Constat et problématique :
Il est plus que nécessaire de former des architectes conscients des enjeux de l’existant pris dans un sens large et en prenant en compte la notion de cycles successifs de vies d’un même site et des usages s’y rapportant :
– renouveler et diversifier les usages dans l’existant (re-programmation) des édifices ou infrastructures du XX° siècle (urbanisme de dalles, ensembles imbriqués…) ou typologies monofonctionnelles (grands ensembles, lotissements…)
– inventer la transition énergétique dans l’existant par des réponses à la fois respectueuses et inventives contre la dégradation du climat et ses conséquences pour les habitants,
– intégrer dans les cycles de vie le réemploi des matériaux, des espaces, des usages, des savoir-faire…
– imaginer les mutations (reconversion) des friches d’ensembles monofonctionnels (militaires, hospitaliers, productifs, culturels, cultuels)…
– intervenir sur les bâtiments existants des centres anciens des petites et moyennes communes qui se dépeuplent au profit d’extensions pavillonnaires où de la construction de quartiers clefs en main.
Former des architectes compétents, capables d’un diagnostic pointu (expertise), non seulement technique (confort, équipements, matière…) mais qui s’inscrit également dans une histoire de l’architecture et de la ville (typologies, modes de vie, usages…) et qui se nourrit d’autres récits (littéraires, artistiques, mémoire, utopies…). A l’heure où près de 70% des activités de construction concernent le « construire dans le construit », la question ne fait plus débat sur la nécessité de cet enseignement dans la formation initiale. Elle constitue le deuxième axe de la stratégie nationale pour l’architecture[1].
Les situations concrètes sur lesquelles va travailler l’équipe
Les modalités d’action recouvrent un grand nombre de situations : réhabilitation, restructuration, extensions, remodelage, surélévations, confortements et réemploi, réutilisation, affectations temporaires… Le patrimoine architectural du XX ° siècle, riche d’hypothèses, d’inventions et d’expérimentation peut également se traduire par des questionnements sur ce qui n’a pas été construit en interrogeant les fictions littéraires, musicales, artistiques mais aussi architecturales (de Ledoux aux Métabolistes par exemple ) que l’architecture de cette période a pu intégrer ou générer.
Compétences à acquérir :
Les enseignements de projet, les workshops, les enseignements théoriques et les séminaires de recherche visent à acquérir des savoirs et des savoir-faire nécessaires à l’appréhension des enjeux cités plus haut :
Partenariats possibles :
DRAC, ADEME, Nantes Métropole, Réinventer la Seine, Municipalités, DDT et DDTM, mission ANRU, services de l’inventaire, industriels dans le domaine des matériaux, Ecoles d’ingénieurs, autres ENSA avec la mise en place d’un réseau (Architecture, Patrimoine et Création) inter-écoles avec un conseil scientifique [2]…
[1] Prendre en compte l’héritage architectural des XXe et XXIe siècles et développer l’intervention architecturale pour valoriser et transformer le cadre bâti existant :
– Renforcer la formation initiale et continue des architectes sur l’intervention sur l’existant
– Valoriser les quartiers prioritaires par l’architecture en partenariat avec les acteurs de leur renouvellement
[2] L’enseignement de la réhabilitation en France » programme de recherche PUCA/ Requalification à haute performance énergétique de l’Habitat (REHA) Virgine Thomas PUCA, Jean-Bernard Cremnitzer ENSA Normandie
DE 1 : (Re)construction Fifty-fifty – Atelier de projet
OBJECTIF
La transformation de la tour Bois le Prêtre de Lacaton/Vassal/Druot a remporté en 2011 l’équerre d’argent, la rénovation du Kleiburg à Amsterdam par NL architects et XVW architectuur remporte en 2017 le prix Mies Van der Rohe. Avec ces deux projets majeurs récompensés, la réhabilitation des grands ensembles d’habitat des années 50/70 rentre de plain-pied dans le paysage architectural mondial. C’est pourquoi, il nous semble évident d’inclure en cycle Master, ces questions dans le cadre de la formation initiale des architectes. La période de la reconstruction est confrontée à deux enjeux, d’une part produire en masse et vite et d’autre part inventer de nouvelles formes urbaines qui tirent partir des recherches théoriques des architectes de la modernité (Chartes d’Athènes, CIAM X …). De cette dualité entre réflexion et production sortira des réponses contrastés, de vraies innovations de formes urbaines mais aussi des projets guidés uniquement dans un but de rapidité d’exécution et de rentabilité financière.
CONTENU
1. Analyse et compréhension des modèles d’habitat mise en place (projets urbains, typologies) en interrogeant également les systèmes constructifs, la question du second œuvre et l’insertion de la technique moderne dans le logement (ventilation, chauffage, …).
2. Etudes de cas de transformation d’ensemble de logements réalisés, en cours ou en projet afin de comprendre les enjeux des projets, les difficultés à répondre aux transformations des bâtiments et de leur mise aux normes.
3. Programme de réhabilitation/transformation/extension dans la région des Pays de la Loire (projets en partenariat avec Silène Habitat, Saint-Nazaire). Le projet donnera lieu à l’établissement d’un diagnostic architectural, technique et social, à la proposition d’un programme de transformation et ou d’extension, enfin à un projet architectural détaillé.
VALIDATION
Contrôle continu, jurys intermédiaires et jury final, travail en groupe complet pour le diagnostic, en petit groupe pour la programmation et le projet urbain et individuel ou binôme pour le projet architectural.
Voyage :
Workshop de 2 jours à Saint-Nazaire (visite des sites avec la Silène)
Voyage d’étude en projet : Bordeaux ou Seine-Saint-Denis (93).
Liens utiles
Silène Habitat
https://www.silene-habitat.com
DE 1 : Demeure terrestre – Atelier de projet
OBJECTIF
« Il faut décarboner de toute urgence et de manière très radicale nos sociétés et nos économies » :
c’est par cette sentence que le scientifique suédois Johan Rockstrom a réagit aux conclusions du 6ème rapport du GIEC en aout 2021 (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat).
Le domaine de la construction est responsable de 40% des émissions de gaz à effet de serre (chiffre ONU 2018).
Dès lors, que fait-on ? N’est il pas de notre responsabilité sociale, environnementale et écologique, de penser autrement et surtout de construire autrement ?
Alors que « la maison brule », nous proposons donc de ne plus regarder ailleurs et d’expérimenter des projets concrets : face à l’épuisement de la ressource et aux énergies fossiles, à la nécessité de décarboner l’architecture, l’objectif du projet s’articulera autour de l’exploration des filières biosourcés et géosourcés, dans le but de réduire l’empreinte carbone des bâtiments.
Mais, « parce qu’il serait triste que le bilan carbone devienne l’horizon ultime de nos actions » il s’agira également d’explorer « le pouvoir émotionnel de la matière ». (3)
L’étudiant.e développera ainsi une connaissance technique, théorique et pratique d’un matériau, mais aussi une approche sensible, esthétique de ce matériau.
Car ni des matériaux vertueux ni des recettes techniques ne fabriquent à eux seuls une bonne architecture. Comme le demandait Louis Kahn à ses étudiants avant de mettre en œuvre un matériau : « Que veux-tu, brique ? » (4)
Un programme de petit équipement hybride est proposé sur un site donné, prétexte au développement d’un projet architectural dans le détail et la complexité de l’évaluation de l’impact « bas-carbone ».
Mots clefs : matériaux/matières biosourcés et géosourcés, ressource, invention, expérimentation, fabrication, réemploi, engagement, générosité, poésie, fiction, envie, plaisir, conviction, hybridation, nature, narration, écologie, contexte, bas carbone, déjà-là, local, low-tech, topophilie, détail architectural, prototypage…
CONTENU
Développement de la proposition architecturale sur un site donné, dans un contexte de ville durable et hybride. Le site pressenti sera en mutation urbaine, porteur du développement d’une architecture bas carbone.
Identification de la stratégie du programme-hypothèse : un équipement scolaire « bas-carbone » qui pourra être hybridé avec un autre programme/usage, au choix de l’étudiant.
MODALITES :
– Enquête et Atlas de projets biosourcés/géosourcés par filières : bois, chanvre, paille, terre, pierre, fibres naturelles, roseau…
– Expérimentation par maquette et détail technique à échelle 1 (dessin et prototypage)
– Evaluation suivant les critères du « manifeste pour une frugalité heureuse et créative » :
énergie, matière, technicité, territoire, et calcul pour validation du niveau 3 du label
« bâtiment biosourcé » (critères pour répondre au « concours !mpact », comme cadre potentiel de rendu)
VALIDATION
Contrôle continu, jury intermédiaire et jury final,
Travail collectif pour l’enquête et l’atlas des filières,
Travail en binome Master / PFE, en fonction du nombre d’étudiants inscrits
Workshop intensif sur la construction biosourcé
Proposition d’inscription et rendu au concours « !mpact » (non obligatoire)
Visites de scierie et d’entreprises de construction bois,
Visites de chantier biosourcé
Liens utiles :
(1) Le titre de l’option proposée fait directement référence à l’ouvrage de Thierry Paquot, Demeure Terrestre, éditions Terre Urbaine, 2020
(2) Augustin Berque, in L’écoumène, mesure terrestre de l’homme, mesure humaine de la Terre : pour une problématique du monde ambiant, article paru dans la revue l’Espace géographique, tome 22, 1993.
(3) Stéphanie Sonnette, in revue Tracés, numéro consacré au Fibra Award 2019, édition Espazium, Avril 2020
(4) « Even a brick wants to be something » in John Lobell , Louis I. Khan, Between silence and light, édition Shambhala, 1985.
(5) Peter Zumthor, in Penser l’architecture, édition Birkhauser, 2007
(6) Lien vers le site de la frugalité : https://www.frugalite.org/fr/le-manifeste.html
(7) https://www.concoursimpact.org/
DE 1 : Projet court Maquette plus plus
OBJECTIF
Dans le cadre d’une démarche de recherche et de représentation créative des projets en architecture, l’étudiant devra proposer un travail plastique volumétrique, sous forme de maquette , articulé à un projet de recherche spatial, architectural ou paysager en revisitant la question du modèle pavillonnaire. En faisant preuve d’exigence et d’autonomie tant au niveau de la technicité de la réalisation finale qu’en termes d’attitudes critiques et théorique vis-à-vis des techniques de représentation des projets en architecture.
CONTENU
Le sujet proposé est de revisiter des modèles de pavillons d’habitation individuelle. Au travers de ce sujet simple et rapidement appréhendable, L’étudiant aura à définir une problématique projectuelle qui lui est propre.
Il s’agit d’en questionner la volumétrie, la matérialité et le dimensionnement en expérimentant tous les possibles de l’outil maquette, de la maquette conceptuelle à l’utilisation de la maquette comme outil de restitution d’une spatialité recherchée.
Cette recherche sur ces objets architecturaux qui forment le patrimoine « quotidien » des paysages de nos périphéries de villes et centres bourgs est un prétexte pour interroger notre capacité d’architecte à investir ces questions contemporaines (travail de référence initié sur la maison M27 à Mimizan par l’agence Bast Architectes).
L’étudiant devra donc re-mobiliser ses compétences créatives personnelles et les acquis appris précédemment lors de son cursus afin de les approfondir dans une proposition aboutie et maîtrisée.
L’accent sera donc mis sur la réalisation concrète d’une maquette physique augmentée, en tant qu’outil conceptuel et de représentation pertinente d’un projet architectural. Une introduction sur la place et la fabrique de la maquette physique dans un environnement très largement numérisé sera proposée afin de présenter la maquette en tant qu’un objet processus, un objet situé, physique, concret, relationnel, dynamique (espace et temps). Seront abordées les notions de représentation des spatialités telles que : échelle du réel et projection abstraite – Expérimentations sur les matérialités diverses et appréhensions multiples : poids, texture, fragilité, densité, transparence…
Afin d’éprouver les apports théoriques, conceptuels et sensibles de la réalisation plastique de cette maquette concrète, l’étudiant devra imaginer et réaliser un document associé : dessins, photomontages, textes et images numériques composées, qui puisse donner à voir les ambiances architecturales, urbaines et paysagères à vivre à partir de son objet-projet réalisé. Et ainsi, dans une perspective qualitative, le dispositif d’images associées devient à son tour opérateur d’un sens augmenté, d’une mise en critique assumée et d’une force projectuelle singulière révélée.
Parallèlement et tout au long du processus de conception, l’étudiant devra constituer un corpus de références architecturales, artistiques et théoriques sous forme d’un Atlas d’images*, en relation avec sa problématique. Car parallèlement à la question de la qualité formelle et plastique de la proposition, sera posée celle de la structuration d’un discours sur celle-ci. Comment parler de son travail ? Comment arriver à mettre en place une adéquation et une dialectique entre une intention, sa formalisation et le langage plastique et discursif qui peut en découler ? Au-delà, comment arriver à situer son travail par rapport à un ensemble de références historiques et contemporaines ? Autant de questions qui pourront aussi être ré-investies par l’étudiant dans le cadre de ses divers projets d’architecture et notamment le PFE, et le préparant à prendre parti « esthétiquement » dans sa future vie professionnelle.
Une grande attention sera portée sur la présentation finale et soignée du projet maquette réalisée et de ses documents associés (visuels, textuels et sonores).
Quelques références : collection FRAC Centre Val-de-Loire, Bast architectes, Sapiens architectes, Peter Zumthor, Pezo Von Ellrichshausen, Junya Hishigami, Manthey Kula, Bodys Isek Kingelez, Constant Nieuwenhuys dit « Constant », Absalon, Thomas Schütte (Houses), Hans Op de Beeck, William Kentridge, Menghzi Zheng …
Des maisons modèles seront proposées à chacun, il est donné la liberté à chaque étudiant de venir avec son modèle de « pavillon individuel » qu’il souhaiterait explorer.
Au-delà de la dynamique de groupe qui sera favorisée, le travail sera mené individuellement.
Voyage
Visite de site en groupe du village Expo à St Herblain
VALIDATION
L’évaluation se fera en contrôle continu et dans l’engagement de l’étudiant à participer de façon dynamique à la démarche collective de fabrication de l’atelier et à partager ses questionnements et ses savoirs techniques.
L’évaluation se fera sur une partie contrôle continu et une partie sur des critères d’autonomie, de pertinence du travail par chacun des étudiants ainsi que sur la qualité des expérimentations et de restitution finale.
HORS DE : Projet court C’est la pause
OBJECTIF
Jouer
Pour sa vertu pédagogique, Jouer avec les processus de transformation,
Se ménager en temps de pause, S aménager un temps de pause.
L’atelier intensif « C’est la pause ! » se saisit de situations de transition pour repenser la place de l’humain dans le monde actuel, son rapport au milieu, au collectif et à soi-même. Cet atelier propose de mettre en jeu des possibles et de concevoir des réalités alternatives en résonance avec un terrain. C’est une initiation au prototypage urbain qui joue avec les contradictions existantes, qui se saisit de déplacements, qui change le présent à partir du future. L’intention est double : apprendre à élaborer des propositions spatiales dans un temps très court jonglant avec l’incertain et le trouble et dans le même temps, inscrire ces propositions dans des dynamiques transformatrices du lieu, qui sont nécessairement plus longues. Cet enseignement se déploie à partir d’une situation de projet réel, à savoir, en immersion parmi des lycéen.nes, et les autres acteurs du Lycée XXXXXXX (a définir).
Habiter le projet et être habité par le projet pour faire avec le déjà-là et faire parmi les gens Le Lycée Polyvalent XXXXX est l’un des partenaires historiques de l’ENSA Nantes via le dispositif Divers(c)ités. A ce titre ont été mis au jour un ensemble de situations propices à mobiliser le savoirfaire des filières professionnelles de l’établissement (ébénisterie, menuiserie, maintenance des bâtiment…). A partir des situations très concrètes – amélioration d’espaces de récréation, ou des espaces de transition, ou encore de la maison des lycéens, – la collaboration avec l’école d’architecture permettra d’expérimenter une démarche ouverte incluant les élèves, les enseignant.es et les salarié.es du lycée dans un processus de transformation de l’établissement.
Objectifs pédagogiques :
? S’initier au prototypage urbain comme méthode de conception mobilisant simultanément processus de recherche, façonnage matériel et transposition des enseignements acquis
? Savoir entrer en contact avec une situation réelle et apprendre à avancer dans ce contexte malgré la persistance d’inconnues
? Savoir manipuler une pensée écosystémique, différentes échelles, différents modes d’expression
? Savoir équilibrer travail individuel et travail en équipe
? Savoir transposer des idées et intuitions en pratiques et les exprimer en objets en prise avec le monde
? Savoir restituer et transmettre des connaissances dans des formes intelligibles, partageables et interprétables.
CONTENU
Toute la semaine, le groupe sera hébergé à XXXXX (a définir), au sein de du lycée. Les repas seront pris au restaurant scolaire. Le départ se fera en train le lundi à la première heure et le retour le vendredi en soirée. L’hébergement, le coût des billets de train et les repas seront pris en charge par l’équipe
pédagogique.
L’immersion sur le terrain permet d’éprouver en soi-même ce qui se joue dans les situations identifiées par les usagers. Cette expérience est une opportunité pour les étudiant.es de mettre leurs compétences (conceptuelles, analytiques, cognitives, graphiques, constructives, pédagogiques, …) au service d’une (ou plusieurs) situations controversées. En effet, cet espace de travail ne concerne pas la médiation de l’architecture. L’étudiant-e, architecte en devenir, est une voix parmi les autres voix, une ressource parmi les autres, une force transformatrices parmi d’autres, dont les connaissances et la singularité mérite d’être mise à profit des sujets qui anime le groupe.
Donner du jeu et mettre en jeu comme principe pédagogique
L’atelier est conçu comme un jeu en cinq étapes. A l’issue de chaque jour est produit un objet transitionnel ouvrant sur l’étape suivante. Ce sont l es résultats intermédiaires qui représentent le nouveau point de départ.
Ce processus de prototypage permet de tester différentes hypothèses d’intervention. Les étudiants se mettent à l’épreuve d’une méthode de conception mobilisant simultanément processus de recherche, façonnage matériel et transmission à des tiers dans un temps contraint.
Par immersion et prototypage, l’enseignement vise à cultiver les capacitésréflexives par les réalités du terrain, la mise en jeu des possibles, l’élaboration fulgurante d’une proposition et sa transmission. L’expression sous forme d’objets transitionnels aide à concrétiser des leviers pour stimuler les processus de transformation.
L’issue du projet court est envisagé comme le point de départ d’un processus de transformation des espaces du lycée. Un processus qui s’inscrit dans une temporalité plus longue. Dans cette perspective des projets d’Engagement Étudiant sont envisageables par la suite.
Faire avec c’est aussi faire avec les personnes, les objets, les situations, les espaces, les matières en présence.
Il appartient aux étudiant.es de prendre des initiatives, d’observer ce qui peut être prélevé et remis en jeu au service du projet. La transformation de l’espace est un jeu d’addition, de soustraction, de déplacement, de retournement…
Formats de restitution
? une présentation à l’orale et sa mise en débat parmi la communauté de l’établissement ;
? des productions graphiques, formelles et situées nécessaires;
? Intervention(s) à l’échelle sur le terrain.
? un « cahier des possibles, mode d’emploi » à transmettre à l’établissement ;
VALIDATION
? Présence et participation à l’atelier à toutes les étapes
? Capacité à appréhender la pluralité, en débattre, argumenter et justifier les choix et les idées
? Qualité de l’analyse et de la démarche, inventivité et pertinence des idées et de la proposition
? Qualité graphique, clarté de l’expression orale, restitution des documents demandés
Effectif limité à 24 étudiants
DE 1 : Projet court Propaille
OBJECTIF
L’actualité environnementale et les orientations réglementaires contemporaines nous imposent une prise en compte des matériaux biosourcés et isolants. La botte de paille répondant à ces exigences, nécessite une adaptation des pratiques des professionnels. Les Règles Professionnelles de construction en paille rédigées par le Réseau Français de Construction en Paille constituent le
cadre officiel et normatif applicable en France. Elles définissent les règles de conception et de mise en œuvre à appliquer pour l’utilisation de bottes de paille en tant que remplissage isolant et support d’enduits. La formation Pro-Paille, certifiante, permet d’appréhender et maîtriser ces Règles Professionnelles à partir d’exercices pratiques et de cours théoriques.
• Appréhender le matériau botte de paille, en connaître les caractéristiques et les limites.
• Connaître les bases de la thermique et de la physique du bâtiment.
• Connaître le contexte réglementaire applicable à la construction en paille.
• Apprendre à utiliser et maîtriser les Règles Professionnelles de construction en paille.
• Découvrir et pratiquer les principales techniques de construction en paille.
• Réaliser la première couche d’accroche d’un enduit sur un support en paille.
• Rédiger une fiche de contrôle de qualité de mise en œuvre de la paille.
CONTENU
Complémentarité entre théorie et pratique. La formation est articulée autour des Règles Professionnelles de construction en paille CP 2012 révisées. Les notions théoriques nécessaires sont dispensées au fur et à mesure de l’avancement des exercices pratiques. Les exposés s’appuient sur des cas concrets et des retours d’expériences. Les exercices sont réalisés par les étudiants sur une maquette à taille réelle.
Encadrement : intervenant extérieur du Réseau français de la construction paille, enseignants de l’école.
VALIDATION
Examen sur table donnant lieu à une attestation de compétence « Pro-Paille – CP 2012 révisées » pour « Mise en œuvre de paille en tant que remplissage isolant et support d’enduit conformément aux règles professionnelles de construction en paille (CP 2012 révisées) ».
Jauge de 15 étudiants.
Demi-journée de visites de chantier et/ou de réalisations, si possible.
Liens utiles
Réseau français de la construction paille, www.rfcp.fr
DE 1 : Projet court La vie solide
OBJECTIF
Arthur Lochmann, La vie solide, Ed. Payot 2019.
Dans ce récit d’apprentissage, Arthur Lochmann témoigne de son parcours qui l’amène progressivement d’une discipline intellectuelle à la pratique manuelle des savoir-faire de la charpente. Il s’agit d’initier un nouveau rapport de connivence entre savoir et savoir-faire, théorie et pratique.
Le workshop ou “projet court“ prolonge le partenariat initié par Bettina Horsch avec les Compagnons du devoir et permet d’envisager la rencontre autour d’un projet commun entre les étudiants futurs architectes et les apprentis compagnons.
Il s’agit ici d’apprentis compagnons “itinérants menuisiers“. Le bois sera donc la matière première de ce workshop.
CONTENU
Les étudiants et apprentis seront réunis autour d’un projet bâti autour de la
manipulation de la matière et d’une réflexion qui intègre la ressource comme matière
à construire et matière à penser.
D’où vient le bois que l’on utilise ?
Quelle sont ses qualités ?
Comment est-il transformé ?
Quel sont les outils et les gestes qui accompagnent sa transformation ?
Comment évolue-t-il dans le temps ?
Quelle est sa charge poétique et sensible ?
Comment une matière devenue matériaux continue de raconter un paysage ?
Le projet, un programme simple qui reste à définir avec des attendus sous forme de verbalisation et posture (reposer, accueillir, protéger, adosser, poser, boire…) intègrera tout ou partie des attendus d’un projet architectural :
– Se poser sur un sol
– S’élever
– Se protéger
Des thématiques pourront constituer un fil conducteur aux différentes manipulations :
– tendre
– compresser
– tisser
– tailler
– brûler…
VALIDATION
La restitution sera la réalisation à l’échelle 1 du projet, dans le temps imparti du
workshop.
Le dessin de détail à différentes échelles sera également convoqué et confronté à la
réalité de la réalisation.
DE 1 : Matière à construire – terre crue et fibres naturelles – expérimentations
OBJECTIF
Cet enseignement propose la découverte de la terre crue. Il permet d’appréhender les procédés de production, les techniques de mise en œuvre et leurs potentialités et limites constructives et architecturales.
La terre est une matière première. L’homme l’utilise comme matériau depuis des millénaires pour construire des bâtiments, y compris en France et en Pays de la Loire. Boudée depuis l’arrivée en masse sur le marché du bâtiment de son proche cousin, le béton dans les années 50, elle revient aujourd’hui sur le devant de la scène. Ses atouts écologiques, économiques, sociaux et culturels attirent en effet les architectes contemporains. Mais les techniques jadis employées sont tombées dans l’oubli et le manque de cadre réglementaire français empêche le développement des architectures en terre.
CONTENU
Des cours théoriques abordent : les aspects géologiques et géotechniques du sol; la matière, sa composition et ses caractéristiques mécaniques, thermo-physiques, hygrométriques, l’impact environnemental ; l’histoire de la construction en terre crue ; les techniques et procédés de construction, le patrimoine bâti en terre ; la conception des bâtiments en terre crue, les pathologies et le diagnostic, les systèmes de restauration ; les aspects règlementaires.
Les TD permettront de manipuler la matière à travers différents ateliers : tests de reconnaissance des terres, préparation des mélanges, fabrication d’adobes, mise en œuvre de la bauge, du pisé, de l’adobe, du torchis et de la terre allégée.
VALIDATION
Dossier.
Effectif limité à 30 étudiants
Nous sommes en pourparlers avec l’association La ferme des mille bras afin de proposer l’UET dans le cadre d’un projet concret de petits aménagements dans la ferme. Il se peut que la partie pratique de l’UET et les heures de travaux personnels seront ainsi délocalisée à Bougenais.
Engagement étudiant
OBJECTIF
Reconnaître les compétences et savoirs-faire acquis dans le cadre d’un engagement
CONTENU
Les étudiants demandeurs ont une activité bénévole (Divers(c)ité, association humanitaire, solidaire, chantier école, élu au BDE, CVE…) d’environ 75 heures. Sont exclus les engagements auprès de religions et de partis politiques.
VALIDATION
o Demande par note d’intention d’1 page exposant la tenue de l’engagement et les compétences à transmettre au service à la commission engagement étudiant pour décision avant la fin de campagne des choix d’options.
o Rédaction d’un article de présentation pour ressource numérique
o Participation à « la journée de l’engagement » le 2 juin 2023
o L’UET engagement étudiant ne peut être validée qu’une fois dans le cycle Master, avant le semestre de PFE
Non
HORS DE : Culture de l’architecture contemporaine
OBJECTIF
Problématiser des repères sur l’évolution de l’architecture à l’échelle internationale de 1950 à nos jours en travaillant l’axe de la mise en relation des innovations techniques et constructives à l’échelle internationale dans un contexte de mise en place de généalogie des « productions » de toute nature.
L’analyse fine de réalisations, souvent spectaculaires, permettra de les lire comme des indices des modifications, expérimentation ou adaptations des modes de production, des changements de paradigmes culturels ou théoriques et de l’état des transformations de la société, de l’évolution de la commande (développement de la waouh architecture ou de la stararchitecture.
CONTENU
Les cours s’attacheront à s’intéresser à des édifices exemplaires d’une démarche en aller et retour entre volonté architecturale et expression technique.
L’édifice de SANAA, le Rolex Learning Center (2009), est un cas paradigmatique puisqu’il s’agit de construire et d’habiter un relief ce qui n’est pas sans évoquer les recherches de Claude Parent et Paul Virilio sur le thème de la fonction oblique. Certaines parties du MAXXI de Zaha Hadid à Rome ou du musée des sciences construit par la même architecte à Wolfsburg peuvent être rapprochées
des expérimentations techniques de Eero Saarinen dans les aéroports américains de Dulles et New York.
L’utilisation d’une rampe comme élément structurant d’un édifice pourra être un autre cas d’études la généalogie dans l’architecture contemporaine permettant de relier quelques bâtiments d’OMA/Koolhaas (Kunsthal de Rotterdam, Educatorium sur le campus d’Utrecht…) à certains projets de Le Corbusier.
Se confronter à des édifices réalisés en rentrant dans le détail de leur construction et également à la lecture de textes théoriques et critiques permettra, de décaler le regard. Puis en s’appuyant sur des esquisses généalogiques (montantes et descendants), il sera possible de revisiter le thème des réseaux et de la transmission dans le panorama des moments, lieux, édifices et acteurs de l’architecture contemporaine.
L’approche centrée sur les questions constructives sera enrichie par l’utilisation des outils et des méthodes de l’histoire (analyse de projets, description de la réalisation, mise en perspective du contexte culturel, analyse des paroles ou textes d’architectes et de critiques). Une attention particulière sera portée sur la prédation des ressources naturelles et son évolution en terme de surconsommation ou de gain apportés par l’innovation étudiée.
Cours et TD seront complémentaires et permettront de croiser et confronter les points de vue.
VALIDATION
L’évaluation se fera via le contrôle continu, participation aux séances (préparation et interventions) de TD, production en sous-groupes d’un livrable illustrant des aspects spécifiques d’une généalogie d’édifices.
BURMAH : Architectures contemporaines : cultures /pratiques /critiques
OBJECTIF
Ce séminaire de mémoire se donne pour objectif de travailler à l’exploration critique de « situations » contemporaines diverses. Il est possible de s’intéresser à des courants constitutifs de la pensée et de la production architecturale contemporaine, mais également à des situations particulières de commandes urbaines ou architecturales ou encore à des travaux d’architectes ‘connus’ ou ‘confidentiels’.
Il s’agira de se confronter à l’écriture des ‘histoires du présent immédiat’ ainsi que le propose l’historien de l’architecture Anthony Vidler en se confrontant aux méthodes de l’histoire mais également en travaillant sur les croisements ou hybridations de méthodes si fréquentes aujourd’hui. Ce séminaire sera utilement mis en relation avec le cours BurMaH/ UET ‘Cultures de l’architecture contemporaine’ donné au semestre de printemps.
CONTENU
Outre la définition de l’objet qui peut aussi bien être une ville, un quartier, un ou des architectes, un corpus d’œuvres ou de textes, une ou des pratiques, un concept ou une situation concrète… le premier travail consistera dans l’identification de sources documentaires qui permettront conduire la première étape d’une recherche : de la curiosité initiale à l’élaboration d’une problématique.
Les trois axes proposés : cultures, pratiques, critiques permettront de travailler aussi bien les textes d’architectes, leur paroles largement diffusées via les interviews ou les conférences, les textes critiques produits dans des revues ou à l’occasion des expositions monographiques ou collectives ; il est également possible pour chaque étudiant.e de construire son propre protocole d’enquête ou de recueil de données.
VALIDATION
la participation aux séminaires ainsi que production d’un document en juin pour valider l’UE
DE 1 : Le(s) sens (re)trouvé(s) – Pratiques, modes d’habiter et de vie
OBJECTIF
Les enjeux contemporains, les catastrophes en tout genre, les derniers évènements climatiques et sanitaires bousculent les modes de penser et les modes de faire dans l’ensemble des sphères, tant professionnelles que personnelles. Cela pousse les individus à s’interroger sur le sens, la valeur des choses pour retrouver accomplissement, épanouissement, enthousiasme, bien-vivre… On sent « l’émergence d’une sensibilité? environnementaliste, une tendance a? rechercher dans une relation renouvelée et plus fréquente a? la nature, des formes de sensorialité? plus active dans les pratiques urbaines » (Xavier Bonnaud, L’expérience architecturale, HDR, 2014, p.43) et architecturales. La volonté « d’amélioration » de l’humanité, la prise en compte de ces enjeux environnementaux et sociaux insufflent de nouvelles formes, de nouveaux espaces, de nouveaux modes d’habiter et de vie dans un souci de qualité et de bien-être. Ces enjeux induisent également de nouvelles pratiques de fabrique de l’environnement construit qui fait sens pour les concepteurs et pour les usagers. Aussi, l’architecture et l’expérience sensorielle permettent de replacer l’humain, le bien-être et les valeurs au centre du travail architectural tant dans sa formalisation que dans sa pratique.
De plus, comme le dit Zumthor, « La magie du réel est … “ l’alchimie“ de la transformation des substances matérielles en sensations humaines, ce moment particulier d’appropriation ou d’assimilation de matière, de matériau et de forme dans un espace architectural. » (Penser l’architecture, Peter Zumthor, éditions Birkhäuser: Basel, Boston, Berlin, traduit de l’allemand d’après le texte de l’édition, de 2006, 2008, p. 85)
Le titre « Le(s) sens (re)trouvé(s) » fait volontairement référence à des approches différentes qui ouvrent le champ des possibles :
• au sens dans la pratique de l’architecture (pratiques architecturales et urbaines, pratiques des métiers de l’architecture, pratiques d’espaces…) ;
• au sens de la vie dans son rapport aux valeurs, à l’éthique ;
• au sens donné aux modes d’habiter et de vie prenant en compte les enjeux pressants ;
• au sens dans les modes de construire, dans le rapport à la matière et aux ambiances ;
• à la perception sensible des espaces à travers les cinq sens ;
• …
Le « re » entre parenthèses de « (re)trouver » est important puisqu’il introduit le fait que le sens peut se trouver (première fois) mais peut également se retrouver lorsqu’il a été perdu. Les dimensions rétrospectives et prospectives pourront être explorées.
Dans le prolongement des questionnements de l’enseignement « Les mondes de l’architecture » et des enseignements sur la matière et les ambiances, entre pratiques ordinaires et extraordinaires de l’architecture, de l’espace et modes d’habiter et/ou de vie face aux différents enjeux environnementaux et sociétaux, ce séminaire de mémoire propose aux étudiant.e.s d’explorer, d’interroger la diversité de ces « pratiques » et modes d’habiter et de vie et leurs évolutions à partir d’une étude de cas et/ou expériences vécues. Chaque étudiant.e interrogera une de ces thématiques en construisant un objet de recherche articulé à une enquête de terrain (à partir d’une expérience de stage, un chantier participatif, une immersion dans un des mondes de l’architecture, une enquête par entretien auprès de professionnels, une expérience en mobilité, une expérience de vie ou de voyage vous ayant permis de découvrir des nouveaux modes d’habiter et de vie, une ou plusieurs expériences de vie personnelle, une rencontre avec des gens vivant « autrement » etc.).
Ce temps du mémoire est pensé comme un temps de réflexion susceptible d’aider l’étudiant(e) à se positionner sur sa pratique architecturale et sur sa vie future qui feront sens pour elle/lui.
CONTENU
– ORGANISATION : Séances collectives au semestre d’automne, puis séances en petits groupes au semestre de printemps. Un suivi individuel/regroupé (entretiens Teams) est prévu pour les étudiant.e.s en mobilité.
– APPORTS METHODOLOGIQUES : Les outils (journal de terrain, grille d’entretien, photoreportage, …), méthodes et conditions de l’enquête qualitative (observation, entretiens, expérimentations,…) seront présentés et discutés en fonction des objets de recherche retenus par les étudiants.
VALIDATION
– Présence et participation au séminaire
– Note d’intention (rendu à l’issue du séminaire d’introduction au mémoire) (10% UEM1)
– Note intermédiaire (problématique) rendue en janvier (90% UEM1)
– Intensif outils de la recherche (20% UEM 2)
– Mémoire rendu et soutenance (80% UEM2)