Le projet comme espace critique
Ce département propose de former à la fabrique du projet d’architecture ou d’urbanisme, de petite ou de grande échelle, en proposant aux étudiants de développer un espace critique quant à nos manières d’intervenir sur les territoires, en évitant l’écueil d’une vision consensuelle des réalités territoriales, en interrogeant les contradictions spatiales que notre société produit. Dans cette perspective, le projet ne cherche pas simplement des réponses, mais pose aussi des questions, et interpelle le réel. A la fois récit temporel et spatial, il combine et associe entre eux différents contenus et disciplines, c’est un art de l’assemblage qui permet de produire un ensemble à partir d’éléments hétéroclites. Le projet, en tant que démarche itérative associant différentes intuitions, expériences, hypothèses, induit des processus d’imbrications complexes de savoirs pratiques articulés à des savoirs théoriques. Ce département pose la question du croisement de la recherche et de la pratique, l’idée d’une activité de recherche mobilisant les connaissances acquises par la pratique du projet, par l’expérimentation concrète de la question opérationnelle.
La dimension du faire, la sensibilité à l’habiter, l’attention critique à l’existant, aux matérialités et aux ambiances environnantes, la prospective des mutations urbaines et de leurs conséquences écologiques, économiques et politiques, la connaissance des pratiques professionnelles sont également des traverses partagées par les équipes enseignantes convaincues des enjeux combinés du learning by doing des démarches de pratique du projet et de la critique théorique.
Questionner la métropolisation
La métropolisation est-elle l’aiguillon et le moteur des sociétés contemporaines ? Comment qualifier ses ressorts et ses conséquences ? Comment l’imaginer, moins duale et plus inclusive ? Comment qualifier les limites, les confins des métropoles ? Que génèrent-elles tout contre : du périurbain, du péri-métropolitain ? Quels équipements et quels modes d’habiter nécessitent-elles ? Quel est leur ordinaire ? Sont-elles des abris ou plutôt des contreforts ?
Ces questionnements renvoient aux compétences et préoccupations pédagogiques d’un département mettant au centre de ses enjeux la question urbaine, à la fois anthropologique, politique, urbanistique et architecturale. Un certain nombre de principes qualifient aussi bien les enseignements de projet que ceux plus analytiques : les articulations entre recherche et projet ; des approches trans-scalaires (du local au mondial et retour), des portées réalistes critiques (à partir des problématiques émergentes et du repérage du champ aveugle des politiques publiques), des approches impliquées, immergées et sensibles aux territoires arpentés et projetés ; des approches par les situations et par les expérimentations contextuelles et relationnelles.
DE 2 : Grands sentiers -Atelier de projet
OBJECTIF
Le sentier des terres communes : 15 boucles jointives dans Bordeaux Métropole. GR2013® : 365 km de sentiers balisés dans l’aire métropolitaine de Marseille. Inspiral London : itinéraire de 450 km dans le Grand Londres. Le sentier du Grand Paris : 615 km à travers 150 communes.
L’aventure des sentiers réunie artistes, architectes, urbanistes et marcheurs multiples et divers. Elle se joue dans de nombreuses villes européennes et ailleurs. Elle se formalise dans une charte, une académie, un bureau des guides. Elle s’initie par un tracé, elle revendique un itinéraire, elle le met en partage, le dispose à l’appropriation, elle vise sa reconnaissance institutionnelle et habitante.
Ce studio revendique que le tracé d’un sentier ouvre à des projets singuliers à l’ère de l’anthropocène et qu’arpenter ensemble est un mode de vie écologique autant qu’un mode pédagogique. Le studio se construit à la croisée de deux objectifs : interroger les manières de percevoir, penser, décrire, construire le devenir des territoires et leurs architectures ; comprendre les évolutions de nos sensibilités aux environnements habités. Projeter depuis un sentier pour intervenir et transformer les abords, c’est s’éprouver physiquement, se plonger dans une relecture des strates historiques d’un grand territoire, prendre position sur le sens de relier et de donner à traverser et habiter des lieux, des points de vue, des reliefs, des ruines. Le sentier est un espace public linéaire et divagant ; un lieu mobile de veille et de recherche-action.
CONTENU
Via l’auto-commande d’un sentier métropolitain pour le grand Nantes, nous débattons et imaginons d’autres manières de nous déplacer et d’habiter, nous enquêtons sur le territoire proche pour forger les outils d’interventions plus ancrées dans des milieux fragiles.
Chaque année, un quadrant de la métropole nantaise est le territoire commun.
L’enseignement est fait d’aller-retour entre la/les cartes et le plein-air. Les projets imbriquent les échelles, croisent plusieurs thématiques : l’eau, les déchets, les sols, les infrastructures, les communs négatifs, le vivant… Les projets prennent en charge les conséquences des modifications des climats et des écosystèmes. En architecte, ils assument de concevoir des espaces où vivre parmi et au sein de milieux diversement habités. Ces projets impliquent une attention au renouvellement des formats et des modes de représentation.
L’enseignement est évolutif et cumulatif. L’ensemble du processus de création individuel et collectif est documenté sur un carnet Hypothèses ; les connaissances y sont ainsi partagées par toutEs. https://gdsentiers.hypotheses.org/
En 2021 et 2022, une carte diffusée à 800 exemplaires porte ce projet auprès des acteurs du territoire et du grand public (édition A la criée, éditeur militant et local).
En 2023, le studio a expérimenté un évènement bivouac. Il aura lieu à nouveau en 2024.
VALIDATION
Marche inaugurale dans la métropole nantaise, et marche en autonomie lors de la première séquence de travail (marges, friches, délaissés, envers du décor…). Ce studio revendique ce mode écologique et gratuit d’exploration quotidienne et exceptionnelle qu’est la marche.
En 2024, le quadrant Sud Est de la métropole sera le secteur investigué.
Liens utiles
Francesco Carreri, Walkscapes : la marche comme pratique esthétique, traduction Jérôme Orsoni Actes sud, 2013
Sabine Chardonnet-Darmallacq (dir.), avec la collaboration de Georges Amar, Mireille Apel-Muller, Le génie de la marche : poétique, savoirs et politique des corps mobiles, Hermann, 2016
Yvan Detraz, Zone sweet zone, la marche comme projet urbain, Wildproject, 2020
Demailly, Monnet, Scapino, Deraeve (dir.), Dictionnaire pluriel de la marche en ville, L’œil d’or, 2020
Série de vidéos de Guillaume Monsaingeon, commissaire de l’exposition Marches, démarches, FRAC, Marseille, 2020.
https://www.fracpaca.org/Des-marches-demarches-a-la-maison
Rebecca Solnit, L’art de marcher, Actes Sud, 2002.
Sarah Vanuxem, « Du droit de déambuler. Le paysage comme lieu de passages », Les cahiers de l’école de Blois, n°19 « Le droit au paysage ». Et version longue accessible en ligne.
DE 2 : Littoral Rétrolittoral – Atelier de projet
OBJECTIF
Littoral-Rétro-Littoral #4
« Architecture et enjeux socio-climatiques des territoires littoraux »
Si le désir de rivage a participé, depuis le XIXe siècle, à l’urbanisation littorale et à une intensification des politiques de développement économique en direction du tourisme, des loisirs et de la villégiature balnéaire, le rétro-littoral, second rideau du bord de mer reste, quant à lui, moins visible et certainement sous dépendance de l’économie du rivage.
Confins de la métropole Nantes-Saint-Nazaire, semis de bourgs entre marais et bocage, villes de passage pour rejoindre la côte, les représentations attachées à ce territoire de second rideau, plutôt disqualifiantes aujourd’hui, pourraient changer : une nouvelle attractivité foncière (résidences secondaires comme nouveau désir d’habiter la campagne près de la mer), une reconsidération des pratiques agricoles plutôt extensives, un repli stratégique en relation avec la hausse du niveau de la mer, la fragilisation des digues et l’érosion côtière?
Les deux rideaux sont intimement liés et sont aussi très différents ; formes urbaines, équipements, paysages productifs, gouvernance, modes d’habiter et pratiques sociales. Pourtant, ils forment un ensemble, qui considéré comme tel, autorise une nouvelle projection politique, économique, sociale et urbaine qui ne serait plus uniquement réduite au modèle balnéaire dominant du littoral. D’autant que les vulnérabilités socio-climatiques affectant littoral comme rétro-littoral posent des questions inédites en matière de retournement stratégique et d’adaptation!
L’enjeu de ce studio porte sur la possibilité de concevoir des projets architecturaux et urbains dans des territoires où la commande (publique ou privée) n’existe pas ou peu, et où l’architecte, peu présent, a pourtant toute sa place. Une telle situation implique qu’il se dote de nouvelles méthodologies pour comprendre et qualifier ces territoires afin de créer, par des projets architecturaux et urbains, des leviers de redéploiement tant géophysique qu’économique, urbain et social. Il s’agit aussi de s’engager dans la reconnaissance d’un besoin, mais aussi d’un droit à la ville et à l’architecture.
Avec ce studio qui se déroule en plusieurs éditions, notre pari collectif est double :
– celui de croire au rôle des sciences humaines et sociales et de l’enquête (documentaire et de terrain) dans toutes les phases du projet. Par l’enquête, les étudiants produisent une représentation au plus proche des réalités de ces territoires et des conditions, crédibles, de sa transformation.
– et celui d’avoir un certain rapport au projet, en le pensant sur une échelle temporelle et d’action plus large que dans la séquence ordinaire : commande — mise en oeuvre – livraison.
Ce sont des questions qui touchent, plus fondamentalement, au déplacement du rôle de l’architecte, du projet et aux représentations qui en sont faites. Nous amenons les étudiants à aborder ces questions qui nous semblent comporter de forts enjeux en matière de recherche architecturale et urbaine. Ce studio ne place pas les étudiants dans la position de « répondre à une question », mais de (se) poser les questions en interaction avec les acteurs des territoires et en réponse aux enjeux contemporains. Une réflexion-action raisonnée permet de s’engager sur des pistes concrètes de projets, quelles qu’en soient les échelles ou les temporalités d’intervention.
« Nous vous demandons des projets qui soient raisonnés, ajustés, très contextualisés, crédibles, humbles, mais qui doivent aussi être porteurs d’une audace, que votre jeunesse a le droit de demander et de tenter! ».
CONTENU
Un thème d’entrée en matière est retenu :
La presqu’île guérandaise et son marais : retournements et adaptations socio-climatiques
Le studio est organisé en 4 séquences:
séquence 1 : Habiter avant de bâtir – En groupe et en individuel pour le collage – semaines 1 à 6
Cette première séquence est destinée à approcher les territoires au plus près de leurs réalités urbaines, géographiques, sociales et économiques. Elle vise à énoncer une stratégie de retournement pour le territoire.
Par la production de plusieurs cartographies réelles ou imaginaires, des récits sensibles et personnels, des récits d’habitants, il s’agit d’identifier, tout d’abord des enjeux urbains et architecturaux et ensuite, des situations de projets intégrant des réflexions programmatiques adaptées.
Nous mettrons en place différents dispositifs pour accompagner ces productions : dispositifs ethnographiques, cartographiques, dispositifs de traduction « plastique » de l’enquête, dispositifs collagistes notamment.
séquence 2: Workshop – en individuel – semaine 7
Après avoir exploré les territoires, rencontré les personnes, approché la topographie, les cartes hydrométriques, les circulations, les réseaux de transport urbain, les cartes historiques, … une forme de prise de conscience se met en place, ces lieux commencent à nous habiter.
Le workshop est le moment de la prise de risque, le moment de la (ou des) proposition(s). « Et si on faisait ça, alors ça se passerait comme ça . Le workshop consiste à construire des fictions, ou à se raconter des histoires… De prolonger le réel rencontré par l’imaginaire. Il est le moment de la considération de l’échelle architecturale articulée aux premières stratégies pensées pour le territoire.
Le workshop, c’est le conditionnel, choisir certaines conditions, en mettre d’autres de coté. Il s’agit alors d’assumer ses propres choix, d’accepter et d’utiliser certaines hiérarchies.
séquence 3 : Concrétions et constructions / développements et représentations
en individuel – semaines 8 à 11
Cette séquence est consacrée aux développements des différentes hypothèses émises lors du workshop.
Il s’agit de vérifier, d’une manière concrète la validité des programmations, du choix du ou des sites d’accueil des propositions.
Différents échelles graphiques seront abordées. Des échelles territoriales à celles les plus détaillées seront représentées. Maquettes, récits et nouveaux collages seront sollicités.
séquence 4 : finalisation des projets, retrait, recul / communication – semaines 12 à 15
Cette séquence sera consacrée à la finalisation des projets mais aussi à la présentation et communication des différentes propositions (fabrication d’un livre en commun du projet intégrant les notices PFE).
VALIDATION
Le studio compose avec une démarche de groupe et des propositions individuelles. Les étudiants travailleront donc par groupes de 2 ou 3 jusqu’à la fin de la première séquence uniquement. Les différents projets seront développés individuellement jusqu’à la fin du semestre. Cependant, l’échange au sein des groupes formés en séquence 1 se poursuivra et portera la cohérence des différents projets proposés.
Les étudiants seront amenés à construire des stratégies adaptées aux contextes territoriaux qu’ils enquêtent, en entremêlant les échelles, en s’intéressant aussi bien à la grande échelle qu’à des dispositifs architecturaux situés.
Les séances alternent des moments de discussions collectives s’appuyant sur les productions effectives, semaines après semaines, des étudiants, sur un workshop intensif et sur des présentations par les enseignants ou des personnalités invitées.
L’évaluation du projet s’appuie sur la qualité des propositions, la présence et la participation, et la critique lors des présentations intermédiaires et du jury final.
Chaque séquence fait l’objet d’un rendu. Et chaque rendu fait l’objet d’une fiche d’attendus.
Déplacement organisé sur le marais guérandais et le littoral; rencontre avec les acteurs clés du territoire. Possibilité de se déplacer sur le marais de Brouage (projet ADAPTO) et La Rochelle en lien avec la thématique de l’adaptation avec la montée du niveau de la mer / érosion côtière / préparation aux aléas
DE 2 : Projet court Situations Infra métropolitaines
OBJECTIF
Quand la mer monte!
Habiter des territoires vulnérables_Edition février 2024
Intensif de projet court (Fabienne Legros et Chérif Hanna, architectes)? avec la collaboration d’Amélie Nicolas, sociologue, chercheure au CRENAU_AAU.
Projet court en relation avec le Master 2 Villes et Territoires
Mots-clés : marais, littoraux, territoires vulnérables, territoires liquides, retournement, adaptation/adaptabilité, situations projectuelles inédites.
Petites communes sans moyens, territoires productifs aux équilibres socio-économiques fragiles, vulnérabilités climatiques accrues : que peut l’architecture face à ce contexte? La question est essentielle.
Ce projet court part du principe qu’aucun territoire n’est condamné et que la démarche projectuelle peut être un levier de retournement heureux pour penser des modes d’habiter adéquats, singuliers, ajustés aux enjeux contemporains.
Cette année, nous nous situons sur la presqu’île guérandaise, à moins de 100 kms de Nantes, sur la côte atlantique, au Nord-Ouest de Saint-Nazaire. Le marais guérandais issu des comblements, assèchements et poldérisations successives depuis le Moyen-Age pour produire du sel, est le territoire d’un sauvetage. Dans les années 1970, l’économie balnéaire est en plein essor sur le littoral. Le maire de La Baule est alors Olivier Guichard, par ailleurs ministre de l’Aménagement du territoire. Il est le fer de lance d’un projet de marina agrémenté d’une rocade devant traverser les marais salants de Guérande. S’engage une lutte des naturalistes et paludiers contre ce projet qui se soldera par la victoire des défenseurs du marais et des vasières alimentant les salines. Depuis lors, un système coopératif organisant et promouvant la culture extensive du sel a permis la reconnaissance d’un territoire productif inédit. Economie littorale, balnéaire et de villégiature et économie rétro-littorale du marais forment ainsi un ensemble dynamique confirmant l’attractivité du territoire et la singularité de son paysage.
Si la marée noire de l’Erika en 1999, la tempête Xynthia en 2010 et Patricia en 2014 ont largement fragilisé ce territoire, la perspective actuelle de la montée des eaux, de l’érosion côtière et des risques de submersion marine opèrent comme un nouveau défi pour l’avenir. Hauteur et entretien de digues incertains, extension urbaine des noyaux villageois et pressions foncière et démographique, une culture sociale du risque mal partagée, sont autant de facteurs qui menacent une nouvelle fois les équilibres trouvés au fil du temps pour habiter ici.
La ville de Batz-sur-mer sera notre terrain d’arpentage et de réflexion pour les projets. Cette commune entre littoral et marais a fait très récemment l’objet de l’actualité car elle est particulièrement vulnérable du fait de ses digues de front de mer tout autant que ses digues de terres qui ont été de nouveau fragilisées à l’occasion des tempêtes Céline, Ciaran et Domingos de l’automne 2023. Pour Yann Henry, président de l’Association syndicale autorisée (Asa) en charge de l’entretien hydraulique des marais salants, « On n’a pas encore trouvé de solution ».
Prenant l’acceptation de l’eau et l’enjeu de l’adaptation comme portée stratégique essentielle, nous travaillerons à concevoir des projets qui participeront à connaître, préserver et transformer à la fois les manières d’habiter et de travailler ce territoire aux contours mouvants.
CONTENU
Les étudiants, en groupe, seront amenés à concevoir des projets architecturaux selon des scénarios contrastés.? Les différentes analyses et cartographies du territoire d’étude seront communiquées aux étudiants et formeront, avec l’arpentage du site, une première approche.? Chaque équipe pourra identifier et problématiser son site de projet en le mettant en rapport avec les différentes échelles qu’il interroge (échelles qui interrogent tout à la fois les contextes politiques, économiques, sociaux ou environnementaux). Les équipes d’étudiant.e.s énonceront leur synthèse de ce jeu d’échelles qui s’exprimera par des choix programmatiques associés à une attitude spatiale.
OUVERTURE A L’INTERNATIONAL
Dans le cadre d’échanges pédagogiques et scientifiques avec les Universités d’architecture, de design et d’urbanisme de Santa Fe (ville située au coeur des zones humide du Río Paraná, en Argentine), et Montevideo (capitale littorale de l’Uruguay), une équipe d’enseignant.e.s de ces deux universités rejoindront le projet court, qui nous permettra de bénéficier des ressources de la comparaison avec ces villes et territoires d’Amérique du Sud.
Studio bilingue français / espagnol
VALIDATION
Un déplacement sur le littoral et le marais guérandais à prévoir sur la première journée du studio.
Un déplacement sur le littoral et le marais guérandais à prévoir sur la première journée du studio.
Bibliographie / Liens utiles
ALEXANDRE, F., ARGOUNES, F. et BENOS, R. et al.. 2020. Dictionnaire critique de l’anthropocène, Paris, CNRS Éditions
BUHOT Clotilde, GERARD Yann, BRULAY Fabien et CHOBLET Claire (dir.). 2009, Tensions foncières sur le littoral, Rennes, PUR
BRULAY Fabien, « De la station balnéaire à la ville littorale : trente ans de relations entre l’océan Atlantique et Pornic ». 2007, Norois [En ligne], 203 | 2007/2
CORBIN Alain. 1990, L’Occident et le désir du rivage, 1740-1840, Paris, Flammarion (coll. Champs, n°218)
DESARTHE, J. 2013, Le Temps des saisons : climat, événements extrêmes et sociétés dans l’Ouest de la France ( xvie -xixe siècle), Hermann, Paris,
DUHAMEL Philippe, VIOLIER Philippe. 2009, Tourisme et littoral. Un enjeu du monde, Belin
FRESSOZ Jean-Baptiste, LOCHER Fabien. 2020, Les révoltes du ciel, Une histoire du changement climatique, XVe-XXe siècle, Paris, Seuil
HONTARREDE, M., « À La Rochelle, un mur contre les submersions marines », Météorologie, (104) 45, doi:10.4267/2042/69788, 2019.
LANGUMIER, J. 2007, « Le modèle périurbain à l’épreuve de la catastrophe. Ethnographie d’un village du Narbonnais touché par des inondations catastrophiques », Métropoles, (1), doi:10.4000/metropoles.26
MANCEBO, F., « Katrina et la Nouvelle-Orléans », Cybergeo : Revue européenne de géographie/European journal of geography, (353), 14 p., 2006b.
MERCIER, D. 2021, Les Impacts spatiaux du changement climatique, Paris, ISTE,
METZGER Alexis, 2021.Catastrophes climatiques : 21 idées reçues pour comprendre et agir
Reghezza, M. et Rufat, S. 2015, Résiliences : sociétés et territoires face à l’incertitude, aux risques et aux catastrophes, ISTE Éditions, Londres
SECCHI Bernardo, 2015. La ville des riches et la ville des pauvres, Urbanisme et inégalités. Genève. Métis Presses
?SIZA Alvaro. 2012, Imaginer l’évidence, Marseille, Parenthèses, coll. architectures
TOULIER Bernard (dir.), avec la collaboration de BELIER Corinne et DELORME Franck. 2016, Tous à la plage ! Villes balnéaires du XVIIIe siècle à nos jours, Catalogue de l’exposition présentée à la Cité de l’architecture et du patrimoine du 19 octobre 2016 au 13 février 2017, Lienart, Cité de l’architecture et du patrimoine
VERGER, F. 2011, « Digues et polders littoraux : réflexions après la tempête Xynthia », Physio-Geo, vol. 5, 95-105, doi:10.4000/physio-geo.1740
VINCENT Johan. 2015, « Grande propriété foncière et littoralisation des sociétés en France, 1750-1970 », Le Mouvement social, n°250: pp. 65-79
YIOU, P. et JEZEQUEL, A. 2017, « Crise, catastrophe, risque et adaptation », in L’Adaptation au changement climatique, Une question de sociétés, [online] https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01621512
« Le bocage rétro-littoral », Atlas des paysages des Pays de la Loire; http://www.paysages.pays-de-la-loire.developpement-durable.gouv.fr/le-bocage-retro-littoral-a495.html
DE 2 : Projet court Territoires hypothétiques (le commun et le multiple)
OBJECTIF
En prise avec un territoire réel, cet atelier vise à l’exploration d’outils et de méthodes au service d’une approche de terrain, qui articule expérience concrète, travail d’analyse et vision prospective. A partir de l’arpentage d’un territoire et d’un enjeu, il s’agit de réaliser collectivement, par groupes pluridisciplinaires, avec les étudiant·es en architecture, en droit et en géographie du master Ville et Territoire, une analyse critique de l’existant et des processus en cours, et d’en proposer une nouvelle vision prospective. La temporalité extrêmement condensée du format « projet court » est saisie comme l’occasion d’une expérience de la prise de risque, faisant la part belle à l’intuition et à la fulgurance, et envisageant le projet comme une forme de passage suspendu. En choisissant d’inscrire chaque édition de cet atelier comme un jalon d’une démarche au long cours, nous proposons d’y expérimenter aussi, et simultanément, le tempo largo de tout processus de transformation spatiale à grande échelle. Il s’agit enfin d’interroger les liens entre l’école et son (ou plutôt ses) territoire(s) : ce qu’elle regarde, comment elle y prend part et en apprend.
CONTENU
Pour la seconde année, le territoire en question est Saint Colomban, commune située à une vingtaine de kilomètres de Nantes, lieu d’une controverse sur les extension des carrières de sables et des dynamiques de transformation du foncier agricole. L’atelier est de type intensif et collaboratif. Il s’appuie sur un travail exploratoire situé, immersif et documentaire, qui engage toutes les échelles caractérisant une situation construite, de l’intîme au territoire, et fait la part belle aux échanges avec des acteurs réels. Pour interroger et renouveler les approches urbanistiques des territoires, il est proposé de produire à l’échelle 1 un ou plusieurs objets ou dispositifs spatiaux.
VALIDATION
Qualité de l’analyse et de la démarche, inventivité et pertinence des idées et de la proposition.
Capacité à argumenter et justifier les choix et les idées.
Capacité à convoquer plusieurs échelles, thèmes urbains, temporalités, références…
Qualité graphique, clarté de l’expression orale, et
Présence et participation à l’atelier, aux rendus intermédiaires et à la présentation finale.
Restitution des documents demandés.
Recul critique sur les difficultés de l’exercice, identification des points de blocages et des opérations de déblocages, sur la maîtrise ou non des outils utilisés et ceux qui auraient pu être utilisés.
Saint-Colomban
HORS DE : Projet court C’est la pause
OBJECTIF
Jouer
Pour sa vertu pédagogique, Jouer avec les processus de transformation,
Se ménager en temps de pause, S aménager un temps de pause.
L’atelier intensif « C’est la pause ! » se saisit de situations de transition pour repenser la place de l’humain dans le monde actuel, son rapport au milieu, au collectif et à soi-même. Cet atelier propose de mettre en jeu des possibles et de concevoir des réalités alternatives en résonance avec un terrain. C’est une initiation au prototypage urbain qui joue avec les contradictions existantes, qui se saisit de déplacements, qui change le présent à partir du future. L’intention est double : apprendre à élaborer des propositions spatiales dans un temps très court jonglant avec l’incertain et le trouble et dans le même temps, inscrire ces propositions dans des dynamiques transformatrices du lieu, qui sont nécessairement plus longues. Cet enseignement se déploie à partir d’une situation de projet réel, à savoir, en immersion parmi des lycéen.nes, et les autres acteurs du Lycée XXXXXXX (a définir).
Habiter le projet et être habité par le projet pour faire avec le déjà-là et faire parmi les gens Le Lycée Polyvalent XXXXX est l’un des partenaires historiques de l’ENSA Nantes via le dispositif Divers(c)ités. A ce titre ont été mis au jour un ensemble de situations propices à mobiliser le savoirfaire des filières professionnelles de l’établissement (ébénisterie, menuiserie, maintenance des bâtiment…). A partir des situations très concrètes – amélioration d’espaces de récréation, ou des espaces de transition, ou encore de la maison des lycéens, – la collaboration avec l’école d’architecture permettra d’expérimenter une démarche ouverte incluant les élèves, les enseignant.es et les salarié.es du lycée dans un processus de transformation de l’établissement.
Objectifs pédagogiques :
? S’initier au prototypage urbain comme méthode de conception mobilisant simultanément processus de recherche, façonnage matériel et transposition des enseignements acquis
? Savoir entrer en contact avec une situation réelle et apprendre à avancer dans ce contexte malgré la persistance d’inconnues
? Savoir manipuler une pensée écosystémique, différentes échelles, différents modes d’expression
? Savoir équilibrer travail individuel et travail en équipe
? Savoir transposer des idées et intuitions en pratiques et les exprimer en objets en prise avec le monde
? Savoir restituer et transmettre des connaissances dans des formes intelligibles, partageables et interprétables.
CONTENU
Toute la semaine, le groupe sera hébergé à XXXXX (a définir), au sein de du lycée. Les repas seront pris au restaurant scolaire. Le départ se fera en train le lundi à la première heure et le retour le vendredi en soirée. L’hébergement, le coût des billets de train et les repas seront pris en charge par l’équipe
pédagogique.
L’immersion sur le terrain permet d’éprouver en soi-même ce qui se joue dans les situations identifiées par les usagers. Cette expérience est une opportunité pour les étudiant.es de mettre leurs compétences (conceptuelles, analytiques, cognitives, graphiques, constructives, pédagogiques, …) au service d’une (ou plusieurs) situations controversées. En effet, cet espace de travail ne concerne pas la médiation de l’architecture. L’étudiant-e, architecte en devenir, est une voix parmi les autres voix, une ressource parmi les autres, une force transformatrices parmi d’autres, dont les connaissances et la singularité mérite d’être mise à profit des sujets qui anime le groupe.
Donner du jeu et mettre en jeu comme principe pédagogique
L’atelier est conçu comme un jeu en cinq étapes. A l’issue de chaque jour est produit un objet transitionnel ouvrant sur l’étape suivante. Ce sont l es résultats intermédiaires qui représentent le nouveau point de départ.
Ce processus de prototypage permet de tester différentes hypothèses d’intervention. Les étudiants se mettent à l’épreuve d’une méthode de conception mobilisant simultanément processus de recherche, façonnage matériel et transmission à des tiers dans un temps contraint.
Par immersion et prototypage, l’enseignement vise à cultiver les capacitésréflexives par les réalités du terrain, la mise en jeu des possibles, l’élaboration fulgurante d’une proposition et sa transmission. L’expression sous forme d’objets transitionnels aide à concrétiser des leviers pour stimuler les processus de transformation.
L’issue du projet court est envisagé comme le point de départ d’un processus de transformation des espaces du lycée. Un processus qui s’inscrit dans une temporalité plus longue. Dans cette perspective des projets d’Engagement Étudiant sont envisageables par la suite.
Faire avec c’est aussi faire avec les personnes, les objets, les situations, les espaces, les matières en présence.
Il appartient aux étudiant.es de prendre des initiatives, d’observer ce qui peut être prélevé et remis en jeu au service du projet. La transformation de l’espace est un jeu d’addition, de soustraction, de déplacement, de retournement…
Formats de restitution
? une présentation à l’orale et sa mise en débat parmi la communauté de l’établissement ;
? des productions graphiques, formelles et situées nécessaires;
? Intervention(s) à l’échelle sur le terrain.
? un « cahier des possibles, mode d’emploi » à transmettre à l’établissement ;
VALIDATION
? Présence et participation à l’atelier à toutes les étapes
? Capacité à appréhender la pluralité, en débattre, argumenter et justifier les choix et les idées
? Qualité de l’analyse et de la démarche, inventivité et pertinence des idées et de la proposition
? Qualité graphique, clarté de l’expression orale, restitution des documents demandés
Effectif limité à 24 étudiants
DE 2 : Projet court Hors les Murs
OBJECTIF
15 étudiants
Important : le principe du projet court étant celui d’une résidence in-situ, la semaine sera passée sur place, à Vierzon, dans le Cher. Le transport se fera depuis l’ensa Nantes avec les camions de l’école.
Départ lundi 19 Février au matin et retour vendredi 23 Février au soir. Plusieurs alternatives de logements seront proposées aux étudiants : chez l’habitant en lien avec la Paroisse de Vierzon ; dans l’espace de résidence du SHAB – bureau des Surfaces Habitables ; location d’un gîte. Suivant ce qui est choisi, une participation financière pourra être demandée.
CONTENU
Ce projet court s’organise sous la forme d’une micro résidence au sein d’un lieu singulier, celui de l’église Saint Célestin, à Vierzon, dans le Cher. L’église en question, en voie de désacralisation, est en quête de nouveaux usages et de nouveaux récits : depuis plusieurs mois, la paroisse s’est rapprochée d’associations et collectifs habitants locaux pour entreprendre une réflexion sur ce qui pourrait advenir de ce lieu. Depuis, plusieurs évènements sous différents formats ont été proposées par les associations locales afin d’esquisser les contours de ce que pourrait être « une abbaye du XXIè siècle », lieu du commun, lieu d’accueil et d’hospitalité.
Nous proposons aux étudiants de s’inscrire dans cette réflexion par la forme d’une semaine de résidence sur place. Expérience de permanence architecturale, il s’agit pour les étudiants de tester, expérimenter différents usages et scénarios d’occupation, le tout dans une dynamique collective en relation avec le vivant, les habitants et usagers du territoire en question. Pour cela, on s’appuiera sur la fine connaissance du contexte vierzonnais de l’agence d’architecture Bientôt (représentée par Jérémy Binard) qui est installée et travaille depuis plusieurs
années sur la commune.
Les étudiants seront amenés à investir les lieux sur la semaine et à proposer par petits groupes différents scénarios pour imaginer la transformation de l’ancienne église et de son site. Pour cela, ils s’appuieront sur les récits habitants et les usages existants (entretiens, discussions), sur leur propres observations (relevés) et sur un corpus de références à construire en amont. Il faudra ensuite trouver l’outil adapté et simple à mettre en œuvre dans le temps imparti pour retranscrire les scénarios projetés. Ce dispositif, inventé pour l’occasion (maquette, installation,etc.) devra être malléable, transformable, à mesure des discussions menées sur place. En effet, par leur présence continue sur le lieu, les étudiants seront amenés à confronter en direct leurs idées avec le réel, et ainsi à construire leurs propositions par itérations successives. Celles-ci devront être documentées et mises en forme tout au long de la semaine afin de pouvoir être communiquées avec les acteurs du lieu lors d’une restitution finale sur site, organisée comme un temps convivial d’échange et de débat avec les habitants autour des pistes suggérées par les étudiants.
Plus que des propositions bien ficelées, l’enjeu de ce projet court est de proposer un espace de réflexion et d’expérimentation sur une manière d’aborder la reconversion d’un lieu de culte aujourd’hui en perte d’usage, dans un contexte urbain singulier qu’est celui de Vierzon. Comment proposer de nouvelles formes de communs, en partant de ce qui est déjà là, soit un patrimoine à forte valeur symbolique ? Comment regarder un tel bâtiment et comment y projeter de nouveaux récits ? C’est également l’occasion de questionner le rôle social de
l’architecte dans la fabrication du projet architectural. L’opportunité offerte par cette église en attente d’un devenir nouveau est forte et soulève de nombreuses questions qui touchent à notre perception de ce qui peut faire communauté dans un contexte de ville moyenne en déprise comme celui de Vierzon.
Plus largement, ce projet court propose aux étudiants de se décentrer, de sortir de l’école et de la métropole nantaise pour aller voir ailleurs le temps d’une semaine. S’impliquer dans l’écriture d’un projet en cours, se confronter à une situation nouvelle, rencontrer et échanger avec des acteurs de terrain et praticiens impliqués dans des dynamiques locales, s’approprier un lieu le temps d’une semaine, discuter de manière informelle autour de repas partagés – autant de moments qui participent à une forme d’école du terrain qui nous semble plus que pertinente pour esquisser de nouveaux horizons à nos pratiques en tant que futurs architectes.
VALIDATION
Ce projet court est ouvert à 15 étudiants
DE 2 : Projet court Dégenrer l’architecture
OBJECTIF
Ce projet court invite les étudiant·e·s à questionner la fabrique de l’architecture et de la ville au prisme du genre. Il s’agira d’explorer combien les modes de production de l’espace, les processus de conception ainsi que les formes, les usages et les ambiances qui en découlent, sont conditionnés par le genre – système de relations sociales qui distingue femmes et hommes. Il est proposé de renouveler le regard sur les espaces qui nous entourent et que nous concevons comme architectes pour mettre en évidence les inégalités, les discriminations et les violences de genre qui les traversent, et identifier les solutions qui peuvent y être apportées. Une attention particulière sera portée à la capacité de l’architecte tant du point de vue de la place qu’i·e·l occupe que de la responsabilité qu’i·e·l engage dans les différentes phases du projet.
L’investigation s’accompagnera d’une enquête sur le territoire nantais qui sera mise en perspective par la critique d’un corpus architectural et scientifique sur le thème du genre et de l’intersectionnalité. Le livrable consistera en la production d’un document sonore (de type podcast) ou visuel (de type séquence
documentaire) dont l’élaboration sera accompagnée par un·e professionnel·le de l’audiovisuel.
Cette recherche par le projet s’inscrira dans le cadre d’un partenariat avec une association, une collectivité ou un laboratoire de recherche. Ce partenariat permet de définir plus précisément le cadre du territoire d’étude et la question de projet travaillée. Les partenaires seront susceptibles d’être présent·e·s lors de la
restitution qui se tiendra lors de la dernière demi-journée de la semaine.
Plusieurs partenariats sont à l’étude dont :
– Association Nosig, centre LGBTI de Nantes, association dédiée aux personnes lesbiennes, gay, bisexuel.es, trans et intersexes.
– Mission égalité, Direction générale déléguée à la Cohésion sociale, Nantes Métropole
– Anne Labroille, Architecte-urbaniste, spécialisée en projet d’aménagement d’espaces publics participatifs et inclusifs, Vice-présidente de l’ordre des architectes IDF, Co-fondatrice de l’association MéMO
– Genre & Ville, Bureau d’Etude Genre et Urbanisme, fondé par Chris Blache et Pascale Lapalud
– L’observatoire de l’économie de l’architecture dans le cadre d’une enquête en cours menée par le Laboratoire Espaces Travail sur les inégalités de genre en architecture.
CONTENU
Les étudiant·e·s travailleront la question du genre de manière collective et des équipes de 4 à 6 étudiant·e·s exploreront certains aspects du projet.
VALIDATION
L’évaluation consistera en :
– La participation et l’engagement de l’étudiant·e tout au long de la semaine
– La production d’un livrable audiovisuel ou sonore qui sera valorisé sur un blog pédagogique qui sera incrémenté chaque année
– Une contribution écrite de 15 lignes à un manifeste relatif à la question : « Dégenrer l’architecture : que peut l’architecte ? »
Références bibliographiques indicatives
– BIARROTTE Lucile, Déconstruire le genre des pensées, normes & pratiques de l’urbanisme, Thèse de doctorat, Université Paris-Est, France, 2021.
– HAYDEN Dolores, « What would a non-sexist city be like? » in FAINSTEIN Susan S. and SERVON Lisa J. (eds.), Gender and Planning : a reader, Rutgers University Press, New Brunswick, 2005 (1981), p. 47-63
– MARUEJOULS-BENOIT Édith, Faire je(u) égal: penser les espaces à l’école pour inclure tous les enfants, Joinville-le Pont, France, Double ponctuation (: ? !, 2022.
– WEISMAN Leslie KANES, Discrimination by design: a feminist critique of the man?made environment, Urbana, Etats?Unis d’Amérique, University of Illinois Press, 1994.
Jauge : 30 étudiant·e·s maximum
Engagement étudiant
OBJECTIF
Reconnaître les compétences et savoirs-faire acquis dans le cadre d’un engagement
CONTENU
Les étudiants demandeurs ont une activité bénévole (Divers(c)ité, association humanitaire, solidaire, chantier école, élu au BDE, CVE…) d’environ 75 heures. Sont exclus les engagements auprès de religions et de partis politiques.
VALIDATION
o Demande par note d’intention d’1 page exposant la tenue de l’engagement et les compétences à transmettre au service à la commission engagement étudiant pour décision avant la fin de campagne des choix d’options.
o Rédaction d’un article de présentation pour ressource numérique
o Participation à « la journée de l’engagement » le 2 juin 2023
o L’UET engagement étudiant ne peut être validée qu’une fois dans le cycle Master, avant le semestre de PFE
Non
DE 2 : FURU – Controverses spatiales
OBJECTIF
Intitulée En(je) de controverses spatiales, cet enseignement thématique de Master prend au sérieux la dimension conflictuelle de la vie urbaine et permet de saisir les constructions sociales, écologiques et politiques des questions urbaines et des problèmes publics. Vous analyserez pendant le semestre par groupe une controverse de votre choix. Les années précédentes les étudiants ont, par exemple, pris pour objet de recherche : le projet des méga-bassines à Sainte-Soline, l’implantation du futur CHU sur l’île de Nantes, le surf-park de Saint-Père-en-Retz, etc.
Vous serez amenés à étudier les stratégies des différents acteurs impliqués et les interactions entre expertises et dimensions sociopolitiques de l’agir urbain à partir de l’analyse des arguments et de leur médiatisation (écrits, images…) par les acteurs de la controverse. Chaque controverse donnera lieu à un travail de représentation sensible : la cartographie spatiale et à sa mise en scène : le débat. La cartographie devient le support d’une représentation multidimensionnelle pour donner à voir conjointement des constituants hétérogènes inséparablement associés (E. Morin, 1988).
Cet exercice sera complémentaire de temps de réflexion et d’enseignements théoriques communs à tous les groupes. La mise en place sur le temps long de cet exercice avec un suivi régulier permettra une mobilisation des connaissances acquises en cours. Nous discuterons également du travail d’acteurs professionnels et associations actuelles travaillant autour de la dimension conflictuelle de la vie urbaine. La restitution du travail numérique via un blog hypothèse est envisagé au cours du semestre.
Enfin, pour la deuxième année consécutive, un partenariat sera envisagé avec L’Institut Supérieure d’Architecture et d’Urbanisme (ISAU) de Conakry en Guinée qui travailleront également sur des sujets en controverse.
CONTENU
Déroulé de la méthodologie d’analyse des controverses
• Choix du sujet et collecte documentaire
• Analyse de la documentation et de la littérature scientifique
• Identification des points de désaccords /
Identification des arguments des portes paroles
• Portraits d’acteurs, frise chronologique
• Cartographie sensible et spatiale du territoire de la controverse
• Retour possible de la controverse via l’organisation d’une scène de débats
VALIDATION
Possible sur des lieux de controverses (proche)
Voyage possible sur des lieux de controverses (proche)
Liens utiles
https://controverses.sciences-po.fr/
https://aau.archi.fr/
HORS DE : Culture de l’architecture contemporaine
OBJECTIF
Problématiser des repères sur l’évolution de l’architecture à l’échelle internationale de 1950 à nos jours en travaillant l’axe de la mise en relation des innovations techniques et constructives à l’échelle internationale dans un contexte de mise en place de généalogie des « productions » de toute nature.
L’analyse fine de réalisations, souvent spectaculaires, permettra de les lire comme des indices des modifications, expérimentation ou adaptations des modes de production, des changements de paradigmes culturels ou théoriques et de l’état des transformations de la société, de l’évolution de la commande (développement de la waouh architecture ou de la stararchitecture.
CONTENU
Les cours s’attacheront à s’intéresser à des édifices exemplaires d’une démarche en aller et retour entre volonté architecturale et expression technique.
L’édifice de SANAA, le Rolex Learning Center (2009), est un cas paradigmatique puisqu’il s’agit de construire et d’habiter un relief ce qui n’est pas sans évoquer les recherches de Claude Parent et Paul Virilio sur le thème de la fonction oblique. Certaines parties du MAXXI de Zaha Hadid à Rome ou du musée des sciences construit par la même architecte à Wolfsburg peuvent être rapprochées
des expérimentations techniques de Eero Saarinen dans les aéroports américains de Dulles et New York.
L’utilisation d’une rampe comme élément structurant d’un édifice pourra être un autre cas d’études la généalogie dans l’architecture contemporaine permettant de relier quelques bâtiments d’OMA/Koolhaas (Kunsthal de Rotterdam, Educatorium sur le campus d’Utrecht…) à certains projets de Le Corbusier.
Se confronter à des édifices réalisés en rentrant dans le détail de leur construction et également à la lecture de textes théoriques et critiques permettra, de décaler le regard. Puis en s’appuyant sur des esquisses généalogiques (montantes et descendants), il sera possible de revisiter le thème des réseaux et de la transmission dans le panorama des moments, lieux, édifices et acteurs de l’architecture contemporaine.
L’approche centrée sur les questions constructives sera enrichie par l’utilisation des outils et des méthodes de l’histoire (analyse de projets, description de la réalisation, mise en perspective du contexte culturel, analyse des paroles ou textes d’architectes et de critiques). Une attention particulière sera portée sur la prédation des ressources naturelles et son évolution en terme de surconsommation ou de gain apportés par l’innovation étudiée.
Cours et TD seront complémentaires et permettront de croiser et confronter les points de vue.
VALIDATION
L’évaluation se fera via le contrôle continu, participation aux séances (préparation et interventions) de TD, production en sous-groupes d’un livrable illustrant des aspects spécifiques d’une généalogie d’édifices.
BURMAH : Architectures contemporaines : cultures /pratiques /critiques
OBJECTIF
Ce séminaire de mémoire se donne pour objectif de travailler à l’exploration critique de « situations » contemporaines diverses. Il est possible de s’intéresser à des courants constitutifs de la pensée et de la production architecturale contemporaine, mais également à des situations particulières de commandes urbaines ou architecturales ou encore à des travaux d’architectes ‘connus’ ou ‘confidentiels’.
Il s’agira de se confronter à l’écriture des ‘histoires du présent immédiat’ ainsi que le propose l’historien de l’architecture Anthony Vidler en se confrontant aux méthodes de l’histoire mais également en travaillant sur les croisements ou hybridations de méthodes si fréquentes aujourd’hui. Ce séminaire sera utilement mis en relation avec le cours BurMaH/ UET ‘Cultures de l’architecture contemporaine’ donné au semestre de printemps.
CONTENU
Outre la définition de l’objet qui peut aussi bien être une ville, un quartier, un ou des architectes, un corpus d’œuvres ou de textes, une ou des pratiques, un concept ou une situation concrète… le premier travail consistera dans l’identification de sources documentaires qui permettront conduire la première étape d’une recherche : de la curiosité initiale à l’élaboration d’une problématique.
Les trois axes proposés : cultures, pratiques, critiques permettront de travailler aussi bien les textes d’architectes, leur paroles largement diffusées via les interviews ou les conférences, les textes critiques produits dans des revues ou à l’occasion des expositions monographiques ou collectives ; il est également possible pour chaque étudiant.e de construire son propre protocole d’enquête ou de recueil de données.
VALIDATION
la participation aux séminaires ainsi que production d’un document en juin pour valider l’UE
DE 2 : Observatoire de l’ensauvagement. Architecture, Ville, Ecologie
OBJECTIF
Réintroduction d’espèces animales, reconstitutions totales ou partielles de milieux, mise en place de réserves de vie sauvage, les projets de territoires cherchant à instaurer d’autres liens au vivant sont multiples. Si ces projets dits de ré-ensauvagement (ou rewilding) sont les plus médiatiques, de multiples autres actions, entre luttes et accompagnements des transformations des milieux, font évoluer les pratiques d’aménagement et de conception des lieux comme des architectures (le travail avec les sols, la gestion des eaux, la prise en compte de la pollution, les nouveaux matériaux). Mais l’ensauvagement, c’est aussi de nouvelles pratiques corporelles et de mobilités, un autre rapport aux éléments, aux climats, aux animaux, à la société. Baptiste Morizot propose de s’enforester, Gabrielle Filteau-Chiba choisit elle de s’encabaner. Pointons aussi la redécouverte des cosmogonies des peuples premiers ou autochtones, modèles d’autres voies de coexistence sur terre que celles anthropocentrées du monde occidental, qui ouvre le mot d’ensauvagement à ses dimensions politiques et géopolitiques. Les usages de ce mot sont ainsi multiples, les pistes de recherche qu’il ouvre foisonnantes.
L’objectif de ce séminaire de mémoire est de constituer sur plusieurs années un Observatoire des projets, en France et ailleurs, qui ont à voir avec le sauvage ou l’ensauvagement : ces phénomènes doivent être décrits et interprétés pour que l’on comprenne mieux leurs portées, leurs impacts. Ce travail est cumulatif et collaboratif entre les étudiant.e.s. Ce séminaire invite les étudiant.e.s à déployer une recherche originale – le point de départ étant l’idée de l’étudiant.e.
CONTENU
Les mémoires élaborés dans ce séminaire doivent contribuer à produire des connaissances et alimenter les réflexions de l’Observatoire, ils peuvent être de trois natures différentes :
– Un travail de portée plus théorique sur la notion d’ensauvagement elle-même (et ses termes connexes) et sur les points de friction entre cette notion et l’architecture, la ville ou le territoire. Les travaux s’attacheront à croiser, interpréter des auteurs, des écrits, des documents, de manière fouillée et détaillée pour contribuer aux théories et débats dans le domaine de l’écologie, de l’environnement, de l’urbanisme, de l’architecture.
– Un travail visant à décrire avec le plus d’épaisseur possible des projets en cours considérés comme des « laboratoires » de l’ensauvagement. En misant notamment sur la visite, il s’agit de produire des études de cas raisonnées : les lieux seront dessinés, décrits, explicités dans leurs processus, leurs temporalités et leurs objectifs. Il peut s’agir de lieux proches, ou lointains, du moment qu’il est possible pour l’étudiant.e de s’y rendre (même pour une durée courte).
– Un travail visant à instruire des changements ou des évolutions, infraordinaires ou peu visibles, en enquêtant à partir d’un objet, d’un matériau, d’un indice, d’un règlement… Adopter ce point de vue, c’est traquer l’ensauvagement dans des gestes, des routines, le voir à l’œuvre dans différents contextes, le politiser.
VALIDATION
Le suivi se fera sous forme de séances collectives de travail, mais aussi d’échanges en duo ou trio suivant la pertinence des sujets de chacun. Le rendu final est un mémoire papier soutenu devant un jury. Les productions intermédiaires sont évaluées et essentielles (contrôle continu).
DE 2 : La fabrique urbaine. Enjeux, Politiques et Pratiques
OBJECTIF
La dynamique d’urbanisation à l’échelle planétaire, les transformations des environnements urbains, les évolutions des sociétés et des institutions urbaines mais également la connaissance des pratiques urbaines constituent depuis longtemps des sujets centraux pour la recherche urbaine. Si la pertinence
de ces approches n’est pas nouvelle, les problématiques et les savoirs mobilisés évoluent dans un contexte de poursuite des dynamiques de métropolisation, de montée des inégalités sociales et la concentration urbaine des enjeux environnementaux. Cela en fait un objet d’étude privilégié tant pour
l’action publique que pour la recherche urbaine, architecturale et paysagère.
Ainsi, les modalités de la fabrique urbaine comme les formes d’urbanités évoluent, soumis à l’impératif écologique comme aux évolutions des contextes politico-économiques en urbanisme et en architecture. A partir d’un regard interdisciplinaire (sociologie, géographie, sciences politiques, architecture, urbanisme) ce séminaire de mémoire propose de s’intéresser aux acteurs et dispositifs qui président à la fabrication, la transformation et la gestion des espaces urbains dans le cadre de pratiques technico-politiques à décrire dans leur histoire et leurs mutations. Qu’il s’agisse de planifier, de densifier, de rénover, de renaturer ou encore d’expérimenter, les idéologies spatiales prennent de
la consistance et semblent privilégier des chemins d’urbanisation spécifiques à analyser.
Ainsi ce séminaire de mémoire propose d’explorer la diversité des formes de l’agir urbanistique en étant attentif aux acteurs de la transformation de l’espace, leurs activités, les dispositifs mobilisés, les idéologies spatiales associées dans le cadre de systèmes d’actions orientées vers la transformation matérielle des espaces urbains. En outre, nous examinerons les tensions pouvant émerger entre
différentes modalités de production et de fabrication de la ville dans différents contextes internationaux ainsi que la pluralité des acteurs engagés dans la transformation et la gestion des espaces urbains (élus, architectes, aménageurs, promoteurs, instructeurs, associations, citoyens …).
D’un point de vue méthodologique, nous proposerons de développer des démarches analytiques et descriptives qui s’appuient fortement sur la production et l’analyse de données de terrains (empiriques), qu’elles soient morphologiques ou issues d’observations de pratiques ou d’entretiens avec des acteurs dans le cadre d’une ville « en train de se faire ».
CONTENU
Le séminaire de mémoire s’articulera autour de séances collectives et en petits groupes au premier semestre (UEM1) puis autour de séances individuelles au second semestre principalement (UEM2).
Les séances collectives seront l’occasion de revenir sur la construction d’un objet de recherche, sur le travail de problématisation et les outils et méthodes mobilisables dans le cadre d’enquêtes. Nous reviendrons également collectivement sur les enjeux de l’écriture du mémoire et de sa restitution.
VALIDATION
> Présence et participation au séminaire
> Note d’intention (rendu à l’issue du séminaire d’introduction au mémoire)
> Note intermédiaire (problématique) rendue en janvier