et aux figures rencontrées. Des rencontres en visio autour de vos travaux avec Flöke Koberling et des chercheurs-artistes- architectes de Volos viendront ponctuer votre semaine. Un programme détaillé vous sera transmis en amont.
VALIDATION
Hebergement à Chypre : Auberge Bee: https://www.aubergesdejeunesse.com/Auberge-jeunesse-Hostel/Auberge-Bee/BK6882442
Lieu de travail : Université de Technologie de Chypre (CUT) – Media Arts & Design Research Lab – MADLAB, Limasol, Chypre :
Budjet : L’intégralité des frais de ce projet Erasmus: voyage, hébergement et nourriture est pris en charge par l’école. Il est donc gratuit pour vous. Ce projet court s’adresse en priorité aux étudiants de Master. Il est limité à 15 étudiants de L’ensaNantes.
Une participation active. Cette semaine se finalisera par la présentation festive de vos propositions. Vous restituerez en pdf un carnet de voyage que vous alimenterez pendant la semaine de vos observations, réflexions et processus de travail. Un programme détaillé de l’organisation de la semaine et des détails du voyage vous sera transmis début juillet.
Partenaire : Chypre/ Cyprus – Université de Technologie de Chypre (CUT)/ University of Technology: Media Arts & Design Research Lab – MADLAB, Dr Marinos Koutsomichalis – Directeur /Director
Grèce/Greece – Université de Thessalie Département d’Architecture (Volos) / University of Thessalie, Architecture Department (Volos), Nicolas Rémy , Directeur /Director https://www.arch.uth.gr/en/
Bibliographie
WOLLBAU – FLÖKE KOBERLING https://adocs.de/de/buecher/raum-theorie-praxis/wollbau
https://www.baunetz.de/meldungen/Meldungen-Eine_unterschaetzte_Ressource_9720855.html
Vinciane DESPRET, Michel MEURET : Composer avec les moutons,CARDÈRE, 2016
Elsa DORLIN, Eva RODRIGUEZ,( Sous la dir.) Penser avec Donna Harraway : chap: Mara Puig de la Bellacasa, Technologie Toucahntes, vision touchantes, PUF, 2012
Justice-oriented Participatory Electronic Textile Making: Fostering shared spaces of knowledge dialogues through the process of making, un-making, and re-making justice-oriented participatory praxis. In Proceedings of the Participatory Design Conference 2022 – Volume 2 (PDC ’22), Vol. 2. Association for Computing Machinery, New York, NY, USA, 259–262. https://doi.org/10.1145/3537797.3537880 – Angelika Strohmayer, Laura Cortés-Rico, Tania Pérez-Bustos, Afroditi Psarra, Daniela Rosner, Özge Subasi, Irene Posch, Sara Nabil, and Jihan Sherman. 2022.
SITE AWARE: https://awarewomenartists.com/supports_et_techniques/textile/page/2/
Adrian pepe , artiste : https://adrianpepe.com/Hair
Pierrette Bloch, Marinette Cue…
DE 2 : Projet court Situations Infra-Métropolitaines
OBJECTIF
Le domaine d’études « Espaces critiques » du master de l’ensa Nantes propose aux étudiants la lecture de territoires souvent rendus invisibles aux yeux de l’administration. Espaces intra-, infra- ou péri-métropolitains, ce sont des situations singulières, qui agrègent une multiplicité de problèmes complexes qu’il s’agit de faire atterrir (Latour), non pas de façon abstraite et générique mais bien de façon concrète, située et existentielle (Guattari).
Cette ambition d’exploration critique d’un territoire bien balisé sous-entend un changement de vocabulaire et un changement d’attitude.
D’un côté, le vocabulaire codé de la transition apparaît en particulier vite impertinent, et il convient de s’écarter des seules approches environnementales ou techno-solutionnistes pour puiser dans un vocabulaire critique plus incisif : à l’image du territoire-sentinelle a alors été associée une notion de « projet sentinelle », beaucoup plus opératoire du point de vue pédagogique.
De l’autre, c’est au déplacement du rôle de l’architecte, des représentations du projet et de l’objet lui-même qu’il faut travailler. Loin des chimères numériques, en adoptant une forme de frugalité vive, l’architecte est à même d’imaginer, de révéler et de designer, avec les outils spécifiques de sa formation, augmentées de ceux des sciences humaines et sociales, les conditions pour réenchanter les territoires. A la figure de l’architecte démiurge se substitue celle d’un architecte au service des territoires, à l’écoute de ses habitants et de ses acteurs.
CONTENU
La menace comme levier de projet
« Je ne devrais pas vous dire ça, ce n’est peut-être pas entendable, mais, ce que je souhaiterais pour ma commune, c’est organiser son évacuation »!
Le maire de la Barre-de-Monts, épicentre du risque de submersion du marais breton
Entretien étudiant 2023
Soumis à des tensions socio-environnementales fortes et imminentes, les espaces littoraux sont en danger : submersions marines, inondabilité, pollutions potentielles, habitats dévastés, agriculture et économie locale remises en question, etc. Les récents événements climatiques dans le monde ne laissent plus de doute. On ne peut plus considérer ces menaces comme la représentation abstraite d’un futur probable, mais comme un levier, concret, pour apprendre à projeter la transformation des territoires.
Les étudiants sont ainsi été invités à prendre le parti de l’eau et à concevoir des projets d’adaptation et de résilience en s’efforçant de répondre à au moins trois enjeux majeurs :
• la ré-invention de modes d’habiter et de formes d’habitat adaptées ;
• la réflexion sur une économie territoriale « post-montée des eaux » ;
• la réception et l’acceptabilité sociale des risques.
La transdisciplinarité en actes
L’atelier de projet court « Situations infra-métropolitaines » est l’occasion, en interaction directe avec les acteurs des territoires et les enjeux socio-écologiques contemporains, d’initier l’étudiant à la transdisciplinarité en le confrontant à une situation de projet concret sur un territoire sensible. L’intervention, au sein d’un même atelier, d’enseignants issus de champs disciplinaires variés, est une pratique qui est volontiers portée à l’ensa Nantes – au point d’en faire un enjeu pédagogique important pour certains, comme en témoigne la création inédite du Master Villes et Territoires. Co-habilité avec Nantes Université, ce Master permet de réunir chaque année une trentaine d’étudiants venant d’horizons disciplinaires différents : l’architecture naturellement, mais aussi la géographie, l’histoire, la sociologie, le droit et les sciences politiques.
La proposition du workshop intensif « Situations infra-métropolitaines » est alors un moment clé d’apprentissage – de la posture projectuelle en équipe pour les étudiants non-architectes, de la fécondité d’une confrontation interdisciplinaire pour tous les étudiants, architectes ou non. Ce projet court permet à plusieurs équipes interdisciplinaires de se saisir d’un sujet pour lequel elles doivent produire, dans un temps limité, des propositions projectuelles à partir de leurs bagages référentiels respectifs.
L’interdisciplinarité se déploie donc autant au niveau des échanges entre étudiants que dans la variété disciplinaire des enseignants qui sont partie prenante de la formation.
Schéma d’organisation de la semaine intensive
Il est proposé aux étudiants de décliner leur projet à trois échelles d’enjeux :
– S’inscrire dans un paysage littoral, forestier et relié aux marais productifs rétro- littoraux, et proposer des modes d’« habiter » face aux nouveaux défis environnementaux
– Penser le devenir et les alternatives économiques et sociales d’une commune littorale qui puisse résister à une monofonctionnalité́ touristique ;
– Imaginer le devenir (programmatique, urbain et architectural) d’un échantillon du territoire qui pourrait être un levier d’activation des stratégies urbaines et territoriales.
… Qui se traduisent par trois échelles de propositions:
– Un schéma d’orientation général d’échelle large englobant les différents composants du territoire et engageant une prise de position urbaine et architecturale.
– Des propositions concrètes et illustrées sur l’ensemble du périmètre de réflexion préalablement défini et à l’échelle de la ville.
– Une proposition d’intervention sur une portion significative du territoire.
Déroulement:
Lundi : lancement du projet court à l’ENSA de Nantes et formation des équipes
Fin de matinée : Départ pour la visite de site en fin de matinée
RDV avec des représentants de l’équipe municipale et/ou responsables pour un énoncé des enjeux
Mardi : Travail en atelier : mise en situation Analyse et diagnostic,
Mercredi : Travail en atelier : définition et énoncé des concepts et programmes
Jeudi : Travail en atelier : développement et représentations
Vendredi : Restitution et présentation des travaux à partir de 13h00
Déplacement(s) envisagé(s)
Arpentage des terrains d’études avec les différents groupes d’étudiants le lundi de la semaine intensive: Littoral Atlantique.
VALIDATION
ELEMENTS DE RENDU ATTENDUS
Il est attendu par les différents groupe d’étudiants architectes-juristes et géographes la production de 3 panneaux de présentation contenant :
Panneau 1: Exposé de la problématique urbaine
Schémas analytiques concept
Texte manifeste
Éléments de programme
Panneau 2 et 3: Proposition de l’équipe
Illustrations des possibles du projet
Vues aériennes
Plan d’ensemble (échelle à déterminer) et coupes schématiques
Temporalités du projet
L’évaluation du projet s’appuie sur la qualité des propositions, la présence et la participation, et la critique lors des présentations.
DE 2 : Projet court Territoires hypothétiques
OBJECTIF
Cet enseignement de format court associe une UE de projet court du master de l’Ensan avec l’atelier intensif d’analyse urbaine prospective du master 1 Villes et Territoires, associant l’Ensan, l’Université de droit – Sciences po et l’IGARUN (Institut de géographie et aménagement).
Le studio invite à explorer un territoire et ses hypothèses, à travers une approche critique de l’existant et des controverses urbanistiques qui y sont soulevées, et la construction de situations problématiques remettant en question nos certitudes.
L’urbanisme n’y est pas appréhendé comme une recette toute faite pour une ville projetée mais comme une base d’exploration du terrain : pragmatique, relationnelle et expérientielle, articulant projet urbain et recherche, et permettant de « saisir des objets géographiques contemporains » .
Les productions et présentations se font dans l’éthique d’un retour au terrain, dans le respect de la relation née de la rencontre avec un territoire et ses acteurs.
CONTENU
Ces dernières années les questions de l’écologie qui avait souvent été traitées à l’échelle de la planète se sont reterritorialisées. Mais qu’en est-il du sujet du travail, en particulier au-delà de la ville centre ? Dans une métropole comme Nantes, dont la vie quotidienne de ses habitant·es dépend de flux mondialement connectés, comment regarder ensemble les problématiques du territoire, de l’écologie et du travail ? S’ils ont été souvent présentés comme antagonistes, ne peut-on pas au contraire y voir des relations très proches ? Les grilles d’analyse appliquées à l’un peuvent il permettre d’étudier l’autre ?
Après 3 sessions de travail à la zad Notre Dame des Landes (écart entre le territoire et le PLUi), puis 3 sessions à Saint-Colomban (impacts de l’extraction massive de sable), Territoires hypothétiques propose d’aborder ces questions (rapports entre écologie, travail et territoire) depuis le site de l’usine LU – Mondelez à La Haie Fouassière, à 20 km du centre de Nantes.
Schéma d’organisation du semestre
Travail en groupes et à l’échelle de l’ensemble de la classe, comme intelligence collective, valorisant l’approche du terrain et de ses acteurs (arpentage, rencontres, restitution in situ)..
Déplacement(s) envisagé(s)
La Haie Fouassière
VALIDATION
Implication dans l’atelier et dans la production collective.
Présentation finale.
Auto-évaluations.
DE 2 : Projet Court Dégenrer l’architecture
OBJECTIF
Ce projet court invite les étudiant·es à questionner la fabrique de l’architecture et de la ville au prisme du genre. Il s’agira d’explorer combien les modes de production de l’espace, les processus de conception ainsi que les formes, les usages et les ambiances qui en découlent, sont conditionnés par le genre – système de relations sociales qui distingue femmes et hommes. Il est proposé de renouveler le regard sur les espaces qui nous entourent et que nous concevons comme architectes pour mettre en évidence les inégalités, les discriminations et les violences de genre qui les traversent, et identifier les solutions qui peuvent y être apportées. Une attention particulière sera portée à la capacité de l’architecte tant du point de vue de la place qu’i·e·l occupe que de la responsabilité qu’i·e·l engage dans les différentes phases du projet.
CONTENU
L’investigation s’accompagnera d’une enquête sur le territoire nantais sur la question des cours d’école (maternelles ou primaires), qui constituent un « premier » espace public. Cette recherche par le projet s’inscrira dans le cadre d’un partenariat avec une collectivité, la Ville de Nantes (Directions Egalité et Education), qui s’engage depuis plusieurs années sur cette question, dans le cadre du projet des « Cours réinventées ». Ce partenariat permet de définir plus précisément le cadre du territoire d’étude et la question de projet travaillée.
Les étudiant·es mèneront un travail d’observation et d’évaluation de manière collective, par équipe de 3 à 4 étudiant·es.
Le livrable consistera en la production d’un document d’analyse et de synthèse visuel. Les partenaires seront susceptibles d’être présent·es lors de la restitution qui se tiendra lors de la dernière demi-journée de la semaine.
Un déplacement (aller-retour) dans une école maternelle ou primaire à Nantes.
VALIDATION
20 étudiants maximum
HORS DE : OULIEUPO (OUvroirs de LIEUx POtentiels) – Atelier de projet
OBJECTIF
L’OUvroir de LIEUx POtentiels (ou OULIEUPO) est un studio de projet de master à l’ENSA Nantes en partenariat avec le CAUE44 et La Preuve par 7 qui propose aux étudiant.e.s d’explorer le devenir des espaces habités au défi des transitions, à travers l’écriture de projets architecturaux manifestes rassemblés dans un atlas des bifurcations et redirections urbaines.
L‘ensemble des crises climatiques, économiques, sociales et les transitions qu’elles impliquent questionnent l’habitabilité de nos territoires et leurs possibilités d’évolution et d’aménagement, en témoignent pour exemple la loi climat et résilience de 2021 et le ZAN qui en découle. Les multiples injonctions à la sobriété foncière mettent en crise le monde de la construction et paradoxalement elles ouvrent des opportunités pour repenser les situations, processus et
dispositifs pour faire projet demain. L’ensemble des territoires, qu’ils soient urbains ou périurbains, naturels ou ruraux, sont impactés et doivent faire face à des injonctions paradoxales. Les situations contradictoires sont alors innombrables et elles imposent des changements de modèle dans l’organisation et le fonctionnement de nos territoires habités. Elles constituent un terreau de réflexion et d’imagination que l’architecte peut convoquer et qui, en creux, révèle les « friches de demain » en investiguant sur la notion de « biens communs », pour une reconquête collective du sol, et insuffle des résolutions hybrides sous l’égide de l’intensification, la transformation, la densification, le recyclage et le CARE (le soin et la maintenance).
CONTENU
Enquêter par le projet : Situation/Réplique/Retentissement
De 2025 à 2030, un compagnonnage s’établira entre des équipes étudiantes et des acteurs de la fabrique urbaine pour identifier collectivement les transitions à mener sur le territoire nantais à partir de situations dont découleront des utopies concrètes. Ainsi, Nantes Métropole Habitat, L’Établissement Public Foncier, l’association régionale Matière Grise, l’Agence d’urbanisme nantaise ou encore un « accompagnateur » du devenir des zones d’activités
partagerons leurs questionnements et hypothèses de travail sur les thèmes de la rénovation de l’habitat, de la maintenance des espaces publics, la filière du réemploi, la gestion des fonciers ou encore le devenir des zones d’activité. Aux côtés des acteurs de terrain, les étudiants identifieront des situations depuis lesquelles enquêter par le projet, en architecte.
Depuis une situation de déprise, de perturbation et d’incertitude, nous proposons donc d’envisager un « déclin heureux » qui implique de la part de l‘architecte un changement de point de vue, une prise de position et donc une réplique. Ainsi l’architecte, construit, par l’enquête, un argumentaire et une démonstration par l’enquête et le projet. Cela nécessite d’énoncer avec précisions des enjeux et les représenter. En définissant, en fabricant et renouvelant les
représentations, il révèle et amplifie des opportunités et situations inédites de projet. Par le projet, réplique à une situation, l’architecte contribue à une vision prospective documentée, expérimentée, partagée et partageable du devenir des espaces habités. Cartographier, consigner et inventorier ces projets, ces répliques, dans un document ouvert et interactif, c’est proposer un retentissement de ces expérimentations cumulées permettant de mettre en débat des espaces de
projets et des champs de déploiement des possibles pour une ville désirable et habitable, au défi des limites planétaires.
L’Utopie et le « faire avec » au défi des transitions.
L’étudiant.e est invité à se saisir d’une question d’actualité qui fait débat dans le champ de l’architecture et de l’urbanisme, en lien avec les préoccupations des acteurs de terrain. Si le sujet travaillé doit s’inscrire dans un faisceau d’enjeux socio-politiques plus globaux (conscience critique) et dans un réalisme opérationnel en interface avec des protagonistes du projet (conscience pratique), il doit s’« écrire » dans une forme d’utopie, entendue, non comme seule
fonction idéaliste, mais dans l’exploration des potentialités d’un développement territorial, social et imaginaire. Les sujets explorés relèveront un/des défis des transitions socio-économiques et environnementales qui s’imposent, des politiques publiques qui doivent s’y adapter tout en requestionnant les conditions et les objets d’une pratique architecturale responsable et désirable. Il s’agit d’explorer le «faire avec » ce qui est là et ce qui va advenir de nos territoires habités dans une démarche prospective qui résonne avec la nécessité de repenser le métier d’architecte et ses modalités d’exercice en descellant des opportunités de situations à construire qui convoque également un nouveau positionnement des acteurs institutionnels.
Les écritures du projet et de l’urbain, entre scènes et coulisses comme quête (ou fil rouge) pédagogique.
Tout au long du semestre, une attention particulière est portée aux écritures du projet et de l’urbain, tant dans le processus même de conception que dans sa documentation, sa médiation, voire ses formes performatives. Des apports méthodologiques, à travers des ateliers d’écriture (convoquant les travaux de l’OULIPO), des interventions d’Hugo Martin (documentaliste pour l’Ecole du terrain) sur les formes de documentation des projets architecturaux et urbains, et aussi des apports théoriques sur la fabrique narrative de l’urbanisme, permettront aux étudiants de s’approprier des outils conception tout en portant un regard critique et réflexif sur les manières dont s’écrivent les projets et les territoires habités, ainsi que les formes qu’ils convoquent en fonction des contextes. L’un des objectifs du studio sera de produire de la connaissance sur ces écritures du projet et de l’urbain, en lien notamment avec les travaux en cours sur les écritures de l’urbain à l’oeuvre au sein du réseau Pédago de l’APERAU (en lien avec les auteurs de l’OULIPO) et auquel l’édition 2025 de l’OULIEUPO participera en juin.
En complément des travaux menées sur ces écritures, les étudiant.e.s seront accompagnés par un comédien-improvisateur qui les initiera aux techniques de l’improvisation théâtrale, comme outil
pédagogique pour faciliter la prise de parole, le travail collaboratif, mais aussi, en creux, questionner les manières dont le projet et l’urbain se récitent et se mettent en scène. Ce recours à l’improvisation théâtrale pour enseigner le projet a déjà fait l’objet d’une expérimentation au long cours dans le cadre de l’enseignement de projet de licence 3 (S5) « Mais qu’est-ce donc qu’un espace public ? » et que nous proposons, en l’étendant au Master, de faire fructifier et de
documenter sur le plan pédagogique.
VALIDATION
Validation
1 rendu début mars (6 groupes de 4-5 étudiants), 1 rendu fin mai (12 groupes de 2 étudiants), puis la production d’une exposition et d’un site internet (fin juin) en parallèle des PFE
Déplacements :
Nous effectuons plusieurs déplacement hors les murs sur le territoire nantais. Dans le cadre de leurs travaux, les étudiants peuvent être amenés à effectuer des déplacements pour rencontrer des acteurs ou visiter des projets pour enrichir leur répertoire de références architecturales et urbaines, mais aussi documenter des processus de fabrication des projets.
DE 2 : Littoral Rétrolittoral – Atelier de projet
OBJECTIF
L’enjeu de ce studio porte sur la possibilité de concevoir des projets architecturaux et urbains dans des territoires où la commande (publique ou privée) n’existe pas ou peu, et où l’architecte est peu présent. Une telle situation implique que les architectes se dotent de nouvelles méthodologies pour comprendre et qualifier ces territoires afin de créer des leviers de redéploiement économique, urbain et social. Il s’agit aussi de s’engager dans la reconnaissance d’un besoin, mais aussi d’un droit à la ville et à l’architecture.
Avec ce studio qui se déroule en plusieurs éditions, notre pari collectif est double :
– celui de croire au rôle des sciences humaines et sociales et de l’enquête (documentaire et de terrain) dans toutes les phases du projet. Par l’enquête, les étudiants produisent une représentation au plus proche des réalités de ces territoires et des conditions, crédibles, de sa transformation.
– et celui d’avoir un certain rapport au projet, en le pensant sur une échelle temporelle et d’action plus large que dans la séquence ordinaire : commande — mise en oeuvre – livraison
CONTENU
Un thème d’entrée en matière est retenu :
La presqu’île guérandaise et son marais : changements et adaptations socio-climatiques.
Si le désir de rivage a participé, depuis le XIXe siècle, à l’urbanisation littorale et à une intensification des politiques de développement économique en direction du tourisme, des loisirs et de la villégiature balnéaire, le rétro-littoral, second rideau du bord de mer reste, quant à lui, moins visible et certainement sous dépendance de l’économie du rivage.
Confins de la métropole Nantes-Saint-Nazaire, semis de bourgs entre marais et bocage, villes de passage pour rejoindre la côte, les représentations attachées à ce territoire de second rideau, plutôt disqualifiantes aujourd’hui, pourraient changer : une nouvelle attractivité foncière (résidences secondaires comme nouveau désir d’habiter la campagne près de la mer), une reconsidération des pratiques agricoles plutôt extensives, un repli stratégique en relation avec la hausse du niveau de la mer, la fragilisation des digues et l’érosion côtière ?
Les deux rideaux sont intimement liés et sont aussi très différents ; formes urbaines, équipements, paysages productifs, gouvernance, modes d’habiter et pratiques sociales. Pourtant, ils forment un ensemble, qui considéré comme tel, autorise une nouvelle projection politique, économique, sociale et urbaine qui ne serait plus uniquement réduite au modèle balnéaire dominant du littoral. D’autant que les vulnérabilités socio-climatiques affectant littoral comme rétro-littoral posent des questions inédites en matière de retournement stratégique et d’adaptation !
VALIDATION
Le studio compose avec une démarche de groupe et des propositions individuelles. Les étudiants travailleront donc par groupes de 2 ou 3 jusqu’à la fin de la première séquence uniquement. Les différents projets seront développés individuellement jusqu’à la fin du semestre. Cependant, l’échange au sein des groupes formés en séquence 1 se poursuivra et portera la cohérence des différents projets proposés.
Les étudiants seront amenés à construire des stratégies adaptées aux contextes territoriaux qu’ils enquêtent, en entremêlant les échelles, en s’intéressant aussi bien à la grande échelle qu’à des dispositifs architecturaux situés.
Les séances alternent des moments de discussions collectives s’appuyant sur les productions effectives, semaines après semaines, des étudiants, sur un workshop intensif et sur des présentations par les enseignants ou des personnalités invitées.
L’évaluation du projet s’appuie sur la qualité des propositions, la présence et la participation, et la critique lors des présentations intermédiaires et du jury final.
Chaque séquence fait l’objet d’un rendu. Et chaque rendu fait l’objet d’une fiche d’attendus.
Déplacements :
Arpentage des terrains d’études avec les différents groupe d’étudiants sur deux jours : Le marais guérandais
DE 2 : R.E.A.L – Atelier de projet
OBJECTIF
Prendre soin de nos espaces habités existants / Poser les questions des capacités régénératrices des milieux habités / Réfléchir à des projets architecturaux économes en matières, en technicité, en énergie, attentifs aux ressources dans leur impact sur la terre/ Etudier les notions d’économie sur les différentes échelles des processus de projets / Convoquer et enrichir sa propre culture architecturale et constructive au service de cette économie de projet. L’étudiant en master ou en PFE doit être en capacité d’aborder les sites d’étude dans leur globalité et de mettre en pratique les méthodologies et les outils d’observation, les outils de relevés, d’analyse et de représentation acquis en licence de manière autonome – – Savoir convoquer les disciplines multiples et transverses enseignées au sein de l’ENSA et dans les cours magistraux du semestre
– Exploiter pleinement ses capacités à formaliser et matérialiser ses intentions au profit d’une réflexion juste sur le sens et la légitimité de son rôle d’architecte en réponse à la complexité des enjeux et des problématiques du monde actuel.
CONTENU
Les étudiants de master 1 et 2 se voient proposer des sites d’étude en milieu urbain ou périurbain de la métropole proche de l’ENSA et inscrits dans le paysage ligérien proche du fleuve Loire. Les sites supports sont choisis pour leurs qualités et leurs enjeux, permettant la mise en place d’une démarche prospective et d’une étude fine des structures existantes. Les étudiants en PFE peuvent proposer leurs propres sites d’étude et leurs propres questionnements en lien avec le studio. La seule contrainte est que le site soit accessible et inscrit dans les seuls territoires du bassin ligérien . Du constat et de l’analyse fine de l’existant, les groupes d’étudiants-es comme l’étudiant-e individuel-elle en PFE sont amenés-ées à révéler les problématiques existantes par le dessin, la cartographie, le relevé et la photographie des espaces bâtis et des paysages existants ; ils doivent ensuite être en capacité d’en déduire les besoins et solutions programmatiques, et de formaliser les réponses concrètes au travers de dispositifs architecturaux, paysagers et urbains
VALIDATION
2 workshops : Description et représentation de l’existant – dessin et photographie / Atelier d’écriture 3+1 séances de jury : Affichage des démarches et processus de projet / présentations des contenus graphiques et des maquettes / projections informatiques / présentations orales / contrôle continu individuel – carnet de bord.
Déplacements :
Visite d’un autre paysage d’estuaire en Europe / Le Havre ou Anvers, durée 1 semaine / coût à définir
DE 2 : SUR_MESUREs – Atelier de projet
OBJECTIF
D’après David Wengrow et Forensic architecture, plusieurs établissements humains auraient existé il y a 6 000 ans en Ukraine, laissant des traces de paysages urbains perdues dans la mémoire humaine, mais détectables à l’intérieur du sol, et révélant une empreinte écologique légère. Ces organisations urbaines auraient même accéléré la formation du chornozem, le sol très fertile des fameuses terres noires de la steppe forestière ukrainienne, qui serait alors un « anthrosol ». Une autre caractéristique est leur forme, traduisant l’absence de toute hiérarchie spatiale apparente, et composée de bâti entourant un très vaste espace ouvert. Cette Hypothèse Nebelivka amène à reconsidérer ce qu’on nomme « architecture » et « ville », et ouvre d’autres voies que celles liées à une culture d’extraction, de prédation et de compétition. [https://forensic-architecture.org/investigation/the-nebelivka-hypothesis]
Le studio SUR_MESUREs propose d’explorer ces autres voies, en donnant une place centrale à la question du sol, où se posent à tous les sens du terme les grandes problématiques contemporaines de l’habitabilité du monde ; en déclinant la notion de mesure, qui fait valoir les capacités intrinsèques de l’architecture mais aussi ses responsabilités ; et en mettant cette approche à l’épreuve de territoires fragilisés, demandant une attention particulière pour continuer à les habiter.
CONTENU
L’architecture est un outil puissant de changement. Pour faire face à l’épuisement et à la saturation des sols, traduisant un état du monde, nous imaginons des moyens pour y intervenir architecturalement avec délicatesse et mesure. Plusieurs principes sont proposés pour ce faire.
L’allègement ou comment peser le moins possible sur la terre ?
Par cette question sont en premier lieu abordées ici, à travers l’architecture, les nombreuses problématiques actuelles liées au sol (sa nature, son occupation, les impacts du métabolisme urbain…). On peut par exemple interroger ce 1er acte « impensé » d’urbanisation que constitue le terrassement. Elle renvoie aussi à la place toute relative des projets qui, en s’insérant dans un espace déjà-là dont ils réactualisent les formes, s’enchaînent dans la longue durée de la fabrique urbaine, avec les autres modes d’urbanisation (il y a toujours de l’ordinaire dans le planifié et du planifié dans l’ordinaire).
Elle conduit enfin à rechercher les motivations de toute intervention, si réduite soit-elle, et à mesurer les conséquences qu’elle entraîne, ici et ailleurs. Ainsi, afin d’alléger au possible l’empreinte de toute nouvelle architecture, le studio travaillera pour l’essentiel sur e t avec l’existant déjà construit, en affirmant l’acte d’invention que constitue cette intervention.
L’exigence de la mesure (mesurer, peser, compter – le projet est enquête)
Mesurer, c’est d’abord faire valoir le rapport sensible du corps à l’espace : prendre la mesure d’une architecture pour la comprendre non seulement par l’intellect, mais aussi par les sens ; et par l’architecture, donner la mesure des choses.
C’est aussi prendre la mesure des conséquences de ses actes dans une situation rencontrée, avec une exigence de précision et de preuve. Mesurer, peser, compter permet d’objectiver, mobiliser les chiffres clés permet d’ouvrir des possibles, car compter c’est prendre en compte : qu’est-ce qui compte / ne compte pas, qu’est-ce qu’on compte / exclut, écarte, oublie, occulte ?
On pourra par exemple mesurer des extractions et déplacements de matière, en calculant et représentant leur empreinte au droit du sol, de l’air, de l’eau, des corps…
Questionner les pratiques de l’architecture et leur modèles économiques
Cette quantification du monde permet d’apprécier et d’interroger les opérations conventionnelles qui le fondent. En y intégrant une problématisation des processus et points de vue adoptés, on se donne la possibilité de prendre en compte ce qui est généralement négligé ou invisibilisé. Ainsi, la mesure des valeurs produites par l’architecture, ou la comptabilité du temps passé sur un projet, pourraient permettre de faire évoluer certaines pratiques de l’architecture et l’économie de projet qui y est associée. De même qu’il est question ici de faire du temps du projet un espace critique, on peut également requestionner les formats du studio de projet, tels que définis par nos formations à l’architecture.
L’architecture comme discipline trans-scalaire
Les forces politiques, économiques, sociales, culturelles, géotectoniques, affectant et façonnant l’environnement bâti à différentes échelles (du corps à la planète en passant par toute les échelles intermédiaires : territoriales, paysagères, de la ville, du quartier, du bâti), l’espace et ses arrangements ont un effet réciproque sur ces forces, sur les humains et sur les non-humains qui agissent sur eux : c’est pourquoi nous concevons à l’intérieur de ces gradations, en partant du
principe que chaque échelle comporte ses propres dimensions et peut être considérée en soi, mais que l’ensemble n’est complet qu’avec chaque échelle.
Cette approche s’organise collaborativement à l’échelle du studio. Pour tenter de dépasser les dictatures de l’immédiateté profitant au capital et les cadres normatifs de la « durabilité », il est proposé de travailler avec toutes les temporalités, de l’éphémère à la longévité, y compris les tactiques et les incomplétudes, comme cadres d’opération.
Des territoires exposés et fragilisés
sont choisis pour ancrer cette approche à l’épreuve du réel. Fortement touchés par divers phénomènes liés au changement climatique, à la raréfaction du foncier, l’artificialisation du sol, les ségrégations sociales, etc, ces territoires et leurs sols demandent une attention particulière pour pouvoir continuer à y habiter. Le studio s’intéresse à l’architecture des lieux où nous habitons et apprenons, où nous nous rencontrons, discutons et passons du bon temps, et en particulier aux architectures invisibles qui, relevant d’une production diffuse mais non négligeable du point de vue de l’activités des architectes et de l’économie de la construction, s’infiltrent là où une architecture plus conventionnelle est moins
apte à répondre. Comment, à travers ces architectures hétérodoxes, relationnelles et considérées ensemble, cultiver un autre rapport aux sol, et plus largement au monde?
Un dispositif de regards en miroir depuis deux hémisphères,
entre les campus nantais et mauriciens, est posée, selon des modalités à préciser chaque année, en intégrant dans l’équipe pédagogique une enseignante basée à l’Ile Maurice. Sa visée est multiple : améliorer la réciprocité entre les deux campus, élargir le pannel des situations de projet, activer des ressorts de comparaison, permettant par exemple de mesurer les incidences du milieu (climat tropical / océanique, culture, politique…) sur une situation de projet, et sortir des codes et références occidentalocentrées de la discipline et de son système de pensées et de valeurs universalistes ; car c’est aussi cette construction homogénéisante qui soumet les milieux, les matières et les populations à diverses logiques d’extraction et d’exploitation.
VALIDATION
Progression continue, notamment sur carnet de bord.
Auto-évaluations.
Présentations intermédiaires.
Jury final.
HORS DE : Culture de l’architecture contemporaine
OBJECTIF
CONTENU
VALIDATION
HORS DE : Transition écologique et environnements habités : Défis, Echelles et Acteurs
OBJECTIFS
Tout en cherchant à aménager des espaces confortables et désirables, les futurs architectes devront aussi composer avec la préservation des ressources naturelles et de la biosphère, l’atténuation du changement climatique ou l’’adaptation à celui-ci. L’UET a pour objectif d’expliciter et discuter par l’exemple des enjeux environnementaux de la transition écologique et les implications de la prise en compte de ces enjeux pour de futurs architectes tant dans la pratique de leur métier que dans les contenu de leurs projets.
Cet enseignement permettra aux étudiants de :
– comprendre les politiques publiques (nationales ou locales) et les normes qui portent ces enjeux environnementaux et le jeu d’acteurs mobilisés et mobilisables pour y répondre
– expliciter et discuter de la transcription et la reformulation in situ de ces enjeux par les architectes dans des projets de construction ou d’aménagement des territoires aux différentes échelles.
CONTENU
La transition écologique, que l’on peut définir comme le moment de passage (assez long) d’un état à un autre et d’une manière de faire (l’architecture) à une autre, suppose l’introduction de changements importants dans la fabrique des environnements habités. C’est de ces changements induits par les enjeux environnements dont il sera question. Quels enjeux clés ? Comment faire avec ? Avec quels leviers ? Quels outils ? Quels acteurs ? Pour quel résultats ? Et quels retours critiques ?
Cette UET s’attachera à expliciter l’intégration des enjeux environnementaux de la transition écologique dans les différentes strates de la fabrique des bâtiments et des territoires et propose de :
– Définir des termes clés comme la transition écologique, la transition énergétique, l’atténuation du changement climatique, l’adaptation au changement climatique et exposer plus globalement les enjeux environnementaux des projets de construction ou d’aménagement (en s’appuyant sur les référentiels environnementaux internationaux et nationaux d’aménagement des territoires et de construction des bâtiments)
– Exposer les politiques publiques nationales (PNACC (s), SNBC 2050, SNB 2030 … ZAN) ainsi que les outils de planification régionale qui portent les enjeux de transition (Plan climat, PADD, PLU (OAP thématiques …) …)
– Expliciter, aux différentes échelles spatiales, par des exemples de projets d’aménagements urbains ou périurbains et de projets architecturaux, les modalités de prise en compte (et d’évaluation) en architecture et aménagement urbain des enjeux de transition écologique comme : la réduction des émissions carbone, la sobriété énergétique, l’adaptation au changement climatique, la renaturation des milieux urbains, l’introduction de l’agriculture urbaine ou périurbaine, l’adaptation aux risques d’inondations et gestion des eaux pluviales, la dépollution des sols … etc.
La présentation des références s’attachera à bien expliciter comment ces enjeux de transition réorientent les regards et les récits, introduisent de nouveaux savoirs et induisent de nouveaux savoir-faire dans les projets. Pour cela seront abordés : les termes de la programmation des environnements habités, les récits, les stratégies et figures de conception mobilisés, les méthodes de prescription et d’évaluation employées ainsi que les modes de consultation choisis et les compétences et acteurs convoquées (MOA, MOEU et MU) … etc.
– Enfin, faire un retour critique, de la part des étudiants, sur les marqueurs environnementaux de la production architecturale de leurs structures d’accueil pour en projeter une proposition d’évolution possible des méthodes et des savoir-faire.
Parmi les projets qui serviront de supports aux débats : Grand Paris Post Kyoto (l’association du chercheur et de l’architecte), Aéroport Notre dame des Landes, Europacity à Gonesse et le projet de la Butte rouge (motifs de résistance et alternatives), île de Nantes phase 1 (le paysagiste « architecte »), Euronantes (densité habitée), Pirmil les iles (nouvelles filières biosourcées et paysage résilient), ZAC à Mordelles, Doulon Gohard à Nantes, Paleficat à Toulouse (agriculture urbaine et périurbaine), Euromed à Marseille, ANFA à Casablanca (le réchauffement climatique, l’aménagement urbain et l’architecture), Bordeaux Euratlantique (l’établissement publique d’aménagement comme initiateur de transition face au risque d’inondation et au défi de décarbonation), Reconversion de l’hôtel dieu à Nantes (Europan en débat), …etc.
VALIDATION
Réalisation des exercice, participation aux débats et témoignages critiques sur les pratiques en agence
DE 2 : Controverses spatiales
OBJECTIF
La production urbaine généralisée se caractérise par le déploiement d’initiatives citoyennes, de démarches de concertation, tout autant que par le développement, la multiplication de controverses spatiales dans un contexte de mobilisation socio-environnementale. Prendre au sérieux cette dimension conflictuelle permet de mettre l’accent sur la dimension processuelle et interactionniste de la production urbaine et architecturale contemporaine. Il s’agit de saisir les jeux d’acteurs, les lieux, les spatialités à l’œuvre, les différentes formes d’expertises, arguments, et leurs recompositions permettant d’aborder les dimensions sociotechniques et politiques de la pratique urbanistique et architecturale. Dans ce contexte, cet enseignement vise, de manière fortement interdisciplinaire, l’analyse de controverses spatiales en aménagement à partir de cas d’études choisis par les étudiants au début du semestre. L’UET vise également l’initiation des étudiants aux méthodes de représentation de ces controverses : enquête in situ, cartographie spatiale critique, débat, schémas de controverses… comme outil essentiel de médiation et de projection.
La cartographie critique ou encore appelée radicale, contre-cartographie vise l’utilisation politique et sociale de la carte pour l’appréhension des luttes par la carte combinant là des modes de faire venant des arts, de la géographie, des sciences politiques et du militantisme sociale, etc. La cartographie critique vise une alternative cartographique aux représentations classiques de l’espace pour penser les mobilisations socio-environnementales. Elle devient le support d’une représentation multidimensionnelle pour donner à voir conjointement des constituants hétérogènes inséparablement associés (E. Morin, 1988).
Cet enseignement des controverses spatiales fait directement écho à celui de la prise de conscience collective de l’ampleur de la crise écologique et des vulnérabilités environnementales contemporaines. Les enjeux sont nombreux puisqu’il s’agit notamment de poser la question du rôle et de la responsabilité des architectes dans l’urbanocène/capitalocène. Des interventions de professionnels de la cartographie et des approches environnementales des questions spatiales accompagneront le semestre. Dans une visée trans- voire post-disciplinaire, nous aborderons l’apport des Studies telles que les études post-/décoloniales et écocritiques, les environmental humanities/studies, les critical infrastructure studies etc. pour concourir à l’élaboration de nouveaux savoirs.
CONTENU
L’enseignement se divise entre des temps d’apports théoriques sur l’analyse des controverses, sur le récit narratif, l’écologie politique et l’environnement dans les débats en architecture et urbanisme, des temps d’apports méthodologiques (cartographie, analyse d’arguments, recherche documentaire etc.) et des temps de suivi de l’avancement des travaux demandés.
Les étudiants s’appuieront dans ce cours sur une analyse croisée des différentes productions investissant les controverses spatiales à l’ENSA de Nantes depuis plusieurs années. Les étudiants suivront tout au long du semestre par groupe de 3-4 étudiant.e.s une controverse spatiale de leur choix qu’il s’agira de documenter (faire l’enquête, recueillir les arguments et mettre en débat les paroles d’acteurs, dessiner et cartographier les controverses, organiser des scènes de débat, etc.). Les
années précédentes les étudiants ont, par exemple, pris pour objet de recherche : le projet des mégabassines à Sainte-Soline, l’implantation du futur CHU sur l’île de Nantes, le surf-park de Saint-Pèreen-Retz, les entrepôts Amazon, la constructiond’ensemble immobilier, l’imperméabilisation des sols, la création de centrales photovoltaïques, etc.
Méthodologie
• Analyse documentaire / Presse
• Enquête ethnographique et observation de terrain
• Rencontre d’acteurs de la controverses et déambulation (sur une séance)
VALIDATION
Les étudiants seront évalués par leur présence régulière aux séances et par la production de deux supports cartographiques détaillés et illustrés ainsi que la réalisation d’une restitution orale du travail lors de la dernière séance. Les consignes sont détaillées dans un document spécifique.
• La cartographie de controverses : 40% de la note
• La cartographie fictionnelle : 40% de la note
• La restitution orale : 20% de la note
Engagement étudiant
OBJECTIF
Reconnaître les compétences et savoirs-faire acquis dans le cadre d’un engagement
CONTENU
Les étudiants demandeurs ont une activité bénévole (Divers(c)ité, association humanitaire, solidaire, chantier école, élu au BDE, CVE…) d’environ 75 heures. Sont exclus les engagements auprès de religions et de partis politiques.
VALIDATION
o Demande par note d’intention d’1 page exposant la tenue de l’engagement et les compétences à transmettre au service à la commission engagement étudiant pour décision avant la fin de campagne des choix d’options.
o Rédaction d’un article de présentation pour ressource numérique
o Participation à l’atelier sur les compétences
o Participation à « la journée de l’engagement » prévue au calendrier pédagogique
o L’UET engagement étudiant ne peut être validée qu’une fois dans le cycle Master, avant le semestre de PFE