Le projet comme espace critique
Ce département propose de former à la fabrique du projet d’architecture ou d’urbanisme, de petite ou de grande échelle, en proposant aux étudiants de développer un espace critique quant à nos manières d’intervenir sur les territoires, en évitant l’écueil d’une vision consensuelle des réalités territoriales, en interrogeant les contradictions spatiales que notre société produit. Dans cette perspective, le projet ne cherche pas simplement des réponses, mais pose aussi des questions, et interpelle le réel. A la fois récit temporel et spatial, il combine et associe entre eux différents contenus et disciplines, c’est un art de l’assemblage qui permet de produire un ensemble à partir d’éléments hétéroclites. Le projet, en tant que démarche itérative associant différentes intuitions, expériences, hypothèses, induit des processus d’imbrications complexes de savoirs pratiques articulés à des savoirs théoriques. Ce département pose la question du croisement de la recherche et de la pratique, l’idée d’une activité de recherche mobilisant les connaissances acquises par la pratique du projet, par l’expérimentation concrète de la question opérationnelle.
La dimension du faire, la sensibilité à l’habiter, l’attention critique à l’existant, aux matérialités et aux ambiances environnantes, la prospective des mutations urbaines et de leurs conséquences écologiques, économiques et politiques, la connaissance des pratiques professionnelles sont également des traverses partagées par les équipes enseignantes convaincues des enjeux combinés du learning by doing des démarches de pratique du projet et de la critique théorique.
Questionner la métropolisation
La métropolisation est-elle l’aiguillon et le moteur des sociétés contemporaines ? Comment qualifier ses ressorts et ses conséquences ? Comment l’imaginer, moins duale et plus inclusive ? Comment qualifier les limites, les confins des métropoles ? Que génèrent-elles tout contre : du périurbain, du péri-métropolitain ? Quels équipements et quels modes d’habiter nécessitent-elles ? Quel est leur ordinaire ? Sont-elles des abris ou plutôt des contreforts ?
Ces questionnements renvoient aux compétences et préoccupations pédagogiques d’un département mettant au centre de ses enjeux la question urbaine, à la fois anthropologique, politique, urbanistique et architecturale. Un certain nombre de principes qualifient aussi bien les enseignements de projet que ceux plus analytiques : les articulations entre recherche et projet ; des approches trans-scalaires (du local au mondial et retour), des portées réalistes critiques (à partir des problématiques émergentes et du repérage du champ aveugle des politiques publiques), des approches impliquées, immergées et sensibles aux territoires arpentés et projetés ; des approches par les situations et par les expérimentations contextuelles et relationnelles.
Digital visions
OBJECTIF
CONTENU
VALIDATION
Le(s) sens (re)trouvé(s) – Pratiques, modes d’habiter et de vie
OBJECTIF
Les enjeux contemporains, les catastrophes en tout genre, les derniers évènements climatiques et sanitaires bousculent les modes de penser et les modes de faire dans l’ensemble des sphères, tant professionnelles que personnelles. Cela pousse les individus à s’interroger sur le sens, la valeur des choses pour retrouver accomplissement, épanouissement, enthousiasme, bien-vivre… On sent « l’émergence d’une sensibilité? environnementaliste, une tendance a? rechercher dans une relation renouvelée et plus fréquente a? la nature, des formes de sensorialité? plus active dans les pratiques urbaines » (Xavier Bonnaud, L’expérience architecturale, HDR, 2014, p.43) et architecturales. La volonté « d’amélioration » de l’humanité, la prise en compte de ces enjeux environnementaux et sociaux insufflent de nouvelles formes, de nouveaux espaces, de nouveaux modes d’habiter et de vie dans un souci de qualité et de bien-être. Ces enjeux induisent également de nouvelles pratiques de fabrique de l’environnement construit qui fait sens pour les concepteurs et pour les usagers. Aussi, l’architecture et l’expérience sensorielle permettent de replacer l’humain, le bien-être et les valeurs au centre du travail architectural tant dans sa formalisation que dans sa pratique.
De plus, comme le dit Zumthor, « La magie du réel est … “ l’alchimie“ de la transformation des substances matérielles en sensations humaines, ce moment particulier d’appropriation ou d’assimilation de matière, de matériau et de forme dans un espace architectural. » (Penser l’architecture, Peter Zumthor, éditions Birkhäuser: Basel, Boston, Berlin, traduit de l’allemand d’après le texte de l’édition, de 2006, 2008, p. 85)
Le titre « Le(s) sens (re)trouvé(s) » fait volontairement référence à des approches différentes qui ouvrent le champ des possibles :
• au sens dans la pratique de l’architecture (pratiques architecturales et urbaines, pratiques des métiers de l’architecture, pratiques d’espaces…) ;
• au sens de la vie dans son rapport aux valeurs, à l’éthique ;
• au sens donné aux modes d’habiter et de vie prenant en compte les enjeux pressants ;
• au sens dans les modes de construire, dans le rapport à la matière et aux ambiances ;
• à la perception sensible des espaces à travers les cinq sens ;
• …
Le « re » entre parenthèses de « (re)trouver » est important puisqu’il introduit le fait que le sens peut se trouver (première fois) mais peut également se retrouver lorsqu’il a été perdu. Les dimensions rétrospectives et prospectives pourront être explorées.
Dans le prolongement des questionnements de l’enseignement « Les mondes de l’architecture » et des enseignements sur la matière et les ambiances, entre pratiques ordinaires et extraordinaires de l’architecture, de l’espace et modes d’habiter et/ou de vie face aux différents enjeux environnementaux et sociétaux, ce séminaire de mémoire propose aux étudiant.e.s d’explorer, d’interroger la diversité de ces « pratiques » et modes d’habiter et de vie et leurs évolutions à partir d’une étude de cas et/ou expériences vécues. Chaque étudiant.e interrogera une de ces thématiques en construisant un objet de recherche articulé à une enquête de terrain (à partir d’une expérience de stage, un chantier participatif, une immersion dans un des mondes de l’architecture, une enquête par entretien auprès de professionnels, une expérience en mobilité, une expérience de vie ou de voyage vous ayant permis de découvrir des nouveaux modes d’habiter et de vie, une ou plusieurs expériences de vie personnelle, une rencontre avec des gens vivant « autrement » etc.).
Ce temps du mémoire est pensé comme un temps de réflexion susceptible d’aider l’étudiant(e) à se positionner sur sa pratique architecturale et sur sa vie future qui feront sens pour elle/lui.
CONTENU
– ORGANISATION : Séances collectives au semestre d’automne, puis séances en petits groupes au semestre de printemps. Un suivi individuel/regroupé (entretiens Teams) est prévu pour les étudiant.e.s en mobilité.
– APPORTS METHODOLOGIQUES : Les outils (journal de terrain, grille d’entretien, photoreportage, …), méthodes et conditions de l’enquête qualitative (observation, entretiens, expérimentations,…) seront présentés et discutés en fonction des objets de recherche retenus par les étudiants.
VALIDATION
– Présence et participation au séminaire
– Note d’intention (rendu à l’issue du séminaire d’introduction au mémoire) (10% UEM1)
– Note intermédiaire (problématique) rendue en janvier (90% UEM1)
– Intensif outils de la recherche (20% UEM 2)
– Mémoire rendu et soutenance (80% UEM2)
Histoire, architecture contemporaine
OBJECTIF
Explorer le(s) histoire(s) de l’architecture, de la ville et des territoires
Ce séminaire de printemps s’adresse à tou·tes les étudiant·es intéressé·es par une mise en perspective historique de leur sujet de recherche, et plus généralement par l’écriture du mémoire dans un rapport au temps long.
Nous considérons que l’histoire doit accompagner les futur·es architectes dans
la construction de leur positionnement intellectuel et de leur posture critique.
Cette exploration historique paraît d’autant plus importante aujourd’hui, les questions d’intervention sur l’existant ne cessant de gagner en importance dans
la pratique des architectes – qu’il s’agisse de restauration, de réhabilitation, de
recyclage, etc. L’histoire des patrimoines remarquables ou ordinaires et l’histoire
des pratiques liées à ces interventions, constituent des objets d’exploration très
stimulants et d’une grande actualité.
S’initier à la recherche en histoire ne signifie en aucun cas se détacher du
monde contemporain : l’attention portée à l’actualité politique, économique ou
sociale permet d’observer les récurrences de problématiques déjà croisées
dans le passé, et dont les enjeux ont été traduits dans l’histoire de l’architecture
et de l’urbanisme. Saisir les effets de latences, les répétitions et les évolutions,
disposer d’une lecture des choses sur le temps long sera, pour les étudiant·es,
l’occasion de mieux saisir la richesse des questionnements qui fondent les
métiers auxquels elles et ils se forment. Les discussions et débats actuels
autour des questions de relation au site, à l’environnement, à l’écologie, de
rapport à la tradition, de rapport entre la forme architecturale et la combinaison
des outils de représentation, de modes de vie et de typologies d’habitat, du rôle
du pouvoir législatif et du règlement dans la définition du métier d’architecte,
sont rémanents dans l’histoire.
Le rapport à notre monde contemporain est aussi celui de l’actualité de la
recherche : ce séminaire constitue également un espace pour découvrir la
recherche en histoire et comprendre que cette ou ces disciplines se renouvellent
perpétuellement et qu’elles sont traversées par différents débats.
CONTENU
Le séminaire un lieu d’apprentissage et de réflexion
Ce séminaire propose de découvrir les méthodes spécifiques de la recherche en
histoire, à commencer par l’analyse des sources, dont la diversité sera explorée
(archives, témoignages, photographiques, films, documents imprimés, etc.).
Nous souhaitons aussi que ce séminaire soit un lieu de réflexion, de débat et
d’enrichissement mutuel, nourri par des discussions collectives sur les mémoires
mais aussi sur différents ouvrages.
• Axes du séminaire
Le séminaire offre la possibilité aux étudiant·es d’explorer différents enjeux
(patrimoniaux, historiographiques…) et divers thèmes/champs de recherche en
histoire de l’architecture, comme :
– Histoire des théories
– Histoire des techniques
– Histoire des styles
– Circulation des modèles
– Transferts culturels et artistiques
– Histoire sociale de l’architecture
– Histoire des acteurs, des actrices de l’architecture (histoire des
minorités, histoire des architectes-femmes…)
– Histoire des institutions et de la profession
– Histoire des patrimoines
– Histoire savante/populaire
– Ecriture(s) de l’histoire
VALIDATION
• Sujets proposés aux étudiants
– La reconstruction de Donges (Loire-Atlantique) après la Seconde Guerre
mondiale.
– Le carmel de Laval, une architecture brutaliste.
– Le discours sur la couleur dans l’oeuvre de Jean Nouvel.
– Les constructions publiques à Angers de l’architecte Philippe Mornet (1926-
2019).
– La recension de la violence à l’école des Beaux-arts dans la presse, de 1918
à 1968.
– Monique Minaca (1938-2018), figure du féminisme en architecture.
– La Reconstruction à Nantes : Victoire Durand-Gasselin
DE 2 : Projet court Situations Infra métropolitaines
OBJECTIF
Quand la mer monte!
Habiter des territoires vulnérables_Edition février 2024
Intensif de projet court (Fabienne Legros et Chérif Hanna, architectes)? avec la collaboration d’Amélie Nicolas, sociologue, chercheure au CRENAU_AAU.
Projet court en relation avec le Master 2 Villes et Territoires
Mots-clés : marais, littoraux, territoires vulnérables, territoires liquides, retournement, adaptation/adaptabilité, situations projectuelles inédites.
Petites communes sans moyens, territoires productifs aux équilibres socio-économiques fragiles, vulnérabilités climatiques accrues : que peut l’architecture face à ce contexte? La question est essentielle.
Ce projet court part du principe qu’aucun territoire n’est condamné et que la démarche projectuelle peut être un levier de retournement heureux pour penser des modes d’habiter adéquats, singuliers, ajustés aux enjeux contemporains.
Cette année, nous nous situons sur la presqu’île guérandaise, à moins de 100 kms de Nantes, sur la côte atlantique, au Nord-Ouest de Saint-Nazaire. Le marais guérandais issu des comblements, assèchements et poldérisations successives depuis le Moyen-Age pour produire du sel, est le territoire d’un sauvetage. Dans les années 1970, l’économie balnéaire est en plein essor sur le littoral. Le maire de La Baule est alors Olivier Guichard, par ailleurs ministre de l’Aménagement du territoire. Il est le fer de lance d’un projet de marina agrémenté d’une rocade devant traverser les marais salants de Guérande. S’engage une lutte des naturalistes et paludiers contre ce projet qui se soldera par la victoire des défenseurs du marais et des vasières alimentant les salines. Depuis lors, un système coopératif organisant et promouvant la culture extensive du sel a permis la reconnaissance d’un territoire productif inédit. Economie littorale, balnéaire et de villégiature et économie rétro-littorale du marais forment ainsi un ensemble dynamique confirmant l’attractivité du territoire et la singularité de son paysage.
Si la marée noire de l’Erika en 1999, la tempête Xynthia en 2010 et Patricia en 2014 ont largement fragilisé ce territoire, la perspective actuelle de la montée des eaux, de l’érosion côtière et des risques de submersion marine opèrent comme un nouveau défi pour l’avenir. Hauteur et entretien de digues incertains, extension urbaine des noyaux villageois et pressions foncière et démographique, une culture sociale du risque mal partagée, sont autant de facteurs qui menacent une nouvelle fois les équilibres trouvés au fil du temps pour habiter ici.
La ville de Batz-sur-mer sera notre terrain d’arpentage et de réflexion pour les projets. Cette commune entre littoral et marais a fait très récemment l’objet de l’actualité car elle est particulièrement vulnérable du fait de ses digues de front de mer tout autant que ses digues de terres qui ont été de nouveau fragilisées à l’occasion des tempêtes Céline, Ciaran et Domingos de l’automne 2023. Pour Yann Henry, président de l’Association syndicale autorisée (Asa) en charge de l’entretien hydraulique des marais salants, « On n’a pas encore trouvé de solution ».
Prenant l’acceptation de l’eau et l’enjeu de l’adaptation comme portée stratégique essentielle, nous travaillerons à concevoir des projets qui participeront à connaître, préserver et transformer à la fois les manières d’habiter et de travailler ce territoire aux contours mouvants.
CONTENU
Les étudiants, en groupe, seront amenés à concevoir des projets architecturaux selon des scénarios contrastés.? Les différentes analyses et cartographies du territoire d’étude seront communiquées aux étudiants et formeront, avec l’arpentage du site, une première approche.? Chaque équipe pourra identifier et problématiser son site de projet en le mettant en rapport avec les différentes échelles qu’il interroge (échelles qui interrogent tout à la fois les contextes politiques, économiques, sociaux ou environnementaux). Les équipes d’étudiant.e.s énonceront leur synthèse de ce jeu d’échelles qui s’exprimera par des choix programmatiques associés à une attitude spatiale.
OUVERTURE A L’INTERNATIONAL
Dans le cadre d’échanges pédagogiques et scientifiques avec les Universités d’architecture, de design et d’urbanisme de Santa Fe (ville située au coeur des zones humide du Río Paraná, en Argentine), et Montevideo (capitale littorale de l’Uruguay), une équipe d’enseignant.e.s de ces deux universités rejoindront le projet court, qui nous permettra de bénéficier des ressources de la comparaison avec ces villes et territoires d’Amérique du Sud.
Studio bilingue français / espagnol
VALIDATION
Un déplacement sur le littoral et le marais guérandais à prévoir sur la première journée du studio.
Un déplacement sur le littoral et le marais guérandais à prévoir sur la première journée du studio.
Bibliographie / Liens utiles
ALEXANDRE, F., ARGOUNES, F. et BENOS, R. et al.. 2020. Dictionnaire critique de l’anthropocène, Paris, CNRS Éditions
BUHOT Clotilde, GERARD Yann, BRULAY Fabien et CHOBLET Claire (dir.). 2009, Tensions foncières sur le littoral, Rennes, PUR
BRULAY Fabien, « De la station balnéaire à la ville littorale : trente ans de relations entre l’océan Atlantique et Pornic ». 2007, Norois [En ligne], 203 | 2007/2
CORBIN Alain. 1990, L’Occident et le désir du rivage, 1740-1840, Paris, Flammarion (coll. Champs, n°218)
DESARTHE, J. 2013, Le Temps des saisons : climat, événements extrêmes et sociétés dans l’Ouest de la France ( xvie -xixe siècle), Hermann, Paris,
DUHAMEL Philippe, VIOLIER Philippe. 2009, Tourisme et littoral. Un enjeu du monde, Belin
FRESSOZ Jean-Baptiste, LOCHER Fabien. 2020, Les révoltes du ciel, Une histoire du changement climatique, XVe-XXe siècle, Paris, Seuil
HONTARREDE, M., « À La Rochelle, un mur contre les submersions marines », Météorologie, (104) 45, doi:10.4267/2042/69788, 2019.
LANGUMIER, J. 2007, « Le modèle périurbain à l’épreuve de la catastrophe. Ethnographie d’un village du Narbonnais touché par des inondations catastrophiques », Métropoles, (1), doi:10.4000/metropoles.26
MANCEBO, F., « Katrina et la Nouvelle-Orléans », Cybergeo : Revue européenne de géographie/European journal of geography, (353), 14 p., 2006b.
MERCIER, D. 2021, Les Impacts spatiaux du changement climatique, Paris, ISTE,
METZGER Alexis, 2021.Catastrophes climatiques : 21 idées reçues pour comprendre et agir
Reghezza, M. et Rufat, S. 2015, Résiliences : sociétés et territoires face à l’incertitude, aux risques et aux catastrophes, ISTE Éditions, Londres
SECCHI Bernardo, 2015. La ville des riches et la ville des pauvres, Urbanisme et inégalités. Genève. Métis Presses
?SIZA Alvaro. 2012, Imaginer l’évidence, Marseille, Parenthèses, coll. architectures
TOULIER Bernard (dir.), avec la collaboration de BELIER Corinne et DELORME Franck. 2016, Tous à la plage ! Villes balnéaires du XVIIIe siècle à nos jours, Catalogue de l’exposition présentée à la Cité de l’architecture et du patrimoine du 19 octobre 2016 au 13 février 2017, Lienart, Cité de l’architecture et du patrimoine
VERGER, F. 2011, « Digues et polders littoraux : réflexions après la tempête Xynthia », Physio-Geo, vol. 5, 95-105, doi:10.4000/physio-geo.1740
VINCENT Johan. 2015, « Grande propriété foncière et littoralisation des sociétés en France, 1750-1970 », Le Mouvement social, n°250: pp. 65-79
YIOU, P. et JEZEQUEL, A. 2017, « Crise, catastrophe, risque et adaptation », in L’Adaptation au changement climatique, Une question de sociétés, [online] https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01621512
« Le bocage rétro-littoral », Atlas des paysages des Pays de la Loire; http://www.paysages.pays-de-la-loire.developpement-durable.gouv.fr/le-bocage-retro-littoral-a495.html
DE 2 : Projet court Territoires hypothétiques (le commun et le multiple)
OBJECTIF
En prise avec un territoire réel, cet atelier vise à l’exploration d’outils et de méthodes au service d’une approche de terrain, qui articule expérience concrète, travail d’analyse et vision prospective. A partir de l’arpentage d’un territoire et d’un enjeu, il s’agit de réaliser collectivement, par groupes pluridisciplinaires, avec les étudiant·es en architecture, en droit et en géographie du master Ville et Territoire, une analyse critique de l’existant et des processus en cours, et d’en proposer une nouvelle vision prospective. La temporalité extrêmement condensée du format « projet court » est saisie comme l’occasion d’une expérience de la prise de risque, faisant la part belle à l’intuition et à la fulgurance, et envisageant le projet comme une forme de passage suspendu. En choisissant d’inscrire chaque édition de cet atelier comme un jalon d’une démarche au long cours, nous proposons d’y expérimenter aussi, et simultanément, le tempo largo de tout processus de transformation spatiale à grande échelle. Il s’agit enfin d’interroger les liens entre l’école et son (ou plutôt ses) territoire(s) : ce qu’elle regarde, comment elle y prend part et en apprend.
CONTENU
Pour la seconde année, le territoire en question est Saint Colomban, commune située à une vingtaine de kilomètres de Nantes, lieu d’une controverse sur les extension des carrières de sables et des dynamiques de transformation du foncier agricole. L’atelier est de type intensif et collaboratif. Il s’appuie sur un travail exploratoire situé, immersif et documentaire, qui engage toutes les échelles caractérisant une situation construite, de l’intîme au territoire, et fait la part belle aux échanges avec des acteurs réels. Pour interroger et renouveler les approches urbanistiques des territoires, il est proposé de produire à l’échelle 1 un ou plusieurs objets ou dispositifs spatiaux.
VALIDATION
Qualité de l’analyse et de la démarche, inventivité et pertinence des idées et de la proposition.
Capacité à argumenter et justifier les choix et les idées.
Capacité à convoquer plusieurs échelles, thèmes urbains, temporalités, références…
Qualité graphique, clarté de l’expression orale, et
Présence et participation à l’atelier, aux rendus intermédiaires et à la présentation finale.
Restitution des documents demandés.
Recul critique sur les difficultés de l’exercice, identification des points de blocages et des opérations de déblocages, sur la maîtrise ou non des outils utilisés et ceux qui auraient pu être utilisés.
Saint-Colomban
DE 2 : Dégenrer l’architecture
OBJECTIF
Ce projet court invite les étudiant·e·s à questionner la fabrique de l’architecture et de la ville au prisme du genre. Il s’agira d’explorer combien les modes de production de l’espace, les processus de conception ainsi que les formes, les usages et les ambiances qui en découlent, sont conditionnés par le genre – système de relations sociales qui distingue femmes et hommes. Il est proposé de renouveler le regard sur les espaces qui nous entourent et que nous concevons comme architectes pour mettre en évidence les inégalités, les discriminations et les violences de genre qui les traversent, et identifier les solutions qui peuvent y être apportées. Une attention particulière sera portée à la capacité de l’architecte tant du point de vue de la place qu’i·e·l occupe que de la responsabilité qu’i·e·l engage dans les différentes phases du projet.
CONTENU
L’investigation s’accompagnera d’une enquête sur le territoire nantais sur la question des cours d’école (maternelles ou primaires), qui constituent un « premier » espace public. Cette recherche par le projet s’inscrira dans le cadre d’un partenariat avec une collectivité, la Ville de Nantes (Direction Egalité), qui s’engage depuis plusieurs années sur cette question, dans le cadre du projet des « Cours réinventées ». Ce partenariat permet de définir plus précisément le cadre du territoire d’étude et la question de projet travaillée.
Les étudiant·e·s mèneront un travail d’observation et d’évaluation de manière collective, par équipe de 3 à 4 étudiant·e·s.
Le livrable consistera en la production d’un document d’analyse et de synthèse visuel. Les partenaires seront susceptibles d’être présent·e·s lors de la restitution qui se tiendra lors de la dernière demi-journée de la semaine.
Afin de permettre les observations au sein des écoles maternelles et primaires (hors vacances scolaires de la zone B), le projet court « Dégenrer l’architecture » se tiendra de manière dérogatoire du 3 au 7 février 2025.
VALIDATION
20 étudiants maximum
HORS DE : Paysages et territoires ligériens – Dé-densification et régénération urbaine -Atelier de projet
OBJECTIF
Décroître l’urbain qui est en nous* / réfléchir à la mutation des espaces urbains , périurbains et des franges urbaines / prendre soins de nos espaces habités existants / Favoriser la ville stationnaire */ Poser les questions des capacités
régénératrices des milieux habités / Réfléchir aux dispositifs de réciprocité : soustractions/recréations, permettant d’amorcer la transition de la polarisation urbaine vers les poly centralités / Etudier les notions d’économie sur les différentes échelles des processus de projets / Réfléchir à des projets architecturaux économes en matières, en technicité, en énergie, attentifs aux ressources dans leur impact sur la terre / Convoquer et enrichir sa propre culture
architecturale et constructive au service de cette économie de projet.
Les étudiants réfléchissent simultanément sur deux échelles d’intervention distinctes et complémentaires : Interroger d’une part les articulations économiques des montages d’opérations sur les niveaux programmatiques et financiers en requestionnant le rôle actuel des opérateurs, des propriétaires du foncier et des maîtres d’ouvrages publics et privés ; Etudier d’autre part, à
l’échelle du projet architectural et paysager, les dispositifs programmatiques à (ré)inventer dans leurs dimensions économiques de fabrication et de consommation énergétique. Il s’agit dans ce cadre de réflexion, d’expérimenter des processus de dé-densification et de régénération urbaine basées sur des projets favorisant les réciprocités entre l’urbain et le périurbain.
Imaginer de nouvelles centralités dans les franges périurbaines de l’agglomération nantaise en réfléchissant à la dé-densification réciproque des zones localisées en hypercentre urbain. Développer des réponses qui permettent la manipulation des notions de flexibilité et de réversibilité non seulement des bâtiments mais également des paysages au coeur et à la périphérie de l’agglomération Nantaise. Il faudra alors interroger les possibilités de mutations programmatiques du centre urbain vers la périphérie ; proposer des innovations possibles sur les montages d’opération et la fabrication des dispositifs architecturaux et paysagés à inventer en réponse aux enjeux énergétiques contemporains qui nous imposent de réfléchir à dédensifier nos hypercentres urbains.
L’étudiant doit être en capacité d’aborder des sites d’étude dans leur globalité et de mettre en pratique les méthodologies et les
outils d’observation, les outils de relevés, d’analyse et de représentation acquis en licence de manière autonome
– Savoir convoquer les disciplines multiples et transverses enseignées au sein de l’ENSA et dans les cours magistraux du semestre
– Exploiter pleinement ses capacités à formaliser et matérialiser ses intentions au profit d’une réflexion juste sur le sens et la légitimité de son rôle d’architecte en réponse à la complexité des enjeux et des problématiques du monde actuel.
CONTENU
Les étudiants de master 1 et 2 se voient proposer des sites d’étude en milieu urbain ou périurbain de la métropole proche de l’ENSA et inscrits dans le paysage ligérien proche du fleuve Loire. Les sites supports sont choisis pour leurs
qualités et leurs enjeux, permettant la mise en place d’une démarche prospective et d’une étude fine des structures existantes.
Les étudiants en PFE peuvent apporter leurs propres sites d’étude et leurs propres questionnements en lien avec le domaine d’étude. La seule règle est que le site soit accessible et inscrit dans le paysage ligérien. Du constat et de l’analyse fine de l’existant, les groupes d’étudiants comme l’étudiant individuel en PFE sont amenés à révéler les problématiques existantes par le dessin, la cartographie, le relevé et la photographie des espaces bâtis existants ; ils doivent ensuite être en capacité d’en déduire les besoins programmatiques, et de formaliser les réponses concrètes au travers de dispositifs architecturaux et urbains.
Le travail collectif et collaboratif est privilégié dans le cadre de certains travaux à réaliser en commun pour le groupe. Ainsi, la compilation des informations et des données accessibles à tous, la réalisation des documents communs que sont les cartes, les plans ou les maquettes de site sont autant d’activités permettant à l’étudiant de s’intégrer dans une démarche prospective, dans un échange collectif et collaboratif. La prise en charge de l’organisation et de la compilation des documents et des travaux destinés à la publication commune finale telle que l’anthologie s’inscrit également, dans cette volonté d’affirmer et d’assurer la
cohésion des échanges et du travail produit par l’ensemble du groupe étudiants-enseignants ; et de capitaliser ainsi l’ensemble des travaux en les rendant accessibles et consultables à la bibliothèque de l’ENSA.
La proximité et la facilité d’accès des sites d’étude permettent à l’entité enseignants-étudiants de s’y rendre autant que nécessaire, et ce sur toute la durée du semestre. Des interventions ponctuelles sur des thèmes précis sont planifiées en début de séance sur une durée de 1 à 2h. Ces interventions peuvent prendre la forme de cours théoriques ou de micro-conférences d’intervenants extérieurs dont les thèmes sont en lien étroit avec ceux du studio de projet. Ces interventions de début de séance permettent non seulement à l’étudiant de requestionner et d’enrichir sa propre démarche de projet, mais elles constituent
surtout un temps précieux d’échanges et de débats au sein du groupe étudiants-enseignants.
Les différentes étapes du semestre verront se croiser différents champs disciplinaires, thématisés au travers de 4 grandes séquences qui s’entremêleront tout au long du semestre.
Partenariats et intervenants envisagés : Parlement de la Loire/ PNR / écologues / géographes / écrivains / philosophes …
VALIDATION
HORS DE : OULIPO – Atelier de projet
OBJECTIF
La contrainte heureuse comme modalité de projet
En 1960, Raymond Queneau, François le Lionnais et Georges Perec initient L’OULIPO (Ouvroir de LIttérature Potentielle), atelier de littérature expérimentale qui explore l’écriture avec contrainte pour aboutir à de nouvelles formes littéraires. L’atelier de projet « OUvroir de LIeux POtentiels » propose de transposer cette exploration littéraire à la conception architecturale et urbaine à travers un atelier d’écriture spatiale avec contrainte. A partir d’une situation de projet concrète (en
partenariat avec des acteurs de la fabrique du territoire), l’objectif de l’atelier est double : explorer les formes d’écriture du projet tout en questionnant les nouvelles pratiques et conditions d’exercice du métier d’architecte.
L’Utopie et le « faire avec » au défi des transitions
Ce studio invite l’étudiant.e à affirmer sa capacité d’autonomie dans la conduite d’un processus de projet complet articulant différentes échelles, tout en faisant la démonstration d’une pensée pratique, constructive et réflexive. Ainsi, le sujet du projet – choisi par l’étudiant.e – devra se saisir d’une question d’actualité qui fait débat dans le champ de l’architecture et de l’urbanisme. Le sujet travaillé devra
s’inscrire dans un faisceau d’enjeux socio-politiques plus globaux (conscience critique), dans un réalisme opérationnel en interface avec des protagonistes du projet (conscience pratique), et également dans une forme d’utopie, entendue, non comme seule fonction idéaliste, mais dans l’exploration des potentialités
d’un développement territorial, social et imaginaire.
Les sujets explorés relèveront un/des défis des transitions socio-économiques et environnementales qui s’imposent, des politiques publiques qui doivent s’y adapter tout en requestionnant les conditions et les objets d’une pratique architecturale responsable et désirable.
Ce studio propose d’explorer le «faire avec » ce qui est là et ce qui va advenir de nos territoires habités impactés par des transformations et les nouvelles injonctions qui les régissent.
Cette démarche prospective résonne avec la nécessité de repenser le métier d’architecte et ses modalités d’exercice en descellant des opportunités de situations à construire qui convoque également un nouveau positionnement des acteurs institutionnels.
Enquêter par projet/le projet comme démonstrateur
Différents outils d’enquêtes seront expérimentés pour une reconnaissance fine des lieux et de leur devenir par un approfondissement des problématiques auxquels ils doivent faire face et des moyens pour y parvenir. Ainsi, depuis l’analyse documentaire et le travail de terrain, il est proposé un approfondissement réflexif qui convoque des traversées d’échelles par des mises « en miroir » de territoires et de situations contradictoires. Les « atterrissages » projectuels et programmatiques seront identifiés et se saisiront de situations à construire pour et par leur caractère manifeste et expérimental.
L’enquête et le positionnement personnel par l’exercice de projection seront mené de front au service d’une méthode itérative qui augmente et alimente le récit collectif. L’organisation de temps d’échanges et de débat par les étudiants à partir d’un référentiel d’acteurs territoriaux identifiés à inviter, permettra par ailleurs d’appréhender les outils et les modalités d’action pour engager les projets dans un principe de réalité. Les projets seront ainsi saisis comme des motifs d’une démonstration collective, pour la construction d’un atlas des impensés.
CONTENU
Situation/Réplique/Retentissement
Depuis une situation de déprise, de perturbation et d’incertitude, nous proposons d’envisager un «déclin heureux » qui implique de la part de l‘architecte une posture, un changement de point de vue, des contrepoints et donc une réplique.
Ainsi l’architecte-défricheur, construit un argumentaire et une démonstration par l’enquête et le projet. Cela nécessite d’énoncer avec précisions des enjeux et les représenter. En définissant les conditions du projet comme un processus démocratique, solidaire et itératif, l’architecte met ainsi à jour l’aptitude des
territoires à se renouveler et s’adapter. En fabricant et renouvelant les représentations, il révèle et amplifie des opportunités et situations inédites de projet. Par le projet, réplique à une situation, l’architecte-défricheur contribue à une vision prospective documentée, expérimentée, partagée et partageable du devenir des espaces habitables.
Sur le temps long de plusieurs semestres, ces répliques seront consignées et inventoriées dans un atlas des impensés. Ce document cumulatif et interactif est envisagé comme un retentissement du studio permettant de recenser et de mettre en débat des espaces de projets et des champs de déploiement des possibles pour la profession et les architectes.
Des fonciers invisibles pour des projets architecturaux manifestes
L’atelier propose que les étudiants retiennent – par conviction et appétence – une figure et un fragment de territoire pour son « obsolescence programmée » qui constituera le premier périmètre d’investigation.
Il sera le lieu de l’enquête personnelle par le projet et celui de l’enquête collective par le récit.
Les « atterrissages » projectuels et programmatiques seront identifiés et se saisiront de situations à construire pour et par leur caractère manifeste et expérimental.
A l’occasion du développement conceptuel et constructif du projet individuel il est proposé d’explorer la notion du CARE. Le CARE alors entendu comme concept constituera le motif programmatique et constructif du projet, qu’il s’agisse des « ressources » du projet (matérielles, spatiales, temporelles et humaines), ou encore de l’attention à ce qui est là et de ce qu’on laisse (adaptabilité, réversibilité, durabilité et maintenance).
Des territoires sentinelles à l’atlas des impensés
L‘ensemble des crises climatiques, économiques, sociales et les transitions qu’elles impliquent questionnent l’habitabilité de nos territoires et leurs possibilités d’évolution et d’aménagement,
En témoignent pour exemple la loi climat et résilience de 2021 et le ZAN qui en découle. Les multiples injonctions à la sobriété foncière mettent en crise le monde de la construction et paradoxalement elles ouvrent des opportunités pour repenser les situations, processus et dispositifs pour faire projet demain.
L’ensemble des territoires, qu’ils soient urbains ou péri-urbains, naturels ou ruraux, sont impactés et doivent faire face à des injonctions paradoxales. Ceci induit une visée en contre-point, qui s’attaque à l’opposition instituée entre les territoires et déconstruit les notions de compétitivité ou de compensation
entre eux.
Des situations contradictoires sont alors innombrables. Elles imposent des changements de modèle dans l’organisation et le fonctionnement de nos territoires. Elles constituent un terreau de réflexion et d’imagination que l’architecte peut convoquer et qui, en creux, révèle les « friches de demain » et
insuffle des résolutions hybrides.
Une liste non exhaustive des champs des possibles
L’atelier propose différentes entrées thématiques et/ou des actualités qui convoquent une contradiction, un paradoxe reproductible et des fragments de territoire à enquêter, des espaces de conquêtes à investir.
• « Les pas-de-porte ! », la reconversion des RDC des centres ville et bourgs – L’animation commerciale vs les fossoyeurs des centres-villes
• « La canopée en ville !», l’ensauvagement des lieux aménagés – L’occupation des
sols vs les entités juridiques naturelles (droit de la nature)
• « Le ZAN contre le mal logement !», le recyclage des espaces habitables – La production privée du logement vs les outils de valorisation et détention en commun
• « La ville aux volets clos ! », la densification des usages – Les vacances/la vacance vs les vagues migratoires
• « Changements de propriétaires !», la transformation des non-lieux – Les zones
d’activités et de service vs les plateformes logistiques et le télétravail
VALIDATION
HORS DE : SUR_MESUREs – Atelier de projet
OBJECTIF
D’après David Growe et Forensic architecture, plusieurs établissements humains auraient existé il y a 6 000 ans en Ukraine, laissant des traces de paysages urbains perdues dans la mémoire humaine, mais détectables à l’intérieur du sol, et révélant une empreinte écologique légère. Ces organisations urbaines auraient même accéléré la formation du chornozem, le sol très fertile des fameuses terres noires de la steppe forestière ukrainienne, qui serait alors un « anthrosol ». Une
autre caractéristique est leur forme, traduisant l’absence de toute hiérarchie spatiale apparente, et composée de bâti entourant un très vaste espace ouvert. Cette Hypothèse Nebelivka amène à reconsidérer ce qu’on nomme « architecture » et « ville », et ouvre d’autres voies que celles liées à u n e c u l t u r e d ‘ e x t r a c t i o n , d e p r é d a t i o n e t d e c omp é t i t i o n . [https://forensicarchitecture.
org/investigation/the-nebelivka-hypothesis]
Le studio SUR_MESUREs propose d’explorer ces autres voies, en donnant une place centrale à la question du sol, où se posent à tous les sens du terme les grandes problématiques contemporaines de l’habitabilité du monde ; en déclinant la notion de mesure, qui fait valoir les capacités intrinsèques de l’architecture mais aussi ses responsabilités ; et en mettant cette approche à l’épreuve de territoires fragilisés, demandant une attention particulière pour continuer à les habiter.
CONTENU
L’architecture est un outil puissant de changement. Pour faire face à l’épuisement et à la saturation des sols, traduisant un état du monde, nous imaginons des moyens pour y intervenir architecturalement avec délicatesse et mesure. Plusieurs principes sont proposés pour ce faire.
L’allègement ou comment peser le moins possible sur la terre ?
Par cette question sont en premier lieu abordées ici, à travers l’architecture, les nombreuses problématiques actuelles liées au sol (sa nature, son occupation, les impacts du métabolisme urbain…). On peut par exemple interroger ce 1er acte « impensé » d’urbanisation que constitue le terrassement.
Elle renvoie aussi à la place toute relative des projets qui, en s’insérant dans un espace déjà-là dont ils réactualisent les formes, s’enchaînent dans la longue durée de la fabrique urbaine, avec les autres modes d’urbanisation (il y a toujours de l’ordinaire dans le planifé et du planifé dans l’ordinaire).
Elle conduit enfn à rechercher les motivations de toute intervention, si réduite soit-elle, et à mesurer les conséquences qu’elle entraîne, ici et ailleurs.
Ainsi, afin d’alléger au possible l’empreinte de toute nouvelle architecture, le studio travaillera pour l’essentiel sur et avec l’existant déjà construit, en affrmant l’acte d’invention que constitue cette intervention.
L’exigence de la mesure (mesurer, peser, compter – le projet est enquête)
Mesurer, c’est d’abord faire valoir le rapport sensible du corps à l’espace : prendre la mesure d’une architecture pour la comprendre non seulement par l’intellect, mais aussi par les sens ; et par l’architecture, donner la mesure des choses.
C’est aussi prendre la mesure des conséquences de ses actes dans une situation rencontrée, avec une exigence de précision et de preuve. Mesurer, peser, compter permet d’objectiver, mobiliser les chiffres clés permet d’ouvrir des possibles, car compter c’est prendre en compte : qu’est-ce qui compte / ne compte pas, qu’est-ce qu’on compte / exclut, écarte, oublie, occulte ?
On pourra par exemple mesurer des extractions et déplacements de matière, en calculant et représentant leur empreinte au droit du sol, de l’air, de l’eau, des corps…
Questionner les pratiques de l’architecture et leur modèles économiques
Cette quantifcation du monde permet d’apprécier et d’interroger les opérations conventionnelles qui le fondent. En y intégrant une problématisation des processus et points de vue adoptés, on se donne la possibilité de prendre en compte ce qui est généralement négligé ou invisibilisé. Ainsi, la mesure des valeurs produites par l’architecture, ou la comptabilité du temps passé sur un
projet, pourraient permettre de faire évoluer certaines pratiques de l’architecture et l’économie de projet qui y est associée.
De même qu’il est question ici de faire du temps du projet un espace critique, on peut également requestionner les formats du studio de projet, tels que défnis par nos formations à l’architecture.
L’architecture comme discipline trans-scalaire
Les forces politiques, économiques, sociales, culturelles, géotectoniques, affectant et façonnant l’environnement bâti à différentes échelles (du corps à la planète en passant par toute les échelles intermédiaires : territoriales, paysagères, de la ville, du quartier, du bâti), l’espace et ses arrangements ont un effet réciproque sur ces forces, sur les humains et sur les non-humains qui agissent sur eux : c’est pourquoi nous concevons à l’intérieur de ces gradations, en partant du principe que chaque échelle comporte ses propres dimensions et peut être considérée en soi, mais que l’ensemble n’est complet qu’avec chaque échelle.
Cette approche s’organise collaborativement à l’échelle du studio.
Pour tenter de dépasser les dictatures de l’immédiateté proftant au capital et les cadres normatifs de la « durabilité », il est proposé de travailler avec toutes les temporalités, de l’éphémère à la longévité, y compris les tactiques et les incomplétudes, comme cadres d’opération.
Des territoires exposés et fragilisés
sont choisis pour ancrer cette approche à l’épreuve du réel. Fortement touchés par divers phénomènes liés au changement climatique, à la raréfaction du foncier, l’artificialisation du sol, les ségrégations sociales, etc, ces territoires et leurs sols demandent une attention particulière pour pouvoir continuer à y habiter.
Le studio s’intéresse à l’architecture des lieux où nous habitons et apprenons, où nous nous rencontrons, discutons et passons du bon temps, et en particulier aux architectures invisibles qui, relevant d’une production diffuse mais non négligeable du point de vue de l’activités des architectes et de l’économie de la construction, s’inflitrent là où une architecture plus conventionnelle est moins apte à répondre. Comment, à travers ces architectures hétérodoxes, relationnelles et considérées ensemble, cultiver un autre rapport aux sol, et plus largement au monde ?
Une hypothèse de regards en miroir depuis deux hémisphères,
entre les campus nantais et mauriciens, est posée. Cette option, qui dépend des moyens de fnancement extérieurs à l’école, propose de travailler avec un groupe d’étudiant·es en Master 1 de l’ensa N-Mauritius, sur deux situations de projet similaires, à l’Ile Maurice et en Loire Atlantique.
Outre une amélioration de la réciprocité entre les deux campus, cettte formule permettrait de comparer les incidences du milieu (climat tropical / océanique, culture, politique…) sur chaque situation de projet.
VALIDATION
Progression continue, notamment sur carnet de bord.
Auto-évaluations.
Présentations intermédiaires.
Jury final.
DE 2 : Littoral Rétrolittoral – Atelier de projet
OBJECTIF
Littoral-Rétro-Littoral #5
Défis socio-climatiques pour les territoires littoraux : que peut l’architecture?
Projet long de Master
coordination : Chérif Hanna, architecte-urbaniste ; Amélie Nicolas, sociologue
intervenants : Saweta Clouet, architecte ; Jean-François Karst, plasticien ; enseignant artiste plasticien & Invités, chercheurs, acteurs du territoire
Projet court en lien : Quand la mer monte! Habiter des territoires vulnérables (DE2)
Argument
Si le désir de rivage a participé, depuis le XIXe siècle, à l’urbanisation littorale et à une intensification des politiques de développement économique en direction du tourisme, des loisirs et de la villégiature balnéaire, le rétro-littoral, second rideau du bord de mer reste, quant à lui, moins visible et certainement sous dépendance de l’économie du rivage.
Confins de la métropole Nantes-Saint-Nazaire, semis de bourgs entre marais et bocage, villes de passage pour rejoindre la côte, les représentations attachées à ce territoire de second rideau, plutôt disqualifiantes aujourd’hui, pourraient changer : une nouvelle attractivité foncière (résidences secondaires comme nouveau désir d’habiter la campagne près de la mer), une reconsidération des pratiques agricoles plutôt extensives, un repli stratégique en relation avec la hausse du niveau de la mer, la fragilisation des digues et l’érosion côtière?
Les deux rideaux, littoral et rétro-littoral, sont intimement liés et sont aussi très différents ; formes urbaines, équipements, paysages productifs, gouvernance, modes d’habiter et pratiques sociales. Pourtant, ils forment un ensemble, qui considéré comme tel, autorise une nouvelle projection politique, économique, sociale et urbaine qui ne serait plus uniquement réduite au modèle balnéaire dominant du littoral. D’autant que les vulnérabilités socio-climatiques affectant littoral comme rétro-littoral posent des questions inédites en matière de retournement stratégique et d’adaptation!
L’enjeu de ce studio porte sur la possibilité de concevoir des projets architecturaux et urbains dans des territoires où la commande (publique ou privée) n’existe pas ou peu, et où l’architecte, peu présent, a pourtant toute sa place. Une telle situation implique qu’il se dote de nouvelles méthodologies pour comprendre et qualifier ces territoires afin de créer, par des projets architecturaux et urbains, des leviers de redéploiement tant géophysique qu’économique, urbain et social. Il s’agit aussi de s’engager dans la reconnaissance d’un besoin, mais aussi d’un droit à la ville et à l’architecture.
Avec ce studio qui se déroule en plusieurs éditions, notre pari collectif est double :
– celui de croire au rôle des sciences humaines et sociales et de l’enquête (documentaire et de terrain) dans toutes les phases du projet. Par l’enquête, les étudiants produisent une représentation au plus proche des réalités de ces territoires et des conditions, crédibles, de sa transformation.
– et celui d’avoir un certain rapport au projet, en le pensant sur une échelle temporelle et d’action plus large que dans la séquence ordinaire : commande — mise en oeuvre – livraison.
Ce sont des questions qui touchent, plus fondamentalement, au déplacement du rôle de l’architecte, du projet et aux représentations qui en sont faites. Nous amenons les étudiants à aborder ces questions qui nous semblent comporter de forts enjeux en matière de recherche architecturale et urbaine. Ce studio ne place pas les étudiants dans la position de « répondre à une question », mais de (se) poser les questions en interaction avec les acteurs des territoires et en réponse aux enjeux contemporains. Une réflexion-action permet de s’engager sur des pistes concrètes de projets, quelles qu’en soient les échelles ou les temporalités d’intervention.
« Nous vous demandons des projets qui soient raisonnés, ajustés, très contextualisés, crédibles, humbles, mais qui doivent aussi être porteurs d’une audace, que votre jeunesse a le droit de demander et de tenter! ».
CONTENU
Un thème d’entrée en matière est retenu :
« Le marais guérandais : adaptation, redirection, bifurcation? »
Le studio est organisé en 4 séquences:
séquence 1 : Habiter avant de bâtir – En groupe et en individuel pour le collage – semaines 1 à 6
Cette première séquence est destinée à approcher les territoires au plus près de leurs réalités urbaines, géographiques, sociales et économiques. Elle vise à énoncer une stratégie de retournement pour le territoire.
Par la production de plusieurs cartographies réelles ou imaginaires, des récits sensibles et personnels, des récits d’habitants, il s’agit d’identifier, tout d’abord des enjeux urbains et architecturaux et ensuite, des situations de projets intégrant des réflexions programmatiques adaptées.
Nous mettrons en place différents dispositifs pour accompagner ces productions : dispositifs ethnographiques, cartographiques, dispositifs de traduction « plastique » de l’enquête, dispositifs collagistes notamment.
séquence 2: Workshop – en individuel – semaine 7
Après avoir exploré les territoires, rencontré les personnes, approché la topographie, les cartes hydrométriques, les circulations, les réseaux de transport urbain, les cartes historiques, … une forme de prise de conscience se met en place, ces lieux commencent à nous habiter.
Le workshop est le moment de la prise de risque, le moment de la (ou des) proposition(s). « Et si on faisait ça, alors ça se passerait comme ça . Le workshop consiste à construire des fictions, ou à se raconter des histoires… De prolonger le réel rencontré par l’imaginaire. Il est le moment de la considération de l’échelle architecturale articulée aux premières stratégies pensées pour le territoire.
Le workshop, c’est le conditionnel, choisir certaines conditions, en mettre d’autres de coté. Il s’agit alors d’assumer ses propres choix, d’accepter et d’utiliser certaines hiérarchies.
séquence 3 : Concrétions et constructions / développements et représentations
en individuel – semaines 8 à 11
Cette séquence est consacrée aux développements des différentes hypothèses émises lors du workshop.
Il s’agit de vérifier, d’une manière concrète la validité des programmations, du choix du ou des sites d’accueil des propositions.
Différents échelles graphiques seront abordées. Des échelles territoriales à celles les plus détaillées seront représentées. Maquettes, récits et nouveaux collages seront sollicités.
séquence 4 : finalisation des projets, retrait, recul / communication – semaines 12 à 15
Cette séquence sera consacrée à la finalisation des projets mais aussi à la présentation et communication des différentes propositions (fabrication d’un livre en commun du projet intégrant les notices PFE).
VALIDATION
Le studio compose avec une démarche de groupe et des propositions individuelles. Les étudiants travailleront donc par groupes de 2 ou 3 jusqu’à la fin de la première séquence uniquement. Les différents projets seront développés individuellement jusqu’à la fin du semestre. Cependant, l’échange au sein des groupes formés en séquence 1 se poursuivra et portera la cohérence des différents projets proposés.
Les étudiants seront amenés à construire des stratégies adaptées aux contextes territoriaux qu’ils enquêtent, en entremêlant les échelles, en s’intéressant aussi bien à la grande échelle qu’à des dispositifs architecturaux situés.
Les séances alternent des moments de discussions collectives s’appuyant sur les productions effectives, semaines après semaines, des étudiants, sur un workshop intensif et sur des présentations par les enseignants ou des personnalités invitées.
L’évaluation du projet s’appuie sur la qualité des propositions, la présence et la participation, et la critique lors des présentations intermédiaires et du jury final.
Chaque séquence fait l’objet d’un rendu. Et chaque rendu fait l’objet d’une fiche d’attendus.
Déplacement organisé sur le marais guérandais et le littoral; rencontre avec les acteurs clés du territoire. Possibilité de se déplacer sur le marais de Brouage (projet ADAPTO) et La Rochelle en lien avec la thématique de l’adaptation avec la montée du niveau de la mer / érosion côtière / préparation aux aléas
HORS DE : Culture de l’architecture contemporaine
OBJECTIF
Problématiser des repères sur l’évolution de l’architecture à l’échelle internationale de 1950 à nos jours en travaillant l’axe de la mise en relation des innovations techniques et constructives à l’échelle internationale dans un contexte de mise en place de généalogie des « productions » de toute nature.
L’analyse fine de réalisations, souvent spectaculaires, permettra de les lire comme des indices des modifications, expérimentation ou adaptations des modes de production, des changements de paradigmes culturels ou théoriques et de l’état des transformations de la société, de l’évolution de la commande (développement de la waouh architecture ou de la stararchitecture.
CONTENU
Les cours s’attacheront à s’intéresser à des édifices exemplaires d’une démarche en aller et retour entre volonté architecturale et expression technique.
L’édifice de SANAA, le Rolex Learning Center (2009), est un cas paradigmatique puisqu’il s’agit de construire et d’habiter un relief ce qui n’est pas sans évoquer les recherches de Claude Parent et Paul Virilio sur le thème de la fonction oblique. Certaines parties du MAXXI de Zaha Hadid à Rome ou du musée des sciences construit par la même architecte à Wolfsburg peuvent être rapprochées
des expérimentations techniques de Eero Saarinen dans les aéroports américains de Dulles et New York.
L’utilisation d’une rampe comme élément structurant d’un édifice pourra être un autre cas d’études la généalogie dans l’architecture contemporaine permettant de relier quelques bâtiments d’OMA/Koolhaas (Kunsthal de Rotterdam, Educatorium sur le campus d’Utrecht…) à certains projets de Le Corbusier.
Se confronter à des édifices réalisés en rentrant dans le détail de leur construction et également à la lecture de textes théoriques et critiques permettra, de décaler le regard. Puis en s’appuyant sur des esquisses généalogiques (montantes et descendants), il sera possible de revisiter le thème des réseaux et de la transmission dans le panorama des moments, lieux, édifices et acteurs de l’architecture contemporaine.
L’approche centrée sur les questions constructives sera enrichie par l’utilisation des outils et des méthodes de l’histoire (analyse de projets, description de la réalisation, mise en perspective du contexte culturel, analyse des paroles ou textes d’architectes et de critiques). Une attention particulière sera portée sur la prédation des ressources naturelles et son évolution en terme de surconsommation ou de gain apportés par l’innovation étudiée.
Cours et TD seront complémentaires et permettront de croiser et confronter les points de vue.
VALIDATION
L’évaluation se fera via le contrôle continu, participation aux séances (préparation et interventions) de TD, production en sous-groupes d’un livrable illustrant des aspects spécifiques d’une généalogie d’édifices.
HORS DE : Mémoire – Création/ Formalisation
OBJECTIF
Les étudiants du séminaire mémoire-création : L’art en commun, vers une poétique de la relation sont bienvenu.e.s
Argument : Il s’agit d’accompagner l’écriture et la fabrication de votre mémoire-création, de consolider les démarches que vous avez engagées au premier semestre pour aboutir à une forme finalisée à la fin du semestre.
Objectifs : Développer une démarche de recherche-création, développer une réflexion critique, participer activement aux échanges et collaborations au sein des ateliers, finaliser leur projet intégrant à la fois la dimension théorique et pratique, présenter et défendre leur mémoire-création devant un public.
CONTENU
Contenu : Les ateliers accompagneront d’une manière individuelle vos processus de recherche-pratiques.
Organisation du cours : 5 séances en atelier et un intensif de 3 jours.
VALIDATION
DE 2 : FURU – Controverses spatiales
OBJECTIF
Controverses spatiales et environnementales
& Initiation à la cartographie critique
La production urbaine généralisée se caractérise par le déploiement d’initiatives citoyennes, de démarches de concertation, tout autant que par le développement, la multiplication de controverses spatiales dans un contexte de mobilisation socio-environnementale. Prendre au sérieux cette dimension conflictuelle permet de mettre l’accent sur la dimension processuelle et interactionniste de la production urbaine et architecturale contemporaine. Il s’agit de saisir les jeux d’acteurs, les lieux, les spatialités à l’oeuvre, les différentes formes d’expertises, arguments, et leurs recompositions permettant d’aborder les dimensions socio-techniques et politiques de la pratique urbanistique et architecturale. Dans ce contexte, cet enseignement vise, de manière fortement interdisciplinaire, l’analyse de controverses spatiales en aménagement à partir de cas d’études choisis par les étudiants au début du semestre. L’UET vise également l’initiation des étudiants aux méthodes de représentation de ces controverses : enquête in situ, cartographie spatiale critique, débat, schémas de controverses… comme outil essentiel de médiation et de projection.
La cartographie critique ou encore appelée radicale, contre-cartographie vise l’utilisation politique et sociale de la carte pour l’appréhension des luttes par la carte combinant là des modes de faire venant des arts, de la géographie, des sciences politiques et du militantisme sociale, etc. La cartographie critique vise une alternative cartographique aux représentations classiques de l’espace pour penser les mobilisations socio-environnementales. Elle devient le support d’une représentation multidimensionnelle pour donner à voir conjointement des constituants hétérogènes inséparablement associés (E. Morin, 1988).
Cet enseignement des controverses spatiales fait directement écho à celui de la prise de conscience collective de l’ampleur de la crise écologique et des vulnérabilités environnementales contemporaines. Les enjeux sont nombreux puisqu’il s’agit notamment de poser la question du rôle et de la responsabilité des architectes dans l’urbanocène/capitalocène. Des interventions de professionnels de la cartographie et des approches environnementales des questions spatiales accompagneront le semestre. Dans une visée trans- voire post-disciplinaire, nous aborderons l’apport des Studies telles que les études post-/décoloniales et écocritiques, les environmental humanities/studies, les critical infrastructure studies etc. pour concourir à l’élaboration de nouveaux savoirs.
CONTENU
1/Etude et cartographie d’une controverse (par groupe)
Les étudiants s’appuieront dans ce cours sur une analyse croisée des différentes productions investissant les controverses spatiales à l’ENSA de Nantes depuis plusieurs années. Les étudiants suivront tout au long du semestre par groupe une controverse spatiale de leur choix qu’il s’agira de documenter (faire l’enquête, recueillir les arguments et mettre en débat les paroles d’acteurs, dessiner et cartographier les controverses, organiser des scènes de débat, etc.).
Les années précédentes les étudiants ont, par exemple, pris pour objet de recherche : le projet des méga-bassines à Sainte-Soline, l’implantation du futur CHU sur l’île de Nantes, le surf-park de Saint-Père-en-Retz, les entrepôts Amazon, la constructions d’ensemble immobilier, l’imperméabilisation des sols, la création de centrales photovoltaïques, etc.
2/ Projection d’un contre-récit à la controverse
Les étudiants s’appuieront sur l’enquête menée pour affirmer et projeter d’autres narrations et spatialités, pour penser des récits communs, pour penser les défis socio-environnementaux contemporains, pour imaginer de nouvelles conditions d’habitabilité du monde. Le contre-récit permettra de repenser les politiques d’aménagement du territoire telles qu’elles se pratiquent. Il pourra prendre toutes les formes matérielles, performatives et idéelles proposées par le groupe d’étudiants en accord avec l’équipe enseignante.
VALIDATION
Les étudiants seront évalués par leur présence régulière aux séances de TD et par la production d’une cartographie d’une controverse choisie et la projection d’un contre-récit.
Enquête In-Situ / Rencontre d’acteurs de la controverses et déambulation (sur une séance)
Engagement étudiant
OBJECTIF
Reconnaître les compétences et savoirs-faire acquis dans le cadre d’un engagement
CONTENU
Les étudiants demandeurs ont une activité bénévole (Divers(c)ité, association humanitaire, solidaire, chantier école, élu au BDE, CVE…) d’environ 75 heures. Sont exclus les engagements auprès de religions et de partis politiques.
VALIDATION
o Demande par note d’intention d’1 page exposant la tenue de l’engagement et les compétences à transmettre au service à la commission engagement étudiant pour décision avant la fin de campagne des choix d’options.
o Rédaction d’un article de présentation pour ressource numérique
o Participation à l’atelier sur les compétences
o Participation à « la journée de l’engagement » prévue au calendrier pédagogique
o L’UET engagement étudiant ne peut être validée qu’une fois dans le cycle Master, avant le semestre de PFE
Non