Constat et problématique :
Il est plus que nécessaire de former des architectes conscients des enjeux de l’existant pris dans un sens large et en prenant en compte la notion de cycles successifs de vies d’un même site et des usages s’y rapportant :
– renouveler et diversifier les usages dans l’existant (re-programmation) des édifices ou infrastructures du XX° siècle (urbanisme de dalles, ensembles imbriqués…) ou typologies monofonctionnelles (grands ensembles, lotissements…)
– inventer la transition énergétique dans l’existant par des réponses à la fois respectueuses et inventives contre la dégradation du climat et ses conséquences pour les habitants,
– intégrer dans les cycles de vie le réemploi des matériaux, des espaces, des usages, des savoir-faire…
– imaginer les mutations (reconversion) des friches d’ensembles monofonctionnels (militaires, hospitaliers, productifs, culturels, cultuels)…
– intervenir sur les bâtiments existants des centres anciens des petites et moyennes communes qui se dépeuplent au profit d’extensions pavillonnaires où de la construction de quartiers clefs en main.
Former des architectes compétents, capables d’un diagnostic pointu (expertise), non seulement technique (confort, équipements, matière…) mais qui s’inscrit également dans une histoire de l’architecture et de la ville (typologies, modes de vie, usages…) et qui se nourrit d’autres récits (littéraires, artistiques, mémoire, utopies…). A l’heure où près de 70% des activités de construction concernent le « construire dans le construit », la question ne fait plus débat sur la nécessité de cet enseignement dans la formation initiale. Elle constitue le deuxième axe de la stratégie nationale pour l’architecture[1].
Les situations concrètes sur lesquelles va travailler l’équipe
Les modalités d’action recouvrent un grand nombre de situations : réhabilitation, restructuration, extensions, remodelage, surélévations, confortements et réemploi, réutilisation, affectations temporaires… Le patrimoine architectural du XX ° siècle, riche d’hypothèses, d’inventions et d’expérimentation peut également se traduire par des questionnements sur ce qui n’a pas été construit en interrogeant les fictions littéraires, musicales, artistiques mais aussi architecturales (de Ledoux aux Métabolistes par exemple ) que l’architecture de cette période a pu intégrer ou générer.
Compétences à acquérir :
Les enseignements de projet, les workshops, les enseignements théoriques et les séminaires de recherche visent à acquérir des savoirs et des savoir-faire nécessaires à l’appréhension des enjeux cités plus haut :
Partenariats possibles :
DRAC, ADEME, Nantes Métropole, Réinventer la Seine, Municipalités, DDT et DDTM, mission ANRU, services de l’inventaire, industriels dans le domaine des matériaux, Ecoles d’ingénieurs, autres ENSA avec la mise en place d’un réseau (Architecture, Patrimoine et Création) inter-écoles avec un conseil scientifique [2]…
[1] Prendre en compte l’héritage architectural des XXe et XXIe siècles et développer l’intervention architecturale pour valoriser et transformer le cadre bâti existant :
– Renforcer la formation initiale et continue des architectes sur l’intervention sur l’existant
– Valoriser les quartiers prioritaires par l’architecture en partenariat avec les acteurs de leur renouvellement
[2] L’enseignement de la réhabilitation en France » programme de recherche PUCA/ Requalification à haute performance énergétique de l’Habitat (REHA) Virgine Thomas PUCA, Jean-Bernard Cremnitzer ENSA Normandie
Digital visions
OBJECTIF
CONTENU
VALIDATION
Le(s) sens (re)trouvé(s) – Pratiques, modes d’habiter et de vie
OBJECTIF
Les enjeux contemporains, les catastrophes en tout genre, les derniers évènements climatiques et sanitaires bousculent les modes de penser et les modes de faire dans l’ensemble des sphères, tant professionnelles que personnelles. Cela pousse les individus à s’interroger sur le sens, la valeur des choses pour retrouver accomplissement, épanouissement, enthousiasme, bien-vivre… On sent « l’émergence d’une sensibilité? environnementaliste, une tendance a? rechercher dans une relation renouvelée et plus fréquente a? la nature, des formes de sensorialité? plus active dans les pratiques urbaines » (Xavier Bonnaud, L’expérience architecturale, HDR, 2014, p.43) et architecturales. La volonté « d’amélioration » de l’humanité, la prise en compte de ces enjeux environnementaux et sociaux insufflent de nouvelles formes, de nouveaux espaces, de nouveaux modes d’habiter et de vie dans un souci de qualité et de bien-être. Ces enjeux induisent également de nouvelles pratiques de fabrique de l’environnement construit qui fait sens pour les concepteurs et pour les usagers. Aussi, l’architecture et l’expérience sensorielle permettent de replacer l’humain, le bien-être et les valeurs au centre du travail architectural tant dans sa formalisation que dans sa pratique.
De plus, comme le dit Zumthor, « La magie du réel est … “ l’alchimie“ de la transformation des substances matérielles en sensations humaines, ce moment particulier d’appropriation ou d’assimilation de matière, de matériau et de forme dans un espace architectural. » (Penser l’architecture, Peter Zumthor, éditions Birkhäuser: Basel, Boston, Berlin, traduit de l’allemand d’après le texte de l’édition, de 2006, 2008, p. 85)
Le titre « Le(s) sens (re)trouvé(s) » fait volontairement référence à des approches différentes qui ouvrent le champ des possibles :
• au sens dans la pratique de l’architecture (pratiques architecturales et urbaines, pratiques des métiers de l’architecture, pratiques d’espaces…) ;
• au sens de la vie dans son rapport aux valeurs, à l’éthique ;
• au sens donné aux modes d’habiter et de vie prenant en compte les enjeux pressants ;
• au sens dans les modes de construire, dans le rapport à la matière et aux ambiances ;
• à la perception sensible des espaces à travers les cinq sens ;
• …
Le « re » entre parenthèses de « (re)trouver » est important puisqu’il introduit le fait que le sens peut se trouver (première fois) mais peut également se retrouver lorsqu’il a été perdu. Les dimensions rétrospectives et prospectives pourront être explorées.
Dans le prolongement des questionnements de l’enseignement « Les mondes de l’architecture » et des enseignements sur la matière et les ambiances, entre pratiques ordinaires et extraordinaires de l’architecture, de l’espace et modes d’habiter et/ou de vie face aux différents enjeux environnementaux et sociétaux, ce séminaire de mémoire propose aux étudiant.e.s d’explorer, d’interroger la diversité de ces « pratiques » et modes d’habiter et de vie et leurs évolutions à partir d’une étude de cas et/ou expériences vécues. Chaque étudiant.e interrogera une de ces thématiques en construisant un objet de recherche articulé à une enquête de terrain (à partir d’une expérience de stage, un chantier participatif, une immersion dans un des mondes de l’architecture, une enquête par entretien auprès de professionnels, une expérience en mobilité, une expérience de vie ou de voyage vous ayant permis de découvrir des nouveaux modes d’habiter et de vie, une ou plusieurs expériences de vie personnelle, une rencontre avec des gens vivant « autrement » etc.).
Ce temps du mémoire est pensé comme un temps de réflexion susceptible d’aider l’étudiant(e) à se positionner sur sa pratique architecturale et sur sa vie future qui feront sens pour elle/lui.
CONTENU
– ORGANISATION : Séances collectives au semestre d’automne, puis séances en petits groupes au semestre de printemps. Un suivi individuel/regroupé (entretiens Teams) est prévu pour les étudiant.e.s en mobilité.
– APPORTS METHODOLOGIQUES : Les outils (journal de terrain, grille d’entretien, photoreportage, …), méthodes et conditions de l’enquête qualitative (observation, entretiens, expérimentations,…) seront présentés et discutés en fonction des objets de recherche retenus par les étudiants.
VALIDATION
– Présence et participation au séminaire
– Note d’intention (rendu à l’issue du séminaire d’introduction au mémoire) (10% UEM1)
– Note intermédiaire (problématique) rendue en janvier (90% UEM1)
– Intensif outils de la recherche (20% UEM 2)
– Mémoire rendu et soutenance (80% UEM2)
Histoire, architecture contemporaine
OBJECTIF
Explorer le(s) histoire(s) de l’architecture, de la ville et des territoires
Ce séminaire de printemps s’adresse à tou·tes les étudiant·es intéressé·es par une mise en perspective historique de leur sujet de recherche, et plus généralement par l’écriture du mémoire dans un rapport au temps long.
Nous considérons que l’histoire doit accompagner les futur·es architectes dans
la construction de leur positionnement intellectuel et de leur posture critique.
Cette exploration historique paraît d’autant plus importante aujourd’hui, les questions d’intervention sur l’existant ne cessant de gagner en importance dans
la pratique des architectes – qu’il s’agisse de restauration, de réhabilitation, de
recyclage, etc. L’histoire des patrimoines remarquables ou ordinaires et l’histoire
des pratiques liées à ces interventions, constituent des objets d’exploration très
stimulants et d’une grande actualité.
S’initier à la recherche en histoire ne signifie en aucun cas se détacher du
monde contemporain : l’attention portée à l’actualité politique, économique ou
sociale permet d’observer les récurrences de problématiques déjà croisées
dans le passé, et dont les enjeux ont été traduits dans l’histoire de l’architecture
et de l’urbanisme. Saisir les effets de latences, les répétitions et les évolutions,
disposer d’une lecture des choses sur le temps long sera, pour les étudiant·es,
l’occasion de mieux saisir la richesse des questionnements qui fondent les
métiers auxquels elles et ils se forment. Les discussions et débats actuels
autour des questions de relation au site, à l’environnement, à l’écologie, de
rapport à la tradition, de rapport entre la forme architecturale et la combinaison
des outils de représentation, de modes de vie et de typologies d’habitat, du rôle
du pouvoir législatif et du règlement dans la définition du métier d’architecte,
sont rémanents dans l’histoire.
Le rapport à notre monde contemporain est aussi celui de l’actualité de la
recherche : ce séminaire constitue également un espace pour découvrir la
recherche en histoire et comprendre que cette ou ces disciplines se renouvellent
perpétuellement et qu’elles sont traversées par différents débats.
CONTENU
Le séminaire un lieu d’apprentissage et de réflexion
Ce séminaire propose de découvrir les méthodes spécifiques de la recherche en
histoire, à commencer par l’analyse des sources, dont la diversité sera explorée
(archives, témoignages, photographiques, films, documents imprimés, etc.).
Nous souhaitons aussi que ce séminaire soit un lieu de réflexion, de débat et
d’enrichissement mutuel, nourri par des discussions collectives sur les mémoires
mais aussi sur différents ouvrages.
• Axes du séminaire
Le séminaire offre la possibilité aux étudiant·es d’explorer différents enjeux
(patrimoniaux, historiographiques…) et divers thèmes/champs de recherche en
histoire de l’architecture, comme :
– Histoire des théories
– Histoire des techniques
– Histoire des styles
– Circulation des modèles
– Transferts culturels et artistiques
– Histoire sociale de l’architecture
– Histoire des acteurs, des actrices de l’architecture (histoire des
minorités, histoire des architectes-femmes…)
– Histoire des institutions et de la profession
– Histoire des patrimoines
– Histoire savante/populaire
– Ecriture(s) de l’histoire
VALIDATION
• Sujets proposés aux étudiants
– La reconstruction de Donges (Loire-Atlantique) après la Seconde Guerre
mondiale.
– Le carmel de Laval, une architecture brutaliste.
– Le discours sur la couleur dans l’oeuvre de Jean Nouvel.
– Les constructions publiques à Angers de l’architecte Philippe Mornet (1926-
2019).
– La recension de la violence à l’école des Beaux-arts dans la presse, de 1918
à 1968.
– Monique Minaca (1938-2018), figure du féminisme en architecture.
– La Reconstruction à Nantes : Victoire Durand-Gasselin
DE 1 : Projet court Maquette plus plus
OBJECTIF
Dans le cadre d’une démarche de recherche et de représentation créative des projets en architecture, l’étudiant devra proposer un travail plastique volumétrique, sous forme de maquette , articulé à un projet de recherche spatial, architectural ou paysager en revisitant la question du modèle pavillonnaire. En faisant preuve d’exigence et d’autonomie tant au niveau de la technicité de la réalisation finale qu’en termes d’attitudes critiques et théorique vis-à-vis des techniques de représentation des projets en architecture.
CONTENU
Le sujet proposé est de revisiter des modèles de pavillons d’habitation individuelle. Au travers de ce sujet simple et rapidement appréhendable, L’étudiant aura à définir une problématique projectuelle qui lui est propre.
Il s’agit d’en questionner la volumétrie, la matérialité et le dimensionnement en expérimentant tous les possibles de l’outil maquette, de la maquette conceptuelle à l’utilisation de la maquette comme outil de restitution d’une spatialité recherchée.
Cette recherche sur ces objets architecturaux qui forment le patrimoine « quotidien » des paysages de nos périphéries de villes et centres bourgs est un prétexte pour interroger notre capacité d’architecte à investir ces questions contemporaines (travail de référence initié sur la maison M27 à Mimizan par l’agence Bast Architectes).
L’étudiant devra donc re-mobiliser ses compétences créatives personnelles et les acquis appris précédemment lors de son cursus afin de les approfondir dans une proposition aboutie et maîtrisée.
L’accent sera donc mis sur la réalisation concrète d’une maquette physique augmentée, en tant qu’outil conceptuel et de représentation pertinente d’un projet architectural. Une introduction sur la place et la fabrique de la maquette physique dans un environnement très largement numérisé sera proposée afin de présenter la maquette en tant qu’un objet processus, un objet situé, physique, concret, relationnel, dynamique (espace et temps). Seront abordées les notions de représentation des spatialités telles que : échelle du réel et projection abstraite – Expérimentations sur les matérialités diverses et appréhensions multiples : poids, texture, fragilité, densité, transparence…
Afin d’éprouver les apports théoriques, conceptuels et sensibles de la réalisation plastique de cette maquette concrète, l’étudiant devra imaginer et réaliser un document associé : dessins, photomontages, textes et images numériques composées, qui puisse donner à voir les ambiances architecturales, urbaines et paysagères à vivre à partir de son objet-projet réalisé. Et ainsi, dans une perspective qualitative, le dispositif d’images associées devient à son tour opérateur d’un sens augmenté, d’une mise en critique assumée et d’une force projectuelle singulière révélée.
Parallèlement et tout au long du processus de conception, l’étudiant devra constituer un corpus de références architecturales, artistiques et théoriques sous forme d’un Atlas d’images*, en relation avec sa problématique. Car parallèlement à la question de la qualité formelle et plastique de la proposition, sera posée celle de la structuration d’un discours sur celle-ci. Comment parler de son travail ? Comment arriver à mettre en place une adéquation et une dialectique entre une intention, sa formalisation et le langage plastique et discursif qui peut en découler ? Au-delà, comment arriver à situer son travail par rapport à un ensemble de références historiques et contemporaines ? Autant de questions qui pourront aussi être ré-investies par l’étudiant dans le cadre de ses divers projets d’architecture et notamment le PFE, et le préparant à prendre parti « esthétiquement » dans sa future vie professionnelle.
Une grande attention sera portée sur la présentation finale et soignée du projet maquette réalisée et de ses documents associés (visuels, textuels et sonores).
Quelques références : collection FRAC Centre Val-de-Loire, Bast architectes, Sapiens architectes, Peter Zumthor, Pezo Von Ellrichshausen, Junya Hishigami, Manthey Kula, Bodys Isek Kingelez, Constant Nieuwenhuys dit « Constant », Absalon, Thomas Schütte (Houses), Hans Op de Beeck, William Kentridge, Menghzi Zheng …
Des maisons modèles seront proposées à chacun, il est donné la liberté à chaque étudiant de venir avec son modèle de « pavillon individuel » qu’il souhaiterait explorer.
Au-delà de la dynamique de groupe qui sera favorisée, le travail sera mené individuellement.
Voyage
Visite de site en groupe du village Expo à St Herblain
VALIDATION
L’évaluation se fera en contrôle continu et dans l’engagement de l’étudiant à participer de façon dynamique à la démarche collective de fabrication de l’atelier et à partager ses questionnements et ses savoirs techniques.
L’évaluation se fera sur une partie contrôle continu et une partie sur des critères d’autonomie, de pertinence du travail par chacun des étudiants ainsi que sur la qualité des expérimentations et de restitution finale.
DE 1 : Projet court Propaille
OBJECTIF
L’actualité environnementale et les orientations réglementaires contemporaines nous imposent une prise en compte des matériaux biosourcés et isolants. La botte de paille répondant à ces exigences, nécessite une adaptation des pratiques des professionnels. Les Règles Professionnelles de construction en paille rédigées par le Réseau Français de Construction en Paille constituent le
cadre officiel et normatif applicable en France. Elles définissent les règles de conception et de mise en œuvre à appliquer pour l’utilisation de bottes de paille en tant que remplissage isolant et support d’enduits. La formation Pro-Paille, certifiante, permet d’appréhender et maîtriser ces Règles Professionnelles à partir d’exercices pratiques et de cours théoriques.
• Appréhender le matériau botte de paille, en connaître les caractéristiques et les limites.
• Connaître les bases de la thermique et de la physique du bâtiment.
• Connaître le contexte réglementaire applicable à la construction en paille.
• Apprendre à utiliser et maîtriser les Règles Professionnelles de construction en paille.
• Découvrir et pratiquer les principales techniques de construction en paille.
• Réaliser la première couche d’accroche d’un enduit sur un support en paille.
• Rédiger une fiche de contrôle de qualité de mise en œuvre de la paille.
CONTENU
Complémentarité entre théorie et pratique. La formation est articulée autour des Règles Professionnelles de construction en paille CP 2012 révisées. Les notions théoriques nécessaires sont dispensées au fur et à mesure de l’avancement des exercices pratiques. Les exposés s’appuient sur des cas concrets et des retours d’expériences. Les exercices sont réalisés par les étudiants sur une maquette à taille réelle.
Encadrement : intervenant extérieur du Réseau français de la construction paille, enseignants de l’école.
VALIDATION
Examen sur table donnant lieu à une attestation de compétence « Pro-Paille – CP 2012 révisées » pour « Mise en œuvre de paille en tant que remplissage isolant et support d’enduit conformément aux règles professionnelles de construction en paille (CP 2012 révisées) ».
Jauge de 15 étudiants.
Demi-journée de visites de chantier et/ou de réalisations, si possible.
Liens utiles
Réseau français de la construction paille, www.rfcp.fr
DE 1 : Projet court La vie solide
OBJECTIF
Arthur Lochmann, La vie solide, Ed. Payot 2019.
Dans ce récit d’apprentissage, Arthur Lochmann témoigne de son parcours qui l’amène progressivement d’une discipline intellectuelle à la pratique manuelle des savoir-faire de la charpente. Il s’agit d’initier un nouveau rapport de connivence entre savoir et savoir-faire, théorie et pratique.
Le workshop ou “projet court“ prolonge le partenariat initié par Bettina Horsch avec les Compagnons du devoir et permet d’envisager la rencontre autour d’un projet commun entre les étudiants futurs architectes et les apprentis compagnons.
Il s’agit ici d’apprentis compagnons “itinérants menuisiers“. Le bois sera donc la matière première de ce workshop.
CONTENU
Les étudiants et apprentis seront réunis autour d’un projet bâti autour de la
manipulation de la matière et d’une réflexion qui intègre la ressource comme matière
à construire et matière à penser.
D’où vient le bois que l’on utilise ?
Quelle sont ses qualités ?
Comment est-il transformé ?
Quel sont les outils et les gestes qui accompagnent sa transformation ?
Comment évolue-t-il dans le temps ?
Quelle est sa charge poétique et sensible ?
Comment une matière devenue matériaux continue de raconter un paysage ?
Le projet, un programme simple qui reste à définir avec des attendus sous forme de verbalisation et posture (reposer, accueillir, protéger, adosser, poser, boire…) intègrera tout ou partie des attendus d’un projet architectural :
– Se poser sur un sol
– S’élever
– Se protéger
Des thématiques pourront constituer un fil conducteur aux différentes manipulations :
– tendre
– compresser
– tisser
– tailler
– brûler…
VALIDATION
La restitution sera la réalisation à l’échelle 1 du projet, dans le temps imparti du
workshop.
Le dessin de détail à différentes échelles sera également convoqué et confronté à la
réalité de la réalisation.
HORS DE : Paysages et territoires ligériens – Dé-densification et régénération urbaine -Atelier de projet
OBJECTIF
Décroître l’urbain qui est en nous* / réfléchir à la mutation des espaces urbains , périurbains et des franges urbaines / prendre soins de nos espaces habités existants / Favoriser la ville stationnaire */ Poser les questions des capacités
régénératrices des milieux habités / Réfléchir aux dispositifs de réciprocité : soustractions/recréations, permettant d’amorcer la transition de la polarisation urbaine vers les poly centralités / Etudier les notions d’économie sur les différentes échelles des processus de projets / Réfléchir à des projets architecturaux économes en matières, en technicité, en énergie, attentifs aux ressources dans leur impact sur la terre / Convoquer et enrichir sa propre culture
architecturale et constructive au service de cette économie de projet.
Les étudiants réfléchissent simultanément sur deux échelles d’intervention distinctes et complémentaires : Interroger d’une part les articulations économiques des montages d’opérations sur les niveaux programmatiques et financiers en requestionnant le rôle actuel des opérateurs, des propriétaires du foncier et des maîtres d’ouvrages publics et privés ; Etudier d’autre part, à
l’échelle du projet architectural et paysager, les dispositifs programmatiques à (ré)inventer dans leurs dimensions économiques de fabrication et de consommation énergétique. Il s’agit dans ce cadre de réflexion, d’expérimenter des processus de dé-densification et de régénération urbaine basées sur des projets favorisant les réciprocités entre l’urbain et le périurbain.
Imaginer de nouvelles centralités dans les franges périurbaines de l’agglomération nantaise en réfléchissant à la dé-densification réciproque des zones localisées en hypercentre urbain. Développer des réponses qui permettent la manipulation des notions de flexibilité et de réversibilité non seulement des bâtiments mais également des paysages au coeur et à la périphérie de l’agglomération Nantaise. Il faudra alors interroger les possibilités de mutations programmatiques du centre urbain vers la périphérie ; proposer des innovations possibles sur les montages d’opération et la fabrication des dispositifs architecturaux et paysagés à inventer en réponse aux enjeux énergétiques contemporains qui nous imposent de réfléchir à dédensifier nos hypercentres urbains.
L’étudiant doit être en capacité d’aborder des sites d’étude dans leur globalité et de mettre en pratique les méthodologies et les
outils d’observation, les outils de relevés, d’analyse et de représentation acquis en licence de manière autonome
– Savoir convoquer les disciplines multiples et transverses enseignées au sein de l’ENSA et dans les cours magistraux du semestre
– Exploiter pleinement ses capacités à formaliser et matérialiser ses intentions au profit d’une réflexion juste sur le sens et la légitimité de son rôle d’architecte en réponse à la complexité des enjeux et des problématiques du monde actuel.
CONTENU
Les étudiants de master 1 et 2 se voient proposer des sites d’étude en milieu urbain ou périurbain de la métropole proche de l’ENSA et inscrits dans le paysage ligérien proche du fleuve Loire. Les sites supports sont choisis pour leurs
qualités et leurs enjeux, permettant la mise en place d’une démarche prospective et d’une étude fine des structures existantes.
Les étudiants en PFE peuvent apporter leurs propres sites d’étude et leurs propres questionnements en lien avec le domaine d’étude. La seule règle est que le site soit accessible et inscrit dans le paysage ligérien. Du constat et de l’analyse fine de l’existant, les groupes d’étudiants comme l’étudiant individuel en PFE sont amenés à révéler les problématiques existantes par le dessin, la cartographie, le relevé et la photographie des espaces bâtis existants ; ils doivent ensuite être en capacité d’en déduire les besoins programmatiques, et de formaliser les réponses concrètes au travers de dispositifs architecturaux et urbains.
Le travail collectif et collaboratif est privilégié dans le cadre de certains travaux à réaliser en commun pour le groupe. Ainsi, la compilation des informations et des données accessibles à tous, la réalisation des documents communs que sont les cartes, les plans ou les maquettes de site sont autant d’activités permettant à l’étudiant de s’intégrer dans une démarche prospective, dans un échange collectif et collaboratif. La prise en charge de l’organisation et de la compilation des documents et des travaux destinés à la publication commune finale telle que l’anthologie s’inscrit également, dans cette volonté d’affirmer et d’assurer la
cohésion des échanges et du travail produit par l’ensemble du groupe étudiants-enseignants ; et de capitaliser ainsi l’ensemble des travaux en les rendant accessibles et consultables à la bibliothèque de l’ENSA.
La proximité et la facilité d’accès des sites d’étude permettent à l’entité enseignants-étudiants de s’y rendre autant que nécessaire, et ce sur toute la durée du semestre. Des interventions ponctuelles sur des thèmes précis sont planifiées en début de séance sur une durée de 1 à 2h. Ces interventions peuvent prendre la forme de cours théoriques ou de micro-conférences d’intervenants extérieurs dont les thèmes sont en lien étroit avec ceux du studio de projet. Ces interventions de début de séance permettent non seulement à l’étudiant de requestionner et d’enrichir sa propre démarche de projet, mais elles constituent
surtout un temps précieux d’échanges et de débats au sein du groupe étudiants-enseignants.
Les différentes étapes du semestre verront se croiser différents champs disciplinaires, thématisés au travers de 4 grandes séquences qui s’entremêleront tout au long du semestre.
Partenariats et intervenants envisagés : Parlement de la Loire/ PNR / écologues / géographes / écrivains / philosophes …
VALIDATION
HORS DE : OULIPO – Atelier de projet
OBJECTIF
La contrainte heureuse comme modalité de projet
En 1960, Raymond Queneau, François le Lionnais et Georges Perec initient L’OULIPO (Ouvroir de LIttérature Potentielle), atelier de littérature expérimentale qui explore l’écriture avec contrainte pour aboutir à de nouvelles formes littéraires. L’atelier de projet « OUvroir de LIeux POtentiels » propose de transposer cette exploration littéraire à la conception architecturale et urbaine à travers un atelier d’écriture spatiale avec contrainte. A partir d’une situation de projet concrète (en
partenariat avec des acteurs de la fabrique du territoire), l’objectif de l’atelier est double : explorer les formes d’écriture du projet tout en questionnant les nouvelles pratiques et conditions d’exercice du métier d’architecte.
L’Utopie et le « faire avec » au défi des transitions
Ce studio invite l’étudiant.e à affirmer sa capacité d’autonomie dans la conduite d’un processus de projet complet articulant différentes échelles, tout en faisant la démonstration d’une pensée pratique, constructive et réflexive. Ainsi, le sujet du projet – choisi par l’étudiant.e – devra se saisir d’une question d’actualité qui fait débat dans le champ de l’architecture et de l’urbanisme. Le sujet travaillé devra
s’inscrire dans un faisceau d’enjeux socio-politiques plus globaux (conscience critique), dans un réalisme opérationnel en interface avec des protagonistes du projet (conscience pratique), et également dans une forme d’utopie, entendue, non comme seule fonction idéaliste, mais dans l’exploration des potentialités
d’un développement territorial, social et imaginaire.
Les sujets explorés relèveront un/des défis des transitions socio-économiques et environnementales qui s’imposent, des politiques publiques qui doivent s’y adapter tout en requestionnant les conditions et les objets d’une pratique architecturale responsable et désirable.
Ce studio propose d’explorer le «faire avec » ce qui est là et ce qui va advenir de nos territoires habités impactés par des transformations et les nouvelles injonctions qui les régissent.
Cette démarche prospective résonne avec la nécessité de repenser le métier d’architecte et ses modalités d’exercice en descellant des opportunités de situations à construire qui convoque également un nouveau positionnement des acteurs institutionnels.
Enquêter par projet/le projet comme démonstrateur
Différents outils d’enquêtes seront expérimentés pour une reconnaissance fine des lieux et de leur devenir par un approfondissement des problématiques auxquels ils doivent faire face et des moyens pour y parvenir. Ainsi, depuis l’analyse documentaire et le travail de terrain, il est proposé un approfondissement réflexif qui convoque des traversées d’échelles par des mises « en miroir » de territoires et de situations contradictoires. Les « atterrissages » projectuels et programmatiques seront identifiés et se saisiront de situations à construire pour et par leur caractère manifeste et expérimental.
L’enquête et le positionnement personnel par l’exercice de projection seront mené de front au service d’une méthode itérative qui augmente et alimente le récit collectif. L’organisation de temps d’échanges et de débat par les étudiants à partir d’un référentiel d’acteurs territoriaux identifiés à inviter, permettra par ailleurs d’appréhender les outils et les modalités d’action pour engager les projets dans un principe de réalité. Les projets seront ainsi saisis comme des motifs d’une démonstration collective, pour la construction d’un atlas des impensés.
CONTENU
Situation/Réplique/Retentissement
Depuis une situation de déprise, de perturbation et d’incertitude, nous proposons d’envisager un «déclin heureux » qui implique de la part de l‘architecte une posture, un changement de point de vue, des contrepoints et donc une réplique.
Ainsi l’architecte-défricheur, construit un argumentaire et une démonstration par l’enquête et le projet. Cela nécessite d’énoncer avec précisions des enjeux et les représenter. En définissant les conditions du projet comme un processus démocratique, solidaire et itératif, l’architecte met ainsi à jour l’aptitude des
territoires à se renouveler et s’adapter. En fabricant et renouvelant les représentations, il révèle et amplifie des opportunités et situations inédites de projet. Par le projet, réplique à une situation, l’architecte-défricheur contribue à une vision prospective documentée, expérimentée, partagée et partageable du devenir des espaces habitables.
Sur le temps long de plusieurs semestres, ces répliques seront consignées et inventoriées dans un atlas des impensés. Ce document cumulatif et interactif est envisagé comme un retentissement du studio permettant de recenser et de mettre en débat des espaces de projets et des champs de déploiement des possibles pour la profession et les architectes.
Des fonciers invisibles pour des projets architecturaux manifestes
L’atelier propose que les étudiants retiennent – par conviction et appétence – une figure et un fragment de territoire pour son « obsolescence programmée » qui constituera le premier périmètre d’investigation.
Il sera le lieu de l’enquête personnelle par le projet et celui de l’enquête collective par le récit.
Les « atterrissages » projectuels et programmatiques seront identifiés et se saisiront de situations à construire pour et par leur caractère manifeste et expérimental.
A l’occasion du développement conceptuel et constructif du projet individuel il est proposé d’explorer la notion du CARE. Le CARE alors entendu comme concept constituera le motif programmatique et constructif du projet, qu’il s’agisse des « ressources » du projet (matérielles, spatiales, temporelles et humaines), ou encore de l’attention à ce qui est là et de ce qu’on laisse (adaptabilité, réversibilité, durabilité et maintenance).
Des territoires sentinelles à l’atlas des impensés
L‘ensemble des crises climatiques, économiques, sociales et les transitions qu’elles impliquent questionnent l’habitabilité de nos territoires et leurs possibilités d’évolution et d’aménagement,
En témoignent pour exemple la loi climat et résilience de 2021 et le ZAN qui en découle. Les multiples injonctions à la sobriété foncière mettent en crise le monde de la construction et paradoxalement elles ouvrent des opportunités pour repenser les situations, processus et dispositifs pour faire projet demain.
L’ensemble des territoires, qu’ils soient urbains ou péri-urbains, naturels ou ruraux, sont impactés et doivent faire face à des injonctions paradoxales. Ceci induit une visée en contre-point, qui s’attaque à l’opposition instituée entre les territoires et déconstruit les notions de compétitivité ou de compensation
entre eux.
Des situations contradictoires sont alors innombrables. Elles imposent des changements de modèle dans l’organisation et le fonctionnement de nos territoires. Elles constituent un terreau de réflexion et d’imagination que l’architecte peut convoquer et qui, en creux, révèle les « friches de demain » et
insuffle des résolutions hybrides.
Une liste non exhaustive des champs des possibles
L’atelier propose différentes entrées thématiques et/ou des actualités qui convoquent une contradiction, un paradoxe reproductible et des fragments de territoire à enquêter, des espaces de conquêtes à investir.
• « Les pas-de-porte ! », la reconversion des RDC des centres ville et bourgs – L’animation commerciale vs les fossoyeurs des centres-villes
• « La canopée en ville !», l’ensauvagement des lieux aménagés – L’occupation des
sols vs les entités juridiques naturelles (droit de la nature)
• « Le ZAN contre le mal logement !», le recyclage des espaces habitables – La production privée du logement vs les outils de valorisation et détention en commun
• « La ville aux volets clos ! », la densification des usages – Les vacances/la vacance vs les vagues migratoires
• « Changements de propriétaires !», la transformation des non-lieux – Les zones
d’activités et de service vs les plateformes logistiques et le télétravail
VALIDATION
HORS DE : SUR_MESUREs – Atelier de projet
OBJECTIF
D’après David Growe et Forensic architecture, plusieurs établissements humains auraient existé il y a 6 000 ans en Ukraine, laissant des traces de paysages urbains perdues dans la mémoire humaine, mais détectables à l’intérieur du sol, et révélant une empreinte écologique légère. Ces organisations urbaines auraient même accéléré la formation du chornozem, le sol très fertile des fameuses terres noires de la steppe forestière ukrainienne, qui serait alors un « anthrosol ». Une
autre caractéristique est leur forme, traduisant l’absence de toute hiérarchie spatiale apparente, et composée de bâti entourant un très vaste espace ouvert. Cette Hypothèse Nebelivka amène à reconsidérer ce qu’on nomme « architecture » et « ville », et ouvre d’autres voies que celles liées à u n e c u l t u r e d ‘ e x t r a c t i o n , d e p r é d a t i o n e t d e c omp é t i t i o n . [https://forensicarchitecture.
org/investigation/the-nebelivka-hypothesis]
Le studio SUR_MESUREs propose d’explorer ces autres voies, en donnant une place centrale à la question du sol, où se posent à tous les sens du terme les grandes problématiques contemporaines de l’habitabilité du monde ; en déclinant la notion de mesure, qui fait valoir les capacités intrinsèques de l’architecture mais aussi ses responsabilités ; et en mettant cette approche à l’épreuve de territoires fragilisés, demandant une attention particulière pour continuer à les habiter.
CONTENU
L’architecture est un outil puissant de changement. Pour faire face à l’épuisement et à la saturation des sols, traduisant un état du monde, nous imaginons des moyens pour y intervenir architecturalement avec délicatesse et mesure. Plusieurs principes sont proposés pour ce faire.
L’allègement ou comment peser le moins possible sur la terre ?
Par cette question sont en premier lieu abordées ici, à travers l’architecture, les nombreuses problématiques actuelles liées au sol (sa nature, son occupation, les impacts du métabolisme urbain…). On peut par exemple interroger ce 1er acte « impensé » d’urbanisation que constitue le terrassement.
Elle renvoie aussi à la place toute relative des projets qui, en s’insérant dans un espace déjà-là dont ils réactualisent les formes, s’enchaînent dans la longue durée de la fabrique urbaine, avec les autres modes d’urbanisation (il y a toujours de l’ordinaire dans le planifé et du planifé dans l’ordinaire).
Elle conduit enfn à rechercher les motivations de toute intervention, si réduite soit-elle, et à mesurer les conséquences qu’elle entraîne, ici et ailleurs.
Ainsi, afin d’alléger au possible l’empreinte de toute nouvelle architecture, le studio travaillera pour l’essentiel sur et avec l’existant déjà construit, en affrmant l’acte d’invention que constitue cette intervention.
L’exigence de la mesure (mesurer, peser, compter – le projet est enquête)
Mesurer, c’est d’abord faire valoir le rapport sensible du corps à l’espace : prendre la mesure d’une architecture pour la comprendre non seulement par l’intellect, mais aussi par les sens ; et par l’architecture, donner la mesure des choses.
C’est aussi prendre la mesure des conséquences de ses actes dans une situation rencontrée, avec une exigence de précision et de preuve. Mesurer, peser, compter permet d’objectiver, mobiliser les chiffres clés permet d’ouvrir des possibles, car compter c’est prendre en compte : qu’est-ce qui compte / ne compte pas, qu’est-ce qu’on compte / exclut, écarte, oublie, occulte ?
On pourra par exemple mesurer des extractions et déplacements de matière, en calculant et représentant leur empreinte au droit du sol, de l’air, de l’eau, des corps…
Questionner les pratiques de l’architecture et leur modèles économiques
Cette quantifcation du monde permet d’apprécier et d’interroger les opérations conventionnelles qui le fondent. En y intégrant une problématisation des processus et points de vue adoptés, on se donne la possibilité de prendre en compte ce qui est généralement négligé ou invisibilisé. Ainsi, la mesure des valeurs produites par l’architecture, ou la comptabilité du temps passé sur un
projet, pourraient permettre de faire évoluer certaines pratiques de l’architecture et l’économie de projet qui y est associée.
De même qu’il est question ici de faire du temps du projet un espace critique, on peut également requestionner les formats du studio de projet, tels que défnis par nos formations à l’architecture.
L’architecture comme discipline trans-scalaire
Les forces politiques, économiques, sociales, culturelles, géotectoniques, affectant et façonnant l’environnement bâti à différentes échelles (du corps à la planète en passant par toute les échelles intermédiaires : territoriales, paysagères, de la ville, du quartier, du bâti), l’espace et ses arrangements ont un effet réciproque sur ces forces, sur les humains et sur les non-humains qui agissent sur eux : c’est pourquoi nous concevons à l’intérieur de ces gradations, en partant du principe que chaque échelle comporte ses propres dimensions et peut être considérée en soi, mais que l’ensemble n’est complet qu’avec chaque échelle.
Cette approche s’organise collaborativement à l’échelle du studio.
Pour tenter de dépasser les dictatures de l’immédiateté proftant au capital et les cadres normatifs de la « durabilité », il est proposé de travailler avec toutes les temporalités, de l’éphémère à la longévité, y compris les tactiques et les incomplétudes, comme cadres d’opération.
Des territoires exposés et fragilisés
sont choisis pour ancrer cette approche à l’épreuve du réel. Fortement touchés par divers phénomènes liés au changement climatique, à la raréfaction du foncier, l’artificialisation du sol, les ségrégations sociales, etc, ces territoires et leurs sols demandent une attention particulière pour pouvoir continuer à y habiter.
Le studio s’intéresse à l’architecture des lieux où nous habitons et apprenons, où nous nous rencontrons, discutons et passons du bon temps, et en particulier aux architectures invisibles qui, relevant d’une production diffuse mais non négligeable du point de vue de l’activités des architectes et de l’économie de la construction, s’inflitrent là où une architecture plus conventionnelle est moins apte à répondre. Comment, à travers ces architectures hétérodoxes, relationnelles et considérées ensemble, cultiver un autre rapport aux sol, et plus largement au monde ?
Une hypothèse de regards en miroir depuis deux hémisphères,
entre les campus nantais et mauriciens, est posée. Cette option, qui dépend des moyens de fnancement extérieurs à l’école, propose de travailler avec un groupe d’étudiant·es en Master 1 de l’ensa N-Mauritius, sur deux situations de projet similaires, à l’Ile Maurice et en Loire Atlantique.
Outre une amélioration de la réciprocité entre les deux campus, cettte formule permettrait de comparer les incidences du milieu (climat tropical / océanique, culture, politique…) sur chaque situation de projet.
VALIDATION
Progression continue, notamment sur carnet de bord.
Auto-évaluations.
Présentations intermédiaires.
Jury final.
DE 1 : (Re)construction Fifty-fifty – Atelier de projet
OBJECTIF
La transformation de la tour Bois le Prêtre de Lacaton/Vassal/Druot a remporté en 2011 l’équerre d’argent, la rénovation du Kleiburg à Amsterdam par NL architects et XVW architectuur remporte en 2017 le prix Mies Van der Rohe. Avec ces deux projets majeurs récompensés, la réhabilitation des grands ensembles d’habitat des années 50/70 rentre de plain-pied dans le paysage architectural mondial. C’est pourquoi, il nous semble évident d’inclure en cycle Master, ces questions dans le cadre de la formation initiale des architectes. La période de la reconstruction est confrontée à deux enjeux, d’une part produire en masse et vite et d’autre part inventer de nouvelles formes urbaines qui tirent partir des recherches théoriques des architectes de la modernité (Chartes d’Athènes, CIAM X …). De cette dualité entre réflexion et production sortira des réponses contrastés, de vraies innovations de formes urbaines mais aussi des projets guidés uniquement dans un but de rapidité d’exécution et de rentabilité financière.
CONTENU
1. Analyse et compréhension des modèles d’habitat mise en place (projets urbains, typologies) en interrogeant également les systèmes constructifs, la question du second œuvre et l’insertion de la technique moderne dans le logement (ventilation, chauffage, …).
2. Etudes de cas de transformation d’ensemble de logements réalisés, en cours ou en projet afin de comprendre les enjeux des projets, les difficultés à répondre aux transformations des bâtiments et de leur mise aux normes.
3. Programme de réhabilitation/transformation/extension dans la région des Pays de la Loire (projets en partenariat avec Silène Habitat, Saint-Nazaire). Le projet donnera lieu à l’établissement d’un diagnostic architectural, technique et social, à la proposition d’un programme de transformation et ou d’extension, enfin à un projet architectural détaillé.
VALIDATION
Contrôle continu, jurys intermédiaires et jury final, travail en groupe complet pour le diagnostic, en petit groupe pour la programmation et le projet urbain et individuel ou binôme pour le projet architectural.
Voyage :
Workshop de 2 jours à Saint-Nazaire (visite des sites avec la Silène)
Voyage d’étude en projet : Bordeaux ou Seine-Saint-Denis (93).
Liens utiles
Silène Habitat
https://www.silene-habitat.com
DE 1 : Demeure terrestre – Atelier de projet
OBJECTIF
« Il faut décarboner de toute urgence et de manière très radicale nos sociétés et nos économies » :
c’est par cette sentence que le scientifique suédois Johan Rockstrom a réagit aux conclusions du 6ème rapport du GIEC en aout 2021 (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat).
Le domaine de la construction est responsable de 40% des émissions de gaz à effet de serre (chiffre ONU 2018).
Dès lors, que fait-on ? N’est il pas de notre responsabilité sociale, environnementale et écologique, de penser autrement et surtout de construire autrement ?
Alors que « la maison brule », nous proposons donc de ne plus regarder ailleurs et d’expérimenter des projets concrets : face à l’épuisement de la ressource et aux énergies fossiles, à la nécessité de décarboner l’architecture, l’objectif du projet s’articulera autour de l’exploration des filières biosourcés et géosourcés, dans le but de réduire l’empreinte carbone des bâtiments.
Mais, « parce qu’il serait triste que le bilan carbone devienne l’horizon ultime de nos actions » il s’agira également d’explorer « le pouvoir émotionnel de la matière ». (3)
L’étudiant.e développera ainsi une connaissance technique, théorique et pratique d’un matériau, mais aussi une approche sensible, esthétique de ce matériau.
Car ni des matériaux vertueux ni des recettes techniques ne fabriquent à eux seuls une bonne architecture. Comme le demandait Louis Kahn à ses étudiants avant de mettre en œuvre un matériau : « Que veux-tu, brique ? » (4)
Un programme de petit équipement hybride est proposé sur un site donné, prétexte au développement d’un projet architectural dans le détail et la complexité de l’évaluation de l’impact « bas-carbone ».
Mots clefs : matériaux/matières biosourcés et géosourcés, ressource, invention, expérimentation, fabrication, réemploi, engagement, générosité, poésie, fiction, envie, plaisir, conviction, hybridation, nature, narration, écologie, contexte, bas carbone, déjà-là, local, low-tech, topophilie, détail architectural, prototypage…
CONTENU
Développement de la proposition architecturale sur un site donné, dans un contexte de ville durable et hybride. Le site pressenti sera en mutation urbaine, porteur du développement d’une architecture bas carbone.
Identification de la stratégie du programme-hypothèse : un équipement scolaire « bas-carbone » qui pourra être hybridé avec un autre programme/usage, au choix de l’étudiant.
MODALITES :
– Enquête et Atlas de projets biosourcés/géosourcés par filières : bois, chanvre, paille, terre, pierre, fibres naturelles, roseau…
– Expérimentation par maquette et détail technique à échelle 1 (dessin et prototypage)
– Evaluation suivant les critères du « manifeste pour une frugalité heureuse et créative » :
énergie, matière, technicité, territoire, et calcul pour validation du niveau 3 du label
« bâtiment biosourcé » (critères pour répondre au « concours !mpact », comme cadre potentiel de rendu)
VALIDATION
Contrôle continu, jury intermédiaire et jury final,
Travail collectif pour l’enquête et l’atlas des filières,
Travail en binome Master / PFE, en fonction du nombre d’étudiants inscrits
Workshop intensif sur la construction biosourcé
Proposition d’inscription et rendu au concours « !mpact » (non obligatoire)
Visites de scierie et d’entreprises de construction bois,
Visites de chantier biosourcé
Liens utiles :
(1) Le titre de l’option proposée fait directement référence à l’ouvrage de Thierry Paquot, Demeure Terrestre, éditions Terre Urbaine, 2020
(2) Augustin Berque, in L’écoumène, mesure terrestre de l’homme, mesure humaine de la Terre : pour une problématique du monde ambiant, article paru dans la revue l’Espace géographique, tome 22, 1993.
(3) Stéphanie Sonnette, in revue Tracés, numéro consacré au Fibra Award 2019, édition Espazium, Avril 2020
(4) « Even a brick wants to be something » in John Lobell , Louis I. Khan, Between silence and light, édition Shambhala, 1985.
(5) Peter Zumthor, in Penser l’architecture, édition Birkhauser, 2007
(6) Lien vers le site de la frugalité : https://www.frugalite.org/fr/le-manifeste.html
(7) https://www.concoursimpact.org/
HORS DE : Culture de l’architecture contemporaine
OBJECTIF
Problématiser des repères sur l’évolution de l’architecture à l’échelle internationale de 1950 à nos jours en travaillant l’axe de la mise en relation des innovations techniques et constructives à l’échelle internationale dans un contexte de mise en place de généalogie des « productions » de toute nature.
L’analyse fine de réalisations, souvent spectaculaires, permettra de les lire comme des indices des modifications, expérimentation ou adaptations des modes de production, des changements de paradigmes culturels ou théoriques et de l’état des transformations de la société, de l’évolution de la commande (développement de la waouh architecture ou de la stararchitecture.
CONTENU
Les cours s’attacheront à s’intéresser à des édifices exemplaires d’une démarche en aller et retour entre volonté architecturale et expression technique.
L’édifice de SANAA, le Rolex Learning Center (2009), est un cas paradigmatique puisqu’il s’agit de construire et d’habiter un relief ce qui n’est pas sans évoquer les recherches de Claude Parent et Paul Virilio sur le thème de la fonction oblique. Certaines parties du MAXXI de Zaha Hadid à Rome ou du musée des sciences construit par la même architecte à Wolfsburg peuvent être rapprochées
des expérimentations techniques de Eero Saarinen dans les aéroports américains de Dulles et New York.
L’utilisation d’une rampe comme élément structurant d’un édifice pourra être un autre cas d’études la généalogie dans l’architecture contemporaine permettant de relier quelques bâtiments d’OMA/Koolhaas (Kunsthal de Rotterdam, Educatorium sur le campus d’Utrecht…) à certains projets de Le Corbusier.
Se confronter à des édifices réalisés en rentrant dans le détail de leur construction et également à la lecture de textes théoriques et critiques permettra, de décaler le regard. Puis en s’appuyant sur des esquisses généalogiques (montantes et descendants), il sera possible de revisiter le thème des réseaux et de la transmission dans le panorama des moments, lieux, édifices et acteurs de l’architecture contemporaine.
L’approche centrée sur les questions constructives sera enrichie par l’utilisation des outils et des méthodes de l’histoire (analyse de projets, description de la réalisation, mise en perspective du contexte culturel, analyse des paroles ou textes d’architectes et de critiques). Une attention particulière sera portée sur la prédation des ressources naturelles et son évolution en terme de surconsommation ou de gain apportés par l’innovation étudiée.
Cours et TD seront complémentaires et permettront de croiser et confronter les points de vue.
VALIDATION
L’évaluation se fera via le contrôle continu, participation aux séances (préparation et interventions) de TD, production en sous-groupes d’un livrable illustrant des aspects spécifiques d’une généalogie d’édifices.
HORS DE : Mémoire – Création/ Formalisation
OBJECTIF
Les étudiants du séminaire mémoire-création : L’art en commun, vers une poétique de la relation sont bienvenu.e.s
Argument : Il s’agit d’accompagner l’écriture et la fabrication de votre mémoire-création, de consolider les démarches que vous avez engagées au premier semestre pour aboutir à une forme finalisée à la fin du semestre.
Objectifs : Développer une démarche de recherche-création, développer une réflexion critique, participer activement aux échanges et collaborations au sein des ateliers, finaliser leur projet intégrant à la fois la dimension théorique et pratique, présenter et défendre leur mémoire-création devant un public.
CONTENU
Contenu : Les ateliers accompagneront d’une manière individuelle vos processus de recherche-pratiques.
Organisation du cours : 5 séances en atelier et un intensif de 3 jours.
VALIDATION
DE 1 : Matière à construire – terre crue et fibres naturelles – expérimentations
OBJECTIF
Cet enseignement propose la découverte de la terre crue. Il permet d’appréhender les procédés de production, les techniques de mise en œuvre et leurs potentialités et limites constructives et architecturales.
La terre est une matière première. L’homme l’utilise comme matériau depuis des millénaires pour construire des bâtiments, y compris en France et en Pays de la Loire. Boudée depuis l’arrivée en masse sur le marché du bâtiment de son proche cousin, le béton dans les années 50, elle revient aujourd’hui sur le devant de la scène. Ses atouts écologiques, économiques, sociaux et culturels attirent en effet les architectes contemporains. Mais les techniques jadis employées sont tombées dans l’oubli et le manque de cadre réglementaire français empêche le développement des architectures en terre.
CONTENU
Des cours théoriques abordent : les aspects géologiques et géotechniques du sol; la matière, sa composition et ses caractéristiques mécaniques, thermo-physiques, hygrométriques, l’impact environnemental ; l’histoire de la construction en terre crue ; les techniques et procédés de construction, le patrimoine bâti en terre ; la conception des bâtiments en terre crue, les pathologies et le diagnostic, les systèmes de restauration ; les aspects règlementaires.
Les TD permettront de manipuler la matière à travers différents ateliers : tests de reconnaissance des terres, préparation des mélanges, fabrication d’adobes, mise en œuvre de la bauge, du pisé, de l’adobe, du torchis et de la terre allégée.
VALIDATION
Dossier.
Effectif limité à 30 étudiants
Nous sommes en pourparlers avec l’association La ferme des mille bras afin de proposer l’UET dans le cadre d’un projet concret de petits aménagements dans la ferme. Il se peut que la partie pratique de l’UET et les heures de travaux personnels seront ainsi délocalisée à Bougenais.
Engagement étudiant
OBJECTIF
Reconnaître les compétences et savoirs-faire acquis dans le cadre d’un engagement
CONTENU
Les étudiants demandeurs ont une activité bénévole (Divers(c)ité, association humanitaire, solidaire, chantier école, élu au BDE, CVE…) d’environ 75 heures. Sont exclus les engagements auprès de religions et de partis politiques.
VALIDATION
o Demande par note d’intention d’1 page exposant la tenue de l’engagement et les compétences à transmettre au service à la commission engagement étudiant pour décision avant la fin de campagne des choix d’options.
o Rédaction d’un article de présentation pour ressource numérique
o Participation à l’atelier sur les compétences
o Participation à « la journée de l’engagement » prévue au calendrier pédagogique
o L’UET engagement étudiant ne peut être validée qu’une fois dans le cycle Master, avant le semestre de PFE
Non